vendredi 18 mars 2011

Akira Yoshimura, Un été en vêtements de deuil

 Kiyoshi est un jeune garçon très seul, orphelin, vivant dans la grande propriété de sa grand-mère, une vieille dame très riche  qui ne s’occupe pas de lui et qui ne  sort plus de son lit depuis la mort de son fils unique qu’elle a longtemps caché pendant la guerre sans qu’il ait jamais pu être découvert par les militaires qui le recherchaient. 
Kiyoshi, lui,  vit avec les domestiques et dort dans une soupente. Ses deux seules distractions viennent du  cimetière  où il enterre les petits animaux qu’il tue et des jeux avec Tokiko, sa petite voisine. Celle-ci vit avec ses parents très pauvres dans une masure qu’ils louent au fond du jardin Ce sont les seuls parents de la vieille femme et ils avouent ouvertement attendre sa mort et son héritage avec impatience. 
Une nuit, Kiyoshi entendant un léger bruit  surprend sa grand-mère dans le couloir, elle qui ne se déplace plus jamais. 
Il va dès lors aller de surprise en surprise … et moi aussi qui ne m’attendais pas du tout à un dénouement aussi terrible!

Comme souvent avec les écrivains japonais, tout semble si paisible au début : une nature agréable et bien entretenue, des personnages silencieux et bien éduqués, efficaces et affairés. Chacun à sa place. Tous jouant leur rôle sans protester mais que de secrets et de violence sous cette apparence si calme! Un beau jour, un petit écart, une faille légère, quelque chose qui sort de l’ordinaire et tout éclate, cruel, infiniment cruel et tragique car irrémédiable.  
Le temps d’un cri d’horreur et le calme apparent revient comme au début de l’histoire, comme si rien ne s’était passé. Voic les dernières phrases du récit.

« Ici et là, les cigales recommençaient à striduler. …Après la pluie,l’air était vivifiant. …Tokiko,un léger sourire sur le visage, effaçait avec vivacité les replis de la natte. »

J’ai aimé, beaucoup, bien que ce ne soit qu’une longue nouvelle. C’est très réussi: impossible d’ oublier la fin ! 


Merci à Choco  et à son challenge dont le billet est ICI, celui de Cynthia estet celui de Manu ICI. 
Un été en vêtements de deuil de Akira Yoshimur(inédit), Récit traduit du japonais par Rose-Marie Makino,(Babel) parution en France en 2010 chez Actes Sud,  écrit en 1958. 52 p. 

Akira Yoshimura (1927-2006) a laissé une œuvre considérable qui a marqué de son empreinte la littérature japonaise contemporaine .
Naufrages, 1999
La Jeune Fille suppliciée sur une étagère, 2002
Le convoi de l’eau, 2009
Le Grand Tremblement de terre de Kantô, 2010.

16 commentaires:

  1. Merci pour cette critique qui donne très envie!!!

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  2. Chrys,un récit court mais efficace!

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  3. Il est vrai que la littérature japonaise est très particulière. Tout commence bien, et ensuite les problèmes arrivent.
    Un texte court qui doit être très captivant.

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  4. Un auteur à découvrir manifestement, je suis en train de lire sur le tremblement de terre du Kanto, non en raison de l'actualité mais à la suite de la lecture de Aki Shimazaki
    hasard de la lecture
    j'ai lu aussi plusieurs billets très tentants sur le convoi de l'eau et je vais ajouter celui ci à ma liste

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  5. Je le note tout de suite, ce que tu en dis est marquant!

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  6. Il est dans ma PAL, et comme il est tout petit, enfoui je ne sais où ! Il faut que je l'en sorte, tu as éveillé ma curiosité.

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  7. La fin est en effet très marquante et elle m'a laissé pas mal de questions !

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  8. dimitri, c'est exactement ça! Une histoire assez terrible en réalité!

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  9. Dominique étrange coïncidence en effet. Tu connais l'auteur mieux que moi car c'est la première œuvre de lui que je lis et elle n'est pas très épaisse!

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  10. sabbio, si tu ne le trouves pas,je te l'envoie si tu veux!

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  11. Manu, elle est cruelle pour nous, adultes mais pour l'enfant, je pense qu'il a cru bien faire en rendant service! Un drôle de service évidemment!

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  12. Kathel, il est si mince qu'on a tendance à l'oublier!

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  13. ça donne envie d'en savoir plus!

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  14. En ce qui me concerne, il m'est difficile de résister aux auteurs japonais. je note !

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  15. Bon, j'ai un peu de retard dans mes lectures de billets...
    Je suis très contente que tu ais apprécié ce petit récit ! Comme tu le sais, c'est un vrai coup de coeur pour moi et mon texte préféré de l'auteur pour le moment !

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