A une heure moins le quart, par un pluvieux dimanche après-midi de novembre 1837, Samuel Snoxell, garçon de courses chez M. Zachary Thorpe, de Baregrove Square, Londres, franchit le portail avec trois parapluies sous le bras, afin de rejoindre ses maîtres devant le porche de l’église à la fin de l’office matinal.
Ainsi commence de façon délicieusement précise et dix-neuvième siècle cette histoire de jeune fille séduite et abandonnée enceinte puis chassée de chez elle par une famille outragée, laissée sans argent, sans soutien, sans protection d’aucune sorte. Elle est recueillie au bord d’un chemin par une âme charitable, la femme d’un clown de cirque qui allaite et sauve ainsi son nouveau-né mais elle meurt peu après dans l’anonymat complet non sans avoir confié à sa protectrice un précieux bracelet de cheveux qui sera d’une importance extrême à la fin du roman.
L’histoire tourne ensuite autour du mystère de la naissance de cette petite fille Mary ou Madonna, élevée au cirque où elle devient écuyère mais qu’un accident a rendue sourde et muette.
Plus tard, elle sera recueillie par Mr Valentin Blyth, un fils de bonne famille qui consacre sa vie à la peinture et à sa femme malade.
Un autre personnage important est Zack, un enfant turbulent élevé sévèrement par un père trop rigoureux qui le chasse lui aussi de chez lui après une ultime sottise.
Zack se rapproche de Valentin pour devenir peintre à son tour. Il rencontre la jeune Madonna et devient son grand ami.
Enfin il faut parler de Mat, le dernier héros de l’histoire, un singulier colosse de retour en Angleterre après vingt ans passés avec les Indiens d’Amérique dont il a adopté les coutumes. Il devient l’ami de Zak, rencontre Madonna, se trouble en constatant sa ressemblance avec sa sœur chérie disparue.
Mat, représente le désir de vengeance, celui qui cherche à tout prix la vérité et qui la trouvera mais trop tard quand rien ne peut plus changer vraiment.
C’est un roman d’un autre temps, à la Dickens, tout à fait dans l’esprit des feuilletons d’autrefois, avec leurs qualités et leurs défauts. Des descriptions et des explications qui se prolongent mais aussi des personnages très forts, entourés de mystères et de secrets, bardés de certitudes, de valeurs ancestrales, de convictions religieuses et de réflexions morales. Les hommes décident, les femmes subissent ! Nous sommes très proches de tous ces clichés avec ce bon gros roman.
Il n’empêche, j’ai aimé le lire, comme un retour aux sources vers une nourriture consistante, loin des bluettes et des récits d’aujourd’hui si brefs, si légers, si vite oubliés !
Quant au style, on le connaît bien !
Voilà les mots simples qui reflétaient inconsciemment la grandeur d’âme de l’homme. C’est ainsi que les deux amis retournèrent ensemble au pays. L’homme aux mille et une errances demeura auprès des amis qui l’aimaient tant et il n’erra plus jamais.
Ce roman, le troisième écrit par l’auteur, paraît en 1854, au moment de la guerre de Crimée, ce qui explique l’indifférence des lecteurs, selon Collins dans sa préface. Il le remanie par la suite, en l’abrégeant et en améliorant la fin et le republie sept ans après, en 1861.
Ce livre est ma participation au Challenge W.W. Collins de Cryssilda
Il fait aussi partie du Challenge de MarieL:
Il fait aussi partie du Challenge de MarieL:
Cache-Cache de W. Wilkie Collins (1824/1889)
(Phébus, 2000, 466 p)Traduit de l’anglais par Alice Neville
Titre original : Hide and seek
Dédicace : A Charles Dickens en témoignage d’affection et d’admiration de son ami
Ohoh, je note et je surligne!
RépondreSupprimerJe note aussi. J'ai de plus en plus envie de lire Wilkie Collins !
RépondreSupprimerTiens, je ne le connaissais pas du tout, celui-ci... j'ai Pierre de Lune à lire avant mais il est noté!!
RépondreSupprimerclara, tu as raison, c'est un roman solide, comme je les aime, mais vers la fin j'ai un peu accéléré ma lecture car j'avais deviné depuis longtemps comment l'histoire se terminerait!
RépondreSupprimerMalorie, c'est très proche des romans de Dickens.
RépondreSupprimerKarine:) Il a l'air très peu connu car je n'ai encore trouvé aucun billet qui en parle!
RépondreSupprimerJe n'ai encore jamais lu Collins et ton billet est le premier qui me donne vraiment envie de le découvrir.
RépondreSupprimerJe l'ai lu (une période collins...) mais pas trop de souvenirs...
RépondreSupprimerJe l'avais bien aimé celui-ci aussi ! (en même temps je les aime tous! :D) Mais c'est vrai que peu importe l'intrigue du roman, rien que l'ambiance des livres est extra! :)
RépondreSupprimerWilkie Collins a décidément bien la côte ces temps-ci! Encore un titre à noter, ça me permettra de découvrir cet auteur que je ne connais pas du tout...
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout cet auteur. Je note
RépondreSupprimerZarline, si tu aimes Dickens, tu aimeras aussi Collins.
RépondreSupprimerKeisha, ça ne m'étonne pas. Je sais que j'oublierai aussi les détails de l'intrigue pour ne retenir que l'atmosphère du roman!
RépondreSupprimerCryssilda, je l'ai surtout aimé au début. Ensuite,j'étais pressée d'en finir pour voir si j'avais raison concernant l'explication des secrets!
RépondreSupprimerMarie L. Je pensais lire plutôt "La dame en blanc' mais je suis tombée sur celui-ci à la bibliothèque et j'en suis bien contente! Est-il considéré comme un classique? Sans doute que oui!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé "La dame en blanc" Celui-ci a l'air dans la même veine.
RépondreSupprimerManu, je ne peux pas comparer n'ayant pas lu "La dame en blanc" mais c'est une lecture copieuse et agréable pour qui aime cette époque!
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce titre de Wilkie Collins mais j'avoue que je serais bien tentée... L'histoire, quoique un peu triste, a l'air bien menée.
RépondreSupprimerLa plume, J'ai été étonnée de constater qu'il a été très peu lu encore, en tout cas il n' y a que très peu de billets le présentant!
RépondreSupprimerJe suis en train de découvrir l'auteur avec La dame en blanc, je suis sous le charme !
RépondreSupprimerj'ai lu pas mal de Collins, j'aime bien cet auteur, grand ami et collaborateur de Dickens, ça se sent, bien-sûr Dickens... comment le surpasser, mais l'égaler parfois " La reine de cœur", "La femme en blanc" etc..."La pierre de lune", tant d'autres tout aussi passionnants, je vais lire celui-ci, que je ne connaissais pas. Merci.
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