C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant
C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont chez eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre...
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Louis Aragon, (1897-1982)
Les Yeux et la mémoire, 1954, Chant II, Que la vie en vaut la peine,
Jean d'Ormesson: C'est une chose étrange à la fin que le monde,2010
Un bien beau poème du grand Aragon en ce dimanche matin. "Je dirai malgré tout que la vie fut belle"...
RépondreSupprimerJ'ai vu la Grande LIbrairie jeudi et Ormesson a récité ce beau poème, je suis toujours en admiration devant les personnes qui récitent de mémoire des poèmes entiers. J'avais une prof en licence qui citait tout de tête... c'était fascinant !
RépondreSupprimerHathaway, oui, j'aime beaucoup ces vers et puis au moins, ça reste optimiste!...
RépondreSupprimerGeorge, c'est en voyant cette émission que j'ai pensé à ce poème! Il était avec Nothomb et une nouvelle dont j'ai déjà oublié le nom! Je le trouve très en forme en ce moment: on le voit partout!
RépondreSupprimerRéciter de la poésie c'est magique et ça met de la joie au coeur
RépondreSupprimerje n'aime ni l'homme et encore moins l'homme politique mais le poète ..........
Des midis d'incendie
Et rêver dans le soir .......
Si j'étais encore capable d'apprendre par coeur ce poème ferait partie de mon répertoire
Même si je ne suis pas très "branchée" poésie, j'aime beaucouup Aragon. Merci de ce petit plaisir dominical.
RépondreSupprimerJe l'avais moi aussi entendu dans la bouche de d'Ormesson (quelle mémoire pour quelqu'un de son âge !)à la Grande Librairie et suite à ça, j'étais également allée lire le poème sur le net malgré que je sois loin d'être une férue de poésie.
RépondreSupprimerJe verrais bien ce poème comme épitaphe, enfin ça va j'ai encore un peu le temps d'y penser ^^
Finalement, dans ce genre d'émissions, c'est tout aussi intéressant d'entendre des écrivains parler de leurs livres que de ceux des autres ;)
C'est étrange, je viens juste d'entendre d'Ormesson sur Inter et je ne savais pas -quelle inculture !- que le titre de son dernier bouquin était tiré d'un poème d'Aragon. Pas si étonnant que cela finalement.
RépondreSupprimeroui, la vie est belle
RépondreSupprimer(je suis une éternelle optimiste !)
Mon précédent comm s'est perdu sur la toile...
RépondreSupprimerBookworm reprend le flambeau ?
Comme Yv je ne savais pas que le titre du dernier D'ormesson était issu de ce poème d'Aragon.
RépondreSupprimerJe n'ai pas regardé en entier la grande librairie mais écouter Jean D'Ormesson me fascine, d'ailleurs je dois impérativement le lire et ce sera avec "C'était bien " qui est dans ma PAL.
Son discours sur la mort est rassurant et j'aime bien ce type avec son sourire solaire !
Jean d'Ormesson qui cite Aragon et l'utilise pour un titre de livre? On aura tout vu!
RépondreSupprimerJe suis sensible à la nostalgie de ce poème et à son rythme (à l'exception du vers 14 qui me paraît peu harmonieux, ce qui m'étonne chez un poète aussi "musical" qu'Aragon!). La pensée philosophique est très belle aussi :
"C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont chez eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre..."
Au contraire je trouve que le vers 14 contient toute la puissance du poème. C'est comme une fin avant la fin, c'est comme un sourire arrogant, c'est ce qui nous rappelle notre condition.
SupprimerD'Ormesson (de droite) n'aurait il pas le droit de citer Aragon (de gauche) le talent comme la bêtise n'a pas de frontière. Qui donc sommes nous pour juger l'un ou l'autre de ces hommes de talent. Pour ce qui est du vers 14, comme l'exprime un de vos correspondants, il porte toute la puissance du poème. J'ai appris ce poème à 75 ans et j'espère en apprendre encore beaucoup d'autres, si réconfortants à se réciter au cours des nuits d'angoisse.
SupprimerLestards
Bonsoir Mango !
RépondreSupprimerhors-sujet : fini "La communauté du sud", billet part demain à 7h...
Si beau, si vrai, j'aime beaucoup !
RépondreSupprimerHathaway, la vie fut belle...j'aime aussi ce dernier vers!
RépondreSupprimerGeorgeS...il a encore une très bonne mémoire! C'est peut-être d'avoir appris tant de textes par cœur comme on le faisait autrefois!
RépondreSupprimerDominique, je crois beaucoup à la vertu du "par cœur" mais je trouve que les poèmes modernes, sans rimes, s'y prêtent beaucoup moins. Aragon, en revanche est des plus faciles à retenir!
RépondreSupprimerRestling, j'ai toujours préféré Aragon poète plutôt que romancier.
RépondreSupprimerCynthia, d'Ormesson est parmi les écrivains qui passent le mieux à la télé, je trouve. Il possède encore à merveille l'art de la conversation!
RépondreSupprimerYv, il est partout en ce moment! Quelle santé!
RépondreSupprimerLystig, oui, je trouve aussi! La vie est belle! Il faut juste savoir oublier! Je suis une pessimiste qui se corrige! :)
RépondreSupprimerLystig, c'est ce que j'ai cru comprendre. Celsmoon a un autre blog maintenant et Bookworm a dit qu'elle reprenait la suite des dimanches poétiques!
RépondreSupprimerDidi, je suis bien d'accord, pour la communication, il est l'excellence même et quoi qu'il dise, il me fascine toujours. Je n'ai pas lu: "C'était bien" mais je vais commencer son dernier, celui de cette rentrée. Je ne sais pas encore si je l'aimerai.
RépondreSupprimerclaudialucia, je ne trouve pas non plus ce vers très heureux mais le poème lui-même est très réussi, je trouve, et se retient bien!
RépondreSupprimerCanel A demain donc pour la LC! Mon billet programmé à la même heure aussi! Aurons-nous eu la même opinion?
RépondreSupprimercagire, c'est vraiment un beau poème!
RépondreSupprimeraerien, profond comme l espace, émouvant comme l aube d un amour, j. adore ce poème
RépondreSupprimerJ'adore ce poème depuis toujours... Une véritable petite splendeur ! Il résume beaucoup en peu de mots...
RépondreSupprimermarco bisson, vous en parlez vraiment très bien, avec des mots qui touchent et de belles images!
RépondreSupprimerL'or des chambres, tu as raison, quelle merveille! Il avait bien du talent Aragon!
RépondreSupprimerMerci Mango, la poésie a ceci de l amour, elle touche immediatement comme la respiration de l evidence.
RépondreSupprimermarco bisson, très juste, la poésie, c'est de l'instantané.
RépondreSupprimermoi qui suis peu poésie, j'aime profondément les mots d'Aragon.
RépondreSupprimerAnjelica, tu as bien raison: ils sont profonds, profonds!
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