C’est un très joli livre que celui-ci, magnifiquement écrit, dans lequel Eric Faye remonte à la source de tous les moments merveilleux qui ont fait de lui l’adulte et l’écrivain d’aujourd’hui.
« Ce livre est dédié au merveilleux, à son acte de naissance ou plutôt à ses sources multiples, dès l’enfance. »
Ces moments merveilleux, très fugitifs souvent, que nous avons vécus dans notre enfance, nous les garderons toujours en nous comme des pépites d’or qui illumineront notre vie entière. Nul ne pourra nous les ôter. Ce sera toujours notre plus grand trésor.
Quoi qu’il puisse nous arriver par la suite, « nous aurons toujours Paris », le Paris qui est une fête qui ne finit jamais, d’où le titre ! Un Paris dont il n'est presque pas question dans le livre d'ailleurs!
« Un Paris parallèle qui ne cesse d’exister à sa façon …Le Paris aux proportions imaginées par l’enfant, qui tenait de Babylone ou bien d’une cité contée par Marco Polo ».
Tout est plus beau dans ses souvenirs. Que de pays visités par l’auteur à la poursuite d’un simple nom évocateur de splendeurs sans fin qui se révèlent si décevants dans leurs tristes réalités : Valparaiso, Chandernagor, Vancouver, ces noms si beaux, pour des villes si ordinaires ! Trop souvent il a ainsi interrompu ses voyages pour ne pas détruire outre mesure ses rêves d’enfance.
Les montagnes, en particulier, l’ont déçu, l’Atlas, déneigé, raboté, le Fuji, demeuré invisible malgré les cinq tentatives pour l’apercevoir, le Kilimandjaro avec le crâne dégarni… et c’est un pan de l’enfance qui disparaissait.
" Oui, une branche de l’enfance, par laquelle la sève des premières années montait encore, et qui venait de rompre net. Les images m’avaient trahi. Vous vivez, un peu de temps passe, un tiers de siècle , un bon tiers de vous, et quand vous vous retournez, la planète n’est plus la même ».
C’est à partir de ces fulgurances enfantines que les grands chapitres de sa vie d’adulte s’égrènent alors : sa vocation d’écrivain, son premier éditeur, sa rencontre avec Julien Gracq et les nombreuses visites qu’il lui rendit, sa découverte du Japon et de bien d’autres " pays rares" enfin son amitié avec Ismail Kadare et son traducteur.
Un livre riche vraiment, qui fait écho en nous à notre propre merveilleux et à nos souvenirs d’enfance, sans lesquels notre imagination serait sans élan !
Un livre reposant aussi, comme un ami très cher qu'on approuve et qu'on laisse parler longtemps parce qu'il parle aussi de nous!
Nous aurons toujours Paris, Eric Faye (Stock), 2009, 189 pages)
Il pourrait m'intéresser celui-là, je note.
RépondreSupprimerCelui-ci,je suis certaine de le lire, d'abord parce que j'avais découvert cet auteur avec "je suis le gardien du phare",un livre que j'avais déjà beaucoup aimé, ensuite ton billet donne une réelle envie d'en savoir plus, donc une excellente raison de passer à la librairie amie.
RépondreSupprimerL'albatros dans le blog-it, extra !!!
Eh bien, je ne connaissais pas cet auteur, mais vu ce que tu en dis, tu me donnes envie d'essayer ! :)
RépondreSupprimerJ'ai bien aim aussi ce carnets de souvenirs et de voyages avec quelques passages savoureux, comme lees moments où, enafnt Eric Faye découvre la radio.
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