dimanche 30 juin 2013

Livres aimés de juin 2013

J'ai aimé:

 * Vacarme dans la salle de bal, François Vallejo: Un premier roman très réussi sur des voisins bien  étranges, découverts à la suite d'un déménagement qu'on rêvait idéal et qui s'annonce pour le moins  surprenant. Les malentendus, les quiproquos, les passions et les tragédies s'enchaînent. Le ton est celui de l'humour tendre et cocasse à la fois. 

* Catherine Carmier, Ernest J. Gaines, Un très beau roman sur un amour silencieux , entre deux jeunes que tout sépare dans une plantation désolée de Louisiane, au début du siècle dernier,  quand la société n'évolue que très lentement et que tous vivent sous le regard des autres.  On sent peu à peu monter la tension et se nouer le drame. C'est fort et angoissant, très émouvant aussi.

Une collection très particulière, Bernard Quiriny, Gould, le héros de ces nouvelles   collectionne les cas d'amnésie des écrivains  dont  quatre sont cités  parmi les plus marquants. C'est un régal d'écriture et de  bizarreries humaines. (Grand prix de l'Imaginaire, nouvelle francophone 2013.)

La grossesse, Yoko Ogawa, Elles sont deux  sœurs, tôt orphelines. L’aînée,  coiffeuse,  est mariée, sans enfant. Elle souffre d’une maladie des nerfs et consulte un psychanalyste depuis plus de dix ans. La cadette,  étudiante et vendeuse dans une grande surface, vit avec elle et son beau-frère. Elle écrit son journal et rien ne lui échappe: elle a la dent dure.  J'ai beaucoup aimé.

La petite robe de Paul, Philippe Grimbert. Pourquoi donc un jour, Paul, cet homme tranquille,  heureux mari d'Irène et bon père de famille, bien installé dans la vie et estimé de tous,  passant devant une vitrine inconnue,  se prend-il d'affection pour une petite robe  d'enfant, blanche avec trois roses rouges sur la poitrine?  Le plus admirable restera pour moi le style de l'auteur, lisse et classique, ainsi que son habileté à faire surgir un drame de trois fois rien a priori. 

Les quatre BD du mois: 

* Mes hommes de lettres, Catherine Meurisse. Belle réussite que cet album ambitieux et drôle sur les classiques de la littérature. 

L'âme du Kyudo, Hiroshi Hirata.  Excellent manga sur l'art du tir dans le  Japon médiéval .  L'histoire m'a passionnée.

* Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, Un coup de cœur!

Bienvenue à Jobourg, Pascal Rabaté. Une déception! 

Deux petits livres pour enfants très réussis:

Mon Papa, il est grand, il est fort, mais... Texte de Coralie Saudo, Illustrations de Kris Di Giacomo

* Faites la queue, de Takayoshi Ohmura 

J'aurais pu ne pas les lire: 

* Tout le monde est occupé, Christian Bobin. Loin d’être un coup de cœur comme je l’espérais, c’est une grande  déception. J’ai dû abandonner au bout de  quelques chapitres! Je m’y suis terriblement ennuyée malgré, je le reconnais, de très belles réflexions, nombreuses,  qui parsèment les pages. (Abandon)

 Le Figuier  Dan Franck, Une nouvelle sans réel intérêt.

mercredi 26 juin 2013

Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, ma BD du mercredi

J'ai choisi cette semaine le livre le mieux noté dans le Top BD de Yaneck,  juste devant  "Un printemps à Tchernobyl" et "Maus".  Si j'ai déjà lu plusieurs livres de Taniguchi parce que c'est un auteur qui me séduit énormément, je n'avais pas encore eu l'occasion de lire  son œuvre majeure, ce "Journal de mon père" considéré comme son chef d'œuvre.
Je n’ai pas été déçue même si, contrairement à ce que je m’imaginais, il ne s’agit pas d’un récit autobiographique.
Le héros s’appelle Yoichi Yamashita qui travaille  à Tokyo depuis de longues  d’années. Pour la première fois il revient  dans sa famille, à Tottori, sa ville natale, à la mort de  son père.
Au cours de la veillée funèbre, chaque membre de la famille évoque  ses souvenirs et ses sentiments  en rapport avec le défunt et  le fils découvre alors combien il l’a mal connu et mal jugé  depuis le divorce de ses parents qu’il a si mal vécu, étant trop jeune pour comprendre ce qui se passait et souffrant terriblement de sa séparation d’avec sa mère.
Celle-ci  ne réapparaîtra que trente ans plus tard à l’occasion de ce décès justement mais lui-même aura bien changé!
C’est un récit triste mais pudique. Tout est dit par petites touches, avec sincérité et retenue à la fois. C’est très fort et très beau. J’ai aimé - et  beaucoup - comme tout le monde!
« Moi qui n’étais pas revenu dans ma ville natale depuis plus de dix ans, je découvrais peu à peu des facettes de mon père qui m’étaient inconnues. Je prenais conscience du fossé que j’avais creusé pour échapper à tout dialogue avec lui. » 
Il y en sûrement plein d'autres mais que je n'ai pas réussi à retrouver. Qu'ils se signalent!

Top BD de Yaneck: 19,5/20 
Ce titre est actuellement le n° 1 de la liste devant Un printemps à Tchernobyl et Maus

Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, (Casterman, 2004), Traduction: Marie-Françoise Monthiers

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Les vacances commencent et je ne suis pas certaine de pouvoir être présente chaque

mercredi pour ce rendez-vous hebdomadaire. Je ne sais pas encore moi-même ce qu'il

 en sera durant les deux mois prochains. C'est pourquoi je programme dès à présent

 les prochains mercredis pour que vous puissiez y laisser vos liens en commentaire

  pour en faire un grand relevé à la rentrée. Parfois je publierai moi-même un billet

 parfois non, au gré de mes disponibilités. 

Bonnes vacances à tous! 


Rappel: concours de BD chez Un amour de BD



 Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  Choco,  Cristie,   Cuné, 


Delphine,  Didi,  Élodie, 


Estellecalim,  Hilde,


Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,

Itzamna,


Jérôme,  Kikine, La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, 


Lou, Lounima,   Lystig, Mango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss,  Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka,  Mo',   Natiora,  Noukette,   OliV,   Pascale,


Paulinelit, Sandrounette, Sara,  Sophie,  


Soukee, Stephie,  Syl,


Theoma, Un amour de BD,  Valérie,   Vero,


  Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

mardi 25 juin 2013

Bonnes résolutions pour les lectures de cet été 2013

Pour une fois cet été je vais me préoccuper de diminuer ma Pal, si énorme que je n'ai jamais osé ni pris le temps de la compter. Le challenge très judicieusement  proposé par Lili Galipette va peut-être me permettre de la diminuer un tout petit peu.


Je ne vais pas être trop ambitieuse, sachant pertinemment combien peu souvent j'ai réussi à terminer mes engagements bloguesques  jusqu'ici, d'autant plus que ce sont de vrais pavés que j'ai choisis - tant qu'à faire - et ainsi je m'engage  pour le Pavé de l'été chez Brize.


Je compte donc lire:

Thomas Mann: Les Buddenbrook (Pavé de l'été)
John Irving: A moi seul bien des personnages
John Burnside: Scintillation
T.C. Boyle: América
Michel Houellebecq: La possibilité d'une île
Elena Sender: Le sang des dauphins noirs
Tony Hillerman: Femme qui écoute
Andreï Makine: La femme qui attendait (Clara, j' ai fait une confusion entre le tien ce matin et celui-ci)
Hoai Huong Nguyen: L'ombre douce
Joyce Carol Oates: J'ai réussi à rester en vie
Siri Hustvedt: Un été sans les hommes 
Margaret Atwood: Faire surface

Douze livres, ça me semble correct en deux mois! 

Qui veut gagner des BD? Concours chez "Un amour de BD"

Bonne nouvelle! 15 BD sont à gagner chez Un amour de BD 

8 BDs pour le(a) premier(e)
5 BDs pour le(a) second(e)
3 BDs pour le(a) troisième

Pour participer, il vous suffit de répondre correctement avant le 7 juillet 2013 minuit aux questions suivantes et d’aimer la page facebook d’Un Amour de BD en cliquant  ICI

Nouveau doodle pour l'été: Antoni Gaudi à l'honneur


Cette fois, c'est l'architecte espagnol Antoni Gaudi qui est mis à l'honneur  pour le 161e anniversaire  de ce très célèbre  Catalan, né le 25 juin 1852 à Reus et DCD le 10 juin 1926, à Barcelone. il est enterré dans 
 la Sagrada Familia, l'œuvre  principale et inachevée de toute sa vie.


lundi 24 juin 2013

Qui? Jacques Expert

Quel est le thème central de ce livre ? 
Depuis 19 ans l'assassinat d'une petite fille n'a jamais été élucidé. Ce soir la télévision revient sur cette énigme qui a bouleversé le lotissement de Carpentras où elle a disparu. Chez eux, quatre assassins potentiels regardent l'émission avec leur femme: l'oncle, l'instituteur et deux voisins. Ce sont tous des pères de famille sans histoires. Le livre dure le temps de cette émission. Pendant les 52 minutes de ce programme, on suit les errements de l'enquête, on découvre les soupçons qui pèsent sur les quatre hommes et on se demande Qui est le coupable de cet acte monstrueux. Ce n'est qu'au final qu'on sait Qui est l'assassin. (Interview de l'auteur)

Dès le prologue, j'ai cru connaître l'assassin puisqu'il se dénonce lui-même :"Si je connais bien l'affaire? Ça, oui, je la connais. Puisque c'est moi qui ai violé et tué la petite." 

Curieusement, j'ai aussitôt douté et  pensé que ce n'était pas lui: ça semblait trop simple!

Dès le chapitre suivant, nouvelle révélation choc: sa femme est au courant. Elle sait que le coupable est son mari mais celui-ci ignore qu'elle le soupçonne. Elle s'est mise d'accord avec le commissaire qui suit le dossier pour  le faire craquer à la fin de l'émission afin qu'il se dénonce.

Réussira-telle? Pourquoi n'a-t-elle rien dit auparavant? Qui sont les autres personnes soupçonnées et comment vont-elles réagir pendant l'émission?  L'énigme sur l'identité du meurtrier et ses motivations sera-telle résolue à la fin? 

Ces questions m'ont accompagné  tout au long de ma lecture faite d'autant plus rapidement  que je l'ai terminée en lecture rapide. J'ai trouvé un peu long le déroulement des faits  et les retours  constants à l'émission elle-même ainsi que  l'alternance des points de vue: "Lui", "Elle", les autres...

Si j'ai beaucoup aimé le début, rapide, nerveux, plein de promesses, en revanche, la fin , que je n'ai pas vue venir, m' a semblé artificielle et plutôt invraisemblable. Je n'y ai pas vraiment cru mais je reconnais que ce roman me laissera plutôt un bon souvenir .
"Pas si mal que ça", en somme! 

Autre billet: celui de Alfies mec

Qui? Jacques Expert (Policier, Sonatine, 2013, 320 p)

vendredi 21 juin 2013

Pas facile de choisir le bon livre pour bébé...Mon Papa,... Faites la queue!...

En ce moment de vacances toutes proches, c'est vers les rayons d'albums  pour enfants que je passe le plus de temps désormais  quand je vais à la bibliothèque. C'est que la petite commence à vouloir en lire toujours plus et des tout  nouveaux s'il vous plaît, au lieu de se contenter comme jusqu'ici de relire les mêmes, ses grands préférés, ses classiques en somme, ceux que je connais par cœur depuis le temps et elle aussi bien sûr, ceux  où  on rit aux mêmes endroits et où je dois faire la grosse voix à telle ligne du texte et surtout ni trop avant  ni trop après: juste le bon tempo, quoi,  mais le pli est pris et c'est bien pratique - seulement  voilà; ça se complique -  il faut renouveler le stock et ce n'est pas une mince affaire -  c'est bien plus compliqué que je ne croyais! La miss manifeste des exigences. Elle a déjà ses préférences,  ses références,  ses évidences, ses réticences,  et moi j'essaie de suivre et je me trompe plus souvent qu'à mon tour! C'est que c'est très sérieux une lecture de petite fille qui ne sait pas encore très bien parler mais qui y met pourtant de la bonne volonté même si les grandes personnes autour d'elle montrent des mines consternées! Elles ne comprennent vraiment jamais rien mais font seulement semblant et se trompent souvent!

C'est ainsi que hier j'ai eu tout faux! D'abord j'ai pris un mal infini à choisir les deux pauvres livres pour bébé, le troisième m'étant quand même réservé, non mais!  Je croyais avoir eu la main heureuse mais patatras: mon album préféré ne lui a pas plu. Elle a fait l'indifférente! Ce papa grand et fort mais qui ne veut pas aller au lit parce qu'il a peur du noir, cette histoire lui a échappé complètement alors que je criais presque déjà au chef d'œuvre tellement c'est un bel album, soigné, plein d'humour et de beaux dessins seulement je n'avais oublié qu'une chose, c'est que la demoiselle ne craint pas le noir et qu'elle va toute seule se mettre au lit avec le doudou favori du jour dès qu'elle sent venir le sommeil...donc ce papa-là n'est qu'un ovni pour elle. 


En revanche le second, le tout petit, le tout simple, sans presque aucune histoire mais comme un grand jeu bien mis en scène, rien qu'avec des animaux  qui doivent faire la queue sur une baleine, du plus petit au plus grand,  celui-là, elle l'a aimé du premier coup et elle en redemande et le reprend souvent dans la journée. Elle rit toute seule aux mêmes endroits, quand elle voit la queue du chat sans le chat, à la fin de la page, par exemple,  parce qu'il n'y a plus de place, alors  elle dit Miaou et le chat apparaît comme par miracle en tournant la page  et ainsi de suite, plein de petites trouvailles de la sorte qui l'enchantent, voilà ce qu'il lui faut pour le moment!  Je dois m'en souvenir!


Pas facile de choisir le bon livre pour bébé de deux ans et quelque! 

Mon Papa, il est grand, il est fort, mais...
Texte de Coralie Saudo, Illustrations de Kris Di Giacomo
(Editions Frimousse - Collection Maxi Boum,2010)

Faites la queue, de Takayoshi Ohmura (2011)

jeudi 20 juin 2013

Dan Franck, Le Figuier

Je pars dit-il et il  partit.
C'était la dernière nuit de l'été. 

"Sur une terrasse que borde un figuier, un homme mystérieux porteur d'un objet noir réclame la fille, le fils et la femme d'un père de famille. 

Que veut-il en faire?"
"Il n'avait pas le choix. L'objet noir était braqué sur lui. Ce serait sa fille puisqu'il l'avait demandé ... Le marchandage, odieuse négociation, s'était déroulé dans l'après-midi. Depuis l'ombre avait glissé sur la maison et sur lui-même. Il n'y avait plus rien à faire. "
 Que se passe-t-il dans la tête et le cœur d 'un homme  tout à la fois 
-  père de deux adolescents qui l'agacent et le zappent, 
- mari d'une femme indifférente qui ne l'écoute plus  
- frère dont les  sœurs débarquent dans la maison des vacances avec leur progéniture et qui lui demandent ce qu'il faisait maintenant comme métier et  son fils, comment il s'appelait déjà?   

Thriller? Chantage? Menace d'enlèvement?  Kidnapping? Drame familial ou simple événement d'une nuit d'été?

Il sortit sur la terrasse. Les branches hautes du figuier caressèrent son visage. Dans la lueur très blanche d'une lune parfaite, il aperçut l'ouverture métallique d'une girouette tournée vers le plein nord. 
 -   Mauvais signe. 
 Il descendit lentement l'escalier de pierre qui conduisait à la cour pavée. Il hésita un instant avant de franchir la porte qui menait aux chambres. Sa main droite se referma sur le caillou prisonnier de sa poche, une pierre soigneusement polie, un objet contondant eût dit un médecin légiste, un commissaire de police, ou un type dans son genre, qui avait un peu de vocabulaire. 

Dan Franck, Le Figuier,  nouvelle,  n°4, Nuits d'été, (éditeur Mango, 2001)

Dan Franck, né en 1952 à Paris, a reçu le Prix du premier roman en 1980 pour "Les Calendes grecques" et  le Prix Renaudot en 1991 pour "La Séparation".
Scénariste pour le cinéma et la télévision, Il a également écrit en tant que nègre littéraire 62 livres signés par d'autres personnes. (W)

mercredi 19 juin 2013

Bienvenue à Jobourg, Pascal Rabaté, ma BD du mercredi

C’est après un séjour de quelques semaines à Johannesburg, à l’invitation de  l’Institut français d’Afrique du Sud, que Pascal Rabaté s’est servi de ce qu’il a vu sur place et de ses impressions pour imaginer la vie de Patrick, un jeune expatrié français, venu à Jobourg  travailler dans une imprimerie gérée par un compatriote.

 Dès les premières images, on le voit  dans l’avion, fortement mis en garde,  par la lecture  de son  guide touristique, contre la criminalité ambiante: la ville ayant le triste record de trente mille morts par an. L’insécurité et le danger semblent en effet partout présents, ce qui lui est confirmé dès son arrivée par son patron, un français pourtant jovial et dynamique, obligé de s’entourer de toutes sortes de systèmes de défense, depuis le blocage de l’arrivée d’essence  dans sa voiture au bout de 300 mètres jusqu’aux verrous dissimulés un peu partout  autour de lui  si bien que l’imprimerie ressemble à un blockhaus entouré de barbelés et de fils électriques. Impossible de sortir la nuit sans se faire agresser. 
Patrick devient paranoïaque et se terre chez lui ou sur son lieu de travail. En un mois  le seul truc marrant qui lui  soit arrivé, c’est de se faire draguer par la femme du patron. Il ne pense qu’à rentrer en France au plus vite.

Survient alors la faillite de l’imprimerie: du jour au lendemain, plus de travail, donc plus d’argent et surtout plus moyen de prendre l’avion pour rentrer chez lui. Il est désespéré. Ne  reste avec lui que Doudou, l’autre employé du patron avec lequel il va connaître l’autre face du pays: «une société en pleine construction multiculturelle, multiraciale, ça grouille de vie, ça bouge.» Il découvre de nouveaux endroits, de nouveaux milieux,  une autre façon de vivre,  se coiffe à la mode, avec des dreadlocks, bref commence à se plaire et à se faire des amis. Rentrera-t-il en France?

Le récit lui-même est suivi de quelques pages de croquis pris sur le vif, comme pour un reportage, avec ces derniers mots  de l’auteur:
J’ai vu la misère dans les rues, les barrières électrifiées entourant les maisons, j’ai même entendu des coups de feu, mais j’ai surtout ressenti une énergie folle et fait des rencontres formidables.
Tout l’album,  une réédition de celui de 2003, est en noir et blanc et semble fait dans l’urgence. Nombreuses sont les bonnes critiques à son sujet avec un bémol pour Mo peut-être que je rejoins  pour me sentir également déçue par la «transparence» du personnage, simple prétexte à la transmission du message cherchant à renouveler l’approche d’un pays, dangereux, certes mais accueillant  et attachant aussi par d’autres côtés. Je n’ai  pourtant pas très envie d’y aller après cette lecture!   

Autres billets : celui d'Yvan, de Mo, de Yaneck,
Top BD de Yaneck: 13/20

Bienvenue à Jobourg, Pascal Rabaté


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mardi 18 juin 2013

La petite robe de Paul, Philippe Grimbert

Un jour, ce petit livre m’est arrivé comme un cadeau – presque imprévu -  (Merci, Val) -  et je m’en réjouis encore même si ce n’est pas exactement un coup de cœur, n’étant pas  sûre d’avoir bien tout compris, c’est cependant un bon  souvenir d’une lecture surprenante qui pouvait à tout moment  virer à l’horreur comme à la tendresse mais ça,  je n’en dirais rien:  ce serait une trop grande trahison! 

Pourquoi donc un jour, Paul, cet homme tranquille,  heureux mari d'Irène et bon père de famille, bien installé dans la vie et estimé de tous,  passant devant une vitrine inconnue,  se prend-il d'affection pour une petite robe  d'enfant, blanche avec trois roses rouges sur la poitrine? Il revient souvent l'admirer jusqu'à ce qu'il se décide à  en acheter une,  taille six ans alors que sa fille unique est adulte depuis longtemps? 

Pourquoi donc la tient-il cachée chez lui jusqu'à ce que, évidemment, un jour,  sa femme finisse par la découvrir, imaginant aussitôt  le pire et  bouleversant complètement leurs rapports basés jusque là sur une estime  et une confiance mutuelles? 
  
Dès lors l'irrationnel, les cauchemars, les soupçons, les non-dits et les éventuels secrets de famille l'emportent sur la logique et les rituels rassurants d'une vie quotidienne équilibrée et satisfaisante. 
Dès lors aussi, une seule question hante le lecteur: qu'a-t-il bien pu se passer autrefois dans cette famille?  Aura-t-on vraiment une réponse claire et nette ou seulement quelques suggestions à demi évoquées? 

Quoi qu'il en soit, le plus admirable restera pour moi le style de l'auteur, lisse et classique, ainsi que son habileté à faire surgir un drame de trois fois rien a priori. 
Soudain, soulevant l'enveloppe bleue pour accéder à sa vieille poupée, elle fut envahie par une angoisse qui la cloua sur place et fit trembler ses mains. Elle resta penchée, hésitant à poursuivre son exploration, bloquée par la peur d'une découverte: la robe blanche pliée dans la malle, pointant vers elle ses trois boutons de rose.(p.80)
La petite robe de Paul, Philippe Grimbert
(Poche, 2007, 158 p)

dimanche 16 juin 2013

Brins d'herbe, Carolyn Carlson


Pétales dans le jardin  
choix avant la chute
se faner
c'est jouer avec art
sa tragédie
Petals in the Garden
Choice before Fall
To wither 
 Is to become
      Artistically tragic

L'une après l'autre les fleurs du jardin se fanent
Choisissez avant la chute.
The flowers are all droping
In the garden
Make your choice
Before the fall.

Chorégraphe, danseuse, poète et calligraphe, Carolyn Carlson propose une suite de poèmes dans la manière des haïkus et des waka japonais.
 Brins d'herbe, Carolyn Carlson
Traduit de l'américain par Jean-Pierre Siméon
(Actes Sud, mai 2012, 62 p)
Dessin trouvé ici.

vendredi 14 juin 2013

Tout le monde est occupé, Christian Bobin

J’ai enfin lu un livre de Christian BobinDepuis le temps que j’en avais envie! 
Et puis je suis tombée sur une très belle interview de l’auteur dans l’Express. Il y dit des choses simples et essentielles, des vérités dans lesquelles je me reconnais.  Enfin  j’ai lu et entendu  tellement  de bien sur son œuvre! C’est pourquoi m’était venue cette sorte d’urgence à vouloir le lire.   
Ce qui est arrivé hier avec «Tout le monde est occupé»,  texte de 127 pages, publié en 1999,  au Mercure de France.  Un roman – et là, catastrophe! 
Loin d’être un coup de cœur comme je l’espérais, c’est une grande  déception. J’ai dû abandonner au bout de  quelques chapitres! Je m’y suis terriblement ennuyée malgré, je le reconnais, de très belles réflexions, nombreuses,  qui parsèment les pages. A part ça, rien ne m’y parlait et surtout pas les personnages que j’ai eu bien du mal à situer et encore moins le ton adopté qui restitue  la voix intérieure des uns et des autres: de la petite fille, de sa mère qui fait des ménages, des amoureux de celle-ci, de ses deux autres enfants, Tambour et Crevette, de ses animaux qui parlent aussi,  etc. C'est un monde enchanté , plein de bons sentiments et de poésie. Il y a des anges et la vierge Marie qui manifeste sa volonté de changement. J'aurais sûrement pu aimer à un autre moment  mais cette fois, j'ai trouvé ça  lassant à la longue et puis c’est une sorte de conte poétique et ça non plus, je n’aime pas trop, sauf exception.

Voici la quatrième de couverture :
 Je m'appelle Manège, j'ai neuf mois et je pense quelque chose que je ne sais pas encore dire. Entrez dans ma tête. Mon cerveau est plié en huit comme une nappe de coton. En huit ou en seize. Dépliez la nappe, voilà ma pensée de neuf mois : d'une part, les coccinelles n'ont pas bon goût. D'autre part, les ronces brûlent. Enfin, les mères volent. Bref, rien que d'ordinaire. Il n'y a que du naturel dans ce monde. Ou si vous voulez, c'est pareil : il n'y a que des miracles dans ce monde. 
C'est donc un rendez-vous manqué et j'en suis triste. mieux vaut ne pas trop m'y attarder. J'en relirai d'autres de l'auteur car moi aussi je sais parfois croire aux miracles. 

Voici cependant des extraits de son interview que j'apprécie.
Au-delà des personnages d'un roman, je veux sentir la personne de l'auteur. Je cherche le vivant. Un livre fonctionne comme une baguette de coudrier, ces baguettes que l'on tient à la main et dont les vibrations soudaines indiquent une source heureuse dans le sol : certains livres indiquent une source heureuse dans notre esprit ou dans le monde. Lorsque cela arrive, c'est la plus belle chose qui soit!  
La lecture m'a offert une sorte de cabane, de protection. 
C'est cela que j'appelle la gaieté : du minuscule et de l'imprévisible. 

jeudi 13 juin 2013

"Ris d'oser des mots roses", Charles Cros


Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser des mots roses.

Charles Cros

mercredi 12 juin 2013

L'âme du Kyudo, Hiroshi Hirata, Manga, Quinzaine nippone 2013, ma BD du mercredi


Peu habituée à lire des mangas et encore moins des histoires de samouraïs,  mais désireuse de participer à la quinzaine nippone de Choco, je suis très surprise d’avoir autant de bien à dire sur cet ouvrage de 460 pages  évoquant le Japon féodal de l’ère Edo par l’intermédiaire  des efforts gigantesques et dramatiques d' un jeune paysan qui  deviendra après bien des années le meilleur tireur à l’arc  dans l’épreuve du Toshiya.

(Ce concours  remonte à 1606 quand un samouraï est dit avoir tiré 51 flèches en succession rapide sur toute la longueur de la véranda d'un temple de Kyoto Au début, les archers ont tiré des flèches de l' extrémité sud de la véranda à l'extrémité nord, où un rideau ornement-like a été érigé comme une cible. Le concours a gagné en popularité au cours de la période Edo et la fin des compétitions du 17ème siècle  attirait de grandes foules.  Le Toshiya sera plus tard utilisé comme motif dans des histoires et des films. W)

  
(photo de W,  hors texte)

Le récit commence en 1606, dans un temple de Kyoto, célèbre pour la longueur de sa galerie extérieure à travers laquelle un samouraï, mis au défi, avait réussi à faire passer une cinquantaine de flèches d'un bout à l'autre, en moins de vingt quatre heures.  Dès lors les fiefs rivaux de l'endroit s'affrontent pour améliorer ce résultat. Ils s'endettent et poussent les vaincus à faire seppuku ou suicide rituel  immédiatement. Bientôt, le record atteint les 6000 flèches et personne ne semble plus pouvoir le dépasser. . 



Pour venger son père, mort accidentellement d'une flèche égarée, le  jeune Kanza, de basse classe  consacre sa vie à tenter l'impossible pour battre le record. On suit de près son entraînement qui n'a rien de simple. Il devra subir toutes sortes d'épreuves des plus dramatiques, de la solitude aux attaques armées, et aux déchaînements des éléments  naturels eux-mêmes qui contrarieront souvent ses plans.  


L'histoire m'a tellement intéressée et les dessins en noir et blanc sont si vigoureux et convaincants que j'ai eu un grand plaisir à suivre toutes les mésaventures héroïques d'un autre temps dans un  pays bien étrange et déroutant où l'honneur, le courage, la force, l'habileté,  la persévérance et la fierté rivalisent sans arrêt avec la corruption, la violence, le crime, la trahison et le suicide quand l'échec entraîne la honte et la perte de l'honneur. 

J'ai trouvé  très beau et très  intéressant ce one-shot. (A retenir qu'il s'agit ici d'un Gekiga : un manga au dessin très réaliste, destiné aux adultes.)
Billets de Yvan, Mo, Choco Yaneck, 
L'âme du Kyudo, Hiroshi Hirata,  (2006, Delcourt2007, Traduction: Tetsuya Yano, 460 p.)

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 Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  Choco,  Cristie,   Cuné, 


Delphine,  Didi,  Élodie


Estellecalim,  Hilde,


Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,

Itzamna,



Lou, Lounima,   Lystig, Mango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss  Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka, Mo',   Natiora,  Noukette,   OliV,   Pascale,


Paulinelit, Sandrounette, Sara,  Sophie,  


Soukee, Stephie,  Syl,




  Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,