lundi 31 octobre 2011

Le tableau mouvant de Edith Wharton

Edith Wharton  est une de mes romancières préférées. La meilleure  preuve en est que même ses nouvelles trouvent grâce à mes yeux et pourtant les histoires courtes ne sont pas ce que je recherche spontanément. Dans le recueil: "Une affaire de charme", mon histoire  préférée est celle du "Tableau mouvant".

Mrs Grancy est la seconde jeune femme d'un homme très apprécié de son petit groupe d'amis londoniens. L'un de ceux-ci, Claydon, un peintre de renom, fait son portrait qui devient son chef d'œuvre. On le soupçonne alors d' en être amoureux. Bientôt cependant cette épouse modèle meurt brusquement et le groupe se désagrège. Cinq ans plus tard, lors d'une visite à son ami veuf, le narrateur constate avec surprise que le visage de Mrs Grancy a considérablement vieilli.

(Attention spoiler!) Il comprend soudain pourquoi le peintre ne veut plus revenir dans cette maison, c'est que par amitié il a cédé à la demande de son ami de faire vieillir le portrait de sa femme afin de continuer à la sentir proche de lui et à mieux communiquer avec elle.
Pendant dix ans, M Glancy puise son énergie dans le sentiment mystique de la participation de sa femme défunte à ses entreprises et il vit heureux ainsi jusqu'au jour où le portrait reflète une grande crainte: celle de la mort prochaine de son époux! Ce qui arrive très vite. 
Par testament le tableau retourne chez le peintre qui lui redonne sa jeunesse. Il est heureux, elle lui appartient enfin! 
  
Cette nouvelle a été publiée en 1901.  Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde  date de 1890: Faut-il voir un rapport entre les deux? Une influence certainement!

Le tableau mouvant de Edith Wharton (Flammarion, Une affaire de charme, 23 p) Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Pavans

dimanche 30 octobre 2011

"Jours" de Philip Larkin

A quoi servent les jours?
Les jours sont là où vivre.
Ils viennent, ils nous réveillent
A longueur de temps.
Ils sont là pour y être heureux:
Où vivrait-on hors les jours ?


Ah! Résoudre cette question
Fait venir le prêtre et le docteur
Dans leurs longs manteaux
A toute allure à travers champs. 

                  ****
Days

What are days for?
Days are where we live.   
They come, they wake us   
Time and time over.
They are to be happy in:   
Where can we live but days?


Ah, solving that question
Brings the priest and the doctor   
In their long coats
Running over the fields.


Philip Larkin, (1922-1985). La vie avec un trou dedans, choix de poèmes en édition bilingue,  trad. de l'anglais par Guy Le Gaufey, avec la collaboration de Denis Hirson2011, 200p. 

Philip Larkin, This Be The Verse, Tel soit le Dit, Dimanche poétique


This Be The Verse


They fuck you up, your mum and dad.
  They may not mean to, but they do.
They fill you with the faults they had
  And add some extra, just for you.


But they were fucked up in their turn
  By fools in old-style hats and coats,
Who half the time were soppy-stern
  And half at one another's throats.


Man hands on misery to man.
  It deepens like a coastal shelf.
Get out as early as you can,
  And don't have any kids yourself.
                    ***

Tel soit le Dit

Ils te niquent, tes père et mère.
  Ils  le cherchent pas, mais c’est comme ça.
Ils te remplissent de leurs travers
  Et rajoutent même un p’tit chouïa – rien que pour toi.


Mais ils furent niqués en leur temps
  Par des fous en chapeaux claques,
Tantôt sérieux et larmoyants
  Et tantôt à s’traiter d’macaques.


L’homme refile la misère à l’homme.
  Ça devient très vite abyssal.
Tire-toi de là, mets la gomme,
  Et n’essaie pas d’avoir des mômes.

Philip Larkin, (1922-1985). Poète, romancier et critique de jazz, il est considéré comme l’un des plus grands poètes anglais du XXe siècle. 
La vie avec un trou dedans, choix de poèmes en édition bilingue, précédés de "Le principe de plaisir" et suivis d'un entretien à l'Observer, trad. de l'anglais par Guy Le Gaufey, avec la collaboration de Denis Hirson, Éd. Thierry Marchaisse, 2011, 200p. (ISBN 978-2-36280-005-4)

samedi 29 octobre 2011

Les friandises au chocolat de Joanne Harris.

 "J’aime bien ces gens. Je sais lire leurs yeux, leurs bouches tellement facilement:  celle-ci avec son soupçon d’amertume, va raffoler de mes zestes d’orange confits; celle-là, avec son doux sourire, mes abricots fourrés au cœur si moelleux; cette petite fille aux cheveux ébouriffés par le vent va aimer les mendiants; cette femme vive et joyeuse, les noix du Brésil au chocolat. Pour Guillaume,  les florentins dégustés avec délicatesse au-dessus d’une soucoupe dans sa maison bien rangée de célibataire. Le goût de Narcisse pour les truffes aux deux chocolats révèle sa bonté de cœur sous son extérieur bourru.
  Je vends des rêves, de menues consolations, d’exquises tentations inoffensives pour qu’une multitude de saints dégringolent de leur piédestal et viennent se fracasser au milieu des noisettes et des nougatines. " 
Chocolat de Joanne Harris ( J'ai lu, p 59/60)

vendredi 28 octobre 2011

Chocolat de Joanne Harris

Chocolat ou quand la douceur des sens l’emporte sur la rigueur puritaine.
Je savais d’avance que je l’aimerais,  ce livre. J’en avais déjà  tellement entendu parler et toujours en bien,  mais au moment de commencer ma lecture,  j’ai ressenti l’appréhension habituelle dans ce cas-là:  et si j’allais être déçue?
Eh bien non! Ce doute était superflu: j’ai aimé l’histoire et les personnages ainsi que l’écriture et la sensibilité de Joanne Harris. Je peux enchaîner la suite  sans crainte: Le Rocher de Montmartre,  à lire pour mardi 8 novembre avec L’or des chambres,  Soukee, Tiphanie et  Fransoaz pour le moment.
Un beau jour de carnaval, dans un petit village du Sud-Est de la France,  Vianne Rocher s’installe avec sa fille Anouk, ses cartes de tarot et le souvenir très tendre de sa mère un brin sorcière. Elle ouvre une confiserie et grâce à ses chocolats, ses belles vitrines, les senteurs et la chaleur de sa petite entreprise et toutes ses autres qualités qui sont nombreuses et tendrement féminines, elle attire toutes les âmes jeunes, naïves, fragiles, endolories ou esseulées de l’endroit,  déclenchant par là-même le venin des «bonnes âmes» et des «grenouilles de bénitier» avec à leur tête le cabaretier haineux et surtout Reynaud, le curé trop rigide.
Bien sûr cette opposition des deux clans est un peu simpliste et trop systématique transformant le récit en conte de fées en faveur d’une vie douce et indulgente contre les tabous religieux et les vices cachés des puissants et pourtant ce parti-pris ne m’a pas gênée une seconde puisque je me suis sentie constamment du côté des faibles finalement victorieux dans la lutte qui oppose tour à tour les deux narrateurs : Vianne et Reynaud, la gentille chocolatière et le vilain curé. Je me suis laissée prendre au jeu et c’était un grand plaisir de voir les bons l’emporter ainsi sur les méchants dans un roman qui n’a rien de policier et qui pencherait plutôt vers le feuilleton un peu gentillet si ce n’était  le talent de la romancière qui a réussi à me séduire d’un bout à l’autre de son récit et à me donner envie, non seulement de voir le film  tiré du roman,  mais d’en lire la suite.
   Evidemment je n'ai pas pu éviter le rapprochement entre le repas de fête offert à l'occasion de son départ définitif par Armande , la grand -mère rebelle, et le fameux "Dîner de Babette" de Karen Blixen. Ici,il y aura:"du foie gras, du champagne, des truffes et des chanterelles de Bordeaux, sans oublier le plateau de fruits de mer de chez le traiteur d'Agen. J'apporterai moi-même les gâteaux et les chocolats."
 Chocolat de Joanne Harris. Traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff. (J’ai Lu, 1999, 382 pages)
Lecture commune avec Manu et Lystig. Vu aussi chez Soukee et d'autres très nombreux blogueurs.
Challenge de Kathel (Angleterre)

jeudi 27 octobre 2011

Les livres d'Histoire à l'honneur

Un salon qui me fait envie ne serait-ce que pour assister aux rencontres qui se feront  autour de personnages comme Anne de Bretagne  et Victor Hugo ou  pour  rencontrer Jean d'Ormesson, Françoise Chandernagor et quelques autres.

Voir le site ICI.

"Vous n'avez aucune chance mais saisissez-la"!

"Rien n'aura eu lieu que le lieu."
(Au cœur de la nuit. Vos nuits sont plus belles que vos jours)
Jeudi-citation de Chiffonnette

mercredi 26 octobre 2011

Appelle-moi Ferdinand de Durieux - Bourhis - Conty, ma BD du mercredi


Voici un album du genre roman graphique que YvanChoco,  Delphine. m'ont donné envie de lire. Je les remercie car sans leurs billets enthousiastes, je n'aurais jamais choisi cette Bd  dont la couverture ne m'attire pas. 

Oscar est un être sans éclat, trop neutre, trop effacé. Peu considéré par sa femme qui le trompe ouvertement,  ses filles pour qui il est transparent, ses collègues qui se moquent de lui, il mène une vie monotone dans laquelle seuls les rêves sont un peu colorés. Pour lui  le responsable de cette vie gâchée, c’est son père,  artiste peintre de renom qui le méprise et l’écrase sans cesse. 

Un jour cependant il apprend qu’il est atteint d’un cancer et, comme il n’a plus rien à perdre, il change du tout au tout et réalise enfin ses aspirations d’adolescent. Il ne fait plus que ce qui lui plaît au grand étonnement de son entourage. 
Hurler d’abord, contre sa condition de mari bafoué et de père négligé.
Vivre  ensuite avec une call-girl à laquelle il raconte sa vie.
Goûter aux plaisirs de la vie en quittant son travail, en dépensant toutes ses économies. 
Oser. Jouir. Il détruit la toile de son père qui trône dans son salon depuis toujours puis retrouve la femme professeur qu’il a aimée des années plus tôt. 
Trier : Il part seul avec ses filles pour apprendre à faire du vélo
Rire. Tailler. Rendre enfin visite à ce père écrasant et régler ses comptes avec lui. 
Se venger. Pardonner. S’affranchir. En finir.(En rouge, ce sont les titres des 13 chapitres)

J’ai beaucoup aimé la façon de raconter cette histoire par les rêves, les couleurs vives ou monochromes, les ellipses, les cassures, les phrases ciselées qui éclatent au milieu du silence. Tout m’a plu si ce n’est que ça va trop vite et que j’aurais aimé que les auteurs s’attardent un peu plus sur les victoires finales d’Oscar. Un très bel album, c’est certain. 
Premières pages ICI.
BD déjà présentée par Yvan, Choco Delphine.

Appelle-moi Ferdinand, Bourhis, Durieux, Contis (Futuropolis, 2009, 62 pages)

Bienvenue à Hélène dont c'est aujourd'hui la première participation 
 aux BD du mercredi: 
Arsenul,  Benjamin Choco, Chrys, Delphine,  Didi, Dolly,  Emmyne,  Estellecalim, Hilde, HélèneHérisson08, Irrégulière, Jérôme,   Kikine
La ronde-des-post-it, 
Lirepourleplaisir, Lou,  Lounima, Lystig, Mango,  Manu,  MargotteMarguerite 

MathildeMoka, Mo' Noukette, Pascale,   Sandrounette, Sara, Soukee,   TheomaValérie,  Vero, Wens, Yaneck, Yoshi73  Yvan, Mr Zombi  32 octobre, 
  Je participe aussi au Top BD de Yaneck. (Note: 17 /20)
ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'

mardi 25 octobre 2011

Prix littéraires, Chiffres et Ventes

Jeudi prochain, 27 octobre,  démarre pour de bon la saison des prix 2011 avec
le Grand Prix de L’Académie dont voici les trois finalistes:
Retour à Killybegs, de Sorj Chalandon (Grasset)
Les amandes amères, de Laurence Cossé (Gallimard)
Le ravissement de Britney Spears, de Jean Rolin (P.O.L)

Les livres  de la liste des Goncourt, actuellement en tête des ventes sont :
"Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan (Lattès),
"Tuer le père" d'Amélie Nothomb (Albin Michel)
 "1Q84" de Haruki Murakami (Belfond).

Jusqu’ici, les Goncourt qui se sont le mieux vendus sont:
"Les Bienveillantes" de Jonathan Littell (Gallimard) en 2006, à 615.000 exemplaires,
 "Trois femmes puissantes" de Marie NDiaye (Gallimard) à 518.000 exemplaires, en 2009.
 "La Carte et le territoire" de Michel Houellebecq (Flammarion),  avec 490.000 volumes vendus, en 2010.
Quant à Muriel Barbery, avec «L’élégance du hérisson», (Gallimard),  elle caracole en tête avec son Prix des Libraires de 2007 qui lui a fait vendre  1.120.000 exemplaires. (Source AFP)


Dernière liste pour le Goncourt
  1.  Sorj Chalandon, Retour à Killybegs, Grasset
  2.  Alexis Jenni, L'Art français de la guerre, Gallimard
  3.  Carole Martinez, Du domaine des murmures, Gallimard
  4.  Lyonel Trouillot, La Belle Amour humaine, Actes Sud

lundi 24 octobre 2011

L’Évangile selon Francy de Amanda Lind

Dès les premières pages, Francy, une jeune femme de 35 ans devient maman d’une petite Belle. Elle a déjà un fils, Adrian. Elle vit à Stockholm où elle est entourée d’amis très dévoués dont la Petite Marie qui la protège.
A la page 213, soit au milieu du récit, sa situation familiale change du tout au tout à la suite de la trahison de son mari avec Natacha,  la nounou adorée de son fils.
«Ton père est à la rue, pensa Francy. Notre maison n’est plus la sienne. Natacha erre dans son pays natal; ses affaires seront jetées dans une décharge, et tu n’entendras plus jamais parler d’elle.»
Naturellement, elle stresse, maigrit, souffre de brûlures d’estomac et a de terribles  crises d’angoisse, alors comme beaucoup dans ce cas elle se réfugie chez ses parents.
«Maman, console-moi, tiens-moi la main et dis-moi que tout va s’arranger. Laisse-moi poser la tête sur tes genoux et chante-moi quelque chose. … Où dois-je  me diriger à présent, maman? A qui faire confiance?»
Tableau de famille idyllique!
Histoire des plus banales aussi désormais!
Seulement voilà, Francy n’est pas une faible femme. C’est le chef de la mafia de Stockholm et sa famille  a gagné son  argent et acquis son pouvoir avec «l’argent de la came, les armes, les filles»
 Tous ceux qui l’entourent sont des assassins en puissance, des drogués, des pervers, des fous furieux, des mafieux. La Petite Marie est "une ex-prostituée, toxico en mal de maternité", tueuse à ses heures. Les cadavres s’amoncellent derrière Francy. Quelqu’un veut prendre sa place. Elle sait qu’un traître fait partie de son entourage. Elle en arrive à douter de tout le monde et surtout de sa propre famille, même de son fils.
Elle vit alors son propre chemin de croix, découvre les pires vérités comme il se doit, se crée son propre évangile,  monte au Golgotha dans un mélange extravagant des meilleurs sentiments et des pires malversations et tortures.  Cruauté, avidité, remords se succèdent toujours plus forts, dans une spirale infernale, entre enfer et paradis,  jusqu’à l’ascension ultime vers une purification, et  pourquoi pas,  une sanctification improbable mais toujours possible.
Tout ça est peut-être bien joliment ficelé mais je n’y ai pas cru une seule seconde à cette histoire de ménagère-mégère-mafieuse avérée de la pire espèce! Heureusement car toute cette histoire m'a semblé  parfaitement désolante. 
L’Évangile selon Francy – Amanda Lind, Roman, (First Éditions, 2011, 431 pages) Traduit du suédois par  Carine Bruy. Participation au challenge de Kathel pour la Suède, à celui de Hérisson, celui des Agents littéraires, celui de Cynthia

dimanche 23 octobre 2011

Tendre dimanche de Francis Carco

Comme aux beaux jours de nos vingt ans
Par ce clair matin de printemps
J'ai voulu revoir tout là-bas
L'auberge au milieu des lilas
On entendait sous les branches
Les oiseaux chanter dimanche
Et ta chaste robe blanche
Paraissait guider mes pas


Tout avait l'air à sa place
Même ton nom dans la glace
Juste à la place où s'efface
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Et je croyais presque entendre
Ta voix tendre murmurer
"Viens plus près"


J'étais ému comme autrefois
Dans cette auberge au fond des bois
J'avais des larmes dans les yeux
Et je trouvais ça merveilleux
Durant toute la journée
Après tant et tant d'années
Dans ta chambre abandonnée
Je nous suis revus tous deux


Mais rien n'était à sa place
Je suis resté, tête basse,
À me faire dans la glace
Face à face
La grimace
Enfin, j'ai poussé la porte
Que m'importe
N i ni
C'est fini !


Pourtant, quand descendit le soir
Je suis allé tout seul m'asseoir 
Sur le banc de bois vermoulu
Où tu ne revins jamais plus
Tu me paraissais plus belle
Plus charmante, plus cruelle
Qu'aucune de toutes celles
Pour qui mon cœur a battu


Et je rentrai, l'âme lasse,
Chercher ton nom dans la glace 
Juste à la place où s'efface 
Quoi qu'on fasse
Toute trace
Mais avec un pauvre rire 
J'ai cru lire :
Après tout,
On s'en fout !


"Chanson tendre" Paroles: Francis Carco. Musique: Jacques Larmanjat 1935
Chantée par Fréhel , 

samedi 22 octobre 2011

Hommage à mon bibliothécaire.

J’ai un bibliothécaire exemplaire. Non seulement il est accueillant, bienveillant, souriant, prévenant, ce qui est bien le moins qu’on puisse attendre après tout dans un lieu de détente silencieuse et d’étude à la fois, mais il est encore diligent, perspicace, compétent. Par dessus tout  c’est un bibliothécaire qui aime les livres  et qui sait partager sa passion.
Il est jeune et cultivé, très occupé mais toujours disponible quand il s’agit de me donner les conseils que je lui réclame,  surtout  lorsqu’ il s’agit de m’orienter dans mes choix de BD. 
 Selon les nouveautés reçues, il m’aide à faire le tri en fonction de mes goûts. Non qu’il me connaisse particulièrement: je ne lui ai jamais parlé de mon blog mais comme je viens souvent, il sait ce qui me plaît. 
J’ai fini aussi par connaître ses préférences, un peu trop masculines à mes yeux car, si je l’écoutais, je lirais bien davantage de comics et surtout d’albums sur les guerres et les sujets politiques. J’accepte mais à petites doses cependant. 
C'est un vrai bonheur quand il est là, alors, même s'il ne lira jamais ces lignes, je le remercie pour tous ses bons conseils. 
Vive mon bibliothécaire! 

vendredi 21 octobre 2011

Non stop. Personne ne doit les arrêter - Frédéric Mars

Ce livre est mon dernier coup de cœur  alors qu’il n’est pas encore sorti en librairie (c’est prévu pour le 3 novembre) mais j’en avais déjà  beaucoup entendu parler,  toujours de la meilleure façon et je n’ai pas été déçue, loin de là! Pas une seule page ennuyeuse, pas un seul personnage qui ne soit inutile (sauf Mike, le fiancé de Grace dont il n’est presque pas question). 
Tout est non stop dans ce roman haletant. L’action et le suspense ne s’arrêtent jamais et ma lecture non plus. Sans les obligations journalières et les contraintes physiques, je n’aurais jamais voulu quitter ce livre! 
Du début à la fin il s’agit de savoir comment arrêter l’épouvantable menace déclenchée sur New York et qui doit se terminer en apothéose infernale, le 12 septembre 2012, sur un monument encore plus symbolique que les Tours sacrifiées en 2001. 
Il n’est pas bon d’avoir été opéré  du cœur, à NY,  les deux années précédentes car les pacemakers sont piégés, transformant leurs porteurs en bombes humaines et les condamnant à devoir marcher vers un endroit bien précis. S’ils s’arrêtent,  leur bombe cardiaque explose. 
Mobilisation générale et les marcheurs deviennent des groupes et des colonnes entières qui sont les seuls à déambuler dans la ville, menacés  à tous moments par les snipers isolés qui leur tirent dessus.
Pas un instant de répit dans cette course contre la montre. Nous suivons les efforts des différents services de police et leurs éternelles luttes d’influence, les coups bas des politiques autour de Stanley Cooper, le président noir en exercice si populaire mais condamné aussi et puis il y a  mon préféré, ce Sam Pollack, du NYPD, qui mène l’enquête, si attachant et dont la fille Grace est également concernée au premier plan.
Les histoires d’amour et d’amitié compensent la noirceur des intentions ennemies. Ici on ne tergiverse pas: les méchants sont si mauvais qu’ils ne méritent pas notre pitié et les bons si méritants et émouvants qu’on ne peut être  qu’à leurs côtés. C’est Noir et Blanc et c’est rassurant : pas de cauchemars en vue la nuit avec ce roman. C’est net, franc,  carré et tant pis pour la subtilité des intentions; on la trouvera ailleurs! 
J’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre! 
" L'essentiel, c'est de se tenir à bonne distance."En toutes choses. Juste la bonne distance. C'est ce que se répète tous les matins John Atwood, en quittant son appartement de la 16e Rue Est.
Non stop. Personne ne doit les arrêter  de Frédéric Mars (Hachette, 2011, 657 pages)
Merci à Sonia et à l'éditeur pour cet envoi .
Concours pour gagner des exemplaires ICI.
Ce roman entre dans le cadre du Challenge Thriller de Cynthia.

jeudi 20 octobre 2011

La rue Yabukoji de Hiroshige par Mikaël Hirsch


"L’invitation du musée Guimet trônait sur le bureau de Pascal depuis plusieurs jours.(...) 

Entre toutes les représentations d’Edo, La Petite Rue Yabukoji avait retenu son attention. Le ciel d’hiver au crépuscule, où s’épousaient encore le bleu et le noir, se reflétait dans une rivière courbe. Les flocons tombaient comme des étoiles blanches sur les bambous alourdis. Seule la tache rouge sang d’un édifice dans le lointain capturait le regard, tandis que la rue  déjà ensommeillée semblait se dévider livide au bord de l’eau sombre.  Trois femmes dissimulées par leur ombrelle en papier de riz marchaient dans la neige épaisse, laissant derrière elles les traces momentanées de leurs socques de bois, quelques empreintes de pas, au mois de décembre 1857."
Les Successions, MiKaël Hirsch (p.76)

Hiroshige. (1797-1858)  La rue Yabu Koji à Atago Shita. Abrités sous des ombrelles, des villageois marchent dans la rue enneigée le long d'une rivière d'un bleu intense. Date: 1857 
(Source de l'image: Pierre Bergé & Associés)

mercredi 19 octobre 2011

Animal Lecteur de Sergio Salma & Libon, ma BD du mercredi

Ce petit livre long, étroit et mince, à l’allure sympathique, ne m’est cependant pas destiné: je ne suis ni une libraire spécialisée, ni une grande passionnée de Bd, juste une lectrice épisodiquement intéressée mais surtout mes références en ce domaine demeurent assez limitées malgré le rattrapage de ces derniers mois. Si bien que ceci explique sans doute pourquoi je n’ai pas ri autant que je l’espérais en voyant la couverture recto verso: cet homme à l’air triste qui entre dans une librairie sous la menace d’une pile de cartons prête à s’écrouler me laissait supposer  que je passerais un bon moment avec cet album. 
«Je peux vous aider»? lui demande innocemment le libraire aux yeux globuleux et aux grosses lunettes  quand il  voit  son client potentiel perdu sous la pile.

 En réalité, j’ai été intéressée, j’ai souri parfois mais à la longue cette série ininterrompue de gags  - un par page, à la verticale - a fini par me fatiguer et m’ennuyer. 
C’est trop répétitif. 
C’est un album à ne pas lire dans son fauteuil, d’un bout à l’autre, mais à feuilleter de temps en temps, en passant, deux ou trois pages à la fois, par petites doses, ou alors en métro, en bus, en train, en voiture, entre deux distractions.
 De cette façon, ça a marché pour moi. J’ai pu le lire jusqu’au bout et j’ai même pris plaisir à relire certaines pages plusieurs fois! Mais, bon, je l’avoue, ce n’est pas le  genre qui me plaît le plus en BD finalement.
Choco, elle, a su  mieux l'apprécier que moi et Canel beaucoup moins. 
Animal Lecteur, T1, Ça va cartonner! (La BD dont vous êtes le héros) de Sergio Salma & Libon. (Dupuis, 2010, 95 pages)

Bienvenue à Hélène dont c'est aujourd'hui la première participation 
 aux BD du mercredi: 
Arsenul,  Benjamin Choco, Chrys, Delphine,  Didi, Dolly,  Emmyne,  Estellecalim, Hilde, Hélène,  Hérisson08, IrrégulièreJérôme,   Kikine
La ronde-des-post-it, 
Lirepourleplaisir, Lou,  Lounima, Lystig, Mango,  Manu,  MargotteMarguerite,  MathildeMoka Mo', Noukette, Pascale,   Sandrounette, Sara, Soukee TheomaValérie,  Vero, Wens, Yaneck, Yoshi73  Yvan, Mr Zombi,   32 octobre, 
  Je participe aussi au Top BD de Yaneck. (Note: 14 /20)
ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'