jeudi 30 juillet 2009

Puisque l'aube grandit...La bonne chanson, Verlaine,







Dans le livre de Laurence Tardieu évoqué hier : «Puisque rien ne dure», la jeune épouse se faisait lire un poème de Verlaine par son mari, accouru à son chevet, au moment de sa mort .

Le voici ! Il s’agit d’un poème de «La bonne Chanson», écrit en 1870, avant son mariage avec Matilde Mauté. Il croit que, grâce à cette toute jeune fille, sa vie deviendra meilleure et il évoque le bonheur conjugal, paisible et familier qu’il espère.
Pour l’illustrer j’ai choisi des tableaux de Bonnard et de Vuillard qui , eux aussi, ont aimé évoquer le bonheur simple, dans le décor quotidien et banal de leur vie de famille
Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore,
Puisque, après m’avoir fui longtemps, l’espoir veut bien
Revoler devers moi qui l’appelle et l’implore,
Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien,
C’en est fait à présent des funestes pensées,
C’en est fait des mauvais rêves, ah ! c’en est fait
Surtout de l’ironie et des lèvres pincées
Et des mots où l’esprit sans l’âme triomphait
Arrière aussi les poings crispés et la colère
A propos des méchants et des sots rencontrés ;
Arrière la rancune abominable ! arrière
L’oubli qu’on cherche en des breuvages exécrés
Car je veux, maintenant qu’un Être de lumière
A dans ma nuit profonde émis cette clarté
D’une amour à la fois immortelle et première,
De par la grâce, le sourire et la bonté,
Je veux, guidé par vous, beaux yeux aux flammes douces,
Par toi conduit, ô main où tremblera ma main,
Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses
Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ;
Oui, je veux marcher droit et calme dans la Vie,
Vers le but où le sort dirigera mes pas.
Sans violence, sans remords et sans envie :
Ce sera le devoir heureux aux gais combats.


Et comme, pour bercer les lenteurs de la route,
Je chanterai des airs ingénus, je me dis
Qu’elle m’écoutera sans déplaisir sans doute ;
Et vraiment je ne veux pas d’autre paradis.
Paul Verlaine : La bonne chanson (1870)

7 commentaires:

  1. Il me tarde de découvrir le livre de Laurence Tardieu, je penserai à ton billet en voyant le poème. Très beaux tableaux, le premier me fait rêver.

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  2. Leiloona, merci, je me suis bien amusée!

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  3. Aifelle, c'est une invitation au rêve, c'est vrai!

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  4. Celsmoon, et amusant aussi : je découvre de nouvelles possibilités du blog avec les images !

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  5. bonjours j'ai un travaille a faire en francais sur ce poeme est se que quelqu'un pourais me dire de quoi parle se poeme merci a celui qui le fera !

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