dimanche 19 juillet 2009

Une odyssée américaine de Jim Harrison

La première phrase de ce livre me plaît.
« Autrefois, c’était Cliff et Vivian mais maintenant c’est fini. Nous sommes restés mariés 38 ans, un peu plus que 37 mais moins que 39, le nombre magique. »
Cliff, le narrateur, est un ancien professeur devenu paysan. Il a 62 ans, 10 de moins que l’auteur. Ayant tout perdu, sa femme, son ranch, son chien adoré qui vient de mourir, il décide de tout quitter et de partir, seul, dans sa vieille voiture, sur les routes américaines. Son but est de renommer, avec des noms indiens, les états traversés et leurs oiseaux typiques. Il a retrouvé le puzzle de son enfance et à chaque passage de frontière, il jettera la pièce correspondant à l’endroit traversé. Chaque chapitre prend le nom d’un nouvel état.
Bientôt une ancienne élève, Marybelle, le rejoint et on suit leurs déambulations de motels en stations-service, de prairies aux bœufs superbes en rivières idéales pour la truite. Les splendides paysages de l’ouest américain défilent sur un rythme de vieille voiture brinquebalante et de héros mal assortis. Seuls de minables jeux sexuels tour à tour frénétiques et poussifs les réunissent vraiment.
C’est d’ailleurs la caractéristique du roman qui m’a le plus frappée : la déception devant la réalité. Le rêve d’enfant était plus beau. Ainsi remarque-t-il que la frontière réelle du Wyoming est moins saisissante que sur la pièce du puzzle où figuraient l’oiseau symbolique et la plante typique de l’état. Son voyage est essentiellement subjectif.
A peine se laisse-t-il emporté par le lyrisme de la nature qu’il est aussitôt rattrapé, la phrase suivante, par la sexualité bestiale et terre à terre de sa compagne d’aventure, « cette cinglée qui me rendait aveugle aux beautés des Etats-Unis d’Amérique. »
« Je m’étais fait à l’idée qu’avec ma passagère je ne connaîtrais jamais l’Amérique réelle. »
Les disputes s’enchaînent et les comparaisons entre sa passagère et sa femme aussi, si bien qu’il finira par retrouver cette dernière devenue diabétique et qu'il adoptera un nouveau chien.
La vie ainsi continue mais pourquoi ?
Kerouac et Whitman auxquels certains passages font obligatoirement penser sont cependant très éloignés de ce récit dont trop de passages répétitifs ont fini par me lasser.
En parlent aussi : Virginie, Papillon, Martine Laval (Télérama) et peut-être d'autres encore.
Une odyssée américaine par Jim Harrison,
Flammarion, 2009, 313p., traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Brice Matthieussent
Titre original : The English Major



18 commentaires:

  1. Je suis à peu près sûre moi aussi que ce livre me lasserais, je passe...

    RépondreSupprimer
  2. J'adore Jim Harrison. Comme tu le remarques judicieusement, c'est un écrivain qui rêve son Amérique et est déçu par celle-ci. En cela il est presque européen ! Mais quelle verve, quelle écriture ! Ceci étant dit, je dois avouer que je n'ai pas (encore) lu "Une odyssée américaine". Je comblerai cette lacune très bientôt !

    RépondreSupprimer
  3. Ys, ce livre offre de très belles pages et m'a enthousiasmée au début. Beaucoup d'avis sont plus positifs que le mien!

    RépondreSupprimer
  4. Fantasio, Tu as tout à fait raison! L'écriture est belle (Merci au traducteur!) et la verve est bien là mais il m'a manqué un certain souffle, un peu plus d'envolées lyriques peut-être dans l'évocation des paysages, un peu plus de surprises aussi dans les rencontres et les événements du voyage pour éviter l'ennui qui s'est insinué à mi-lecture. Je comprends très bien cependant qu'on puisse beaucoup aimer ce livre! C'est ce que je te souhaite en tout cas!

    RépondreSupprimer
  5. Je n'ai jamais abordé cet auteur, et malgré les critiques positives, je freine encore. Peut-être un jour ... les photos sont superbes.

    RépondreSupprimer
  6. Je n'ai jamais abordé cet auteur. Pourtant on m'a souvent conseillé "Dalva" mais je ne suis pas sûre que ce soit pour moi.

    RépondreSupprimer
  7. j'attendrai donc la sortie en poche.

    RépondreSupprimer
  8. Aifelle, J'ai vu récemment l'auteur dans une émission littéraire et je l'ai trouvé intéressant! Les photos sont celles des paysages du Montana décrits dans le livre.

    RépondreSupprimer
  9. Manu, C'est probablement le prochain livre de cet auteur que je lirai bientôt à moins qu'il en sorte un nouveau d'ici là!

    RépondreSupprimer
  10. Cathulu, C'est la bonne solution en effet: il n'y a pas urgence!

    RépondreSupprimer
  11. J'ai adoré ceratins des romans de Jim Harrison, mais je ne me suis pas précipitée sur celui-ci qui me paraît un peu faible par rapport aux précédents, d'après plusieurs avis lus ici ou là : tu me le confirmes.
    J'attendrai le poche aussi !

    RépondreSupprimer
  12. Kathel, tu as raison, tu l'aimeras peut-être! Ce livre a des passages d'anthologie mais dans l'ensemble, il m'a plutôt déçue!

    RépondreSupprimer
  13. Wahoo ça m'a l'air d'être du lourd... Peut etre pas pour moi en ce moment mais pourquoi pas, j'aime les évasions !

    RépondreSupprimer
  14. J'ai lu des posts plus positifs que le mien! Peut-être l'aimerais-tu aussi!

    RépondreSupprimer
  15. Bonsoir Mango, c'est une critique de Télérama
    qui m'a dissuadée de lire ce roman. Je reste sur Légendes d'Automne et Dalva pour cet auteur. Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  16. Bonsoir Dasola, en effet, la critique de Télérama est négative. Pour elle, cette odyssée est un naufrage. Ce qui pouvait être un feu d'artifice éblouissant n'est qu'un pétard mouillé!
    Quant à moi, je vais lire Dalva maintenant.

    RépondreSupprimer
  17. Je n'ai ecore rien lu de cet auteur , le titre de son roman me paraît très ambitieux, en tout cas je garde son nom en mémoire.

    RépondreSupprimer
  18. Emilie,j'ai souvent entendu dire beaucoup de bien de ses livres. Je vais donc en lire d'autres pour ne pas rester sur une déception!

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.