Voici un petit livre qui m’a enchantée. Je dis petit dans le sens de mince, peu épais, facile à lire et très vite lu. Une fois commencé, difficile de le lâcher ! C’est un premier roman d’une jeune femme allant vers la quarantaine, originaire de Sète et journaliste à Paris. C’est tout ce que j’ai appris sur l’auteur. Je ne sais pas si son récit est autobiographique et si elle a vécu cet abandon d’un père plus beatnick que hippie, plus proche de kerouac que des soixante-huitards, fumeurs de hasch à Katmandou.
En tout cas tout semble vrai tant l’histoire ressemble à bien d’autres ces dernières années : un père qui ne reste pas en place et abandonne tout régulièrement : maison, travail, femmes et enfants pour reprendre sa liberté, ce n’est plus si rare !
C’est ce qui est arrivé à la narratrice, abandonnée très tôt par un père non seulement absent mais marginal dont elle aura honte longtemps et qui n’aura jamais pour tout bien que son vélo et sa guitare. Il partira sur les routes. sans prévenir, jusqu’en Inde où la dure réalité du pays le rejettera vers l’Espagne. Sa fille le reverra épisodiquement pour le retrouver une fois adulte et apprendre enfin à mieux connaître cet homme charismatique au corps d’athlète mais à l’esprit cabossé, tellement aimé, détesté et redouté à la fois.
"Jeune, mon père était un très bel homme. Brun, bronzé, musclé, la peau éternellement brûlante et salée. Et jusqu'à l'âge de quarante ans, ni ses excès, ni son mode de vie marginal n'avaient réussi à entamer son physique solaire d'homme des criques, des jetées et des chemins de bord de mer qu'il parcourait à vélo, toujours vêtu d'un jean et d'un tee-shirt." (première phrase)
J’ai beaucoup aimé ce récit troublant et très émouvant, écrit un peu sèchement, par petites phrases courtes comme pour couper court à la sensibilité frémissante et à l’attendrissement que l’on sent proches.
Acheté dans le grand magasin culturel voisin, je ne pourrai pas profiter de l’offre étrange proposée aux acheteurs de ce premier roman : si vous n’aimez pas, vous écrivez pourquoi, vous ramenez le livre et vous voilà remboursée.
Moi j’aime, je l’écris, je serai donc punie.
Je ne comprendrai jamais la logique commerciale!
L’homme qui m’a donné la vie de Virginia Bart
Rentrée littéraire 2010, Premier roman,(Buchet Chastel, septembre 2010, 180p.)
Tiens tiens, tu aiguises ma curiosité... la référence à la beat generation me fait craquer, lu (et adoré !) l'original de Kerouac récemment ! Mais la politique "satisfait ou remboursé"... étrange tout de même :) !
RépondreSupprimerPicwick, oui,j'ai vu ton engouement pour Kerouac! Ça fait plaisir, un tel enthousiasme!
RépondreSupprimerCurieuse cette politique,non?
Oh tiens une référence à Kerouac ...je note!
RépondreSupprimerMoi, c'est l'inverse, je passe, ça ne m'intéresse pas vraiment ce genre.
RépondreSupprimerPour ne parler que de la librairie de Brest ( l'indépendante et pas l'autre), le lecteur a le droit à l'erreur pour tous les livres! . Un livre acheté et qui ne plait pas , eh bien, sous 15 jours, on l'échange ou on a un avoir ...
RépondreSupprimerBon sinon, ce livre semble intéressant !
Dis-donc, c'est étrange ce que dit Clara. Il me semble qu'acheter un livre, c'est agir. On prend un risque, celui que cela ne nous plaise pas, mais l'auteur a pris un plus grand risque: celui d'avoir passé tout ce temps à écrire pour rien. Je ne suis donc pas pour le remboursement des livres.
RépondreSupprimerJe n'avais jamais entendu parler de telles pratiques, enfin si mais pour la lessive...
RépondreSupprimerEnfin bon ce premier roman me tente bien moi ! Je le note pour plus tard !
Malgré ton avis enthousiaste ce genre de livres, les thèmes abordés surtout ne me tentent pas vraiment!
RépondreSupprimerMoi je serais pour rembourser le livre si on l'a aimé et qu'on vient le présenter à la librairie pour faire de la pub! ???
RépondreSupprimerBien que je sois un peu lassée des histoires de géniteurs (c'est à la mode en ce moment, non?), ce que tu dis de ce premier roman avive ma curiosité...
RépondreSupprimerJe l'ai remarqué hier en librairie, je me suis dit tiens .. à voir. Mais je n'ai pas vu cet histoire de remboursement !
RépondreSupprimerAifelle,ce n'est peut-être pas partout mais chez le Cultur* du coin, ils font ça du 2/9 au 31/10 pour 6 romans de jeunes choisis par eux.
RépondreSupprimerskriban, j'ai remarqué aussi! Beaucoup d'histoires de relations parents - enfants, tristes d'ailleurs généralement!
RépondreSupprimerkeisha, ça me semblerait plus logique aussi !
RépondreSupprimerEmilie, une histoire intimiste!
RépondreSupprimercynthia, ça prouve bien que le livre n'est plus désormais qu'un simple produit, au même titre que la lessive!
RépondreSupprimerValérie, c'est la première fois que je vois ça et ça me semble aussi complètement dingue!
RépondreSupprimerclara, c'est presque une bibliothèque...C'est très généreux! Comment s'y retrouvent-ils?
RépondreSupprimerManu, Je pense en effet qu'il n'est pas ton genre!
RépondreSupprimermirontaine, son père s'est révélé vivre comme lui, toujours avec l'envie de tout quitter pour prendre la route sans toujours savoir où aller.
RépondreSupprimer