lundi 30 avril 2012

Lectures du mois d'avril 2012

Seize lectures dans le mois, réparties entre dix romans, quatre BD et deux essais, c'est juste un livre de plus que ma moyenne habituelle. Je retiendrai surtout deux titres, celui de Sylvain Tesson et celui de Catherine Millot et une BD, celle de Will Eisner. 
Par ailleurs j'ai découvert avec plaisir  trois romans "Fantasy" et à ma grande surprise, je les ai aimés. Je regrette seulement que ce soit des genres de feuilleton dont il faut maintenant attendre la suite. Cette manie des suites, comme dans les BD, je n'arrive pas à l'apprécier! 
N'empêche, ces trois romans resteront la  caractéristique de ce mois d'avril.


Les romans
1) Starters de Lissa PriceIl faut juste se laisser prendre par le rythme infernal des transformations à outrance. Nul doute que ce roman plaira au public visé. (Aimé)
2) La maison Matchaiev de Stanislas Wails, Un premier roman qui laisse espérer un second peut-être encore mieux maîtrisé.(Plutôt bien aimé)
3) Ô solitude de Catherine Millot. Lire comme une rencontre amoureuse qui n'aurait pas de fin... écrire pour laisser la solitude s'épanouir. Un grand coup de cœur!
4) La Sélection de Kiera Cass: c’est une histoire des plus  morales, dans un environnement futuriste décadent. (si, c’est possible!) (Bien aimé.)
5) Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, Prix Médicis 2011: C’est un livre dont l’écho en moi retentira encore longtemps tant j’ai pris de plaisir à le lire. (Beaucoup aimé)
6) Monstre sacré de Donald Westlake: Un bon moment de lecture en dépit  des personnages bien peu amicaux. (Aimé)
7) La fille de Braises et de Ronces de Rae Carson: Juste une lecture lisse et agréable! Un passe temps en somme!  Je n’ai pas été déçue et j’ai passé avec ce livre un moment bien agréable. La jeune romancière n'ignore pas  les bonnes recettes qui font le succès d’une telle entreprise. (Plutôt bien aimé)
8) Colette, Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles. Ce petit roman est loin d'égaler les grands romans de Colette et, sans vouloir être désagréable, il m'a paru bien démodé. (Déception)
9) Ne t’inquiète pas pour moi de Alice Kuipers: A vrai dire, je n’ai pas réussi à y croire jusqu’au bout à cette histoire. (Déception et regrets!)
10) William Boyd. La vie aux aguets. L'histoire peut sembler peu intéressante  au premier abord mais à lire, c’est passionnant. C’est tout l’art de l’auteur. (Bravo!)

Les divers:
11) 4000 ans de mystifications historiques de Gerald Messadié. C’est un recueil à tenir près de soi et à consulter par ci par là au gré de ses humeurs et de sa curiosité.
12) L’arbre de l’oubli de Alexandra Fuller. Mémoires.  L’humour de l’auteur n’a pas  suffi à me sauver de l’ennui et j’ai  terminé le livre en catastrophe. (Pas aimé)

Les BD
13) «Atar Gull» ou le destin d’un esclave modèle de Nury et Bruno, d’après le roman d’Eugène Sue. C’est une belle réussite mais vu la noirceur des personnages et la violence de l'ensemble, ce n'est pas une BD dont je me souviendrai vraiment. C'est loin d'être un de mes coups de cœur. Je ne l'ai pas trouvée suffisamment attachante pour ça. (Pas très aimé)
14) L’épinard de Yukiko de Frédéric Boilet.  C’est un bel album sur un moment de vie amoureuse du dessinateur comme prétexte à un exercice de style. (Plutôt aimé)
15) Etienne Davodeau, Quelques jours avec un menteur. Cet album n'est sûrement pas mon préféré de Davodeau malgré le bel exemple d'amitié qu'il raconte.(Moyennement aimé)
16) Une affaire de famille de Will Eisner. Cette lecture a été un enchantement

dimanche 29 avril 2012

La maison de Conan Doyle et de Sherlock Holmes mérite d' être sauvée!

Maggie a signalé Ici la menace de destruction qui pèse sur la maison de Conan Doyle où il a écrit ses Sherlock Holmes. C’est Méloë qui défend cette cause qui lui tient  particulièrement à cœur. Comme je souhaite aussi voir cette demeure sauvegardée des constructions nouvelles qui menacent de la remplacer,  je reprends intégralement son article:

" Qu’est Undershaw ?
Undershaw est la maison designée par Arthur Conan Doyle lui-même en 1895. Il y vécut jusqu’en 1907.
Cette maison est une pièce majeure de notre héritage : en ces lieux Conan Doyle a ressuscité Sherlock Holmes, en ces lieux il a rédigé certains de ces textes les plus célèbres comme Le Chien des Baskerville. A Undershaw, il a également reçu et diverti ses amis, parmi lesquels Bram Stoker et JM Barrie. Enfin, c’est dans cette maison qu’il a été anobli en 1902.
Sir Arthur Conan Doyle a loué la maison jusqu’en 1921 avant de la vendre. De 1935 à 2004, elle a hébergé un restaurant et un petit hôtel.
En 2004, le domaine est vendu une nouvelle fois et c’est là que les dégâts commencent. Les nouveaux propriétaires se désintéressent totalement d’Undershaw et laissent la maison tomber en ruines et les vandales faire leur œuvre. Aujourd’hui, les vitres sont brisées, les plafonds et plancher endommagés par l’eau, des ordures jonchent le sol, les murs sont couverts de tags…Vous pouvez voir des photos de l’état actuel d’Undershaw sur cette page.
En 2010, il est finalement décidé que la maison serait détruite pour construire à sa place trois pavillons modernes, tandis que 5 autres seront ajoutés dans le reste du domaine. C’est là que The Undershaw Preservation Trust entre en jeu.
En quoi consiste la campagne Save Undershaw ?
Comme je viens de l’expliquer, cette merveilleuse maison véritable témoin culturel et historique est actuellement en grand danger de destruction. Si nous ne faisons rien, elle disparaitra pour toujours.
Une fondation pour sa protection a été créée en 2009 par John Gibson, Lynn Gale et Sue Meadows. Mark Gatiss (co-créateur de Sherlock BBC, et interprète de Mycroft Holmes dans la série) est le protecteur de la fondation.
Suite à la demande de la fondation, une Judicial Review se déroulera le 23 mai 2012 à la House of Commons. Notre but pour l’instant est d’obtenir gain de cause lors de la Judicial Review, et pour cela, nous avons de mobiliser le plus grand nombre de supporters possible. Il faut montrer qu’il ne s’agit pas d’un groupe de quelques vieux illuminés, mais bien le monde entier qui se bat pour son patrimoine.
Une seconde étape se déroulera, une fois la Judicial Review remportée (je refuse d’envisager la possibilité de perdre ce combat). Ce sera alors le début d’une longue histoire : que faire de ce domaine et comment le faire ? Je pense que tout le monde est en faveur d’un musée consacré à la vie et l’œuvre de Conan Doyle. C’est un projet gigantesque et une fois encore nous auront besoin de toutes les bonnes volontés disponibles. Mais, chaque chose en son temps. Pour l’heure, l’urgence est de mettre toutes les chances de notre côté en vue de gagner la Judicial Review.
Pourquoi je milite tant pour cette cause ?
Comme vous avez pu le comprendre, le destin de ce domaine me tient tout particulièrement à cœur, en grande partie parce que je suis une grande amatrice des écrits de Conan Doyle. Je ne peux tout simplement pas supporter l’idée de voir cette maison, et tout ce qu’elle représente, détruite.
Mais je pense que c’est bien plus qu’une question d’aimer ou non les écrits de Conan Doyle. Que l’on apprécie ou non ses travaux, on ne peut dénier qu’il est l’un des auteurs majeurs de l’époque victorienne (malgré ce que semble penser le gouvernement britannique qui estime qu’un auteur de romans d’enquête ne peut être comparé sur le plan de l’importance à un Charles Dickens ou une Jane Austen…). De même, on ne peut nier le fait que Sherlock Holmes soit l’un des personnages de fiction les plus connus et aimés au monde. Il suffit de regarder le nombre d’adaptations, de références au détective dans nos cultures populaires.
Undershaw est également un exemple quasiment unique d’architecture victorienne. En effet, très peu de nouvelles constructions ont eu lieu à cette époque et encore moins ont survécu jusqu’à aujourd’hui.
Pour toutes ces raisons, Undershaw est un élément majeur du patrimoine mondial. Nous sommes tous concernés par son destin et je suis fermement décidée à me battre jusqu’au bout pour sauver ce domaine et vous embarquer à mes côtés dans cette lutte.
Que faire pour aider à sauver Undershaw?
Je ne peux pas présenter ici tous les moyens d’actions existant. Je me contente de vous proposer quelques petites choses simples et rapides, accessibles à tous. Si vous voulez vous lancer dans quelque chose de plus grande envergure, vous êtes bien entendu les bienvenus !
  • Pour commencer, je vous invite, si ce n’est déjà fait, à visiter le site officiel de The Undershaw Preservation Trust. Vous y trouverez des informations beaucoup plus complètes que celles que j’ai choisi de livrer ici. Vous aurez également la possibilité de contacter les fondateurs, de télécharger des flyers à imprimer et distribuer, de trouver un agenda de toutes les opérations organisées, de découvrir comment vous pouvez soutenir financièrement la fondation si vous le souhaitez…
  • Vous pouvez également suivre The Undershaw Preservation Trust sur Facebook ou Twitter (ici ou ici). L’objectif original de 10 000 likes sur la page FB a été atteint et même dépassé, mais nous avons toujours besoin de plus de monde. Alors, n’hésitez plus, aimez et partagez.
  • Toujours sur Facebook, des collègiens du Surrey (vivant tout près d’Undershaw) cherchent à obtenir 1 000 likes pour leur Undershaw Society. Ce sont 4 garçons absolument adorables et géniaux et je serais ravie de vous voir les aider à atteindre leur objectif.
  • Enfin, deux pétitions sont actuellement en ligne : la première destinée aux résidents du Royaume-Uni, et la seconde, ouverte au monde entier.
Voilà, j’ai délibérément limité le nombre d’actions que je vous propose, histoire de ne pas vous noyer sous la quantité. Mais si vous voulez en faire un peu plus, n’hésitez pas à me contacter en privé. J’ai des tas de choses à vous faire faire, en fonction de vos talents."

Michel Butor, Octogénaire, mon dimanche poétique

"Dans tout ce que j'écris, je veux faire voir et je veux faire entendre". Michel Butor
                        
La conquête de la lumière

Je ne te vois plus
je ne t’entends plus
j’ai perdu mes yeux
je cherche mes pas
j’allonge les mains
je tombe de haut
la tête me tourne
je roule dans l’ombre
je nage en aveugle
je fuis dans la nuit

Je lis dans tes yeux
j’écoute en ton cœur
je tourne tes pages
les cloches du vent
je reprends courage
ouvrant les fenêtres
traversant ta peau
lissant tes cheveux
je fuis dans ta voix
je vis dans ta vue. 

Michel Butor Octogénaire.  Dessins de Gregory Masurovsky. (Éditions des Vanneaux, 2006, 186 p.)
Michel Butor, né en 1926, est un poète, romancier et essayiste français. Il est surtout connu  comme l'auteur de La Modification, roman écrit presque entièrement à la deuxième personne du pluriel mais depuis il a délaissé le genre du roman depuis les années 60 et pratique divers genres qui s'apparentent à la poésie. Il est à l'heure actuelle l'un des écrivains vivants francophones d'une stature internationale reconnue. Il vit à Lucinges, un village de Haute-Savoie proche de Genève. En 2006 commence la publication de ses œuvres complètes en treize volumes par les éditions de La Différence (Source ICI)
Merci à Jérôme (D'une berge à l'autre) pour m'avoir offert ce recueil de poèmes.

samedi 28 avril 2012

William Boyd. La vie aux aguets.

La particularité de ce roman tient à l’alternance des récits: celui de Ruth Gilmartin la  narratrice, qui raconte comment sa vie tranquille de jeune mère célibataire,  heureuse de son sort, a été bouleversée  en 1976 par la révélation de sa mère Sally, en réalité Eva Delectorskaya, une émigrée russe,  qui lui remet un gros document où elle raconte les événements vécus en tant qu’agent secret en Amérique, chargée de participer à l’intervention des Etats-Unis aux côtés de l’Angleterre juste avant que les événements de Pearl Harbour ne changent la donne.
Une belle histoire d’amour se greffe sur tout ça mais Eva, à la fin de sa vie,  se sent à nouveau menacée et veut à tout prix que sa fille lui obtienne un ultime rendez-vous avec celui qui, selon elle, l’a trahie, l’obligeant à fuir et à se cacher durant toute sa vie.

Avec ce livre, je renoue à la fois avec l’auteur et avec un certain intérêt pour les personnages  espions. J’ai toujours cru que je n’aimais pas  les aventures d’espionnage mais «La vie aux aguets» me donne tort puisque le double récit de cette fille et de sa  mère, agent secret dans les années 39/41,  m’a passionnée dès les premières phrases. 
Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l’ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des: "Un jour, quelqu’un viendra me tuer et tu le regretteras". Enfant, on ne prend pas au sérieux ce genre de remarque. Aujourd’hui - alors que je repense aux événements de cette interminable canicule de 1976, cet été pendant lequel l’Angleterre tituba, suffoquée, terrassée par une vague de chaleur interminable - je sais ce dont ma mère parlait: je comprends ce sombre courant d’une peur profonde qui circulait sous la calme surface de la vie ordinaire, et qui ne l’a jamais quittée, même après des années d’une existence paisible, sans rien d’exceptionnel. Je m’en rends compte maintenant: elle a toujours redouté qu’on vienne la tuer. Et elle n’avait pas tort. 
Ainsi racontée, l'histoire peut sembler peu intéressante mais à lire, c’est passionnant. C’est tout l’art de l’auteur. Bravo!
 William Boyd. La vie aux aguets. Roman. (Éditions du Seuil, 2007, 333 p.) Traduit de l’anglais par Christiane Besse. Titre original: Restless

vendredi 27 avril 2012

Joie d'écouter du Baudelaire au cœur de la nuit!

De temps en temps, me réveillant plus tôt que d'habitude, j'allume la télévision au lieu  d'ouvrir mon livre en cours (actuellement William Boyd: La vie aux aguets). C'est l'heure où de jolies jeunes filles, sans doute étudiantes en lettres ou apprenties comédiennes, lisent des chefs d'œuvres de la littérature  comme en ce moment Baudelaire avec ses Fleurs du mal, et c'est un vrai plaisir. Parfois, je sursaute pour quelques liaisons mal faites ou quelques mots bredouillés mais mieux vaut se laisser aller et accepter ce qui est ainsi offert. Ce "Voyage au bout de la nuit" avec les grands auteurs reste très agréable.
N’empêche! Maintenant je sens le besoin  d’écouter ces poèmes dits par un grand acteur. Qui  est celui ou celle qui lit le mieux «Les Fleurs du mal» en ce moment ? 
Je viens de faire un tour sur le net et n’ai rien trouvé de très satisfaisant. L’un accentue trop le sens et lit un poème comme on lit un roman, l’autre a une pointe d’accent qui me perturbe, celle-ci oublie des mots, celui-là lit trop vite  en oubliant les pauses à la fin de chaque vers et cet autre enfin y met trop de  tristesse et de monotonie.
Finalement, concernant Baudelaire  et les poèmes que je connais par cœur, je suis obligée d’admettre qu’aucune lecture ne me satisfera vraiment tellement j’y ai mis de moi déjà!  
L’essentiel?  Une bonne voix bien placée, ni trop haute ni trop basse, ni trop accentuée, une bonne connaissance du texte, des silences nécessaires et de la sensibilité maîtrisée..

jeudi 26 avril 2012

Patrick Poivre d'Arvor sera-t-il élu aujourd'hui à l'Académie française?

Il s'agit  de remplacer Pierre-Jean Rémy, au fauteuil 40
Les autres candidats sont:

Michel CarassouEditeur et écrivain, spécialiste de Dada et du surréalisme, biographe de René Crevel. Auteur de "Paris Gay 1925" (éditions Non Lieu).

Michael Edwards. Philosophe, poète et traducteur, Docteur de l'Université de Cambridge et auteur de plusieurs essais sur Shakespeare, professeur au Collège de France,

Olivier Mathieu. Écrivain d'origine belge, né à Paris le 14 octobre 1960 et naturalisé français en 1974. Présente systématiquement sa candidature à l'Académie, parfois sous des pseudonymes. Révisionniste?  A voir ICI 

Thierry de Montbrial. Enseignant et chercheur français en économie et relations internationales. Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1992 et ancien président de l'Institut de France. Thierry de Montbrial est directeur général de l'Institut français des relations internationales (IFRI), qu'il crée en 1979. Etc...ICI

Isaline Rémy. Sociétaire des Poètes Français, membre de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs et Compositeurs de Musique, membre du Syndicat des Journalistes et Ecrivains (Paris), comédienne et journaliste littéraire, se passionne depuis plus de 25 ans pour les arts et les lettres dans leurs diverses expressions. ICI

Joël Vergnhes. (?) Rien trouvé!
Edit de 19H15. Personne n'a été élu. Aucun des sept candidats n'a obtenu la majorité après quatre tours de scrutin. Il fallait 13 voix puisque vingt-cinq votants étaient présents. Patrick Poivre d'Arvor a obtenu de 2 à 3 voix selon les  14 tours. L'un des favoris, l'universitaire franco-britannique Michael Edwards a recueilli, lui, de 9 à 11 voix.

L'heure de la mort vue par Proust

Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort—ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus—pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance. On tient à sa promenade pour avoir dans un mois le total de bon air nécessaire, on a hésité sur le choix d’un manteau à emporter, du cocher à appeler, on est en fiacre, la journée est tout entière devant vous, courte, parce qu’on veut être rentré à temps pour recevoir une amie; on voudrait qu’il fît aussi beau le lendemain; et on ne se doute pas que la mort, qui cheminait en vous dans un autre plan, au milieu d’une impénétrable obscurité, a choisi précisément ce jour-là pour entrer en scène, dans quelques minutes.
Marcel Proust. Le Côté de Guermantes
Citation mise en exergue par William Boyd dans: La vie aux aguets (Seuil), roman que je viens de commencer.

mercredi 25 avril 2012

Une affaire de famille de Will Eisner, ma BD du mercredi

La couverture est le résumé même de l’histoire.
Au premier plan, le père, l’aïeul, le vieux, l’encombrant. Il est seul, dans l’ombre, sur son fauteuil roulant, longs cheveux et moustaches blanches, l’œil vif, il écoute ce qui se passe dans la pièce voisine illuminée où sa famille est réunie en cercle pour une discussion très animée.

Lui c’est le chef de famille à l’ancienne, fils d’émigrants, sans instruction,  qui s’est enrichi en vendant de la ferraille. Il  fête ses 90 ans et Greta, une de ses filles chez qui il vit depuis la mort récente de sa femme,  a réuni ses quatre frères et sœurs pour prendre une décision le concernant. Il est paralysé mais a gardé toute sa tête. Elle est heureuse de l’avoir auprès d’elle mais demande leur aide financière ou alors il faudra le mettre dans une maison de retraite.
C’est une affaire de famille, très cruelle.
 J’ai admiré la construction de la mise en scène, si classiquement efficace.Un portrait de famille tout d’abord! Trois filles, deux garçons  et  le petit fils dont personne ne s’occupe jamais et qui sort d'une grave dépression. Chacun d’eux est présenté  à tour de rôle au moment où il reçoit l’invitation de Greta, la gentille sœur qui fait tout pour remplacer la mère.
Chaque présentation commence par une pleine page de la maison où il vit. On a ainsi d’emblée une idée bien précise de qui est la personne malgré les apparences facilement trompeuses  de leur habillement ou de leurs affirmations. En trois pages ensuite on les voit annoncer à leur entourage leur décision d’aller voir leur père. C’est ainsi qu’on devine très vite les points faibles de chacun.


Ils ne s’aiment pas, se jalousent, se reprochent leurs défauts mutuels et n’aspirent qu'à s’enrichir au décès de leur père. Celui-ci  écoute et se remémore les points clés de ses relations avec chacun d’entre eux. On comprend dès lors facilement le dénouement de cette réunion de famille.
C’est fort, violent, cruel dans les rapports familiaux et superbe dans la réalisation.  

Cette lecture a été un enchantement. Sont réunis dans cet album tous les éléments que j’aime  retrouver dans une BD: une histoire simple où chacun peut se reconnaître, un pan de vie en somme,  des personnages bien campés et immédiatement reconnaissables dès leur apparition, des situations  et des descriptions précises et réalistes (même quand il s’agit de fantastique ou de SF,  ce qui n’est pas le cas ici) , une chute claire et décisive, enfin un déroulement classique de l’histoire, sans trop de retours en arrière et surtout des dessins simples mais où l’on reconnaît à première vue la patte du dessinateur, des dessins suffisamment explicites pour ne nécessiter que les dialogues, sans autres vignettes explicatives. On a tout ça  ici. 
Une affaire de famille de Will Eisner
(Éditions USA, 1998, Traduction Janine Bharucha, 68 pages)

Les participants:
Plusieurs blogs en pause pour cause de vacances . Wens par exemple annonce aujourd'hui sa mise en "pilotage automatique". Noukette, de l'île lointaine où il doit faire bon au soleil nous envoie un petit mot d'encouragement et assure qu'elle lira notre prose! Merci Noukette! 
«Pas de BD du mercredi aujourd'hui chez Mango, une fois n'est pas coutume...! Mais j'ai des excuses hein, peut-être un p'tit billet photos très vite pour que vous compreniez mieux ! ;-) Ce qui ne m'empêchera pas d'aller vous lire mes p'tits loulous du mercredi! ;-)»
Alex, Amandine,  Arsenul,   Benjamin, choco,  Chrys,  Delphine, Didi, Dolly,  Emmyne, 
Estellecalim, Hilde, Hélène,   Hérisson08 l' Irrégulière,  Jacques Viel,  Jérôme, Kikine 
La-ronde-des-post-it,  Lirepourleplaisir,  Lou, Lounima,  Lystig,  Mango,   Manu,
Margotte, Marguerite,  Marie,  Marion,  Mathilde, Mélo,      Miss Alfie,   Moka,  Mo',  Natiora, Noukette,  OliV', Pascale,   Sandrounette,  Sara,  Sofynet,  Soukee,  Theoma, Valérie, Sophie/vicim,   Syl,  Vero, Wens,  Yaneck,  Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi,  32 octobre,
Je participe aussi au Top BD de Yaneck (19/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'

mardi 24 avril 2012

Ne t’inquiète pas pour moi de Alice Kuipers

Pourquoi ce titre intrigant? Qui prononce cette phrase moins rassurante qu'il n'y paraît et à qui est-elle adressée?
 Il s’agit d’une mère  et de sa fille de 15 ans qui n’arrivent plus à communiquer que par post-it  plaqués sur le frigo. Elles sont trop occupées pour se voir et ratent régulièrement les rencontres qu’elles se  sont fixées jusqu’au jour où le cancer de la mère oblige l’adolescente à se  préoccuper  un peu moins de ses problèmes de cœur, de ses notes et de son argent de poche et à se rapprocher davantage de sa mère sans s’enfuir chez son père divorcé à la moindre incompréhension.  De son côté, la mère trop absorbée par son métier d’obstétricienne  ne désire qu’une chose, rassurer sa fille et faire face seule à son problème de santé.  Quand elles se rapprocheront, ce sera trop tard. 
Ce livre n'était pas sur ma liste mais il  était attendrissant sur son étagère et en le feuilletant, la présentation aérée des pages m’a semblé idéale pour une lecture rapide et facile.
Sur ce point, je ne me suis pas trompée: il m’a fallu à peine une heure pour le lire. 

J’ai beaucoup aimé le début, quand les post-it se succèdent  à toute allure, un par page. On découvre deux vies très agitées, coincées entre des intérêts et des horaires divergents. Je m’y suis reconnue en partie dans ces moments d’agitation familiale quand on ne fait plus que se croiser dans la maison mais j’attendais le changement  avec impatience jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’y en aurait pas et que  cette valse des petits messages continueraient jusqu’au bout. 
A partir de là l’agacement l’a emporté sur l’émotion qui commençait à poindre. Claire m’a semblé de plus en plus égoïste, la mère de plus en plus inconsciente!  
Nul doute que j’aurais beaucoup aimé le côté pathétique de l’histoire à 15 ans. J’aurais sans doute versé quelques larmes pour mon plus grand plaisir mais quelques décennies et quelques deuils après, ce récit me laisse sinon indifférente du moins perplexe et légèrement agacée. Continuer à communiquer  par post-it aussi systématiquement jusqu'à la fin m'a paru artificiel. A vrai dire, je n’ai pas réussi à y croire jusqu’au bout à cette histoire.  Déception et regrets! 
Noukette exprime très bien ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman et elle donne de très nombreux liens
Ne t’inquiète pas pour moi de Alice Kuipers (Albin Michel,  2008, 242 pages) Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec. Titre original: Life on the Refrigerator Door
Alice Kuipers est née à Londres en 1979 et vit aujourd'hui à Saskatoon au Canada.

lundi 23 avril 2012

Colette, Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles. Roman.

Un mois de mai de la guerre 14/18, l’Empyrée-Montmartre, pour jouer sa grande Revue de printemps: «Ça gaze!», a engagé dix-huit jeunes femmes, dont la première  danseuse vedette est Mlle Mitsou. Celle-ci se repose dans sa loge à l’entracte lorsque son amie, Petite-Chose, arrive en catastrophe pour lui demander de cacher dans son placard deux jeunes lieutenants, l’un  en kaki, l’autre en habit bleu.  Mitsou est jolie mais réservée et ne leur accorde pas une très grande  attention jusqu’au moment où elle reçoit une lettre du lieutenant bleu désireux de  la revoir. Une correspondance s’établit dès lors entre eux, de part et d’autre du front. Le jeune militaire est séduit par sa fraîcheur et sa simplicité, malgré les fautes d’orthographe et le manque de savoir-vivre de Mitsou mais la jeune femme, elle,  tombe amoureuse au moment même où le lieutenant bleu se détache d’elle.  Leur classe sociale et leur éducation les séparent. N’empêche! La dernière lettre de Mitsou est superbe de sensibilité et de finesse. C’est ainsi que l’esprit vient aux filles! 

Mon chéri, le difficile pour vous, c’était de ne pas être aimé de moi. Le presque impossible pour moi, c’est d’être aimé de vous. Je dis «presque» impossible, parce que je suis ainsi faite que je n’accepte pas dans mon esprit le pire des malheurs ni le pire des bonheurs.  «Trop raisonnable pour son âge, cette Mitsou!» qu’elles disent mes camarades
Ce petit roman n'est pas très connu bien qu'il ait donné lieu à une adaptation cinématographique par Jacqueline Audry, en 1956. Il est loin d'égaler les grands romans de Colette écrits peu après comme Chéri (1920) et Le blé en herbe (1923) et, sans vouloir être désagréable, il m'a paru bien démodé. 
Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles. Roman de Colette
(Fayard, 1919/1984, 123 p) 
Challenge  Colette de Margotte (Le bruit des pages) ICI.

dimanche 22 avril 2012

L’arbre de l’oubli de Alexandra Fuller. Mémoires

Il ne s’agit pas d’un roman mais d’un livre de Mémoires un «Horrible livre» selon la mère de l’auteur qui reproche sans cesse à sa fille de n’avoir que  les malheurs de leur famille pour source d’inspiration. Pour Alexandra Fuller, au contraire,  c’est un hommage à sa mère qu’elle rend ici, mêlant  la chronique familiale de ses racines écossaises à  l’épopée de l’indépendance des états de l’est  africain où elle est née et a longtemps vécu. Deux grandes parties divisent le récit: avant et après  le 12 décembre  1964, quand fut proclamée l’indépendance du Kenya.
Si j’ai aimé le début du récit où l’on fait connaissance de l’excentrique famille de la mère et de l’éducation de celle-ci, des plus déconcertantes,  je me suis finalement lassée des  incessants aller-retour entre l’histoire familiale et les événements politiques de l’endroit. Je n’ai pas réussi à m’attacher à ces personnages  trop décalés, tout en voulant rester si britanniques et si convenables  L’humour de l’auteur n’a pas non plus suffi à me sauver de l’ennui et j’ai  terminé le livre en catastrophe, c’est-à-dire en sautant des pages et en ne ralentissant  qu’aux  épisodes les plus marquants, juste pour voir l’évolution de la famille retournée en Afrique après un long séjour en Angleterre.
Ont-ils trouvé la paix sous l’arbre de l’oubli dont voici l’explication donnée par un chef de village?
«Il suffit de planter un bâton dans la terre, et il est si puissant qu’il deviendra un arbre. On raconte  que des ancêtres habitent à l’intérieur. En cas de maladie, ou si vous êtes troublée par les esprits, vous vous asseyez sous l’arbre de l’oubli et vos ancêtres vous aideront à arranger ce qui ne va pas.»
Voici le résumé de l’éditeur:   Née sur l’île écossaise de Skye, la mère d’Alexandra Fuller, mieux connue sous le nom de « Nicola Fuller d’Afrique centrale», a grandi au Kenya dans les années cinquante, avant d’épouser un Anglais fringant. Ils s’installent dans leur propre ferme, d’abord au Kenya puis en Rhodésie -l’actuel Zimbabwe- où l’auteur, Bobo, et sa sœur ont grandi, avant d’atterrir en Zambie. Nicola, à la fois drôle, originale et spontanée, reste inébranlable dans le maintien de ses valeurs familiales, la fierté de son sang écossais, et sa passion pour la terre et les animaux. Le parcours de la famille Fuller, déterminée à rester en Afrique malgré la guerre civile, est fait de survie, de folie, de loyauté et de pardon. Elle trouvera la sérénité sous son « arbre de l’oubli».
«Nous sommes terriblement britanniques: flegmatiques, pas de démonstrations d’affection en public. C’est ainsi que ma mère a été élevée, et nous aussi – et je ne pense pas que cela nous ait nui.»«Je me gardai de rappeler que ma grand-mère, maman et tante Glug avaient toutes les trois fait des séjours dans des institutions pour déséquilibrés mentaux" 
 Autres avis divergents: Keisha, Cathulu, Manu,
L’arbre de l’oubli de Alexandra Fuller. Mémoires.  Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Rabinovitch,  (Éditions des 2 Terres, avril 2011 pour la traduction française)
Titre original : Cocktail Hour Under the Tree of Forgetfulness.
Je remercie l’éditeur pour ce livre reçu sous forme d’épreuves non corrigées

Sur la Douleur d’Autrui, William Blake,

Sur la Douleur d’Autrui

Puis-je voir le malheur d’un autre
Et ne pas souffrir avec lui?
Puis-je voir le chagrin d’un autre
Sans tâcher d’y porter remède?

Puis-je voir tomber une larme
Sans prendre ma part de chagrin?
Un père peut-il voir son  enfant
Pleurer sans être ému de peine? 

Une mère entendre, impassible,
Un enfant gémir d’enfantin effroi?
Non, non! Cela ne saurait être
Et jamais, jamais ne sera!

William Blake.(1757/1827)
Extrait de Chants d’innocence. (Gravés en 1789)
Traduction de Pierre Leyris  (William Blake, Oeuvres I, Aubier/Flammarion, 1974, p.205)

On another's sorrow

Can I see another's woe,
And not be in sorrow too?
Can I see another's grief,
And not seek for kind relief?

Can I see a falling tear,
And not feel my sorrow's share?
Can a father see his child
Weep, nor be with sorrow fill'd?

Can a mother sit and hear
An infant groan, an infant fear?
No, no!  never can it be!
Never, never can it be!

samedi 21 avril 2012

4000 ans de mystifications historiques de Gerald Messadié

L’homme est de glace aux vérités,
Il est de feu pour les mensonges. 
Jean de La Fontaine 

Longtemps j’ai cru que je deviendrais une historienne, ma matière préférée ayant toujours été l’Histoire et puis surtout, à Rennes, comment avoir d’autres ambitions avec de si grands professeurs que Delumeau et surtout Goubert, si savant,  si passionné et  passionnant  mais aussi si généreux de son temps avec ses étudiants, si peu prétentieux. J’en garde un souvenir ébloui.
C’est pourquoi lorsque  la lecture du livre de Gerald Messadié sur les mystifications historiques m’a été proposée, j’ai accepté tout de suite. Je ne l’ai pas regretté bien qu’il ait le défaut de ses qualités.  4000 ans d’histoire évoqués en 400 pages, c’est mettre le turbo, ça m’a donné le tournis! Les siècles  défilent à toute allure et l’Histoire devient un peu trop anecdotique à mon goût. Impossible de lire ce livre comme un roman,  de la première à la dernière page,  mais le feuilleter est agréable et je me suis surprise à plonger dans telle et telle histoire tout à fait par  hasard et de sentir brusquement le besoin d’en savoir plus. La minute se transformait en heures de recherches, ce qui à la longue était à la fois agréable mais épuisant. Alors dire que j’ai lu ce livre en entier serait un mensonge, cacher que je l’ai conseillé à plusieurs jeunes autour de moi en serait un autre. C’est un recueil à tenir près de soi et à consulter par ci par là au gré de ses humeurs et de sa curiosité. 
Il est divisé en deux grandes parties.
La première, Les mystifications du monde ancien va de Ramsès II, grand pharaon et premier grand mythomane, aux mensonges de Mayerling.
La seconde s’occupe des mystifications du monde moderne, et va des Protocoles des sages de Sion ou l’imposture indélébile,  à la guerre d’Irak, produit d’une triple mystification  en passant bien sûr par les attentats du 11 septembre.
L’auteur ne donne que les faits avec leurs références, il ne prend pas parti. 
Je n’ai pas fini d’ouvrir et de refermer ce livre. Je le consulte encore souvent.

 Socrate s'est-il vraiment donné la mort lui-même? 
Clovis était-il un roi de France? 
Colomb a-t-il découvert l'Amérique? 
La dépouille de Napoléon repose-t-elle aux Invalides?
 Alexandre Ier de Russie était-il un imposteur? 
Roosevelt était-il informé de l'attaque japonaise sur Pearl Harbour avant qu'elle eut lieu?
Jamais l'information générale et ses moyens de diffusion n'ont été aussi puissants qu'au XXIe siècle. Et pourtant, nous sommes tous prisonniers de mythes imposés dans les siècles précédents par la culture et l'enseignement, et pieusement entretenus comme faisant partie du patrimoine.
Extrait de la quatrième de couverture. 
4000 ans de mystifications historiques de Gerald Messadié   (L’Archipel, 2011,428 pages) http://www.editionsarchipel.com/ http://www.editionsarchipel.com/livres/4000-ans-de-mystifications-historiques

vendredi 20 avril 2012

Arbres ou fleurs? Tête en l'air ou regard plongeant?

On peut aimer les deux bien sûr et chérir tout autant les fleurs que les arbres...
mais j'aurais dû poser la question autrement et employer le singulier.
Entre un arbre et une fleur, que préférer?
Je trouve que ça change tout!
Je connais des arbres sans pareil  qui portent avec éclat le  poids de bien des  siècles, ainsi, l'arbre de Diane de Poitiers, (dans le parc voisin  dont j'ai déjà parlé ICI.)  ou le Sophora du petit Trianon, pas très loin non plus.
Ils ont le temps pour eux.


La fleur est éphémère, et sa fragilité lui donne tout son charme et  la rend d'autant plus émouvante.
Je pense à mes pauvres camélias que je ne verrai pas encore cette année.

Je préfère cependant la solidité de l'arbre multicentenaire.

J’appelle par leurs noms mes arbres en chemin,
Je touche avec amour leurs branches de la main,
Comme de vieux amis de coeur je les aborde :
Car dans l’isolement mon âme, qui déborde
De ce besoin d’aimer, sa vie et son tourment,
Au monde végétal s’unit par sentiment 
Lamartine (Jocelyn, IX)

Billet inspiré par le billet du jour de Saxaoul qui compare les pins des Landes aux Chênes de Normandie. ICI. (Photo 2 par Parisette Ici.)

jeudi 19 avril 2012

3 ans et un jour...


C’est l’âge de mon blog aujourd’hui. Ce n’est qu’ un non événement mais j’en profite  pour remercier tous ceux et celles qui me suivent régulièrement ou de temps en temps. C’est un vrai plaisir  d’échanger au jour le jour  sur les lectures faites en solitaire  qui  prennent ainsi une autre dimension.
Le blog, c’est une caisse de résonance, un enrichissement personnel qui me pousse à l’exigence,  une forme de jeu aussi.  Le jour où je ne m’amuserai plus, je fermerai  la porte, très discrètement. 
Seul me guide le hasard des lectures  et des rencontres.  Ma liberté est totale. Je n’ai aucune ambition, parfaitement consciente que les billets s’envolent pour mieux disparaître au bout d’un moment. Les images se transforment en vilains points d’exclamation, les liens n’aboutissent plus ou sur des sites fermés. Seul compte le billet du jour, le présent, comme dans la vie.
J’écris  au jour le jour, tôt le matin, et je publie immédiatement; je n’arrive pas à programmer longtemps à l’avance. Je voudrais bien mais n’y arrive pas. 
J’ai fait plein d’erreurs, commis plein d’oublis, écrit certains  billets trop rapidement, négligé plein de blogs que pourtant j’aimais beaucoup. évité un tas  d’autres qui m’impressionnaient trop ou qui me donnaient l’impression de ne pas m’aimer beaucoup. Je me sens ingrate envers certains  et irritée par le comportement de quelques rares autres, bref, comme dans la vie en somme. 
Comme toujours le  temps est un  maître impitoyable qui bride tous mes désirs  et rogne toutes mes aspirations vers plus de légèreté et de profondeur à la fois. 
Voilà... mon blog... je le voudrais léger et profond  quand il n’est  trop souvent que lourd et frivole. Allez! Un peu plus de légèreté et de profondeur, c’est ce que je lui souhaite pour cette quatrième année avec toujours plus de lecteurs amis dont je suis très friande! 

Et pour ceux qui aiment les chiffres et qui voudraient du concret,  voici ce que me disent les statistiques de G**gle.
Nombre de billets: 1840
Historique global des pages vues: 730 378
Pages vues le mois dernier: 41 248
Pages vues hier: 1 649
Mois le plus actif: Janvier 2012 avec 57085 pages vues
Commentaires : 30 605

Par ailleurs, je remarque que parmi les billets les plus consultés, ceux sur les  romans sont les moins regardés. Sur les quatre premiers, l’un est  une réflexion sur les blogs en général ( vu 9637 fois), un autre est un poème d’Aragon (vu 7359 fois), puis c’est une biographie sur Dali et sa femme  et enfin un roman policier,  (erreur! roman tout court, merci Valérie et Véronique pour la rectification!), celui de Hélène Grémillon: "Le Confident",  vu 6772 fois). Curieusement ces billets ne sont pas - et de loin-  ceux qui ont reçu le plus  de commentaires. 
Enfin dernière information qui me semble intéressante. Le mot-clé qui amène le plus souvent sur mon blog est celui de Delphine de Vigan (4773 fois)  et le moins souvent,   toujours selon la même source, c'est «La famille Addams» (réclamé 1250 fois mais je n'en ai parlé qu'une fois.)
Quant à ce qui concerne les challenges, je n'en ai encore  créé aucun. j'ai simplement fixé rendez vous le mercredi à  ceux qui aiment lire les BD. ou qui voudraient mieux les connaître.