Si ru en français signifie ruisseau ou écoulement de sang , de larmes ou d'argent, en vietnamien, il veut dire "bercer". Dans ce livre, "Kim Thuy raconte avec sobriété ses souvenirs du Vietnam, son enfance à Saigon, l’arrivée du communisme et son exil vers le Québec."
J'ai beaucoup aimé ce récit très pudique mais réaliste et cru quand il le faut pour décrire les horreurs de la guerre et de l'exode des "boat people" vietnamiens au milieu des pirates des mers du sud, dont les images chocs m'ont tellement marquée à la télévision. Elles sont de celles que je ne peux plus oublier!
Mais le récit est plein d'exemples de vies réussies malgré un départ catastrophique, plein d'énergie optimiste, de reconnaissance pour le pays d'accueil, pour les ancêtres, entièrement tourné vers l'avenir et les enfants qui se sont si bien adaptés au Canada.
C'est un livre d'amour qui fait aimer la vie sous toutes ses formes, mêmes les plus cabossées!
C'est surtout un livre d'un grand écrivain! La plupart des chapitres ont à peine une demi page: j'aurais voulu tout noter, tout retenir tant la langue est belle!
Que voilà un prix justifié pour une fois!
"Je suis toujours heureuse de déménager, ainsi j'ai l'occasion d'alléger mes biens, de délaisser certains objets afin que ma mémoire puisse devenir réellement sélective, qu'elle puisse se souvenir uniquement des images qui restent lumineuses derrière les paupières fermées... "
Ankya, Mathilde, Choco, Midola en parlent aussi qui m'ont donné envie de lire ce livre, belles photos en prime chez choco.
Ru de kim Thuy
(Liana Levi, 2010, 143p)
Tu fais dans l'exotisme en ce moment... Bon encore un roman à découvrir, mais pas de tout suite, j'ai déjà quelques titres prioritaire !
RépondreSupprimerOh, devant un tel billet, je le note en priorité absolue (et sans passer par la case PAL...)
RépondreSupprimerMerci pour le lien ! Je suis ravie que ce livre t'ai touchée toi aussi. J'aime cette façon de décrire un passé difficile sans le condamner par une écriture scandalisée. On peut ainsi le ressentir avec nos propres émotions.
RépondreSupprimerJe l'ai déjà noté, je le lirai dès que je pourrai.
RépondreSupprimerFeuilleté, bien envie... Mais j'attends qu'il arrive en bibli!
RépondreSupprimerIl est dans ma PAL, dédicacé par l'auteure.Un prix qui avait déjà couronné un excellent roman l'an dernier.
RépondreSupprimerDeux bloggueuses séduites ? Je le note !!
RépondreSupprimerJe suis tentée mais le sujet me fait hésiter.
RépondreSupprimerUn livre qu'il faudrait que je lise avant le mois d'août, moment potentiel de ma rencontre avec cette auteure, au Québec, aux Correspondances D'Eastman où elle sera présente ...
RépondreSupprimerSans hésiter je note ce livre qui a tout pour me plaire et dont tu parles avec tant de coeur et d'admiraion !
RépondreSupprimerje ne suis pas trop tentée, je préfère la fiction.
RépondreSupprimerAh je suis contente qu'il t'ait plu aussi ! il est plein de poésie...
RépondreSupprimerJe l'ai noté récemment, il faut que je regarde si une de mes bibliothèques le possède !
RépondreSupprimerun livre que j'ai déjà repéré et que je compte lire:)
RépondreSupprimermaggie, pur hasard! Tentation de ma bibliothèque !Bon choix!
RépondreSupprimerclara, tu as raison! Désormais je vais suivre de près cette romancière!
RépondreSupprimerAnkya, elle se démarque des autres récits de vie à cause de ça! J'aime et j'admire son humanisme et sa philosophie si chaleureuse!
RépondreSupprimerAifelle, je suis presque sûre que tu l'aimeras!
RépondreSupprimerKeisha, c'est aussi à la bibli que je l'ai trouvé!
RépondreSupprimervaléria, un prix précieux pour ses choix alors! Tu as son livre dédicacé! Quelle chance!
RépondreSupprimerconstance, il est destiné à plaire à plusieurs, tu verras!
RépondreSupprimerTheoma, sujet vécu, histoire terrible vécue par tout un peuple mais avenir radieux pour la nouvelle génération bien intégrée! Récit remarquable!
RépondreSupprimerKikine , tu as de la chance si tu la rencontres! Je suis fan d'elle maintenant Elle se montre très reconnaissante envers les Canadiens et les Québécois pour l'accueil reçu lors des incidents tragiques. J'aime ça!
RépondreSupprimersybilline , je suis certaine qu'il te plaira beaucoup et par ce qu'elle dit et par ses qualités d'écriture!
RépondreSupprimerManu, je pense qu'elle devait d'abord passer par ce stade du récit de vie avant de passer à la fiction!
RépondreSupprimerMathilde, tu l'as lu aussi? Je n'ai pas vu ton billet, je vais y remédier!
RépondreSupprimerKathel, sans doute que oui! Il était sur la table des nouveautés de la mienne!
RépondreSupprimeresmeraldae, je lirai ton billet avec curiosité!
RépondreSupprimerJe suis ravie de te voir convaincue par ce texte si beau ! J'espère que c'était grace à moi ;)
RépondreSupprimerComme tu le sais, j'avais beaucoup aimé et j'aimerais qu'on parle plus de ce futur grand auteur !
choco, bien sûr que c'est chez toi que j'ai découvert ce livre! Tu as bien fait de me le rappeler!
RépondreSupprimerJ'avais déjà bien aimé « Soleil fané » de Tuyêt-Nga Nguyên donc je voudrais lire aussi « Ru » de Kim Thuy.
RépondreSupprimerJe n'en étais plus sure mais peu importe : il faut découvrir cet auteur !! :))
RépondreSupprimercatherine, décidément: elles sont très douées ces jeunes femmes vietnamiennes!
RépondreSupprimerchoco, je vais la suivre de très prés maintenant! je ne la lâche plus!
RépondreSupprimerje viens de l'acheter, lecture à suivre
RépondreSupprimerDominique, je lirai ton billet avec intérêt mais je ne doute pas du résultat!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé ce roman moi aussi. Plein de poésie, de nostalgie et remarquablement bien écrit.
RépondreSupprimerMidola, je viens de lire ton billet que j'ajoute en lien, bien sûr!
RépondreSupprimerJe me dis que comme il est tout court, il ne compterait presque pas...
RépondreSupprimerJ'adore le titre!
RépondreSupprimerC'est le meilleur vendeur de ma librairie depuis un moment... et pour ça, je ne l'ai pas lu (je suis étrange, parfois!)... mais j'avoue que je vais peut-être changer d'idée!
RépondreSupprimerstephie, il se lit vite en effet!
RépondreSupprimerEdelwe, très bref et avec une belle photo!
RépondreSupprimerKarine:), s'il se vent bien, c'est mérité cette fois, je trouve!
RépondreSupprimerIl faudra 30 ans pour que cette jeune femme d’origine vietnamienne raconte. Elle avait dix ans quand tout lui est arrivé: la partition de son pays en deux communautés ennemies, la guerre, les camps de rééducation, les boat people, les camps de réfugiés, l’exode, et enfin l’accueil inconditionnel au Canada. Que ne pouvons-nous pas nous laisser inspirer de cette réussite d’intégration de peuples immigrés au Canada! Cela tient peut-être à ce qu’ils sont les maîtres de la pédagogie et qu’ils sont généreux de nature et que le combat contre la sévérité de la nature, donne de l’humilité et de la solidarité!
RépondreSupprimerKim Thuy se penche sur les pages éparses de son passé répandu sur la plage, retrouve quelques bribes et fragments, et fabrique patiemment un livre beau comme un vitrail où se jouent la lumière et les couleurs de l’espoir. Point d’hostilité alors que les épreuves ont été une vraie descente aux enfers. Point de recherche de culpabilité, rien qu’une dignité sereine et louable, presque aristocratique, un amour de la vie inconditionnel. La peur est muselée. La poésie et l’humour lui redonnent maintenant une nouvelle harmonie. Une nouvelle vie grâce à l’écriture sensuelle, à côté de ce rêve américain réussi mais de béton, qui n’est pas elle. Le souvenir de ses attaches asiatiques ne la caractérisent qu’à traits grossiers. Ce qui la fait, c’est sa langue d’adoption, un merveilleux français qui nous berce et nous bouleverse, dans lequel elle pense, elle aime, elle ressent. Derrière les yeux bridés, il y a les yeux de l’âme. Grâce aux efforts de chacun dans sa famille elle a conservé le sens de la cohésion, elle n’a pas sombré dans l’aliénation et a eu, à tout moment, la capacité de rebondir en préservant son mystère intime d’humanité… et celle de pouvoir savourer les moindres moments de bonheur. On ressort de ce livre, plein de respect, baigné d’espoir, baigné du bonheur d’avoir vaincu le mal dans l’homme… car elle décline à tous les modes le verbe aimer, et le chante sur tous les tons, comme si le français devenait une langue tonale!
Dans ce premier roman elle trouve des phrases, qui semblent l’effet d’une grâce… C’est un livre-bijou merveilleux.