lundi 31 janvier 2011

Mes livres du mois de janvier

C'est la fin du mois et il est temps de récapituler ce que j'ai lu sinon j'oublie assez vite  certaines lectures.!
Ce mois-ci j'ai lu sept romans dont deux coups de cœur  et deux déceptions  +  quatre nouvelles dont trois américaines et une japonaise. Je n'inclus pas les BD dans cette liste. Je préfère les mettre à part.

1) La servante écarlate de Margaret Atwood ou les nouvelles esclaves d'un état sectaire: Un  premier coup de cœur


2) Best Love Rosie de Nuala O’Faolain, deux femmes lucides, au tempérament très fort Un second coup de cœur!



3) Hester Lilly de Elizabeth Taylor, l'illusion des sentiments


4) L'enquête de Philippe Claudel, une grande déception



5) Une pièce montée de Blandine Le Callet: Un premier roman drôle, féroce et attendrissant à la fois


6) Débutants de Raymond Carver: La vie toujours au-dessous des rêves  mais qui fait naître les chefs d’œuvre.


7) Consulting de François Thomazeau: Déception sur toute la ligne..


8) Avec des mains cruelles de Michel Quint: De surprises en surprises!


9) Le chat noir de Poe ou la vengeance du chat


10) Le Masque de la Mort Rouge par Edgar Allan Poe: Savant dosage de réalisme et de fantastique.


11) Un thé qui ne refroidit pas de Yoko Ogawa: Juste un peu de la vie d'une femme étonnée de vivre.

dimanche 30 janvier 2011

Consulting de François Thomazeau, polar parisien

Antoine et Pascal, un consultant tueur et un syndicaliste cocufié par un autre, tous deux  laissés sur le carreau de leur entreprise, forment  un duo improbable mais un duo de choc qui  espionne, menace, tue, s’enivre et cogne à tout bout de champ, bref une paire de blaireaux peu sympathiques et peu ragoûtants!
Nous voici dans  un polar à la française, bourré de clichés et de références  censés faire rire.
Lâchés par leur entreprise ou leur femme, ces deux guignols partent ensemble, en redresseurs de torts, remédier à leur triste sort. (j'aime la rime)
 Ils n’ont pas du tout le même point de vue sur la situation ni  sur les méthodes? Qu’à cela ne tienne! Ils seront les pieds nickelés de l’entreprise moderne dans un monde survolté où s’accumulent les cadavres. D’ailleurs chacun a  au moins un mort à son actif, l’un pour La Boîte, l’autre pour La Centrale. 
Voici leur philosophie tandis qu’il contemple le unième macchabée de l’histoire! :
«-Tu vois, pour moi, il y a deux catégories de gens. Les pourris qui font le sale boulot. Et les lâches, ceux qui se voilent la face mais peuvent dormir en paix. Grâce aux pourris. 
- Oui…Et toi tu es un de ces philanthropes qui n’ont pas hésité à se transformer en ordures  au mépris de leur amour-propre pour protéger la veuve et l’orphelin.» 
Ils tirent comme ils respirent et les cadavres s’accumulent autour d’eux. 
«Bienvenue dans la vraie vie
Et puis n’oublions pas l’humour – gras, très gras…Exemple : 
«Pascal (le syndicaliste)  déposa une crotte de nez  qu’il venait d’arracher de sa narine droite sur le tableau de la BM. Il en avait assez de cohabiter avec un manuel de savoir-vivre en kit. 
-Mais je t’emmerde, moi, Antoine. Je veux une Jag parce qu’elle a des courbes comme mon ex-femme  et pas ces angles osseux  qu’ont les poufiasses des magazines de mode.»
Et ça continue ainsi  On va chez le chef d’entreprise et la scène d’humiliation  sexuelle est à vomir. Tout est à l’avenant C’est rocambolesque à souhait et parfaitement démodé! 
Je n’ai pas aimé du tout, c’est le moins que je puisse dire! 

Consulting de François Thomazeau   (éd. Au-delà du raisonnable, 2010, 204 p)
C'est aussi au-delà du raisonnable que je remercie l'éditeur et BOB pour l'envoi de ce livre dont j'ai tellement tardé à écrire le résumé que je les prie de m'en excuser! 

Amours secrètes de Louise de Vilmorin, poème du dimanche

Viens, allons vivre en cachette,
Garde mon cœur sur ta main,
Ayons des amours secrètes :
Ne nous disons jamais rien.


Donne, donne…



Louise de Vilmorin, Le Sable du sablier, 1945
Tableau  Louise de Vilmorin par Tamara de Lempicka
Autres participants à ces dimanches poétiaques ICI

samedi 29 janvier 2011

Débutants de Raymond Carver


Voici enfin le vrai Carver,  celui dont l’éditeur avait transformé l’œuvre en croyant l’améliorer
 Ces nouvelles, on les connaissait  sous le titre de : «Parlez-moi d’amour »  mais elles étaient amputées de la moitié de leur texte par Gordon Lish qui n’appréciait pas l’évocation des émotions  trop  fugitives que l’auteur privilégiait 
 Une nouvelle traduction nous permet désormais  de lire le texte que Carver aurait voulu voir publier s’il ne s’était pas  soumis par nécessité aux exigences de  son éditeur.
C’est pourtant un écrivain que  Richard Ford, Stephen King ou Philippe Djian  tiennent pour l'un des plus importants de la seconde moitié du XXème siècle.
 Il a vécu de 1938 à 1988 et a déclaré lui- même n'avoir jamais «rien fait d'autre que boire».  Cependant il a fait mille métiers  ayant  travaillé comme portier, ouvrier dans une scierie, pompiste, gardien de nuit, ramasseur de tulipes, agent de service dans un hôpital,  pris des cours d'écriture, publié des poèmes et enseigné l'anglais.
Une légende à  l’américaine  en somme.
 Ce sont dix-sept histoires  de vies gâchées par l’alcool, , le désamour, les petites trahisons, les désirs qui s’épuisent,  s’envolent,  se posent ailleurs,  le départ des enfants, l’ennui au  travail, le vide d’une  vie qui s’effiloche, la menace des excès et abus de toutes sortes , la tentation du rien, du vertige , de la folie, du suicide.
La vie toujours au-dessous des rêves  mais aussi la vie qui dicte l’écriture et fait naître les chefs d’œuvre !
Quelques exemples de récits
Si vous dansiez ?
 Des meubles dans un jardin, la nuit, pour le vide grenier du lendemain. Ils  attirent un jeune couple. Le vendeur brade tout. Il est soûl, nostalgique. Il se sent heureux,  les incite à danser, à dormir dans le grand lit, les veille comme ses enfants. A leur départ, au matin, il leur donne tous ses disques.
Dans le viseur
Un homme sans mains prend des photos d’une maison. Le propriétaire l’invite à prendre un café. . L’homme est habile avec les crochets qui remplacent ses mains. Il raconte sa vie pendant qu’il photographie l’homme seul que sa femme et ses enfants viennent de quitter et qui se sent mieux maintenant grâce à cette visite inattendue..
Où sont-ils passés tous ? 
«J’en ai vu des choses.»  Un homme a vu s’éloigner tous les siens, peu à peu, ses enfants, sa femme qui le trompe avec son meilleur ami, ses copains , ses collègues, sa mère  qui trompe sa propre solitude avec un inconnu. C’est pourtant vers elle qu’il revient dormir, un soir et se faire border comme un enfant. «Elle tira la couverture sur moi …Je restai couché. Sans bouger.»


Gloriette  Présentation de l'éditeur
« Ce matin-là, elle me verse du scotch, du Teacher’s, sur le ventre, et le lèche. L’après-midi elle essaie de se jeter par la fenêtre. Je ne peux plus supporter tout ça, et je le lui dis. Je fais, “Holly, ça ne peut pas durer. C’est de la folie. Il faut que ça s’arrête.”

Et les récits s'enchaînent ainsi une succession  de riens qui s’avèrent graves et de drames  qu’il faut essayer d’oublier. Ainsi va la vie des personnages de Carver .
Débutants de Raymond Carver , Œuvres complètes, 1, (Éditions de l'Olivier, 2010, 333p.) Traduction de l'anglais (États-Unis) par Jacqueline Huet et Jean-Pierer Carasso. Titre original: Beginners.

vendredi 28 janvier 2011

Bienvenue à Inès.

Petite Inès, sois la bienvenue parmi nous et parce que c'est le meilleur, parce que c'est le plus beau,  je t'offre ce très classique  poème du toujours  grand - et un peu solennel ici - Victor Hugo.

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
...

Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !


Mary Cassatt

Carte des Etats Unis pour lire John Irving

Ceci n'est pas le résumé du livre que je n'ai pas encore fini de lire.
Plongée depuis quelques jours dans le tout nouveau roman de John Irving: "Dernière nuit à Twisted River", je ressens le besoin de mieux visualiser la carte du nord des États-Unis . En effet je me perds un peu dans tous les états qui s'y trouvent cités.
  Les deux principaux  personnages, un père et son fils , Dominic et Danny, doivent sans cesse déménager et passer  d'un lieu à un autre. En effet, ils sont  menacés de mort   par un  shérif  dont la petite amie  a été tuée par le jeune Danny
Le récit commence en 1954 dans le New Hampshire pour se terminer en 2005  au Canada
Entre temps ils auront vécu  à Boston, dans l’état du Massachusetts,  puis dans le Vermont,  ensuite à Toronto, dans l'Ontario, au Canada , à nouveau dans le New Hampshire et enfin dans l'Ontario

Une vie d'errance, conséquence d' une suite d'accidents stupides. Une vie faite de craintes, de poursuites et de fuites.  Tel pourrait  être après tout mon premier résumé du roman. 



jeudi 27 janvier 2011

Le Salon du Livre de Paris: l'affiche 2011

Voici une affiche que j'attends avec impatience chaque année, celle du Salon du  livre de Paris dont ce sera la 31e édition.
Celui-ci se déroulera du  18 au 21 mars 2011.

 * .Les  littératures de Cinq pays du nord seront mises en valeur cette année, celles du  Danemark, de la Finlande, de  l’Islande, de la Norvège et de la Suède


* Le roman noir, (policier, thriller, suspense) de ces pays sera au centre du salon sous forme de roman, manga ou  BD


* Buenos Aires, l'argentine,  ayant été élue Capitale mondiale du livre en 2011 par l'UNESCO sera également à l'honneur.

* Le Salon du Livre participe à 2011, année des outre-mer, en donnant une tribune aux auteurs et aux éditeurs ultra-marins, acteurs majeurs du rayonnement de la culture française dans le monde.

* Les Serial Lecteurs en vedette: Le besoin de retrouver des personnages auxquels on s'attache mais aussi de suivre leurs aventures se fait de plus en plus fort parmi les lecteurs qui réclament de plus en plus de suites à leurs romans favoris et qui privilégient les séries à rallonges  pour les  BD

Merci à Nicolas Gary qui vient de la publier ICI  , Site du Salon ICI

Dernières lignes de John Irving, Citation du jeudi

«Oh mon dieu, ça y est, je tiens mon début! pensa l’écrivain.
Il avait perdu tant d’êtres chers, mais il savait que les histoires sont des merveilles qu’on ne peut endiguer. Il sentait que la grande aventure de sa vie commençait tout juste, comme son père avait dû le penser lui-même, dans les affres et les circonstances funestes de sa dernière nuit à Twisted River ».
Ce qu'a dit l'auteur:
"Je commence toujours par écrire la dernière phrase. Puis je remonte en suivant l’intrigue jusqu’au début de l’histoire. Voici mon douzième roman. Une fois déjà, dans «Le monde selon Garp», j’ai réussi à introduire le titre du roman dans la première phrase. Je n’essaie pas systématiquement de le faire  mais c’est une idée que je garde en tête et si c’est poassible, je n’hésite pas à le faire."
Dernière nuit à Twisted River de John Irving,  2011  (Citation du jeudi sur une idée de Chiffonnette)

mercredi 26 janvier 2011

Fun Home: Une tragicomédie familiale par Alison Bechdel, BD du mercredi



Quelle joie de lire ce livre remarqué à la bibliothèque!  Je ne savais pas encore que ce roman graphique de 240 pages était déjà célèbre comme "meilleur livre de l'année 2006" selon le Time Magazine.  J'ai appris maintenant qu'on allait jusqu'à  le comparer au "Maus" d'Art Spiegelman et au "Persepolis" de Marjane Satrapi, deux autres récits autobiographiques célèbres.
Je l’ai lu d’une seule traite, avant même de me renseigner à son sujet, neuve par conséquent de toute influence  et  je l’ai beaucoup aimé.
 Je l’ai choisi  justement parce que c’était un roman graphique et que, en général,  je les préfère aux pures BD mais c’est aussi une véritable autobiographie, complexe, sincère, originale, forte et  soignée.
L’auteur  d’ailleurs a mis sept ans pour terminer cette œuvre complexe dont j’ai non seulement aimé l’histoire mais aussi les dessins en noir et blanc, rehaussés de gris bleuté.  Les personnages sont dessinés au trait noir et travaillés d’après les nombreuses photos prises par l’artiste,  soucieuse du moindre détail jusque dans les arrière-plans de ses dessins,  poussée à ce "perfectionnisme créatif  par ses incontrôlables troubles obsessionnels"  a-t-elle dit.

Fun Home  fait référence au nom  de la maison de famille qui est un Funeral Home, une maison de pompes funèbres, reçue en héritage et que Bruce Bechdel, le père,  tient de main de maître et redécore  avec passion.   Le récit tourne surtout autour des relations père-fille d’autant plus complexes que celui-ci cache une double vie et que la narratrice elle-même  se découvrira et se déclarera résolument lesbienne à la fin de son adolescence. 
Son père qui a été son professeur de français vers ses quinze ans mourra très tôt d’un accident de la route mais elle restera toujours persuadée qu’il s’agit d’un suicide. Il faut dire qu’il était menacé d’un procès pour sa conduite sexuelle, que sa femme entamait une procédure de divorce  après une vingtaine d’années de mariage et que sa fille lui  révélait sa propre homosexualité. 
Leurs auteurs préférés et leurs recherches universitaires  à tous deux les portent vers Oscar Wilde, Joyce,  Marcel Proust et Colette qu’ils connaissent à fond et citent allègrement mais malgré leurs goûts communs dans bien des domaines, leurs rapports demeurent emprunts de froideur et de non dits. Jamais ils ne réussissent à se parler vraiment. Ce n’est qu’après sa mort qu’elle découvre que derrière l’apparente froideur de son père  et malgré toutes ses erreurs,  il éprouvait de l’amour pour elle et ses frères mais cette révélation arrive trop tard. 
 Trop riche pour être bien résumé, ce roman est à ce jour une de mes  belles découvertes graphiques de ces derniers mois. 
 Je renvoie pour des explications plus abondantes et plus techniques à l’article de Wikipedia qui  me semble très complet et voir aussi  ici et
Fun Home: Une tragicomédie familiale  par Alison Bechdel, roman graphique.
Autobiographie,(Denoël Graphic, 2007, 240 p. Traduit de l’américain par Lili Sztajn et Corinne Julve)


Autres participants aux BD du mercredi  de Mango: 
Nouvelle participation  au challenge Palsèches de Mo'la fée,à  celui de M. Zombi 
  

à celui de Yaneck et à celui de Theoma



mardi 25 janvier 2011

Jeu des titres lus récemment

J'ai déjà fait ce jeu en 2009, ICI et j'avais bien aimé cette façon de réutiliser les titres de livres lus récemment.
C'est pourquoi je recommence,après bien d'autres dont  Calypso et Irrégulière 
Il s'agit de répondre à chaque question avec le titre d'un livre lu.


* Décris-toi :  « La servante écarlate »  (Margaret Atwood) ou  « Plus ne suis ce que j’ai été » ( Clément Marot)
* Comment te sens-tu ? : « Rien ne m’arrête »   (Ally O’Brien)
* Décris là où tu vis actuellement : « La pièce du fond »  (Eugenida Almeida), ou « D’où je suis,-je vois la lune »  (Maud Lethielleux)
* Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu ? : à « La maison sur le port »  (PierreCour)
* Ton moyen de transport préféré ? :  « American Express »   (James Salter)
* Ton / ta meilleur(e) ami(e) est :  « La fille de son père »  (Anne Berest) ou « Le chat noir » (Poe)
* Toi et tes amis, vous êtes ? : « Les petits hommes verts »  (Christopher Buckley) ou « les hommes à terre   (Bernard Giraudeau)
* Comment est le temps ? :  « Toxique »  (Françoise Sagan)
* Ton moment préféré de la journée ?: « Pas ici, pas maintenant »  (d’Erri De Luca)  ou « Que lentement passent les heures »   (Apollinaire)
*Qu'est la vie pour toi ?:  « Une pièce montée » (Blandine le Callet)
*Ta peur ?: « L’enquête »  (Philippe Claudel) ou « Mes sacrées tantes  (Bulbul Sharma)
* Quel est le meilleur conseil que tu as à donner ?  « Nous ne sommes rien, soyons tout »  (Valerio Evange)
* Pensée du jour :  « Moderato cantabile »  (Marguerite Duras)
* Comment aimerais-tu mourir ? : « Comme un roman » (Daniel Pennac)
*La condition actuelle de mon âme ? : « Une femme raisonnable » (Kate Jennings)

Le temps de la censure est-il arrivé?

Je ne peux pas passer sous silence plus longtemps ce qui me tracasse en ce moment. Je sens comme une odeur nauséabonde dans le domaine de la culture, en France et en Italie, les deux pays qui constituent ma double  identité.  
  Depuis quelques jours je lis des articles et reçois des nouvelles inquiétantes d’amis italiens et français quant à la liberté d’expression qui serait menacée  de façon plus ou moins grave dans les deux pays.

La situation en Italie me semble cependant  nettement plus grave qu’en France 

De quoi s’agit-il ?  (Sources La Repubblica du jeudi 20 janvier,  Courrier international, Télérama)
«Des bibliothécaires ont témoigné avoir reçu l'ordre depuis des mois d'enlever de la distribution aux lecteurs des livres considérés comme “pas éducatifs”. Des dizaines d'écrivains comme Roberto Saviano, l’auteur de livres sur la mafia napolitaine, (Le contraire de la mort et Gomorra), Andrea Camilleri, Gian Antonio Stella, Marco Travaglio, Roberto Ferrucci, et maintenant les signataires de l'appel pour Battisti comme Tiziano Scarpa, Massimo Carlotto, Wu Ming, Valerio Evangelisti, Giorgio Agamben ont déjà disparu de plusieurs bibliothèques de la région. Ils sont dans les catalogues, mais impossible de les prendre en lecture. » (écrit par Robert Ferruci)
En 2004, plus de 500 écrivains ont signé l'appel en faveur de Battisti. Parmi eux : Daniel Pennac, Wu Ming, Massimo Carlotto, Nanni Balestrini, Valerio Evangelisti, etc"

Je ne partage pas pour ma part le point de vue de ceux qui défendent Battisti. J’étais en Italie quand  avaient lieu les terribles attentats de cette bande de lâches agitateurs politiques  qui n'ont pas hésité à tuer pour imposer leurs idées, mais ce n’est pas pour autant qu’on doit les museler

Quant à la France, je n’arrive pas à comprendre la décision de Frédéric Mitterand, ce ministre de la culture si décevant!  Sa décision de boycotter Céline  en raison de son antisémitisme me semble une très grave erreur car pourquoi s’arrêter en si bon chemin  si on doit suivre la logique qui l’a conduit jusque là ?  Tant d’autres artistes n’ont pas pensé  «correctement » et n’ont pas suivi les chemins tracés d’avance par les bons penseurs de leur époque et de la bonne société de leur temps. Les grands artistes, de leur vivant, ne les a-t-on pas trouvés  plus souvent   hors des sentiers battus que sur les voies triomphales de la pensée correcte?  

Si on commence à  s’attaquer à tous les auteurs dont on n’aime pas les idées, alors  nous entrons dans l’ère de la censure.  Tout commence comme ça d’abord, en catimini, sur la pointe des pieds  par des petites interdictions comme celle du maire de Paris, Delanoë, par exemple,  avec son interdiction aux jeunes des  dessins exposés par Reiser.alors que des images bien plus choquantes passent tous les jours à leur portée sur le net et à la télévision. D’un côté tout semble permis mais ensuite on interdit par-ci, par-là, selon des critères personnels et changeants.

Je n'aime décidément pas ce qu'on nous prépare en fait de culture.Tous les jours à longueur de télé,  de radio et de publicité, on nous incite à ne plus  fumer, à ne plus boire, à ne plus consommer trop de viande, à ne plus ceci, à ne plus cela et voici que pointe le: "à ne plus lire"  aussi ! Désolant!

Si nous, les blogs littéraires  dits'"culturels", nous ne reprenons pas ces informations en mettant en garde les censeurs de tous bords, à quoi servons-nous vraiment alors?  Lire tranquille toute seule dans mon coin, je sais faire mais je veux aussi garder l' œil bien ouvert et manifester ma colère quand il le faut ! C'est ma dignité qui est en jeu! Attention! 

lundi 24 janvier 2011

Un lundi parmi tant d'autres, chouette, chouette, chouette!


Comme tous les lundis, je rends visite à Chrys et  lui apporte  ce qu'elle a demandé!  

Ce lundi? :" Un lundi animal! Celui qui vous tient compagnie, qui vous a vu grandir, celui qui fut doudou ou qui l'est encore, celui que vous avez photographié à moins que ce soit quelqu'un d'autre, un tableau peut-être, un bijou, une déco, un album ou un livre... L'animal est parmi nous!"

Comme j'ai déjà présenté mon chat un certain nombre de fois et que je n'ai pas d'autre animal de compagnie, j'ai pensé à une série de petites chouettes que je collectionne sous différentes formes depuis que j'ai déclaré que je les aimais -   comme cadeaux de fête des mères, par exemple  - et ceci clairement pour ne plus jamais recevoir systématiquement une poêle à galettes ou un wok de plus!

 



 Peut-être qu' un jour ce sera sous cette forme de monnaie ancienne que le cadeau se transformera.  (quand j'aurai atteint la sagesse d'Athena!) A Chrys qui veut en savoir plus je révèlerai que ce choix de la chouette s'est imposé lors d'un  passage en classes préparatoires littéraires dont c'est l'animal fétiche!Pas d'autre mystère!


Le Masque de la Mort Rouge par Edgar Allan Poe

Sur les Terres du prince Prospero, la Mort Rouge, la peste, décime la moitié de la population, emportant chaque  malade en une demi-heure. 
Pour l’éviter, le prince s’enferme dans une abbaye  fortifiée avec un millier d’amis, gais et vigoureux, chevaliers et dames de sa cour. Tous s’y barricadent et en verrouillent les issues. 
Ils se livrent alors sans compter à  leurs plaisirs, le prince ayant pensé à tout, même aux clowns, aux danseurs et aux musiciens. 
Dedans, le plaisir et la sécurité. Dehors, la Mort Rouge.
La retraite dure six mois, jusqu’au jour du bal masqué désiré par le prince. 
Tout est mis en œuvre pour que la fête soit parfaite et magnifique. Chacune des sept pièces en enfilade où doit se dérouler cette insolite mascarade est décorée et illuminée de façon différente. Chacune a sa couleur et la dernière, la pièce du fond,  est tapissée de noir, du sol au plafond, éclairée de rouge sang,  avec pour seul meuble une horloge d’ébène qui sonne toutes les heures figeant les danseurs et les musiciens tant le son est fort et sinistre. Personne n’ose s’y aventurer.
La fête bat son plein, frénétique et joyeuse quand tous remarquent une silhouette longue et mince  recouverte  d’un long suaire barbouillé de sang  avec, sur le visage, un masque  de cadavre raidi portant les signes de la Mort Rouge 
Effrayés, tous les courtisans s’écartent lâchement  sur son  passage
C’est alors que frissonnant de  terreur, de dégoût et de rage, le prince , arme en main,  se lance à la poursuite du spectre  jusque dans la septième salle. Il accule le fantôme jusque dans l’ombre de l’horloge  et s’apprête à le poignarder lorsque celui-ci se retourne et…

Il ne reste que huit phrases  pour finir l’histoire dont voici les premières lignes 

«La Mort Rouge avait pendant longtemps dépeuplé la contrée. Jamais peste ne fut si fatale, si horrible. Son avatar, c’était le sang, la rougeur et la hideur du sang. C’étaient des douleurs aiguës, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de l’être. Des taches pourpres sur le corps, et spécialement sur le visage de la victime, la mettaient au ban de l’humanité, et lui fermaient tout secours et toute sympathie. L’invasion, le résultat de la maladie, tout cela était l’affaire d’une demi-heure »

Extraordinaire conteur! Savant dosage de réalisme et de fantastique. Qui fait mieux aujourd’hui?
On retrouve ce même thème de l'enfermement entre amis, lors des épidémies, (moment durant lequel on écrit beaucoup) chez Boccace et son Décaméron  bien sûr et chez  Marguerite de Navarre avec L' Heptaméron. Sans oublier le roman de Giono, "Le hussard sur le toit" qui décrit  une magistrale  épidémie de choléra,  et sans doute d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit en ce moment. 
Le Masque de la Mort Rouge par Edgar Allan Poe,Traduction de Charles Baudelaire (Nouvelles Histoires extraordinaires)

dimanche 23 janvier 2011

Courtisans toujours, les vieux singes de Du Bellay, Poème du dimanche,

Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil 
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, 
Sinon en leur marcher les princes contrefaire, 
Et se vêtir, comme eux, d'un pompeux appareil.

Si leur maître se moque, ils feront le pareil, 
S'il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire, 
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire, 
La lune en plein midi, à minuit le soleil.

Si quelqu'un devant eux reçoit un bon visage, 
Ils le vont caresser, bien qu'ils crèvent de rage: 
S'il le reçoit mauvais. ils le montrent au doigt.

Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C'est quand devant le roi, d'un visage hypocrite, 
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi.

Du Bellay Les Regrets, sonnet CL

"Joachim du Bellay, poète humaniste de la première partie du XVIème siècle, est l'ami et le collaborateur de Ronsard. Il est le rédacteur du manifeste de la Pléiade, "Défense et illustration de la langue française". Il publie son recueil Regrets en 1558, deux ans avant sa mort, à la suite d'un voyage à Rome de 1553 à 1557 qui l'a rempli d'amertume; en effet, exalté d'abord par l'idée de son départ, il est rapidement déçu par les moeurs de la Curie romaine. Dans le sonnet CL de cet ouvrage, il dénonce l'hypocrisie des courtisans, toujours prompts à la plus basse des complaisances pour gagner la faveur des Grands".
Melozzo da Forli, Fondation de la Bibliothèque Vaticane : Platina devant Sixte IV, Fresque, Loges du Vatican, 1477

samedi 22 janvier 2011

Lecture découverte du magazine culturel Muze , article sur Amélie Nothomb


Pour moi, un roman est fait pour me distraire et un magazine pour m’apprendre des tas de petites choses plus ou moins importantes 
J’ai découvert en novembre, Muze, n° 61 que je viens seulement de commencer à lire  . C’est le destin des journaux et des revues que j'achète que de finir en tas  chez moi.  Je ne les lis pas le plus souvent  parce que j’ai toujours un roman à faire passer avant. Je le sais et pourtant je continue à en acheter C’est plus fort que moi. Je suis vraiment une lectrice compulsive même en ce qui concerne les  magazines .
Muze est cher, 9 euros, je ne pourrai pas le rechercher très souvent mais il est  beau, broché, du beau papier glacé, de belles illustrations et des articles intéressants dans l’ensemble.
C'est en réalité le n°2 de la nouvelle version désormais  trimestrielle.
Le premier article  que j'ai lu est celui  sur Amélie Nothomb 
Qu’en ai-je retenu? Qu’il existe une BD sur cette romancière  et sur son dernier livre: «Le voyage d’hiver». C’est drôle, bien vu, pas mal.
Elle se reconnaît gothique. «Les gothiques sont non-violents. Ils sont cultivés, lisent Baudelaire et Poe et ils s’habillent avec une élégance recherchée. Ils se promènent dans les cimetières qui sont indubitablement les lieux les mieux fréquentés du monde."
On voit une photo d’Amélie et de sa sœur Juliette lors de la signature du livre de celle-ci: «La cuisine d’Amélie».
Elle a essayé d’écrire pour la chanteuse Juliette qui lui avait commandé des textes  mais impossible : «L’inspiration ne se commande pas . Je le regrette car j’adore Juliette.» 
La chanteuse vient d’ailleurs de sortir un album. «Comme Amélie Nothomb, son univers est peuplé de mots et d’humour décapant »
Quelle est son héroïne en littérature? Réponse dans "Le dictionnaire des personnages populaires de la littérature"
Cosette !  « Je suis la balayeuse effarée de ces Thénardier d’Albin Michel".


Agrégée de philosophie, elle privilégie les études classiques et l’apprentissage de grec et du latin qui lui ont donné dit-elle "(son) aisance syntaxique et (lui) servent encore à affronter la complexité du quotidien". (Réponses à Stéphanie Hochet, son amie) 

"La culture est un plaisir qui se construit et se transmet".


Lecture découverte du magazine culturel Muze N° 61, Octobre Novembre Décembre 2010 Stéphanie Janicot , Collectif Revue culturelle féminine mêlant littérature, cinéma, arts plastiques, philosophie et psychologie. Le n° 62 de ce premier trimestre2011 est déjà sorti.

vendredi 21 janvier 2011

Cinq livres pour le Tag au fil d'LN

J'ai promis à LN  de répondre le plus vite possible au TAG qu'elle m'a lancé et les jours passent et je risque de l'oublier si je laisse encore les jours filer ainsi. 
Comme je suis passée à la librairie ce matin pour ne pas rater la sortie du dernier Irving, je profite de mes dernières acquisitions pour offrir cinq livres à cinq personnes.

1) Dernière nuit à Twisted River de John Irving  J'offrirais  volontiers ce livre , si je le pouvais, à tous ceux et celles qui écrivent en ce moment leur premier roman pour la prochaine rentrée de septembre. Si cet auteur qui est mon préféré pouvait les inspirer et les pousser à être débridés,  imaginatifs  et minutieusement réalistes en même temps. Qu'ils  osent sortir un vrai gros roman de 562 pages où on a le temps de s'installer et de s'attacher à tous les personnages  au lieu de ces petits livres maigrichons  plus proches de la nouvelle que du roman qui n'ont que trop tendance à se multiplier ! Qu'ils nous donnent de la chair et pas seulement des os à ronger! J'écris ceci  en pensant à Manu, qui l'a certainement déjà entre les mains, elle qui a  presque tout lu de son auteur préféré. 


2) Journal impoli de Christian Millau, Cuné en a si bien parlé que je n'ai pas pu résister. J'adore les journaux de ce type et j'aime  depuis longtemps ce critique gastronomique. Ce livre sera pour Eric,le plus grand gourmet de mes connaissances


3) La nonne et le brigand de Frédérique Deghelt, vu aujourd'hui  même chez l'Irrégulière et aussitôt adopté. Ce sera pour mon amie  A. M., en souvenir des années Fac!


4) Gatsby de Fitzgerald, ainsi nommé selon le désir de l'auteur, et nouvellement traduit par
 Julie Wolkenstein, je l'offre à G. qui aime cet auteur autant que moi, je crois. Les images de couverture ne sont pas encore disponibles!



5 La Madone des sleepings de Maurice Dekobra, trouvé par hasard en "J'ai lu"  que je lirai  de façon illogique après celui de Tonino Benacquista : La Maldonne des sleepings, commenté précédemment et bien aimé.. Ce sera pour qui a tellement voyagé! 


Ce tag n'a pas pour vocation de se terminer ici, donc je le propose à Griotte, Miss Alfie, Alba, Dominique, Aifelle, si elles ne l'ont pas déjà fait!