samedi 13 février 2010

Pas ici, pas maintenant, Erri De Luca

C’est le premier roman de l’auteur, paru pour la première fois en 1989. Depuis il en a écrit d’autres  traduits dans de nombreux pays, me glisse-t-on,  en avant-première. En 2002, il a reçu le prix Femina étranger pour Montedidio et il est considéré comme un des écrivains les plus importants de sa génération. Tiens donc !  Il est né en 1950, à Naples et vit aujourd’hui près de Rome. Voilà ce que l’éditeur français a cru nécessaire de me faire savoir avant même que je commence ma lecture !
Il a peut-être eu raison car je n’ai encore jamais entendu parler de ce romancier ! Mais est-il si nécessaire après  tout,  ce petit préambule ? 
 Serais-je plus indulgente en sachant l’écrivain déjà reconnu et glorifié  par ses pairs? Ce n’est pas si sûr!   Le récit doit se défendre seul !
Justement de quoi s’agit-il ? 
Pour moi, j’y vois essentiellement une autobiographie un peu particulière en ce sens que l’auteur s’adresse à sa mère, celle qui se trouve sur une photographie où on la voit jeune,  traversant une rue près d’un autobus. Il s’imagine, lui, déjà âgé à l’intérieur de celui-ci et  ne voyant sa mère qu’à travers une vitre.  Il remonte le temps et les lieux où ils ont vécu ensemble. Les souvenirs s’entremêlent et se déforment au gré de la mémoire douloureuse du narrateur !
 Il en veut à cette mère pour qui ce n’était jamais le bon moment ni le bon endroit pour  se laisser aller, vivre, être soi-même dans le feu de l’action, la joie de l’instant, le Hic et Nunc des  épicuriens, d’où le titre, cette phrase qu’elle lui opposait sans cesse : « Pas ici, pas maintenant ! ».
Pourtant c’est à Naples qu’ils vivaient, dans cette ville débridée, si joyeuse, violente et folle à la fois où tous les excès se côtoient ! De son passé il ne garde que dix-sept années de vie heureuse : les dix premières, dans leur premier appartement petit et misérable, quand son père le photographiait sans cesse avant qu’il ne devienne aveugle. Puis eut lieu le déménagement dans un appartement et un quartier plus riche où vivaient aussi les Américains d’après-guerre qui  restaient entre eux et snobaient tout le monde. L’auteur  devint alors mauvais élève, silencieux, il bégayait constamment. Son meilleur ami mourut noyé lors d’un plongeon en apnée, leur principale distraction. Il ne fut heureux ensuite que durant les sept années de son mariage jusqu’à la mort de sa femme,  avec lui à ses côtés ! Ils n’ont pas eu d’enfants, ont voulu en adopter mais la maladie les en a empêchés.
 Il se dit inadapté à la société dans laquelle il vit comme il l’a été avec sa mère et avoue à la fin de son itinéraire:
« Je sens monter en moi l’impatience et le besoin d’arrêter ce temps de la photo et de l’autobus. »

Pourquoi ai-je choisi ce livre ?  Pourquoi ai-je poursuivi ma lecture jusqu’à la fin ? 
J’ai voulu comprendre !  Erri De Luca est un de ceux qui ont adhéré au mouvement d’extrême gauche Lotta continua durant ces années terribles d’après 68 où on abattait comme des chiens, en Italie,  les opposants à ses propres idées politiques mais de cela il n’est pas du tout question dans ce récit ! Il ne s'agit donc ici que d'une histoire de vie ni plus mouvementée ni plus malheureuse qu'une autre. S'agissant d'une traduction, je ne peux juger du style. Je suis  en définitive restée sur ma faim et je n'aime pas ça!

Pas ici, pas maintenant, de Erri De Luca
Titre original : Non ora, non qui, traduit de l’italien par Danièle Valin
(Gallimard, 2008,127 pages)

37 commentaires:

  1. Finalement, as-tu aimé ou non ? J'ai lu Montedidio, sans être particulièrement emballée...
    En tout cas, la couverture est très belle : c'est une vue d'une baie du musée d'histoire qui domine Naples, me semble-t-il...

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  2. Non, je n'ai pas aimé! J'ai lu jusqu'au bout simplement en espérant qu'il expliquerait cet engagement politique violent et extrême qui a tué tellement d'innocents en Italie ces années-là! Mais il n'y a pas un mot sur cet aspect-là de sa vie! Moi aussi j'ai choisi l'euphémisme!
    La photo montre le plus beau côté de Naples! son passé!

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  3. je n'ai encore jamis lu cet auteur.

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  4. J'ai déjà entendu parler de cet auteur et notamment de son roman "Trois chevaux", très beau paraît-il.

    J'espère que tu recevras le roman de Frédérique Deghelt à temps !

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  5. De cet auteur j'ai commencé "Montedidio" que je n'ai pas fini...

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  6. Je n'ai jamais lu cet auteur, et à vrai dire, ça ne me tente pas plus que ça...

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  7. Il est considéré comme un immense auteur en Italie. Voilà longtemps que j'ai envie de le lire, je ne sais pas par quoi commencer. Visiblement pas par celui-ci.

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  8. Coucou, vu ton comm' chez Valérie. Pas trouvé de "contact" sur ton blog, je passe donc par là !
    Veux-tu que je t'envoie "Voici Lou" ?
    tu peux me répondre via le contact de mon blog pour me donner ton adresse postale.
    Bonne journée !

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  9. je n'ai jamais lu cet auteur et ça ne sera pas avec ce titre, ça c'est sûr! heureusement qu'il était court, non?

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  10. Chrys, la sienne me semble somme toute assez banale!

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  11. alinea, pour ma part, c'est le premier livre de cet auteur que je lis!

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  12. Manu, Je ne sais pas pourquoi il est si en retard! Il va bientôt arriver me dit-on!
    Quant à De Luca, je ne suis pas sûre d'avoir envie de le lire encore!

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  13. Pimprenelle, je ne te dirai pas le contraire!

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  14. Aifelle, je ne saurais pas te conseiller! Je ne le connais pas assez!

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  15. canel,oh, merci beaucoup! Je serai très heureuse de lire ce livre ! Mon contact est dans mon profil en haut à droite, mais je vais essayer de le faire mieux apparaître!

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  16. esmeraldae, en effet mieux valait qu'il soit court! :)

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  17. Il est sur ma PAL et étrangement à chaque fois quemon doigt glisse sur la tranche, il ne s'arrête pas encore...
    Margherita prend la route Lundi ;).

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  18. mirontaine, je l'attends donc avec joie et impatience et te préviendrai dès son arrivée! :)

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  19. Pourquoi pas ?! Mais j'ai "Montedidio" que j'ai acheté chez un bouquiniste récemment après avoir lu un billet intéressant chez Amanda ... Si celui-ci me plaît, je continuerai sans doute avec "Pas ici, pas maintenant" ! En plus, je connais mal la littérature italienne ...

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  20. j'ai entendu parler de l'auteur mais rien lu de lui mais ce que tu en dis me donne pourtant envie

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  21. C'est un auteur que j'aime beaucoup, en tous les cas ce que j'ai lu de lui "Au nom de la mère", "Trois chevaux", "Tu mio", ...
    Chez lui, il y a peut-être du bon et du moins bon, c'est possible !!

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  22. Nanne, Peut-être que "Montedidio" est un livre plus intéressant! J'avoue ne pas avoir beaucoup apprécié celui-ci, que, tout compte fait, j'ai trouvé bien banal!

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  23. Thaïs, je le regrette bien d'ailleurs car j'essaie en ce moment de mieux connaître la jeune littérature italienne que je ne connais que très peu! Ce livre ne m'aura vraiment pas marquée!

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  24. Lounima, Il y en a tellement d'autres plus intéressants! :)

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  25. antigone, pour tout dire, ce livre, je l'ai trouvé fade! Il m'a ennuyée!

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  26. Jusqu'à présent j'ai toujours adoré les romans d' Erri De Luca pour leur poésie, leur message humain et leur richesse d'âme.
    Mais je ne connais pas le livre dont tu parles... J'ai très envie de le lire donc, et tant pis pour l'éventuelle déception !

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  27. sybilline, je n'ai pas su être sensible à ses qualités. Il y a parfois des rencontres qui ne se font pas! C'est ce qui m'est arrivé avec ce petit livre! Si tu as adoré ses précédents romans il n'y a aucune raison que tu n'aimes pas ce titre-là aussi!

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  28. La couverture est magnifique mais le contenant ne me tente pas du tout.

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  29. Géraldine,J'aime bien la couverture aussi!

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  30. Je n'ai jamais lu De Luca mais c'est un auteur de référence en litté italienne. a retester surement !

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  31. choco, oui, je compte bien en lire d'autres! Ce n'est pas avec un seul livre qu'on connaît un auteur!

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  32. La couverture est belle... Ton commentaire est un peu ambigüe sur ce que tu as pensé de ce livre.
    Je ne suis pas tellement tentée...

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  33. Marie, mon commentaire ressemble à ce que que j'ai ressenti en le lisant: pas mal, de jolis moments mais finalement, je ne sais pas trop quoi en penser! Je ne suis pas sûre d'avoir aimé sans avoir quoi que ce soit de bien précis à lui reprocher non plus! Est-ce que ça t'arrive aussi quelquefois ce genre de perplexité?

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  34. Mango. De Luca est un bel auteur. Communiste, ouvrier, mystique, montagnard, taiseux, hiératique, droit, scrupuleux, pas drôle non, mais vrai. Tout est bon chez lui, surtout Montedidio, Trois chevaux, Tu, mio, Ecrits sur l'eau (poèmes), jusqu'au tout petit dernier, Le poids du papillon (que j'ai chroniqué très récemment sur mon blog). Et Pas ici, pas maintenant, pour info, existe en folio bilingue si vous souhaitez apprécier la saveur originelle de sa langue, qui est certes sèche, mais efficace par voie de conséquence, pour peu que l'auteur travaille. Et Erri De Luca bosse, apparemment, dur, lorsqu'il écrit. J'aime son humilité générale.

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