jeudi 30 juin 2011

Citation de Muriel Barbery dans "L'Élégance du hérisson"

«A part l’amour, l’amitié et la beauté de l’Art,  je ne vois pas grand-chose d’autre qui puisse nourrir la vie humaine. L’amour et l’amitié, je suis trop jeune encore pour y prétendre vraiment. Mais l’Art… si j’avais dû vivre, ç’aurait été toute ma vie. Enfin quand je dis l’Art, il faut me comprendre: je ne parle pas que des chefs d’œuvre de maîtres. Même pour Vermeer, je ne tiens pas à la vie. C’est sublime mais c’est mort. Non, moi je pense à la beauté dans le monde, à ce qui peut nous élever dans le mouvement de la vie…
Si je trouve un beau mouvement des corps, à défaut d’une belle idée pour l’esprit, peut-être alors que je penserai que la vie vaut la peine d’être vécue.» (Gallimard,  pp34/35)

 Paloma, une élève surdouée, sait que "la destination finale,  c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte". Elle décide donc  de se suicider à la fin de l'année scolaire, le jour de ses treize ans. En attendant, elle écrit: "Le Journal du mouvement du monde" , son journal intime


(J'écris cette citation, sur une idée de Chiffonnette, en attendant de terminer le roman et d'écrire le billet en vue de la lecture commune du jour avec Anne (De poche en poche), George et Pascale (Mot à mot)

mercredi 29 juin 2011

Chabouté, La Bête, ma BD du mercredi


Ce n'est pas le premier Chabouté que je lis. Mon ambition est de lire tous ses albums. J'ai eu de la chance cette fois-ci, puisque j'en ai trouvé trois. Je commence par La Bête 

Les huit premières pages sont silencieuses : un lapin est pourchassé par un loup, dans un bois sur une  pente enneigée de montagne. Un homme est sur leur piste  On le voit d’abord de dos puis de trois quart puis de face et on lit l’effroi sur son visage. On tourne la page divisée en deux : un long hurlement à travers les branches et la nature retrouve son silence et son calme comme si rien ne s’était passé.
 L’histoire proprement dite commence ensuite et sur les huit pages du premier chapitre, cinq sont muettes. On y voit,  sous une chute de neige,  la montée très lente d’une voiture, son arrivée dans un village et l’entrée, dans le café-hôtel du coin,  du conducteur dont on ne connaît pas encore le visage. L’accueil est glacial. Seul, le nommé Vinasse lui adresse la parole,  vivement rabroué par le patron. Le chapitre se termine dans la chambre sommairement meublée de l’étranger qui fume en regardant la neige tomber dans la nuit. 
De la même façon, le dernier chapitre, le dixième, est composé de quatre planches dont les trois dernières sont également sans paroles. On y voit le départ du visiteur dans sa voiture faisant demi-tour vu d’en haut, sur la place du village. C’est ce que voient les loups qui l’observent. Gros plan ensuite sur le conducteur de face, au volant. A ses côtés, un tableau : l’auto-portrait de la jeune femme peintre  avec laquelle il a sympathisé, la seule personne qui l’ait bien accepté. 
Lui, en réalité, c’est un inspecteur envoyé dans ce lieu perdu pour enquêter sur les assassinats qui se multiplient depuis qu’une meute de loups y ait été réintroduite. Les cadavres sont horriblement mutilés mais quand l’auteur des crimes est découvert, c’est tout le passé du village qui revient comme une bombe à la mémoire de tous. La bête n’est pas celle que l’on imaginait. 

C'est un des albums de l'auteur que je préfère pour l'instant.  
La bête de Chabouté (Vents d'Ouest, 2002, 148p)

Participent aux BD du mercredi:

Benjamin, Choco, Chrys,DelphineDidi, Dolly, Emmyne, Estellecalim, Hilde, Hérisson08, Irrégulière Jérôme,  KikineLire pour le plaisirLou,  Lounima, Lystig , Mango Manu, Marguerite,  Mathilde,Moka,  Mo',  NoukettePascale,  Sandrounette,  Sara, Soukee, Theoma, Valérie,  Vero, Wens , Yaneck,  Yoshi73,  Yvan ,   Mr Zombi

Je participe aussi au challenge BD Pal sèches  de Mo', au Top BD de Yaneck. (note: 19 /20
Vous aimerez peut-être:

mardi 28 juin 2011

La Nuit de l’iguane de Tennessee Williams

La Nuit de l’iguane de Tennessee Williams, (The Night of the Iguana, 1961), Version française de Pierre Laville
La Nuit de l’iguane est le dernier grand succès populaire  de l’auteur. Inspirée d’un voyage personnel, la pièce se déroule dans un hôtel au Mexique, où l’écrivain a réellement séjourné pendant l’été 1940 
Pièce en trois actes, le titre indique la nuit passée par les personnages dans un hôtel perdu de la côte mexicaine. Tous ont atterri là malgré eux. Tous s’y sentent comme prisonniers, au bout du monde et de leur propre vie. L’iguane est un animal pris au piège et retenu par une corde à un rocher près de l’hôtel pour être engraissé avant d’être mangé. 
Shannon est un pasteur défroqué en raison de sa mauvaise conduite. Devenu guide touristique, il accompagne un groupe de paroissiennes révoltées contre lui pour avoir séduit Charlotte, la plus jeune d’entre elles qui maintenant est folle de lui et le poursuit de ses avances. Pour apaiser les tensions, il confisque les clés du bus et  oblige tout le  monde à passer la nuit dans l’hôtel miteux de Maxine, une ancienne amie. Melle Fellowes, la responsable du groupe est furieuse. Arrivent alors Hannah et son grand-père. Elle est peintre et vit chichement de la vente de ses peintures partout dans le monde. Lui est un grand poète très vieux, très pauvre et très malade.  Voilà vingt ans qu’il cherche à écrire un dernier poème. Ce sera justement : «La Nuit de l’iguane.»    
La soirée s’organise. Chacun se dévoile. Des touristes  nazis exultent en apprenant les bombardements de Londres. Shannon,  de plus en plus fiévreux est harcelé par les quatre femmes qu’il intéresse pour des raisons très variées. Un orage éclate finalement.
Le dernier acte se passe à l’intérieur. Les femmes du car sont déchaînées contre Shannon : elles veulent partir et le dénoncer. Maxine, la femme sensuelle, est toujours attirée par lui, ainsi que Charlotte qui veut le ramener à elle  tandis que la touchante et humaine  Hannah se rapproche de lui en cherchant à l’aider à sauver son âme. Mais shannon, excédé, a un moment d’égarement et de folie si bien que Hannah décide de l’attacher pour l’empêcher de se blesser. Ils se font des confidences et se sentent proches.
 Pendant ce temps, le grand-père a réussi à finir son poème: il se sent délivré, prêt à partir, enfin et  pour toujours. Shannon, calmé et délivré de ses liens lui aussi, convaincu par Hannah, rend sa liberté à l’iguane. 
« Il essaye de s’échapper, comme vous, comme moi ! »
L’hôtel est calme désormais, en paix. Hannah est heureuse pour son grand-père et va faire publier son poème. Maxine propose à Shannon de rester près d’elle pour l’aider à diriger l’hôtel.
J'ai vu le film avant de lire la pièce et je me suis sentie moins libre, trop dépendante des images et des acteurs,  ce qui m'a gênée dans ma lecture. Je le sais bien pourtant qu'il vaut toujours mieux pour moi commencer par le livre. N'empêche, c'est une histoire désabusée et nostalgique pleine de surprise et de fureur : une réussite.

La Nuit de l’iguane de Tennessee Williams, (The Night of the Iguana, 1961), Version française de Pierre Laville.
Film La Nuit de l’iguane, États-Unis, 1964; Durée : 118 mn. de  John Huston d’après la pièce de Tennessee Williams, avec  Richard Burton (Révérend T.L. Shannon), Ava Gardner (Maxine Faulk), Deborah Kerr (Hannah), Sue Lyon (Charlotte Goodall). Reprise en 2006
Pour mieux connaître Tennessee Williams: Du bleu dans mes nuages

lundi 27 juin 2011

Bonne nouvelle : une tolstoïade pour les tolstoïens.


Tolstoï, tolstoiën, tolstoïade, les amoureux de ce grand écrivain n’en finissent pas de manifester leur admiration pour l’œuvre de leur auteur chéri. C’est ainsi que j’apprends ce matin  qu’un défi de grande ampleur se prépare à Angers, les 9, 10, 11 septembre 2011 : lire l’intégrale de «Guerre et Paix», en public, d’une seule traite, par 200 lecteurs volontaires qui se relaieront  toutes  les quinze minutes, jour et nuit, pendant 45 heures environ, c’est-à-dire jusqu’à ce que les 1700 pages du roman soient intégralement lues. La performance sera reprise en direct sur le net et accessible par là-même  à tous les tolstoïens du monde entier. 
Si vous voulez en être, c'est ici pour s'inscrire.

Le retour de Jim Lamar de Lionel Salaün.

Jimmy et Billy, deux jeunes du même pays, d’un même village, Stanford, un trou perdu du Missouri dans les années soixante dix vont vivre l’espace d’un été une de ces amitiés insolites et fortes capable de changer le cours de leurs vies. Billy a treize ans et Jimmy le double. L’un n’est qu’un écolier qui s’ennuie, victime d’un père alcoolique et violent et d’un oncle raciste et menaçant. L’autre est un géant de retour du Vietnam, treize ans après la fin de la guerre.
C’est de  ces treize années de silence qu’il va être surtout question dans ce roman. Qu’est devenu Jimmy entre la fin de la guerre et son retour chez lui au bout de treize ans? Pourquoi n’est-il pas revenu voir ses parents décédés entre temps?
Les habitants ont profité de  son absence pour mettre à sac sa maison.  Tout ce qui pouvait être utile a été pillé, jusqu’au très lourd fourneau qui se retrouve maintenant dans la maison du narrateur, ce jeune Billy qui est le premier à rencontrer Jimmy à son retour au village.
Tout le monde, sauf lui, est hostile à cette installation. Tous ont quelque chose à se reprocher et se sentent coupables  envers le jeune soldat.
Peu à peu ces deux solitaires vont apprendre à se parler et à se connaître. Jimmy finira par raconter sa guerre et par  confier les raisons de sa longue absence : (Attention, spoiler: ,je n'écris  la suite que pour moi , pour m'en souvenir.) la promesse faite entre quatre amis que les survivants iraient d’abord voir les parents des disparus avant de rentrer chez eux.
La fin réserve une surprise de taille.
J’ai beaucoup aimé ces deux personnages et surtout ce jeune soldat isolé et incompris qui ne perd jamais espoir et qui, parti de rien, a tout appris de ses expériences, s’en est enrichi et cultivé,  toujours fidèle à ses amitiés.
A cela s’ajoute la présence du Mississipi et de la nature environnante qui parfois se fait plus menaçante que les hommes eux-mêmes. La société américaine d’alors, avec ses révoltes et  ses figures charismatiques comme Martin Luther King pèse aussi de tout son poids.
C’est un beau livre qui vient de recevoir le Prix des lecteurs du Télégramme ( voir Fransoaz et
Clara, )
Le retour de Jim Lamar de Lionel Salaün (Liana Levi, 2010, 233 p)

dimanche 26 juin 2011

Aube de Paul Eluard



                                                               Le soleil qui court sur le monde
                                                               J’en suis certain comme de toi
                                                               Le soleil met la terre au monde


                                                               Un sourire au-dessus des nuits
                                                               Sur le visage dépouillé
                                                               D’une dormeuse rêvant d’aube


                                                               Le grand mystère du plaisir
                                                               Cet étrange tournoi de brumes
                                                               Qui nous enlève ciel et terre


                                                               Mais qui nous laisse l’un à l’autre
                                                               Faits l’un pour l’autre à tout jamais
                                                               Ô toi que j’arrache à l’oubli


                                                               Ô toi que j’ai voulu heureuse.


                                                               Aube de Paul Eluard

samedi 25 juin 2011

La délicatesse, roman de David Foenkinos

Roman aux dix prix littéraires dont le film est en préparation pour 2012, tout indique que «La délicatesse» de Foenkinos est un  des grands succès littéraires de ces dernières années, en passe de devenir roman culte pour beaucoup de lecteurs parmi lesquels je me range. 
Le récit est des plus simples : toute la magie vient du style léger, simple, grave et désinvolte  tour à tour. 
Nathalie a rencontré deux fois l’amour  et chaque fois par surprise et délicatesse, sans qu’elle en ait  eu vraiment conscience. Ce sont les deux conditions nécessaires pour la séduire, ce qu’apprendra Charles à ses dépens, lui, son ami de toujours, devenu son patron, prêt à tout   mais auquel il manque l’étincelle de l’imprévu.
Nathalie, la jeune femme moderne idéale et accomplie, belle, intelligente, séduisante et indépendante, ne succombe qu’à deux conditions : qu’on la surprenne et qu’on la courtise avec délicatesse. 
C’est ce que réussiront les deux hommes de sa vie : François, son premier mari, mort accidentellement après sept ans de bonheur et Markus, un employé suédois de son entreprise, banal et terne en apparence.
Seulement voilà, ils sont fragiles et discrets, rien pour eux n’est jamais gagné d’avance.  Ils ne se présentent pas en héros mais, dans les situations les plus inconfortables, ils s’en sortent avec élégance.

 La première rencontre s’est faite sur le trottoir : une invitation à prendre un café et «au bout de trente secondes, François parvint à la faire sourire."  Il se dit alors que si elle commandait un jus d’abricot, il l’épouserait et voilà : mariage et bonheur avant l’accident et le deuil.
La seconde rencontre décisive eut lieu  dans le bureau de Nathalie qui accueille pour la première fois Markus, un collègue suédois doté d’un physique plutôt désagréable. Elle le regarde avec émerveillement, décide de marcher très lentement vers lui et « se mit à l’embrasser vigoureusement. Un long baiser intense, de cette intensité adolescente. » Après quoi elle oublie tout.

Brutal? Non délicat! Un livre au succès mérité d'un auteur au tempérament de joueur. On sent qu'il s'amuse en écrivant et moi il me séduit en m'amusant aussi. 

La délicatesse, roman de David Foenkinos, (Gallimard, nrf, 2009, 201 p. 117 chapitres.)
Il s’agissait d’une lecture commune avec George, Anne, Asphodèle, Valérie, Estellecalim, Delphine

vendredi 24 juin 2011

L'autre fille de Annie Ernaux

L’autre fille du titre,  c’est elle-même, Annie Ernaux qui,  de livre en livre, s’interroge  sur son identité.
 Elle se croyait unique et découvre qu’elle n’est que la seconde : l’autre fille,  la remplaçante.  
Dans ce texte,  elle revient sur l’été de ses  dix ans,  à un moment clé de son existence. Elle est fille unique et découvre soudain, par une indiscrétion de sa mère, qu’elle a eu une sœur,  morte deux ans avant elle et dont elle ignore tout.  Sa vie en est bouleversée.
Elle lui écrit cette longue lettre de 78 pages. Elle vient d’apprendre que ses parents ne désiraient qu’un seul enfant.  
Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée. 
Tu es entrée dans ma vie l’été de mes dix ans,  comme Bonny, la petite fille de Scarlett et de Rhett dans  "Autant en emporte le vent".
Les paroles de sa mère lui font mal :
- Elle est morte comme une petite sainte. Elle était gentille, plus que celle-là.  
 Ces mots : sainte et gentille! 
 Entre ma mère et moi, ces deux mots. Je lui ai fait payer. J’ai écrit contre elle. Pour elle.  
La scène du récit se passe pendant l’été 1950.  La petite fille était heureuse avec ses amies : 
  On chantait :  "Il fait bon chez vous, Maître Pierre"…  "Ma guêpière et mes longs jupons".
 C’était le dernier été des grands jeux avec les cousins. L’année d’après,  elle ne fera que lire. 
 Tous les ans désormais,  elle retourne au cimetière d’Yvetot fleurir deux tombes : celle de ses parents et celle de sa sœur. 
Une belle lecture intéressante mais plus admirable qu’émouvante.
L’autre fille d’Annie Ernaux, Éditions Nil, mars 2011, 78 p

jeudi 23 juin 2011

Amin Maalouf, élu aujourd'hui à l'Académie française


C'est finalement l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf qui a été élu au fauteuil 29 de l'Académie française,  succédant ainsi à Claude Lévi-Strauss qui lui-même avait pris la place de Henry de Montherlant.en 1973. Il a été préféré à Yves Michaud, professeur à Berkeley et à Paris.
Amin Maalouf,  né en 1949, à Beyrouth,  a reçu le prix Goncourt  en 1993 pour "Le rocher de Tanios". C'est la troisième fois qu'il se présentait devant les Immortels.
Ses influences sont Thomas Mann, Albert Camus, Léon Tolstoï, Marguerite Yourcenar, Charles Dickens, Stefan Zweig,  Omar Khayyam et la poésie de langue arabe.

Le baiser de Klimt analysé par Foenkinos dans "La délicatesse"


Extrait d’analyse du tableau Le Baiser de Gustave Klimt 

«La plupart des œuvres de Klimt peuvent donner lieu à quantité d’interprétations, mais son utilisation antérieure du thème du couple enlacé dans la frise Beethoven et la frise Stoclet permet de voir dans Le Baiser l’ultime accomplissement de la quête humaine du bonheur.»

T.S.Ötli, son roman : « Le Sang des cerisiers », son amour du Japon et son blog que j’aime

Qui ne connaît pas encore le très beau blog d'Ötli, l'amateur entre autres de la culture japonaise qu'il connaît bien? Je suis tombée sous son  charme voilà bien des mois et il fait partie désormais de mes visites quasi quotidiennes.
T.S. Ötli a passé de nombreuses années à découvrir l’Histoire, la culture et les arts du Japon, y compris les arts martiaux. Dans le désir de faire partager sa passion pour la poésie et les contes japonais, il a tout naturellement situé son premier ouvrage dans le Japon du XVIIe siècle – période qui connaît l’apparition du haïku.
 Son roman: "Le Sang des cerisiers" vient d'être publié.


 Tandis que des enfants disparaissent, des taches de sang sont retrouvées çà et là sur l’immense domaine d’un seigneur des temps anciens - et imaginaires - au Japon. Aidé par son maître d’armes, il devra lutter contre des envahisseurs sanguinaires pour sauver ses terres et ses enfants de leur convoitise brutale. Au fil des saisons et des combats, les deux hommes et leur armée déferont les écheveaux des énigmes rencontrées sur leur route.

 Le livre paraît aux Editions Thot  (actuellement en pré-commande).
Quinzaine nipponne 3 de Choco

David Foenkinos en cours de lecture


«Pourquoi Roman Polanski, a adapté le roman Tess d’Urberville, de Thomas Hardy.  
 Ce n’est pas tout à fait comme une lecture interrompue par la mort. Mais Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, avant de mourir sauvagement assassinée par Charles Manson, avait indiqué ce livre à son mari, en lui disant qu’il serait idéal pour une adaptation. Le film, réalisé une dizaine d’années plus tard, avec Nastassja Kinski dans le rôle principal, lui sera dédié.» 

mercredi 22 juin 2011

Body World de Dash Shaw, ma BD du mercredi

J’ai rarement lu quelque chose d’aussi déroutant, d’aussi nouveau et finalement d’aussi enthousiasmant que ce délire en images sous forme de  livre objet très lourd et peu pratique  qui se parcourt verticalement, à l’italienne. 
J’ai été subjuguée. Je suis encore sous le choc en écrivant ce billet : en pleine admiration pour cet auteur dessinateur que je devine très jeune sans rien savoir de lui encore  mais il faut être très jeune pour se lancer dans une entreprise pareille et réussir un album si personnel, délirant, innovant et des plus artistiques. 
Je préfère l’avouer tout de suite, l’histoire en elle-même m’a laissée assez indifférente et ce n’est pas elle qui m’a intéressée et que je retiendrai.  Je ne suis d’ailleurs pas sûre d’avoir tout compris : elle m’échappait par instants sans que ça me dérange vraiment. 

Quelle en est la trame ? De quoi s’agit-il ? 
Pour cette fois,  je préfère reprendre ce qu’en dit l’éditeur, en quatrième de couverture. 
«j’ai lu l’avenir de la BD, il a pour nom Dash Shaw.» David Mazzuchelli, dessinateur d’Asterios Polyp.
«Nous sommes en l’an 2060 à Boney Borough(USA). Paulie Panther, botaniste écrivain et romantique invétéré,  vient enquêter sur une plante étrange qui pousse derrière le lycée. Miss Jewell, la séduisante prof de science le trouve fascinant, tout en s’inquiétant pour la sécurité de ses élèves. Billy Borg, capitaine de l’équipe scolaire de « Déball », a du mal à combiner les cours, les filles et le sport. Pearl Peach, la rebelle, cherche à fuir cet univers étouffant et Paulie est peut-être l’homme qu’il lui faut.La bande dessinée a d’abord paru sur internet, sous forme de feuilleton. Elle est publiée aujourd’hui dans un format vertical original,mélange détonnant et provoquant de science-fiction, de classiques histoires d’adolescents et d’interrogations futuristes.»

D’une petite histoire de collège, le récit décolle très vite, comme contaminé lui aussi par la drogue nouvelle expérimentée par le héros et on s’envole vers le  télescopage extraterrestre.  Tant qu’à faire, pourquoi pas ? Ne sommes-nous pas dans le monde de tous les possibles ? La drogue a des vertus télépathiques. Ses usagers ressentent les émotions et les pensées de ceux qui les entourent. Mais ce petit monde protégé au départ  succombe à son tour, par l’intermédiaire de la drogue, à  l’uniformité redoutable des esprits qui se moulent les uns sur les autres. Tous pareils désormais : un grand corps social malade.  Finie toute originalité, toute pensée singulière. Les extra terrestres peuvent venir : le monde est devenu fou.

Le dessin aussi devient fou quand il s’agit de décrire les perturbations des esprits, les hallucinations et autres dérangements de la conscience. C’est une explosion d’inventions, de trouvailles, de créations  qui m’ont enchantée.

C’est ainsi que je conçois l’essence même de la BD : le dessin est le plus important. Si je veux une bonne histoire,  je préfère le roman, l’écriture pure, sans aucune illustration. Une bonne BD à l’inverse devrait pouvoir se passer le plus possible de texte. Plus le dessin se suffit à lui-même, mieux c’est. 
C’est le cas ici. Chaque page a son unité : les cases y sont sagement rangées par 9 le plus souvent mais chaque dessin est méticuleusement travaillé. Chaque trait, chaque détail est significatif. Aucun n’est inutile. Pas de place ici pour le superflu.
De même pour les couleurs  qui sont  enfin libres, claires, variées et surtout qui participent à l’histoire.  Chacune fait signe! 
Bref, tout ici m’a semblé créatif, inspiré, dynamique et foisonnant tout en se montrant critique d’une société en panne dans ses addictions et ses délires. L’ensemble est jeune, joyeux, terriblement original. C’est une source, une mine, une explosion d’idées. Vive le dessinateur et la jeune BD de ce style. 


Body World de Dash Shaw, (Dargaud, 2011)
Yvan de Sin City l'a commenté aussi. Ici

Participent aux BD du mercredi:
(Bienvenue à Lou , à Pascale et à Didi qui nous rejoignent aujourd'hui et un grand bonjour à Hathaway si elle passe par ici)
Benjamin, Choco, Chrys,Delphine, Didi, Dolly, Emmyne, Estellecalim, Hilde, Hérisson08, Irrégulière, Jérôme,  Kikine, Lire pour le plaisir, Lou,  Lounima, Lystig , Mango Manu, Marguerite,  Mathilde,Moka,  Mo' Noukette, Pascale,  Sandrounette,  Sara, Soukee, Theoma, Valérie,  Vero,Wens,Yaneck, Yoshi73,  Yvan    Mr Zombi

Je participe aussi au challenge BD Pal sèches  de Mo', au Top BD de Yaneck. (note: 19 /20

mardi 21 juin 2011

Premier jour de l'été 2011: Takashi Murakami et son doodle

Doodle Takashi Murakami: 21 juin 2011, premier jour de l'été
Takashi Murakami,  né en 1962 à Tōkyō, est un artiste plasticien et sculpteur d’art contemporain japonais que je connais surtout pour avoir vu son exposition au château de  Versailles, à l’automne 2010, qui avait été très controversée.

Il est célèbre aussi pour avoir vendu une sculpture dans une vente aux enchères à New York  pour plus  de 420 000 euros, un prix record. Par ailleurs il a collaboré avec la marque de maroquinerie Louis Vuitton


Il est considéré comme l'un des chefs de file du néo-pop japonais et revendique l'héritage de Warhol et du pop art américain, tout en analysant la manière dont l'art japonais peut trouver une autonomie face au modèle occidental.

Ses œuvres puisent directement dans l'imagerie manga japonaise.
Une figure à grosse tête, M.Dob revient de manière répétée comme un autoportrait ainsi que
les personnages Kaikai et Kiki,des motifs de champignons, de fleurs et d’yeux.
M Dob
My Lonesome Cowboy" (1998)
Jellyfish eyes black, 2006
Ses toiles évoquent aussi formellement les peintures anciennes de paravents rejoignant ainsi un aspect essentiel de l’art japonais traditionnel : le goût du décoratif qui répond à une célébration de la vie et à la prise de conscience de la fugacité des choses.

C'était ma participation N° 2 à la Quinzaine nipponne  de Choco

lundi 20 juin 2011

L'île Seguin à Boulogne Billancourt, avant, maintenant, après?

Parce que j'ai vécu six ans à Sèvres,  juste en face de l'île Seguin, et que je respirais tous les jours la fumée sortant de l'usine Renault qui  fonctionnait encore, savoir que le projet de Jean Nouvel est enfin adopté m'intéresse vivement.

Avant:
Sèvres d'un côté de la Seine, Boulogne-Billancourt de l'autre et l'île Seguin avec l'usine Renault, comme un grand bateau au beau milieu.

Maintenant:
L'usine a été rasée et les projets se succèdent en vain. L'île attend son destin.




Après? 
J'apprends par L'Express que  "Le conseil municipal de Boulogne-Billancourt a voté le 16 juin en faveur du projet de Jean Nouvel pour l'Ile Seguin, malgré de nombreuses contestations.
Au coeur du conflit, les 5 tours imaginées par Jean Nouvel
L'architecte veut bâtir cinq tours hautes d'une centaine de mètres sur les anciens terrains Renault, pour équilibrer les charges financières liées à la densité des équipements culturels. Après discussions, le maire de Boulogne a décidé de réduire de 20% ces hauteurs, amenant à 120 mètres la plus haute tour qui doit abriter un hôtel et à 100 mètres les autres destinées à héberger des bureaux. Un long jardin couvert sous verrière, des commerces, des cinémas, et des pôles d'art et de musique à chaque extrémité sont également prévus" ainsi qu'une rue commerçante


Voici peut-être ce qu'on verra bientôt. Il serait temps parce que depuis des décennies tout reste en friche. A un moment, il faut quand même savoir trancher et se décider! 


Site de Mémoire de l'île Seguin ICI