mardi 22 septembre 2009

Les moustaches de Staline de François Cérésa

Jean, le narrateur, par lassitude, a laissé femme et enfants à Paris et s’est réfugié au Grand Hôtel de Cabourg, un 6 juin, jour de la fête du Débarquement, jour de tous les souvenirs ! C’est là, dès la première page que tout commence!

«J’ai traîné dans les allées du casino. Sur la promenade Marcel-Proust, il flottait une odeur de poivre et de cannelle. Devant moi marchait une femme brune. A cause de l’odeur, je l’ai suivie. Elle se dandinait d’une jambe sur l’autre et faisait claquer ses talons. Quand elle s’est retournée, j’ai eu l’impression de revenir trente-cinq ans en arrière. Mes vacances au Home, le Hérisson, le club Mickey, la plage, le camping Pasteur…Dans le coin, on appelait ça le paradis des prolos. C’était derrière la route où passait le Tour de France, de l’autre côté du chemin de la plage et des belles villas, dont celle des Lannes-Perrodeau… Paul, Yvonne, Garance.

Et Garance était en face de moi. La Garance d’autrefois. Toujours aussi jolie. Qui me regardait avec insistance. A ce moment précis, je me suis demandé si je n’aurais pas mieux fait de passer mon chemin. »

L’espace de quelques jours, Jean, surnommé « le campeur», parce que d’une famille pauvre, et Garance, la fille d’Yvonne, vont réactiver les souvenirs des sept étés passés ensemble, à leur adolescence, dans les années 70, lorsque Yvonne était la reine de l’endroit et charmait tout le monde dans une ambiance plus fitzgéraldienne que proustienne. Son cœur balançait entre Paul, son mari et Tom, son amant. Jean, subjugué, la trouvait sublime mais Garance, sa fille en était jalouse et se sentait étouffée. Chacun a une vision opposée de cette femme inoubliable : poétique, sensuelle et nostalgique pour le jeune garçon de treize ans, à cette époque, maléfique et vénéneuse pour la jeune fille qui se sent rejetée par sa propre mère ! Une menace de vengeance à assouvir plane sur la rencontre ! Garance joue passionnément avec les souvenirs, les émotions et les sentiments de son ancien ami. La fin est émouvante, troublante, inattendue, sautillante, comme la vie de ces années-là mais résoudra-t-elle le mystère de la femme fatale et de ses amoureux disparus ?

C’est un très joli livre

Pour expliquer ce titre énigmatique, l’auteur répond que, dans le roman, Yvonne pourrait être la fille cachée de Staline. Mais cette moustache caractéristique sert aussi à décrire le jardin de la «Colline», la belle villa familiale où se déroule l’histoire.

Clarabel qui a aimé ce livre en a parlé aussi

Les moustaches de Staline de François Cérésa (Fayard, 2008, 258 p)

11 commentaires:

  1. Je ne suis pas encore décidée .. je crois que c'est le genre de livre dont j'attendrai la sortie poche. ;)

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  2. Leiloona, peut-être vaut-il mieux en effet! Il est intéressant mais sans plus!

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  3. Oui, bon, je ne sais pas... comme Leiloona, je verrai lors de sa sortie en poche ;-)

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  4. Lounima, c'est un livre agréable à lire, évoquant des souvenirs agréables et douloureux à la fois sur les années 70.

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  5. L'ambiance a l'air attirante mais pareil, j'attendrai la sortie en poche.

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  6. Tu me donnes très envie de le lire!

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  7. Manu, le poche ne devrait pas tarder! Livre plutôt intimiste!

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  8. Edelwe, Tant mieux! Je pense qu'il ne devrait pas te déplaire!

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  9. Je veux le même bikini !
    (et le même corps !)

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  10. cécile, ah! le fameux bikini "rouge et jaune à 6 pois!" de Dalida! :) Plus sexy que les monos qui ont suivi!

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