Est-ce un récit interactif? Oui, dit l’auteur, page 136 et dans ce cas il peut se terminer à la page 138 ou à la page 203. N’est-ce pas plutôt une parodie de ce genre de récits ludiques, avec la série de chapitres supplémentaires à la fin : "Les bonus du roman", "Résumé", "Que sont-ils devenus?", etc.
Toussaint Legoupil, au nom si français, est en réalité un jeune homme de vingt-cinq ans, à la peau noire, né à Chengdu, en Chine, puis adopté dans un couvent de religieuses (pas très) catholiques par des parents français, aimants mais bizarres, Mado et Léo, très impliqués dans la vie de leur village.
L’histoire commence avec l’envie pressante pour Toussaint de découvrir sa véritable identité. Pourquoi est-il un Chinois noir ? Qui sont ses parents biologiques? Le sujet est grave mais attention : «Un vrai héros n’urine pas», lit-on dans un des livres dont s’inspire l’auteur qui se présente comme un non-écrivain, («Ecrire un roman? Fastoche!», page 112)
Le récit est émaillé de ces petites remarques ironiques en bas de page qui montrent bien que ce n’est pas un roman tout à fait sérieux. Il y a de la dérision dans l’air! Beaucoup de dérision même!
Les zygomatiques de mes copines blogueuses ont bien fonctionné pendant leur lecture, selon leur propre aveu. Elles ont toutes beaucoup aimé ce livre!
Voici d’ailleurs les adjectifs qui lui sont accolés.
Clair, limpide, vivifiant, drôle, sympathique, effronté, impertinent, élégant, léger, ludique, joyeux, cocasse, fantasque, génial, hilarant, burlesque, grotesque, truculent, distrayant, déjanté, loufoque…
J’ajouterai pour ma part: fatigant!
De le résumer ainsi par ce seul adjectif me déprime ! J’aurais tant voulu me joindre au cortège de louanges déjà données mais je n’y peux rien : ce livre m’agace plus qu’il ne me séduit. Et je n’en suis qu’à la moitié.
Que faire? J’abandonne ou je continue ?
Solution 1 : j’abandonne et je termine mon billet ainsi!
L’histoire a fini par m’ennuyer car finalement elle n’est qu’un prétexte à des épisodes d’anthologie je le reconnais, mais ce sont comme des pépites dans un grand n’importe quoi de clichés dérisoires mis bout à bout, une succession de jeux d’esprits, de bons mots, de réflexions surprenantes, de pirouettes savoureuses, de métaphores carabinées qui , de sympathiques au début, deviennent vite lassantes car trop nombreuses, trop systématiques.
Solution 2) Je continue et voilà que la fin commence à m’intéresser...juste quand le roman se termine, semble-t-il et que brusquement le récit reprend, page 207, avec le bonus !
Et c’est là que je finis par me dire :
"Hummm ! Finalement, c’est pas si mal!' Alleluia!
Quelques passages qui donnent le ton du livre.
1) A un moment de l’histoire, Toussaint a le choix entre trois portes, celle de l’Enfer, celle du Purgatoire ou celle du Paradis. (note en bas de page : «Lecteur impliqué, intérêt relancé»)
Enfer
«Cher lecteur, rappelons que Toussaint est seul, perdu dans un étrange orphelinat, abandonné par une bonne sœur à roulettes. Il a monté plusieurs centaines de marches, il est fourbu et blessé et on lui donne le choix entre le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer. Et vous cher lecteur, il vous semble logique qu’il va choisir l’Enfer?
Pourquoi voulez-vous du mal à ce pauvre garçon ?
Pourquoi cette attirance pour l’Enfer?
Cher lecteur, est-ce que tout va bien dans votre tête?»
2) Toussaint s’apprête à subir une expérience inoubliable avec un panda.
« Pendant ce temps, à Croquefigue-en-Provence …
_ Grand Maître Jean-Marius?
_ Oui, fidèle compagnon du MINOU?
_ Je voulais vous dire que les sirènes du phare d’Alexandrie chantent encore la même mélodie.
_ C’est très bien, Saint Cloclo est fier de toi. Mais tu devrais peut-être prendre un peu de repos, non?
_ J’ai plus d’appétit qu’un barracuda!
_ Je vois…
_ Je boirai tout le Nil si tu n’me retiens pas!
D’accord…Voilà ce qu’on va faire : tu vas prononcer un vœu de silence pendant quelques mois. Ça nous fera des vacances."
Autres billets : Pickwick, Clara, Keisha, Clarabel, Cuné, Gwenaëlle, Biblioblog (avec interview de l'auteur) , Tinusia,
Peut voyager
Made in China de J.M.Erre
(Buchet-Chastel, 2008, 221 p.)
J'ai lu Série Z il y a quelque temps et j'aimerais bien mettre le nez dans celui-là, histoire de voir si j'accroche autant. Les passages que tu cites, c'est tout à fait ce que j'aime !
RépondreSupprimerJ'avais préféré "Série Z" mais j'adore cet humour déjanté!
RépondreSupprimerBeau mec, JM Erre..
On ne pas toujours être séduite à 100%. J'ai "Prenez soin du chien" dans ma PAL. C'est donc avec ce titre que je vais découvrir cet auteur, en vogue actuellement !
RépondreSupprimerCe n'est pas le "meilleur", OK, mais je l'ai lu quand même (oui, au début ça peut fatiguer), et puis l'auteur a l'art des petits retournements de situation finaux, donc il faut aller jusqu'au bout!
RépondreSupprimerAllez, lis les deux autres!
Et : hou, mais c'est que l'auteur a une bonne tête! Si, si, ça compte! ^_^
Merci de faire redescendre la température, je ne vais pas me presser de découvrir l'auteur, même si je le ferai un jour. Tu sais bien qu'il en faut toujours une pour apporter un bémol, c'est normal.
RépondreSupprimerBon,bon, bon... Ma foi, on verra : je l'ai acheté en broché d'occasion (4 €, pas pu résister, d'autant que ma bibliothèque ne l'avait pas) il y a peu de temps, donc je testerai sur pièce !
RépondreSupprimerNeph, alors tu aimeras parce que moi,ils m'énervent plutôt tant ils sont nombreux de cette sorte!
RépondreSupprimerClara, L'humour déjanté me plaît aussi habituellement mais ici j'ai trouvé que trop c'était trop!
RépondreSupprimerManu, remarque, cette petite déception ne m'empêchera pas de lire d'autres romans de cet auteur!
RépondreSupprimerKeisha, ça compte, tu crois? Pour les hommes aussi? :)
RépondreSupprimerAifelle, il en faut une, généralement, c'est vrai et cette fois j'ai donc le rôle du bémol! Pas drôle :(
RépondreSupprimerBrize, pas cher pour un broché! 6€5 en poche! Tu verras bien en effet. Pour l'instant je me dis que je devais être très mal lunée au moment de le lire!
RépondreSupprimerje trouve aussi que le langage parfois trop précieux ne facilite pas la lecture (on sent le prof de français qui s'amuse comme un petit fou de ses références littéraires !). Ce n'est pas mon préféré de l'auteur, mais il y a tellement de bonnes trouvailles que j'en garde un très bon souvenir ! Loufoque jusqu'à l'overdose parois, mais j'adore ! (Pssss : je fais voyager Série Z à la rentrée si ça te dis, son meilleur roman selon moi !)
RépondreSupprimerEntre les avis des unes et des autres, mon coeur balance...
RépondreSupprimerPickwick, d'accord pour le recevoir à la rentrée si tu le fais voyager! Mets-moi sur ta liste! Je vais peut-être finir par m'y faire à ce style qui apostrophe si souvent les lecteurs!
RépondreSupprimerHoula... l'extrait que tu proposes me fait comprendre 2 choses :
RépondreSupprimer1/ ton utilisation de l'adjectif fatigant !
2/ que ce livre n'est pas du tout pour moi.
Ca m'évoque aussi ce que j'ai publié aujourd'hui même à propos de "Tout est illuminé" de Jonathan Safran Foer à propos de quoi j'ai utilisé l'adjectif saoulant...
Ce genre d'écriture me saoule (oui, c'est bien le mot) tellement sur la forme qu'en fait je comprends à peine ce que l'auteur écrit sur le fond. Les mots me traversent sans m'atteindre.
Cynthia, Tu n'y couperas pas, il faut le lire et tu l'aimeras peut-être beaucoup aussi! C'est un ton nouveau qui plaît à la plupart! Tant pis pour moi!
RépondreSupprimerCécile Qde9, tu comprends? Saoulant conviendrait très bien aussi! J'essaie de suivre l'idée en lisant en diagonale, signe que j'ai du mal à accrocher! Son dernier est meilleur paraît-il!
RépondreSupprimerAmusant ce billet! J'ai lu tous les JM Erre et celui-ci reste mon préféré, peut-être parce que c'est celui à travers lequel je l'ai découvert. C'est plutôt avec son dernier, Série Z, que j'ai commencé à ressentir le coup de fatigue. Mais ça reste un auteur que je garde dans mes petits carnets...
RépondreSupprimerA_girl_from_earth, Tu as lu tous ses livres!
RépondreSupprimerÇa c'est de l'amour.Je le garde aussi dans mes carnets pour une prochaine lecture...que j'aimerais, celle-là, j'espère!
Tes zigomatiques n'ont pas fonctionnés pour ce livre on dirait.
RépondreSupprimerNon, ils se sont reposés! :)
RépondreSupprimerJe l'ai noté il y a quelques temps dans ma LAL mais Keisha m'a conseillé de commencer plut^to par "Prenez soin du chien"... En tout cas, les avis sont partagés, et tant mieux !!!
RépondreSupprimerUne lecture 'montagnes russes', on dirait !
RépondreSupprimerMiss Alfie, Il aurait peut-être mieux valu que je commence par celui-là en effet!
RépondreSupprimerL'Ogresse, un peu oui, à la fois excitant et agaçant pour moi!
RépondreSupprimerJe suis arrêtée à la moitié, et je ne sais pas si je réussirai à finir ! Moi aussi, je trouve cet opus de J.M. Erre fatigant !
RépondreSupprimerTurquoise Ah,un peu de renfort, je croyais être une méchante ovni négative!:)
RépondreSupprimerJ'ai voulu découvrir cet auteur et j'ai donc lu ce livre et je me retrouve vraiment dans ton billet, fatiguant c'est le mot!
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