vendredi 10 juillet 2009

La dame noire de Stephen Carter


Dès les premières lignes de ce roman, le lecteur se sent très proche de l’héroïne Julia Carlyle, universitaire dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, mère de quatre enfants, épouse de Lemaster, président d’université avec lequel elle forme un des couples les plus en vogue dans le milieu des africains-américains de l’endroit.
Ils sont riches, beaux, instruits, puissants, ils s’aiment et semblent entourés d’amis. Tout leur sourit, sauf peut-être Vanessa, leur fille adolescente qui doit se rendre régulièrement chez un psychiatre pour des actes de violence commis récemment.
Le récit s’ouvre avec la découverte d’un cadavre au bord de la route, un soir de tempête de neige alors que la voiture des Carlyle avance péniblement sur une petite route. Ils s’aperçoivent vite qu’il s’agit de Kellen Zant, l’ex amant de Julia connu avant son mariage et célèbre pour ses découvertes scientifiques. Il a laissé des indices spécialement réservés à cette dernière qui se sent dès lors obligée de rechercher son meurtrier, bien que très isolée au départ. Cette enquête la mènera très loin, aussi bien dans leurs propres passés d’étudiants que dans les hautes sphères du pouvoir politique.
Comme dans tout bon thriller, on passe d’un rebondissement à l’autre sans ménagement, on finit par douter de tout le monde même de ceux que l’on croyait insoupçonnables, on découvre le milieu des riches et puissants africains –américains de la côte est avec leurs ambitions sociales et politiques, leurs habitudes et leurs réticences face aux Caucasiens que sont les Américains blancs.
Malgré certaines longueurs vers le milieu du récit, quand l’enquête semble s’enliser, on ne s’ennuie pas et j’ai dévoré ce livre en deux jours, bien sûr en m’y consacrant du matin au soir. La fin surprend : je ne m’y attendais pas mais ce que j’ai aussi beaucoup apprécié, c’est la touche de l’auteur, son style dont voici un aperçu. Il s’agit du premier paragraphe.
L’été à Tyler’s Landing:
« Les racontars s’acharnent sur les morts telles des mouches et nous suivons leur vol le nez discrètement levé. Bien que nous ne soyons pas cancaniers -surtout pas-, nous adorons écouter ceux qui le sont. C’est pourquoi si vous étiez passé à Tyler’s Landing dans les premières semaines suivant la conclusion longuement attendue de l’enquête, alors que les derniers envoyés spéciaux venaient de regagner leur rédaction, si vous vous étiez arrêté chez Cookie’s, dans Main Street, afin d’acheter un sachet de raisins secs enrobés de chocolat (la spécialité de ce digne établissement), vous auriez eu toutes les chances d’entendre la très potelée Vera Brightwood vous confier à qui la faute revenait, et à qui elle ne reviendrait jamais. »
La dame noire de Stephen Carter (Robert Laffont, 2007/2009,650 pages, traduit de l’anglais-Etats-Unis- par Bernard Cohen)

28 commentaires:

  1. Tentant, comme les raisins enrobés de chocolat !:)

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  2. Tentant en effet, même si j'ai envie de faire un break dans les polars.

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  3. De nombreux bons avis, il va falloir que je me laisse tenter.

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  4. il me disait bien mais les polars politique c'est pas ma tasse de thé
    quelle belle image cathulu!

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  5. Aifelle, tu veux lire moins de polars et moi je veux en lire plein en ce moment! :)

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  6. Stephie, oui je n'ai vu que des avis positifs pour le moment!

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  7. esmeraldae, heureusement que le choix est grand parmi les polars!

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  8. Te voilà conquise aussi ! Tu l'as lu rapidement dis donc ! Il m'a fallu bien deux semaines. Mais bon, entre le boulot et les préparatifs, c'est pas évident hélas.

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  9. Manu, oui, je l'ai lu en deux jours. Quand j'ai senti qu'il me plaisait, j'ai tout laissé tomber pour le terminer, maintenant je rattrape le retard: maison, famille, sorties!

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  10. finalement je suis tombée dessus à la médiathèque et j'ai cédé! je verrais bien!

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  11. esmeraldae, on est toutes pareilles: très faibles dans les médiathèques! J'espère que tu ne seras pas déçue!:)

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  12. Je n'étais pas du tout tentée par ce livre, mais comme les avis sont quasiment tous positifs ...

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  13. Leiloona, Jusqu'ici, oui,les avis sont tous positifs mais il en viendra bien un qui n'aura pas aimé!

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  14. Personnellement, j'ai accroché à cette histoire et à son environnement politique et social dès les premières pages. Cet auteur est absolument génial ! Je me suis jurée de lire son précédent roman "Échecs et mat", dans lequel on retrouve la famille Carlyle, juste pour le plaisir de relire une nouvelle fois Stephen Carter. C'est dire !

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  15. Nanne, comme toi, je lirai aussi "Echecs et mat" mais je ne savais pas que ce livre parlait aussi de la famille Carlyle! C'est une très bonne surprise! Je crois qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cet auteur!

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  16. Me revoilà, je lis de plus en plus de choses positives sur ce roman et en ce moment je suis très "trillers/policiers" je pense que je vais l'acheter.

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  17. emilie, je l'ai trouvé à la bibliothèque. J'espère qu'il te plaira aussi!

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  18. Je suis en train d'en terminer la lecture. Il est excellent même si je trouve comme toi qu'il y a des longueurs. Encore quelques pages et ma critique sera sur mon blog.

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  19. Fanyoun, je vais donc guetter ton prochain post et l'ajouter aux liens des commentateurs de ce livre! C'est vrai qu'il est bien!

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  20. Comme toi, j'ai été conquise mais je n'ai pas vraiment ressenti les longueurs du roman comme gênantes. Elles m'ont permis de casser un peu le rythme du roman et de "reprendre mon souffle" en quelque sorte. :-)

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  21. Restling, C'est un vrai grand livre! D'ailleurs je ne me souviens plus avoir souffert de longueurs! Il ne me reste maintenant que le plaisir que j'ai ressenti à le lire!

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  22. Il est dans la LAL mais il n'est jamais disponible à la bibli...

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  23. Theoma, c'est vrai qu'il est très demandé! J'espère qu'il sortira bientôt en poche!

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  24. Restling a eu la gentillesse de me l'envoyer, je vais le lire dans quelques jours lorsque je serais enfin en vacances pour quelques petits jours.

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  25. Anjelica, Bonne lecture et bonnes vacances aussi alors, J'espère que ce livre te plaira!

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  26. j'ai beaucoup apprécié ce roman dont l'intrigue est bien maitrisée. Les rebondissements sont nombreux et il a une vraie dimension sociologique

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  27. Bénédicte, c'est un roman très réussi en effet et qui s'appuie sur des réalités sociologiques intéressantes!

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