Ce sera par un soir horrible
Clair chaud parfumé sensuel
Je mourrai d’un pourrissement
De certaines cellules peu connues
Je mourrai d’une jambe arrachée
Par un rat géant jailli d’un trou géantJe mourrai d’une jambe arrachée
Je mourrai d’un éclat de voix
Crevant mes oreilles
Je mourrai de blessures sourdes
Je mourrai de blessures sourdes
Par des tueurs indécis et chauves
Je mourrai sans m’apercevoir
Que je meurs Je mourrai
Enseveli sous les ruines sèches
De mille mètres de coton écrouléJe mourrai nu ou vêtu de toile rouge
Ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir
Je mourrai peut-être sans m’en faire
Je mourrai peut-être sans m’en faire
Du vernis à ongles aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Je mourrai de voir torturer des enfants
Et des hommes étonnés et blêmes
Je mourrai rongé vivant
Je mourrai rongé vivant
Par des vers je mourrai les
Mains attachés sous une cascade
Je mourrai un peu beaucoup
Je mourrai un peu beaucoup
Sans passion mais avec intérêt
Et quand tout sera fini,
Je mourrai
Je mourrai
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale de Boris Vian
Faute d'avoir pu lire un roman de Boris Vian ce mois-ci, en même temps que les blogueuses du Blogoclub, j'ai choisi ce poème pour ce dimanche de Toussaint!
Il fait frémir ce poème, très noir ! (tu es taguée chez moi)
RépondreSupprimerJ'ai hésité à le choisir! Je ne me suis décidée qu'à la dernière minute, vu le mois de l'auteur choisi par le blogoclub!
RépondreSupprimerJ'ai vu ton tag! Il est redoutable avec tout ce rose à trouver! :)
Je le trouve magnifique ce poème! Ca me réconcilie un peu avec l'auteur. Juste un peu...
RépondreSupprimerPimprenelle, ce poème est redoutable, bien digne d'un auteur grand malade du cœur, je ne sais pas si j'aimerais le lire souvent!
RépondreSupprimerCe poème me donne des frissons...
RépondreSupprimerdisa, à moi aussi, je t'assure!
RépondreSupprimerJe dirai que c'est un choix de Toussaint... Emotion et sueurs froides graranties !
RépondreSupprimerchoix parfait !
RépondreSupprimerArmande, pas gai tout ça! :)
RépondreSupprimerLystig, ah! tu me rassures! :)
RépondreSupprimerCe poème est évidemment noir, mais Boris a tout de même réussi à me faire sourire par le génie de son écriture...
RépondreSupprimerJe connaissais cet extraordinaire poème mais je ne l'avais pas relu depuis longtemps : merci de m'en avoir donné l'occasion, Mango !
RépondreSupprimermidola, tu as raison,l'exagération dans la noirceur appelle une forme de rire et pour associer ces deux aspects, Vian est un maître!
RépondreSupprimerBrize, je l'ai découvert récemment et il m'a beaucoup surprise!
RépondreSupprimertransmission de pensée :)
RépondreSupprimercelsmoon, est-ce la première fois?:)
RépondreSupprimerVian a une écriture reconnaissable entre tous !
RépondreSupprimerAnjelica, je suis bien d'accord! On ne peut pas se tromper!
RépondreSupprimerJ'ai entendu par hasard une chanson avec ces paroles il y a quelques mois (impossible de me souvenir de l'interprète). Je m'en souviens très bien, car le texte ne laisse pas indifférent... J'apprends par ton billet que Vian en était l'auteur !
RépondreSupprimerBrrr il fait froid dans le dos ce poème...
RépondreSupprimercalepin, ce poème est particulièrement dur! Tu m'apprends que c'est aussi une chanson! Je vais essayer d'en savoir plus!
RépondreSupprimerbookworm, oui, c'est un poème très noir!
RépondreSupprimerOuh là là, trop dur ce poème !
RépondreSupprimerLounima, je suis bien d'accord mais c'est du Boris Vian!
RépondreSupprimerIl me rappelle un autre poème : Je voudrais pas crever...
RépondreSupprimerKathel, en effet! Je viens d'aller lire ce poème que tu me signales: c'est dans la même veine!
RépondreSupprimerCe poème est tout à fait dans la veine noire et réaliste de Boris Vian ... C'est là que l'on se rend compte qu'il a été influencé aussi par les existentialistes ! Un poème pour le moins corrosif et d'une grande lucidité ...
RépondreSupprimerNanne, choquant au premier abord mais en le relisant on se dit que...
RépondreSupprimerCe poëme a été dit lors du spectacle que j'ai vu sur l'oeuvre de Vian, il est très beau et me semble assez précurseur des idées existentialistes, j'aime bien!
RépondreSupprimerJ'ai aimé retrouver là ce poème que j'avais lu et relu il y a fort longtemps, et il me fait toujours le même drôle d'effet, glaçant, tellement excessif de lucidité qu'on finit par sourire !
RépondreSupprimerla Nymphette, Un spectacle sur l'œuvre de Vian, ça me plairait bien! Ce poème pourtant ne doit pas être simple à dire! Quel ton employer?
RépondreSupprimercagire, c'est tout à fait ça! si excessif qu'on en sourit! Glaçant quand même!
RépondreSupprimerBouhhh... Noir de chez noir ! Je ne suis pas trop capable d'apprécier ces vers...
RépondreSupprimerMarie, poème grinçant! très grinçant même!
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce texte, que je trouve étonnant et magnifique. On dirait bien que Boris Vian me parle plus dans son oeuvre poétique que dans ses romans (qui, eux, me tombent des mains)...
RépondreSupprimerTurquoise, bon poète, bon romancier, bon musicien et quoi encore que j'oublie... Il avait beaucoup de dons!
RépondreSupprimerIl avait aussi du vent dans son crâne et il avait tous les talents.
RépondreSupprimerUn qui me manque et qui me manque vraiment, parce que quand tout a été fini, il a trouvé le moyen de mourir.
Laurence, la sagesse populaire n'a pas toujours tort: ce sont souvent les meilleurs qui s'en vont les premiers! :)
RépondreSupprimerMerci !! Quand je pense que j'ai prêté le livre et que cette personne ne me l'a jamais rendu !! ( la preuve qu'il a plu bon d'accord) ... il faut que je me le rachète !
RépondreSupprimerJe n'arrive pas a saisir le message de ce poème, pourriez vous m'aider?
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