Jacques CHESSEX: Un Juif pour l'exemple,(roman, Grasset, janvier 2009, 106 pages)
C'est un petit volume,lu en une heure, qui relate une histoire vraie et sordide advenue en 1942, en Suisse , dans le canton de Vaud. Les faits sont brutaux mais rapportés sobrement comme un commentaire journalistique d'un fait-divers vécu par l'auteur à huit ans. Il habitait ce village et était le compagnon des enfants des accusés.
Un maquignon juif, André Bloch est tué un jour de foire par trois employés suisses guidés par le garagiste du coin,lui-même manipulé par le pasteur de l'endroit. Ils font tous partie d'un groupe pro-nazi qu'aveugle un antisémitisme atavique exalté par les victoires allemandes du moment. Ils découpent le corps en morceaux qu'ils répartissent dans des seaux et vont jeter le tout dans la rivière proche. Ils seront condamnés.
L'auteur -narrateur revit l'atmosphère de l'époque et analyse surtout le phénomène de l'influence antisémite toujours sous-jacente dans la région.
Pas de larmoiement. Pas de pathos, pas de complaisance dans les descriptions. Pas de voyeurisme. L'auteur s'en tient aux faits et à leur explication sociologique
En exergue: Lamentations 3, 1-3.
"Je suis l'homme qui a connu la douleur et que le seigneur a frappé dans son courroux. Dieu m'a entraîné, il mm'a fait marcher dans les ténèbres. Et non dans la lumière. C'est sur moi seul qu'il lève la main et c'est sur moi qu'il frappe tous les jours."
"Je suis l'homme qui a connu la douleur et que le seigneur a frappé dans son courroux. Dieu m'a entraîné, il mm'a fait marcher dans les ténèbres. Et non dans la lumière. C'est sur moi seul qu'il lève la main et c'est sur moi qu'il frappe tous les jours."
J'ai de plus en plus de mal avec les livres sur ce sujet... Cela me touche de trop près. Avant je me faisais un devoir de lire et voir un maximum de témoignages concernant la Shoah mais maintenant je ne peux plus, ça me fait trop de mal. Je passe donc mais le style d'écriture m'aurait plu, et j'apprécie ton billet.
RépondreSupprimerIl est dans ma LAL, ton billet me le fait surligner ;)
RépondreSupprimerHathaway, je te comprends tout-à-fait. J'ai aussi la même réaction. Celui-ci était disponible à la bibli et il a l'avantage d'être court!
RépondreSupprimerStephie, j'ai surtout apprécié le traitement pudique et presque journalistique d'une histoire pourtant intimement vécue.
RépondreSupprimerLe thème m'interesserait, mais Cheissex est un auteur très sombre, çà me retient un peu.
RépondreSupprimerJe suis infiniment désolée Mango, mais ma cousine a finalement récupéré le Peake... j'espère que tu ne m'en veux pas...
RépondreSupprimerPour Chessex, j'ai moyennement apprécié "Le vampire de Ropraz", qui semble bâti de la même façon. Mais je veux relire l'auteur, il écrit vraiment très bien.
Ce n'est pas l'enthousiasme pour moi non plus! Je l'ai lu avec respect et je suis devenue triste!
RépondreSupprimerNe t'inquiète pas Lilly! J'espère seulement que je vais aimer le tome 1! Je pense que oui car j'aime ce genre de séries!
RépondreSupprimerJe lirai très certainement ce livre. Mais ce genre d'histoires fait froid dans le dos !
RépondreSupprimerOui, Manu, on se sent tellement impuissant devant ces faits atroces qui pourtant ne cessent de se renouveler ici et là!
RépondreSupprimerbon il va vraiment falloir que je lise ce livre, surtout après l'énorme polémique qu'il a provoqué en Suisse.
RépondreSupprimerBravo pour ce blog que je découvre pour la première fois. A bientôt!
C'est juste! c'est plutôt un livre-devoir qu'un livre-plaisir. Il faut un peu se forcer mais il a l'avantage d'avoir un style d'écriture bien à lui!
RépondreSupprimerBienvenue ici!
J'ai découvert cet auteur avec le Vampire de Chessex, et je retrouve dans ton article pas mal de points communs : un "fait divers", un style journalistique, une histoire sordide... Je note ce titre, je pense que je le lirai prochainement.
RépondreSupprimerC'était mon premier livre de lui. J'ai du respect pour son écriture mais thèmes sont si noirs!
RépondreSupprimerA part la fin un peu énervante (sa demande de pardon à Dieu), j'ai trouvé ce bouquin formidable. Direct, franc, sans détours.
RépondreSupprimerC'est vrai, je n' ai pas beaucoup aimé cette fin non plus! Je me souviens qu'elle m'avait déconcertée!
RépondreSupprimerBonjour Mango !
RépondreSupprimerRavie de découvrir ton blogue : tu lis encore plus que moi !
Je n'ai pas encore ce Chessex mais c'est un auteur que j'aime énormément.
Oui ces thèmes sont noirs, il écrit sur la face sombre de l'homme. Il en faut et il le fait avec une sobriété qui compense. Comme Philippe Claudel.
Pour cet été sans faute.
Il a le mérite de nous empêcher d'oublier ce qu'on voudrait enfouir au plus profond de la mémoire tant l'horreur est insoutenable. J'avoue qu'en ce moment, j'ai plutôt besoin de lectures plus légères.
RépondreSupprimerBonjour, ce roman/récit est court mais intense. On ne peut pas l'oublier. Bonne après-midi.
RépondreSupprimer@ Dasola, c'est vrai! C'est un récit très fort!
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