jeudi 5 août 2010

Sylvia de Leonard Michaels

Ce  livre, je l’ai aimé.
Il raconte une histoire vraie.
J’aurais préféré le savoir d’emblée mais comme d’habitude j’ai sauté l’introduction pour aller directement au récit et celui-ci  m’a tellement bien prise dans ses filets que je ne me suis plus posé ensuite le problème de la véracité des faits.  J’ai cru longtemps à une histoire de couple inventée et jamais à une autobiographie avec journal intime intégré. Ce n’est que vers la fin que je m’en suis doutée tant les faits paraissaient extravagants  et en même temps racontés avec beaucoup de maîtrise comme quelqu’un qui freinerait de toutes ses forces, avec une laisse, un chien fou  qui voudrait mordre !

Les faits ! Les faits ! Rien que les faits ! 
Bon alors, c’est l’histoire tragique d’un amour fou qui a mal tourné entre deux intellectuels new yorkais, dans les années 60, deux étudiants en littérature, elle,  (Sylvia  Bloch), très brillante  étudiante en lettres classiques, lui futur écrivain et futur professeur à Berkeley. Leur amour violent et impossible a duré quatre ans.  Ils se sont mariés au bout de deux ans et elle s’est suicidée  en  sa présence en 1964. 
Ce n’est que trente ans plus tard qu’il fait le récit de ce premier mariage, en incluant des passages du journal intime qu’il écrivait alors. Plus les sentiments sont forts plus le ton adopté par le narrateur est froid,  distancié , presque clinique 
Dès le début, leur liaison est houleuse, étrange, violente,  en raison du caractère de Sylvia présentée comme hystérique, paranoïaque , jalouse, imprévisible, tyrannique, incontrôlable et à la fin droguée et carrément folle.
      Sylvia était mince et bronzée. Ses cheveux lui descendaient à mi-dos. de longues mèches lui voilaient les yeux, donnant l'impression qu'elle était timide ou qu'elle se cachait modestement, mais aussi qu'elle était plus petite que la moyenne. Elle mesurait un mètre soixante-sept
     Janvier 1962 : «Je n’ai pas de travail, pas de travail, pas de travail. Je ne suis pas publié. Je n’ai rien à dire. J’ai épousé une folle.»
Pourtant, malgré les disputes, les coups, les crises de toutes sortes,  ils resteront inséparables  et frénétiquement proches pendant toutes ces années de folie. Ils vivaient à Greenwich Village et fréquentaient les lieux vibrants de cette époque où ils rencontraient tous les marginaux, les artistes, les gens à la mode : Miles Davis, Coleman, Jack Kerouac, Ginsberg, Warhol etc.
     Les  rues du Village transportaient au ralenti des masses gonflées de badauds, surtout MacDougal Street qui faisait office d'artère principale entre la 8e Rue et Bleecker Street, avec la célèbre librairie de la 8è Rue  à un bout et le fameux San Remo Bar à l'autre."




     Je lui disais qu'on ferait ce qu'elle voudrait, tout ce qu'elle voudrait, et nous partions à la recherche d'un restaurant, désespérément heureux.
Cependant Sylvia allait mal et faisait mal. Ceci dit, nous n’avons qu’une seule version et la voix de la jeune femme manque terriblement ! J’avoue avoir du mal à accepter le comportement masochiste de l’auteur qui supporte les pires caprices et les pires violences de cette jeune femme pour le moins très déséquilibrée et je n’ai pas compris pourquoi il ne l’avait pas quittée plus tôt! Mais ce n’est que sa version à lui!
Un beau livre dont je n’ai lu que de bonnes critiques
L’ont aimé également : Dasola, Amanda, Esmeraldae et un très beau texte de Roland Jaccard
Sylvia, de Leonard Michaels, traduit de l’américain par Céline Leroy, éd. Christian Bourgois, janvier 2010,

36 commentaires:

  1. C'est un texte qui doit être très violent, malgré tout ! L'écrivain a du beaucoup l'aimer, cette femme, s'il a pu ainsi l'accompagner dans sa folie jusqu'à la mort !

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  2. Tinusia, Les faits racontés sont violents! Ils s'aimaient beaucoup mais ne pouvaient ni vivre l'un avec l'autre ni l'un sans l'autre!

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  3. Malgré les bons échos, c'est un livre qui ne me tente pas.

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  4. Un couple à la Richard Burton Elisabeth Taylor !:)

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  5. Tous les thèmes m'attirent,merci Mango pour ce titre !

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  6. Les billets sont bons mais le sujet ne me tente pas du tout, je l'ai feuilleté en librairie et je n'ai pas accroché

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  7. Je l'avais noté lors de mes recherches sur la "beat generation" lors du Swap au long cours.

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  8. J'ai beaucoup tourné autour quand il sest sorti, sans jamais me décider. les histoires de passion folles, j'ai du mal... Et ça me fait penser à l'histoire de Sylvia plath et de son mari poète...

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  9. Repere chez La Nymphette le mois dernier, on dirait que j'ai eu raison de le noter !!

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  10. Je l'ai noté depuis longtemps, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le feuilleter...à priori il m'intéresse.

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  11. Oh, que c'est tentant! Bizarrement, je ne l'avais jamais remarqué avant...

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  12. Un texte fort qui m'attire. Mais je vais me laisser respirer un peu après Sylvia Plath!

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  13. Je trouve qu'il a l'air très intéressant mais en même temps voyeur. Donc j'hésite. Mais le côté Village dans les années 60 me tente !

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  14. Aifelle, Ce livre n'est pas indispensable non plus!

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  15. cathulu, sans doute et comme tellement d'autres encore!

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  16. clara,Ce que j'aime surtout c'est son côté autobiographique!

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  17. Dominique, J'étais moyennement convaincue aussi quand je l'ai choisi car il n'a rien d'accrocheur, ni le titre, ni la couverture ni le résumé au dos! Finalement c'est pas mal comme lecture!

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  18. mirontaine, oui ils ont fréquenté toute cette beat generation mais je trouve que l'auteur n'en parle pas tellement! Il se concentre sur son problème de couple!

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  19. papillon, J'y ai pensé aussi à tel point que j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un roman inspiré par ce couple mais non c'est vraiment autobiographique!

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  20. L'ogresse, Une histoire vraie aussi forte et excessive comme celle-ci, racontée par un des protagonistes, m'émeut toujours!

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  21. dominique, c'est troublant et étrange, un drôle de couple malgré tout! Difficile de tenir dans de telles conditions!

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  22. Karine:), c'est un petit livre qui passe facilement inaperçu!

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  23. chiffonnette, Deux histoires qui se rapprochent en effet!

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  24. Manu, j'ai pensé à toi en mettant la citation et la photo de l'endroit où ils vivaient à New York mais il y a bien d'autres évocations de cette ville dans tout le livre! Ce côté-là aussi m'a beaucoup intéressée!

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  25. Ton article est passionnant ! Je vais commander le livre !

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  26. Tu sais me prendre par les sentiments :) Une histoire vraie, NY dnas les années 60, Kerouac et un drame, je note immédiatement !

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  27. Je ne suis pas fan des "amours impossibles et violents". Ce genre d'histoire à même tendance à m'agacer. Je préfère passer.

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  28. Pickwick, un livre étrange, à découvrir en effet!

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  29. Géraldine, tu as raison, tu n'aimerais pas, c'est un genre d'amour que je ne souhaite à personne!

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  30. Je préfère passer. En ce moment, ce sont plutôt les lectures moins violentes que j'ai envie :)

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  31. belledenuit, je comprends! Ce livre-ci est plus violent que tendre

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  32. Il me semble en avoir entendu parler, peut-être à la radio, mais je ne sais plus où... peut-être tout simplement sur d'autres blogs ! En tout cas il m'attire bien, ne serait-ce que pour New York :)

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  33. cocola, on ne peut pas dire que NY leur aura porté chance ou alors c'était l'époque qui n'équilibrait pas outre mesure ce malheureux couple!

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  34. cela ressemble un peu à la relation entre sylvia plath et ted hughes, en plus violent peut-être

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  35. Niki, oui, je pense que c'est plus ou moins inspiré de cette relation-là! J'y ai sans cesse pensé en tout cas!

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