Le narrateur, Shimura-san, est un quinquagénaire vivant seul, en célibataire, dans une grande maison des faubourgs de Nagasaki. Sa vie, disciplinée et ordinaire, est consacrée à son travail de météorologue. Il se décrit comme un «pas grand-chose»..
«Je cultive des habitudes de célibataire qui me servent de garde-fou et me permettent de me dire qu’au fond, je ne démérite pas trop».
Sa vie change le jour où, rentrant chez lui plus tôt que prévu, il se rend compte que certains objets ont été légèrement déplacés. Depuis quelque temps il éprouve l’impression d’entrer comme par effraction dans sa propre maison bien qu’il en ferme la porte à clé désormais, contrairement à son habitude. . Il inspecte alors le contenu de son frigidaire et, grâce à une règle graduée, il remarque la baisse de niveau d’une de ses boissons.
«Quelqu’un s’était servi. Or, je vis seul ».
Dès ce moment, il est persuadé que quelqu’un entre chez lui dans la journée. Cette certitude se renforce chaque jour. Il se décide alors à placer une caméra dans sa cuisine et à en observer les images de son bureau. Très vite il voit passer la silhouette d’une femme. Il est sûr désormais que quelqu’un s’est installé chez lui, à son insu. Pendant quelques jours il vit mal à l’aise, attentif aux moindres bruits, aux moindres détails.
Lorsque l’image observée de son bureau prouve enfin très nettement la présence d’une femme chez lui, il appelle instantanément la police quitte à le regretter immédiatement. Après tout cette femme est inoffensive : elle ne le gêne pas, ne salit tien, ne détruit rien. C’est comme un fantôme.
Mais il est trop tard et la police découvre la cachette de l’intruse. Un procès s’ensuit, suivi d’une incarcération.
Commence alors le récit de la prisonnière et l’on découvre ce qu’elle n’a pas voulu confier au tribunal : les véritables raisons de son comportement, plus complexes qu’il ne semblait.
C’est un très beau récit sur la solitude, la difficulté des rapports humains, les lieux d’habitation tour à tour protecteurs et destructeurs, l’anonymat des grandes villes, le poids du passé, les technologies envahissantes et la fragilité des identités.humaines.
Nagasaki, Eric Faye, Stock, 2010, 108 p, Grand Prix du Roman de l'Académie Française, 2010
Voir aussi l'avis de jerome
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La fin m'a laissée perplexe...
RépondreSupprimerCathulu, elle ouvre des perspectives que je n'avais pas envisagées. La vie de cette jeune intruse a donc été plus mouvementée que je ne l'imaginais!
RépondreSupprimerA voir... pourquoi pas ?
RépondreSupprimerOhhh je voudrais vraiment le lire car je me souviens de cette info entendue à la radio et de l'interview de l'auteur dernièrement.
RépondreSupprimerClara, A voir sûrement!
RépondreSupprimerChrys, Je découvre cet auteur et ce livre avec plaisir. Je ne m'attendais pas à le trouver si tôt à la bibliothèque!
RépondreSupprimerJ'étais sceptique mais je me laisserai peut-être tenter quand il sera en poche ou si je le vois en biblio.
RépondreSupprimerComme Manu, j'attendrai une sortie en poche ou une rencontre à la bibliothèque...
RépondreSupprimerManu, Je trouve qu'il vaut la peine d'être lu!
RépondreSupprimerKathel, c'est une lecture "à la japonaise", toute en retenue et en efficacité!
RépondreSupprimerJ'ai noté dès le premier billet lu sur ce livre car Eric Faye a vraiment du talent
RépondreSupprimerj'ai lu tous ses recueils de nouvelles ( c'est dire car je n'aime pas les nouvelles d'habitude) il fait partie de la liste: attendre les poches parce que hélas ma bibliothèque rêvée est plus grande que la taille de mon compte en banque :-))))
C'est un livre qui doit être fin et bien écrit. J'aime beaucoup ce style d'ouvrage. Je note les références.
RépondreSupprimerDominique, J'ai eu de la chance de le trouver, libre, à la bibliothèque!
RépondreSupprimerdimitri, c'est un livre juste un peu désorientant quant à l'histoire mais particulièrement bien écrit!
RépondreSupprimerComme Chrys j'ai entendu parler de ce livre à la radio et me suis dit que je le lirais volontiers...
RépondreSupprimerÖtli, C'est vraiment une belle lecture!
RépondreSupprimerCe livre me fait de plus en plus envie. Je n'y aurais pas regarder de plus près mais les avis positifs se multiplient. J'espère mettre la main dessus très vite.
RépondreSupprimerJe l'avais déjà repéré chez Choco et ce que tu en dis me donne encore plus envie, malgré une précédente déception avec cet auteur et son "Syndicat des pauvres types" ;)
RépondreSupprimerzarline, Après l'avoir lu, je comprends maintenant pourquoi il a obtenu ce prix! C'est mérité!
RépondreSupprimerCynthia,Je n'ai rien lu d'autre de cet auteur mais pour une première fois, c'est une bonne surprise! Il ne se passe pas grand chose et pourtant je ne me suis pas ennuyée!
RépondreSupprimerJ'ai passé un bon moment de lecture mais il y a quelque chose qui m'empêche de dire que j'ai vraiment aimé, je n'arrive pas encore à mettre des mots justes dessus...la longueur sans doute, je n'ai pas eu le temps de vraiment rentrer dans ce livre.
RépondreSupprimerMmhhh... Déjà repéré chez Choco il y a quelques temps... Et j'adore Eric Faye donc je ne pense pas résister longtemps !
RépondreSupprimer**Fleur**,Je reconnais que c'est plutôt un roman court ou un long récit comme on veut! En principe c'est la raison pour laquelle je n'aime pas lire des nouvelles et donc je te comprends mais pour cette fois, ça ne m'a pas gênée et j'en suis la première étonnée!
RépondreSupprimersoukee, je découvre cet auteur et j'en suis ravie! Si tu l'aimes déjà, tu peux être sûre d'aimer ce livre-ci aussi!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé. C'est très humain et ça souligne assez tristement l'évolution de notre société. Un très beau texte.
RépondreSupprimerMon avis détaillé ici : http://litterature-a-blog.blogspot.com/2010/09/rentree-litteraire-2010-episode-4.html
L'histoire me laisse perplexe, je n'aime pas trop ce genre de départ, mais s'il me tombe entre les mains pourquoi pas.
RépondreSupprimerjerome, J'espère qu'il se trompe et qu'on finira par réétablir un peu plus de solidarité!Je vais mettre un lien vers ton billet!
RépondreSupprimerAifelle, Ce livre a une belle unité, une atmosphère particulière,une forme de morale, jamais énoncée. C'est un beau récit!
RépondreSupprimerJe vais lire ce livre en janvier. je sais, c'est pas tout de suite... Mais je pars bientôt en vacances et avant, je termine mon challenge ABC. Après je serai libre comme l'air pour finir mon 2% !!! Ce livre me tente bcp, c'est Midola m'a bibliothécaire qui m'en a parlé en premier. Cela me permettra peut-être de réconcilier avec l'auteur dont je n'avais pas du tout aimé "le syndicat des pauvres types."
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