lundi 29 juin 2009

Prix de fin d'année


C'est la saison qui veut ça, c'est aussi l'approche des vacances, c'est la distribution des prix, des médailles, des récompenses pour le travail accompli.
J'ai d'ailleurs toujours regretté que cette distribution de beaux livres n'existe plus. C'était encourageant! Au lieu des habituels avertissements, on recevait enfin des applaudissements. C'était comme une reconnaissance de dettes. On avait fait des efforts, on était récompensé. L'été pouvait venir et l'insouciance avec, enfin!
On faisait une ronde autour d'un grand feu et on chantait à tue-tête la fameuse ritournelle: "Les cahiers au feu et les profs au milieu!" On riait beaucoup, on hurlait même! On se sentait des âmes de révolutionnaires!

Mais qu'est-ce qui me prend soudain? Pourquoi ce brusque accès de nostalgie?

C'est qu' à mon tour me voici dotée de mon prix de fin d'année, élue par Laurent, du blog de Mirette.
Il y montre son travail de dessinateur de BD et c'est passionnant! Il y est question de Mirette et du chat Jean-Pat qui s'aventurent dans les grandes villes européennes, Londres , Paris et bientôt Barcelone. Les dessins sont fignolés , expliqués, recommencés, améliorés. On suit son travail presque pas à pas et c'est extrêmement intéressant!
Celsmoon, qui l'a déjà rencontré, en parle plus présisément dans son blog.

Voici le règlement :
Mettre le Prix sur son blog
Mettre un lien vers le blog qui l' a transmis
Offrir cette récompense à un ou plusieurs autres blogs
Informer les destinataires
Recopier le règlement.

Maintenant à mon tour je joue le jeu et décerne ce prix au blog de Laurence: Je danse sur un fil que j'aime tout particulièrement tant je le trouve beau et très personnel et enfin à deux blogs de toutes jeunes mariées que j'apprécie aussi beaucoup même si elles n'ont sûrement pas, pour le moment, autant de temps qu'avant à consacrer à leurs blogs: Manu de Chaplum et Hathaway de Se droguer de livres.

Les prix sont distribués, l'année est terminée et tout sera à recommencer!

De grâce et de vérité par Jennifer Johnston


Sally, une actrice irlandaise, rentre chez elle à Dublin après une tournée triomphale dans les capitales européennes. Elle est vannée. Ses producteurs l’attendent à New york pour surfer sur le succès et dans l’espoir d’obtenir Emmys et Oscars mais tout ce qu’elle désire, c’est de se reposer dans sa maison, près de Charlie, son mari, et de manger des chocolats en regardant le début de la guerre d’Irak à la télé.

Charlie choisit ce soir-là pour lui annoncer qu’il la quitte pour une autre. Elle le met aussitôt dehors et, pour ne pas sombrer, elle décide de se mettre sérieusement à la recherche de son père dont elle ne connaît pas l’identité. Sa famille, sa mère surtout, ont maintenu fermement le secret à ce sujet. Mais sa mère s’est suicidée et sa famille se réduit désormais à son grand-père, un évêque anglican qui refuse aussi de répondre à ses questions.

Arrivera-t-elle à le faire parler ? Connaîtra-t-elle enfin la vérité sur son histoire et sa véritable identité ?

J’avoue que depuis le début je me suis doutée de la fin de l’histoire, ce qui m’a déçue. J’ai trouvé la dernière partie du récit comme parachutée et pleine de clichés alors que j’ai bien aimé la première moitié car le style de l’auteur est limpide, simple, efficace, sans fioritures. C’est dommage ! Je ne peux pas le conseiller à ma meilleure amie et je ne le relirais pas volontiers non plus.

Je n’ai pas lu les autres livres de cette romancière, il paraît qu’elle a du succès.

Un exemple de son écriture :

« J’ai un grand-père.

Il n’a pas de temps à me consacrer. Pour être honnête, il se rappelle Noël et les anniversaires ; un chèque plié avec soin arrive par la poste. Pas de mot sur une carte. Aucun signe d’affection.

J’ai appris très tôt à ne pas poser de questions.

Ma mère faisait office de père et de mère et on pouvait aussi dire de grand-mère et de grand-père, de frère et de sœur… Quand, bien sûr, elle n’avait pas trop de soucis pour arriver à joindre les deux bouts. »

Sur ce même thème de la recherche d’identité, j’ai lu en février, Les monstres de Templeton de Lauren Groff , un vrai chef d’œuvre celui-là, drôle, baroque, foisonnant, riche à souhait. A côté celui-ci n’est qu’une bluette !

Kathel en a parlé aussi .

De grâce et de vérité de Jennifer Johnston (Belfond, 2007, 218 pages, traduit de l’anglais, Irlande, par Anne Damour) Titre original : Grace and truth

samedi 27 juin 2009

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond de Haruki Murakami


Dès la première page, l’auteur déclare qu’un homme de qualité ne devrait pas se répandre en public sur les moyens qu’il utilise pour se maintenir en forme. « J’éprouve quelque scrupule à écrire ce livre mais cet ouvrage a pour sujet la course, pas du tout la santé. Ce que j’ai voulu faire, c’est exposer mes pensées sur le sens que revêt pour moi, en tant qu’être humain, le fait de courir. Tout simplement m’interroger, chercher les réponses. »
Pourquoi un écrivain célèbre comme Haruki Murakami, l’auteur de récits aussi intéressants et inspirés que : « Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil », « Kafka sur le rivage », « Saules aveugles, femme endormie », pourquoi ressent-il un jour le besoin de raconter et d’expliquer une de ses plus chères habitudes, cette nécessité de courir une dizaine de kilomètres chaque jour, six jours par semaine ? Il l’affirme dès le début : « Ecrire franchement sur le fait de courir, c’est, je crois, également écrire franchement sur moi-même en tant qu’homme. Voilà ce dont j’ai pris conscience en cours de route. C’est pourquoi il ne me semble pas faux de lire cet ouvrage comme une sorte de « mémoire », dont le pivot est l’acte même de courir. C’est moi seul que je présente ici. La course est l’élément majeur de ma vie quotidienne. »
Le livre se lit agréablement mais comme je ne suis pas une adepte de la course à pied, le chapitre qui, de loin, m’a le plus intéressée est le quatrième, consacré à la journée du 19 septembre 2005 à Tokyo et dont le sous-titre est « Une grande partie de mes techniques de romancier provient de ce que j’ai appris en courant chaque matin. »
Murakami entreprend alors de démontrer que, pour lui, écrire un roman et courir un marathon sont deux activités qui se ressemblent.
A la question rituelle concernant les qualités nécessaires pour devenir un grand écrivain, il répond qu’il en voit trois : le talent dont on n’est pas maître, la concentration et la persévérance qui, elles, dépendent de la volonté de chacun. Il donne comme exemple le cas de Raymond Chandler, l’auteur de romans noirs qui, même s’il n’écrivait rien, s’obligeait à s’asseoir à sa table chaque jour sans exception, un certain nombre d’heures et à demeurer là, seul, la conscience en éveil. Par cet exercice quotidien, il renforçait sa volonté.
Murakami affirme aussi que, pour lui, écrire un roman est fondamentalement un travail physique qui nécessite de mettre en œuvre toute son énergie et d’aller jusqu’à se surmener.
« Pour moi, courir est à la fois un exercice et une métaphore. En courant jour après jour, en accumulant les courses, je dépasse les obstacles petit à petit et, lorsque j’ai réussi à franchir un niveau supérieur, je me grandis moi-même. Durant les courses de fond, le seul adversaire que l’on doit vaincre, c’est soi, le soi qui traîne tout son pas".
*****
J’ai recueilli quelques autres citations qui me permettent de mieux connaître cet auteur que j’aime tant lire, où il avoue son amour de la solitude, son impression de n’être pas très aimé, et son épitaphe possible.
« J’ai toujours eu cette inclination depuis ma jeunesse : lorsque j’avais le choix, je préférais invariablement lire des livres seul ou bien me concentrer à écouter de la musique plutôt que d’être en compagnie de quelqu’un d’autre. »
« Je ne pense pas que beaucoup aiment ma personnalité. Très rares sont ceux qui aiment quelqu’un comme moi, quelqu’un qui ne fait aucun compromis, et qui, au contraire, lorsqu’un problème surgit, va s’enfermer tout seul dans son bureau. »
« Mon temps, le rang que j’obtiens, mon apparence, les critiques des autres, tout cela est secondaire. Pour un coureur comme moi, ce qui est vraiment important est d’atteindre le but que j’ai assigné à mes jambes. »
« De chaque échec, de chaque bonheur, j’essaie de tirer une leçon concrète (qu’importe qu’elle soit minuscule si elle est concrète). »
« Un jour, si je possède une tombe et que je suis libre de choisir ce qui sera gravé dessus voilà ce que j’aimerais y lire :
« Ecrivain (et coureur) au moins jusqu’au bout il n’aura pas marché. »
Un livre qui parle autant de l’écrivain que du coureur de fond. J’ai aimé.
Autoportrait de l’auteur en coureur de fond de Haruki Murakami
(Belfond, 2009, 181 pages, traduit du japonais par Hélène Morita)

mercredi 24 juin 2009

Une fille pour mes 18 ans de Feng Tang

Qiu Shui est un adolescent doué mais amoral et naïf à la fois qui, avec ses camarades d’un des meilleurs lycées de la ville explore le monde des sentiments naissants aussi bien érotiques qu’amicaux ou amoureux, dans la liberté la plus absolue, contre les conseils des parents et des professeurs, mais en compagnie d’un délinquant plein d’expérience. Il est surtout obsédé par une des filles de sa classe qui le hante jusque dans ses rêves. Il est prêt à tout pour tout expérimenter par lui-même et ne pas se laisser imposer la vision parentale du monde et de son avenir. Ni l’argent ni le travail ne l’intéressent, ni la politique d’ailleurs ! Seuls le guident sa curiosité et son plaisir.

Il s’agit d’un roman d’apprentissage, «d’une grande liberté de ton, mêlant réalité crue, tendresse et humour. C’est aussi le portrait d’une génération iconoclaste dans la Chine des années 80 dont l’insolence tient lieu de conscience politique ».

C’est un livre agréable et surprenant, d’un ton très nouveau, sur des jeunes pleins de vitalité et de volonté de se réaliser librement selon leurs envies et leurs tempéraments , loin de toutes traditions.

Premières lignes :

« J’avais entendu parler de la mère bien avant d’emménager dans leur immeuble. Par Kong , un vieux voyou pour qui elle était la femme idéale, une femme « unique ». Lorsque j’ai vu Zhu Shang, la fille, j’ai décidé que je ferais tout pour passer avec elle le restant de mes jours.

Je n’avais aucune notion du temps : la vie, c’est l’éternité quand on a dix-sept ans ».

Feng Thang est né en 1971 à Pékin. Docteur en médecine, il a choisi de diffuser ses livres sur le Net où il est devenu un auteur culte.

Une fille pour mes 18 ans de Feng Tang (Editions de l’Olivier, avril 2009, 249 pages, traduit du chinois par Sylvie Gentil.

Haut vol:Histoire d'amour de Peter Carey

Dans un coin perdu de la Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie, après trois jours de pluie diluvienne, deux frères, Butcher, un peintre célèbre mais alcoolique qui a tout perdu dans son divorce : fortune, femme et enfant et Hugh, son frère attardé dont il a la charge, reçoivent une visite improbable : celle de Marlène, une très jolie jeune femme, experte en œuvres d’art. Elle poursuit les tableaux de son beau père décédé, dont les toiles valent une fortune et qu’elle désire faire passer illégalement à New York pour en tirer un bon prix.

A partir de là, le lecteur, accroché et séduit, suit à toute allure les aventures effrénées de ce trio haut en couleurs et déjanté. Une grosse arnaque se prépare où est sans cesse remise en question l’authenticité des œuvres d’art. Pendant ce temps, des affections naissent, amicales, fraternelles ou passionnées. Tout vacille perpétuellement entre mensonge et réalité. Tout bouge constamment, tout change sans cesse. Le doute est permanent, la fortune des uns et des autres, leur notoriété, leur pouvoir, leurs attachements, leurs demeures.
On s’amuse beaucoup en lisant. On s’attendrit aussi.

« C’est une histoire hilarante, c’est saignant dans tous les sens du terme : familial, profane, brutal, couleur primaire, à briser le cœur », écrit Jonathan Franzen et John Updike précise que « ce cambriolage de haut vol est du grand art dans une saga fraternelle ».

Voici le tout début :

« Je ne sais pas si mon histoire est de taille à être une tragédie, bien qu’il soit vraiment arrivé un tas de trucs merdiques. Il ne fait aucun doute que c’est une histoire d’amour, mais elle n’a commencé qu’au milieu des trucs merdiques et j’avais déjà perdu et mon fils de huit ans et ma maison et mon atelier à Sydney où j’avais un jour été aussi célèbre qu’un peintre peut espérer l’être sur son terrain de jeux ».

Peter Carey est né en Australie en 1943, Il a collaboré au scénario du film de Wim Wenders : Jusqu’au bout du monde. Il a été lauréat à deux reprises du Booker Prize pour Oscar et Lucinda et Véritable histoire du gang Kelly, roman pour lequel il a également obtenu le prix du Meilleur Livre étranger.

Haut vol : Histoire d’amour de Peter Carey (Christian Bourgois, 2007, 355 pages, traduit de l’anglais (Australie) par Elisabeth Peellaert) Titre original : Theft : A Love Story.

Les choses qui font...font...font...


Par respect pour la tradition (déjà !) mais aussi par jeu et par plaisir, je réponds volontiers au défi de Laurence du joli blog Sol drainé , découvert grâce à Leiloona, et qui alterne avec poésie, bonne humeur et émotion, ses moments de vie, de lectures, de passions, de travail. Elle affectionne tout particulièrement les fleurs, les animaux, les arts et les amis.

L’initiatrice de ce tag des « choses qui font battre le cœur… », si j’ai bien tout compris, est Gio, du blog Notes de chevet , sous l’influence de Sei Shonagon, la femme de lettres japonaise qui écrivit vers l’an 1000 et qui fut la grande rivale de Murasaki Shikibu, l’auteure du Dit du Genji.

1) Choses qui font battre le cœur : Entrer dans une librairie et y voir exposés plein de nouveaux livres, tous plus beaux et plus tentants les uns que les autres et sentir, si léger, dans sa poche, son porte monnaie.

2) Choses qui font naître un doux souvenir du passé : les titres des livres de la Comtesse de Ségur, mes premiers livres : Les petites filles modèles, Les malheurs de Sophie, Le général Dourakine, et ceux , moins connus, de T. Trilby : Louna, la petite cherifa, D’un palais rose à une mansarde, Coco de France, Lulu, le petit roi des forains, Moineau, la petite libraire. Je donnerai cher pour les retrouver !

3) Choses qui ont une grâce raffinée : Les pétales fanés pris comme marque-pages et retrouvés longtemps après.

4) Choses qui gagnent à être peintes : Les nuages qui passent, les arbres qui frissonnent, l’eau qui s’écoule lentement.

5) Choses qui donnent une impression de chaleur : Des images de désert, de soleil, d’incendie.

6) Choses embarrassantes : Oublier ce dont on parle.

7) Choses qui emplissent l’âme de tristesse : Le sable qui recouvre tout.

8) Choses qui sont les plus belles du monde : Les bébés, humains ou animaux.

9) Choses qui semblent pures : Les étendues de glace où se reflète le ciel bleu.

10) Choses que l’on a grand hâte de voir ou d’entendre : les différentes listes des romans de la rentrée.

11) Choses qui donnent confiance : Les années qui passent et l’amour qui se renforce.

12) Choses vénérables et précieuses : Les photos jaunies.

Voilà , maintenant je passe la main à qui voudra … et je vais chez Gio pour lui faire signe comme elle le demande.

lundi 22 juin 2009

Le dernier match de John Grisham



Ce n’est ni un roman policier, ni un roman d’espionnage, ni un roman d’amour, ni un roman d’aventures, ni un roman historique, ni un roman d’apprentissage, ni un roman épistolaire, ni une autobiographie, ni un documentaire…, c’est… peut-être, un roman d’amitié, de virilité, de sportivité, de dévouement, de rapport maître élève, de secret prolongé non partagé, de rancune et de pardon, de solidarité, d’esprit d’équipe, de sacrifice… non, ce serait réducteur ! C’est un roman réussi, en tout cas, c’est tout ce que je sais .


Dramaturgie:

Le lieu : Le stade de Messina, une petite ville du sud des Etats-Unis.

L’époque : 1992

Les personnages :

Eddie Rake, depuis trente ans l’entraîneur de l’équipe locale de football américain, qui a atteint plusieurs fois la gloire.

Les joueurs de cette équipe, les anciens et les plus jeunes et surtout le numéro 19, Neely Crenshaw, le héros historique, celui qui a encore sa photo partout dans la ville, mais qui est absent depuis le jour où il a eu un accident pendant un match, après quoi, il s’est exilé, loin de tous.

L’intrigue : L’entraîneur va mourir. Ce n’est plus qu’une question d’heures. On prépare déjà les discours pour son enterrement et pour la presse. Ses anciens joueurs ainsi que les nouveaux se regroupent peu à peu dans le stade où ils ont tous vécu tant d’heures glorieuses ou tragiques, mais toujours inoubliables. Des groupes se forment selon les époques et les affinités. Chacun revit ses matchs. Les haines, les jalousies, les rancoeurs renaissent. Des videos circulent. Tous revivent les grandes heures de l’équipe. Neely Crenshaw est au centre de toutes les discussions. Tous se situent par rapport à lui. On revit la fameuse finale de 1987 où tout souriait à l’équipe avant que la chance ne tourne. Tous se demandent encore ce qui a pu se passer dans les vestiaires entre l’entraîneur et son joueur fétiche. Plus jamais ils ne se parlèrent par la suite. Quel est leur secret et pourquoi Neely est-il revenu malgré tout ?

La fin arrive, bouleversante, dans un crescendo d’émotions variées et intenses .,

Il est des livres qui me surprennent et que j’aime plus que d’autres sans que je puisse très bien comprendre pourquoi, car, au premier abord, rien ne semblerait devoir m’intéresser, ni le thème, ni les personnages, ni les lieux, ni même l’époque et voilà que, magie de la littérature, ce petit livre totalement inconnu, dont je n’avais jamais entendu parler et dont toute l’intrigue tourne autour d’une équipe de football américain et de son entraîneur, me séduit infiniment !

Ce livre, au titre improbable qui aurait dû me repousser, je l’ai pris au hasard, peut-être un tant soit peu sous l’influence du nom de l’auteur que j’aime bien en général. De lui j’ai aimé surtout : « récolLa firme, « Non coupable » (« A time to kill »), « Le dernier juré », « La dernière récolte », mais je n’ai ni lu ni vu « L’Affaire Pélican », ni aucun autre des films tirés de ses livres.

En naviguant sur la toile, j’ai découvert que ce serait actuellement un des auteurs qui vendrait le plus de livres dans le monde depuis plus de dix ans.

Hydromielle en parle aussi.

Le dernier match, John Grisham (Pocket)

dimanche 21 juin 2009

Nous aurons toujours Paris, Eric Faye


C’est un très joli livre que celui-ci, magnifiquement écrit, dans lequel Eric Faye remonte à la source de tous les moments merveilleux qui ont fait de lui l’adulte et l’écrivain d’aujourd’hui.

« Ce livre est dédié au merveilleux, à son acte de naissance ou plutôt à ses sources multiples, dès l’enfance. »

Ces moments merveilleux, très fugitifs souvent, que nous avons vécus dans notre enfance, nous les garderons toujours en nous comme des pépites d’or qui illumineront notre vie entière. Nul ne pourra nous les ôter. Ce sera toujours notre plus grand trésor.

Quoi qu’il puisse nous arriver par la suite, « nous aurons toujours Paris », le Paris qui est une fête qui ne finit jamais, d’où le titre ! Un Paris dont il n'est presque pas question dans le livre d'ailleurs!

« Un Paris parallèle qui ne cesse d’exister à sa façon …Le Paris aux proportions imaginées par l’enfant, qui tenait de Babylone ou bien d’une cité contée par Marco Polo ».

Tout est plus beau dans ses souvenirs. Que de pays visités par l’auteur à la poursuite d’un simple nom évocateur de splendeurs sans fin qui se révèlent si décevants dans leurs tristes réalités : Valparaiso, Chandernagor, Vancouver, ces noms si beaux, pour des villes si ordinaires ! Trop souvent il a ainsi interrompu ses voyages pour ne pas détruire outre mesure ses rêves d’enfance.

Les montagnes, en particulier, l’ont déçu, l’Atlas, déneigé, raboté, le Fuji, demeuré invisible malgré les cinq tentatives pour l’apercevoir, le Kilimandjaro avec le crâne dégarni… et c’est un pan de l’enfance qui disparaissait.

" Oui, une branche de l’enfance, par laquelle la sève des premières années montait encore, et qui venait de rompre net. Les images m’avaient trahi. Vous vivez, un peu de temps passe, un tiers de siècle , un bon tiers de vous, et quand vous vous retournez, la planète n’est plus la même ».

C’est à partir de ces fulgurances enfantines que les grands chapitres de sa vie d’adulte s’égrènent alors : sa vocation d’écrivain, son premier éditeur, sa rencontre avec Julien Gracq et les nombreuses visites qu’il lui rendit, sa découverte du Japon et de bien d’autres " pays rares" enfin son amitié avec Ismail Kadare et son traducteur.

Un livre riche vraiment, qui fait écho en nous à notre propre merveilleux et à nos souvenirs d’enfance, sans lesquels notre imagination serait sans élan !

Un livre reposant aussi, comme un ami très cher qu'on approuve et qu'on laisse parler longtemps parce qu'il parle aussi de nous!

Nous aurons toujours Paris, Eric Faye (Stock), 2009, 189 pages)

vendredi 19 juin 2009

Patrick Cauvin, Déclic, roman policier ou d'espionnage


Patrick Cauvin : Déclic, roman policier ou roman d’espionnage.

Un célèbre romancier en mal d’inspiration, retrouve le goût d’écrire , le fameux déclic, après avoir aperçu sa femme en grande conversation avec un inconnu, dans le bar de l’hôtel Lutétia où lui-même avait un rendez-vous d’affaires. Comme elle était censée se trouver en Normandie, chez sa mère, il se met à enquêter et à suivre sa trace.

A partir de ce moment, nous avons le droit, nous lecteurs , à tous les clichés du genre sans pouvoir y croire un seul instant : poursuites dans le métro, poursuites en voitures, diseuse de bonne aventure, haut de forme bleu mystérieux, changements d’identité, cellules dormantes, enlèvement, prises d’otages, agents doubles. D’où vient le danger ? S’ensuit une farandole de pays qui pourraient se montrer menaçants : le turkistan, la Tunisie, la Bolivie, et plein d’autres, tous interchangeables.

J’arrête là le résumé ! Pas envie de prolonger l’aveu de mon désarroi devant une telle médiocrité ! J’ai perdu mon temps, La fin, je l’avais devinée au bout de quelques chapitres, ce qui est un comble pour un roman, du genre policier, Je ne suis d’ailleurs pas sûre de l’intention de l’auteur.

Fallait-il trouver de l’humour, de la dérision dans ce récit comme le dit le Nouvel Obs ? Je n’en ai pas trouvé une parcelle ! Je crois de moins en moins aux critiques de ce journal d’ailleurs !

Remarque facile mais imposée : je n’ai pas eu le déclic de la lectrice heureuse mais la colère de la dupe bernée par la notoriété de l’auteur dont j’avais bien aimé en son temps : E=MC2, mon amour. Dommage !

Patrick Cauvin : Déclic, (Plon, mars 2009, 188 pages)

jeudi 18 juin 2009

L' avant-dernière chance de Caroline Vermalle



Moi, ma chance, ce matin, c'est de découvrir le blog de l'auteur, le blog de l'Avant-Dernière Chance, juste après avoir terminé son livre si charmant. Elle y montre son travail autour de ce premier roman couronné par le prix du Nouveau Talent 2009 de la fondation Bouygues Telecom-Métro qui encourage les jeunes auteurs débutants

L'autre chance est d'apprendre, grâce à ce blog d'auteur, que le roman aura une suite: Le vent se lève tard dont les premiers chapitres sont déjà en ligne.

L'histoire est celle de deux voisins amis qui vivotent tranquillement chez eux entre fauteuils, télévisions, radios, jardins, parties de belote , bref la vie-cliché des personnes âgées, telles qu'on l'imagine parfois quand on ne les connaît pas bien! Ils décident, un jour, de changer tout ça pour partir faire le tour de France, en voiture, tous les deux tout seuls. Leurs familles, bien qu'inquiètes, ne les découragent pas. ils s'en vont donc sur les routes de Bretagne, à leur rythme, sans précipitation. Il leur arrive alors de belles choses, des rencontres, des découvertes, plein de petits bonheurs oubliés et quelques fâcheries aussi! Ils apprivoisent les nouveaux moyens de communication et leurs langages, les textos, les SMS, les e-mails qui vont finir par les rapprocher de leurs familles lointaines. S'ensuivent plein d'aventures des plus sympathiques dans cette Bretagne du Nord,(pardon, d'Armor), que j'ai si bien connue et la fin est si émouvante et douce à la fois que l'optimisme l'emporte sur la tristesse et la fatalité. Le livre refermé, je me suis sentie mélancolique et heureuse à la fois!. Que demander de plus à un livre ?

J'attends maintenant impatiemment la suite annoncée!

La visite sur le blog de la romancière m'a appris que le langage louchébem existe bien puisque c'est l'argot des bouchers que parle encore son grand-père, boucher à la retraite dans les Deux-Sèvres et que connaît bien l'un des grands-pères. D'ailleurs Caroline Vermalle nous ouvre ses albums-photos qui montrent combien lui sont proches les lieux et les personnages du récit .
"L'Avant-Dernière chance n'est pas mon histoire, mais j'ai pioché dans bien des souvenirs pour créer décors et personnages", écrit-elle.

Elle signale aussi fièrement (et pourquoi pas?) que si le 28 mai son livre était à la 123 000ème place pour la vente d'exemplaires, le 2 juin, il était passé à la 2801ème place!

Enfin nombreux sont déjà les blogs qui ont présenté ce livre et pourtant, je n'ai pas encore trouvé une seule critique négative. Je n'ai donc rien de plus à ajouter si ce n'est que je classe ce petit livre de 246 pages parmi mes lectures bien aimées de l'année.

En ont parlé: Dasola, Lou, Praline,Chiffonnette, Calepin, Saxaoul, Chris89, et bien d'autres encore sans doute.
L'avant-dernière chance de Caroline Vermalle, (Calmann-Lévy, 2009, 246 pages)

mardi 16 juin 2009

Les Inachevées par Isabelle Miller

Toute œuvre d’art est vivante, chacun le sait désormais, et comme telle, elle évolue. Chacune possède sa propre histoire qui va de sa naissance à son achèvement, parfois vient sa perte, son vol, son vieillissement ou sa destruction. Mais les oeuvres que nous présente Isabelle Miller, dans son très beau livre : Les Inachevées, ce sont celles qui n'ont jamais été terminées , soit sur décision de l’artiste lui-même, soit pour des raisons financières ou politiques. Onze œuvres pour onze chapitres ! C’est passionnant !

C’est ainsi qu’elle nous présente les Esclaves de Michel Ange, maintenant au Louvre, depuis 1794 mais commandés pour le tombeau du pape Jules II en 1515 et abandonnés à la mort de ce dernier par économie. L’Esclave rebelle est à droite dans une posture de résistant, l’autre, l’Esclave mourant, semble rêver.



Le dôme de Sienne lui non plus n’a pas été fini ! En raison des rivalités qui opposaient les deux villes voisines , Sienne et Florence, la tendance était sans cesse à agrandir et à embellir la moindre construction, ce qui entraînait des dépenses de plus en plus folles. C’est pourquoi Sienne, trop endettée, ne terminera jamais sa cathédrale.


A Barcelone, Gaudi non plus, n’achèvera pas sa gigantesque cathédrale : la Sagrada Familia, en grande partie par manque d’argent et de temps.

En peinture, l’œuvre de Turner est la plus représentative de cette tendance à ne plus terminer son œuvre et cela de façon délibérée. Une salle entière de la Tate Gallery est consacrée aux tableaux inachevés de ce peintre qui peignait si vite qu’il ne fignolait jamais, quitte à ne pas terminer ce qu’il avait commencé !



En musique, c’est Puccini avec Turandot qui illustre le thème de l’inachèvement. L’artiste, en fin de vie est atteint d’un cancer à la gorge et s’il termine très vite son premier acte, il refuse ensuite les intrigues trop compliquées que lui proposent ses librettistes.



Au cinéma, on sait que jamais Renoir ne réussira à terminer le chef d’œuvre inspiré d’une nouvelle de Maupassant : « Une partie de campagne », en raison des intempéries et de disputes personnelles dans son équipe de tournage.


Enfin Isabelle Miller évoque aussi les œuvres littéraires jamais terminées comme Lamiel, le dernier récit de Stendhal, 53 jours de Georges Perec, ou encore le théâtre de Balzac.

J’ai passé un bon moment avec ce livre bien documenté, avec de belles représentations d’œuvres d’art.

Isabelle Miller a aussi écrit un premier roman : en 2003 : Le syndrome de Stendhal

Les Inachevées par Isabelle Miller (Le goût de l’imparfait, Paris, Le Seuil, 2008, 216 P.)

dimanche 14 juin 2009

Une fille formidable par Marie Wesley

"Junon Marlowe a dix-sept ans en 1941 quand elle se réfugie dans le métro durant le blitz de Londres. Ell y rencontre un certain Evelyn Copplestone qui meurt quelques heures plus tard en lui remettant une lettre pour son père. Junon fait ainsi la connaissance de Robert Copplestone, gentleman farmer installé en Cornouailles qui lui propose de l'héberger jusqu'à la fin de la guerre. Mais initiée il y a peu aux choses de l'amour par ses deux cousins, Junon se retrouve bientôt enceinte. De quoi enclencher une série de revirements inattendus et de situations burlesques qui rythment cette charmante comédie de moeurs nichée au coeur de la province anglaise, mélange d'anciens rapports de classe et d'idées d'une surprenante modernité. Après "La pelouse de Camomille" et " Les raisons du coeur", Mary Wesley signe ici le troisième volet de ses "romans de guerre", savant cocktail de frivolité, de nostalgie et d'impertinence dont elle a le secret."

Si vous êtes morose, fatiguée, déprimée, si vous sentez le besoin de vous réfugier dans un coin douillet, une petite musique douce et nostalgique en fond sonore, ouvrez un livre de Mary Wesley, celui-là, par exemple, Une fille formidable (Part of the Furniture), vous oublierez tous vos soucis et vous vous sentirez mieux très vite.

Telle est l'accroche que je ferais si j'étais l'éditrice.

Un coup de blues, de la déprime, une petite baisse de tension, une envie de dormir toute la journée, asseyez-vous dans un bon fauteuil, avec une couverture bien chaude, une tasse de thé, des petits gâteaux et le livre de Mary Wesley. Demain, vous irez mieux!

Voilà ce que je dirais si j'étais médecin en visite chez une plaignante de ce type.

En aucun cas je ne vous conseille ce genre de livres! L'histoire en est désespérément banale , digne d'un roman-photos d'autrefois ou d'une série américaine d'aujourd'hui. Juste bon pour les coeurs de midinettes mais indigne de la grande littérature. Dirigez-vous plutôt vers "La nouvelle Héloïse" ou "L'éducation sentimentale" ou même "Le lys dans la vallée". si vous voulez à tout prix lire un roman d'amour! mais de grâce, abandonnez celui-là!

ça, c'est si j'étais mon prof de français de Première!

Enfin, si j'étais un critique que je connais:
"ça, un roman? Ce n'est même pas un sous-feuilleton, juste bon pour les pauvres blogueuses évaporées prêtes à s'extasier sur la moindre ligne mal écrite! Laissons tomber et passons à autre chose!"

Oui, mais moi j'aime et je raconte l'histoire sur mon blog, à ma façon, pour ne pas l'oublier .

Entre un bombardement à Londres, en 1942, et l'interdiction de l'inceste , en 1965, une vingtaine d'années plus tard, après la naissance de jumeaux dont les pères sont différents, se succèdent une rencontre providentielle mais fatale, une lettre salvatrice, une ferme bien gérée, une famille éclatée, un mariage longtemps différé et tout le reste qui est le plus important: la vivacité de la narration et l' évocation de la vie après-guerre dans une campagne anglaise en pleine évolution.

J'ai plutôt bien aimé ce récit! L'intrigue va son cours sans accroc, avec des chapitres courts, peu de descriptions, juste ce qu'il faut pour planter le décor, des personnages bien campés, sans trop de dialogues futiles, une écriture simple et classique, sans fulgurance mais une action solide , bien maîtrisée. Bien sûr, à la fin on se lasse un peu car le dénouement est trop convenu mais ce qui m'a le plus déroutée, c'est la grande naïveté de la jeune héroïne quant aux réalités sexuelles de la femme. Elle vit pourtant dans une grande ferme où elle s'occupe des animaux et elle ne cesse de poser à tous ceux qui l'entourent des questions sur l'acte d'amour et l'accouchement que ne poseraient pas aujourd'hui un enfant de dix ans!

Mais je chipote puisque j'ai aimé ce livre.

Marie Wesley est une romancière anglaise (1912/2002) qui écrivit ses romans dans les vingt dernières années de sa vie, entre 70 et 90 ans. Elle avait déjà écrit trois livres pour la jeunesse avant ses 18 ans, mais s'était arrêtée ensuite. Elle eut trois enfants de trois hommes différents mais ne s'entendait pas avec sa famille d'origine , ses frères et soeurs qui ne lurent jamais ses livres, convaincus qu'elle se servait de ses souvenirs familiaux pour écrire ses romans. Sa biographie écrite par Patrick Marnham est sortie en 2006: "Wild Mary. The life of Mary Wesley".

Mary Wesley: Une fille formidable
(Titre original: Part of the Furniture, 1997, Flammarion, 2000, 356 pages)

samedi 13 juin 2009

On s'y fera de Zoyâ Pirzäd


L’Iran est à la une aujourd’hui pour ses élections et moi je suis à la traîne avec le commentaire de ce livre à la suite d’une vingtaine d’autres blogs, à l’automne 2008 ! Comment oser ? Faut-il oser ? Tant pis ! J’ose, car chaque lecture est unique et la beauté des blogs ne vient-elle pas de leur indépendance ?

On s’y fera de Zoya Pirzad, roman iranien,

Et bien moi je ne m’y ferai pas ! Je n’ai pas pu m’y faire à ce roman sans intrigue, qui finit comme il a commencé, avec juste une petite amourette au milieu. Je n’ai pas du tout adhéré à ce livre pourtant si efficacement mis en valeur cet automne par le livre de Poche ! Ou plutôt, je n’ai aimé que le début, le temps de faire connaissance avec le personnage central .

L’entrée en matière est très réussie. On y découvre l’héroïne Arezou, femme iranienne active d’une quarantaine d’années au volant de sa R5, réussissant un magnifique créneau, sous les applaudissements des hommes de la rue qui l’observent. Elle a l’allure d’une femme d’affaires, serviette noire, échéancier de cuir et téléphone portable en mains, elle entre dans l’agence immobilière qu’elle dirige par une double porte d’entrée, signe de richesse et de prestige selon une note du traducteur. Là , elle retrouve Shirine, son amie avec laquelle elle passe son temps à bavarder dans les restaurants. Elle réussit à vendre une maison à un marchand de serrures qui devient son amoureux, un amoureux des plus chastes qui lui propose le mariage puisqu’ elle est divorcée . Plus tard on la voit chez elle entre sa mère tyrannique et sa fille si capricieuse, entourée de ses domestiques sans cesse malmenés, eux.

Même situation à la fin du roman. Arezou rentre chez elle près des deux femmes de sa vie qui refusent de toutes leurs forces l’idée de son mariage avec ce client. Que va-t-elle décider ? Mariage ou pas ?

J’ai eu beau lire et relire la fin, je ne sais toujours pas. Si une des très nombreuses lectrices de ce livre pouvait me tirer de cette angoissante interrogation et me donner sa propre interprétation des dernières pages ( mariage ou renoncement ?) , je lui en serais éternellement reconnaissante !

Bref, un roman que je ne conseille pas à mes amis !

C’est influencée par la lecture régulière du blog de Naina, Mille et un Livres qui présente toujours des romans venus d’ailleurs que j’ai choisi ce texte mais quelle ne fut pas ma surprise en voyant le grand nombre de blogs qui en parlent aussi ! C’est alors que j’ai découvert l’emprise de la campagne du Livre de Poche, l’automne dernier. J’ai compté une bonne vingtaine d’articles, rien que chez les blogueuses, Je mets tout au féminin car je n’ai pas vu un seul avis masculin !

Livre de femme sur une femme, pour femmes seulement ?

A suivre !

Les avis sont variés heureusement mais dans la proportion d’ un avis positif pour trois négatifs. Je ne les ai sans doute pas tous relevés, ce serait trop long et fastidieux et je me rappelle à moi-même que je ne fais cela (tenir un blog) que pour mon plaisir). Comme toujours donc j’ai privilégié ceux que je connais pour les avoir déjà lus quelquefois !

Plutôt déçues : Lou, Sylire, Praline, Malice, Tamara, Lo, Joelle, Sorennes, Cathulu, Brize,

Plus positives : Clarabel, Naina, Saxaoul, Laure, Kathel,

On s’y fera de Zoya Pirzad (Zulma éditions, 2007, 327 pages, traduit par Christophe Balaÿ)

vendredi 12 juin 2009

Dernière minute: nouveau jeu-concours de livres à gagner.


Demain, 12 juin, Celsmoon, sur les pas de Juliann, organise un tirage au sort. Des livres sont à gagner. Il suffit de s'inscrire sur son blog où se trouve le léger règlement.

Le livres à gagner sont:

1) La biographie de Kafka de Gérad-Georges Lemaire,

2) Le meilleur des mondes de Aldous Huxley,

3) Les Combustibles d'Amélie Nothomb,

4) La peau de chagrin de Balzac,

5) Le bal des voleurs par Anouilh.

Ainsi va la blogosphère: de jeu en jeu, de tag en tag, quelquefois aussi de livre en livre!

Je rappelle pour mémoire que se tiendra également demain , samedi 12 juin, le fameux marathon de lecture non-stop, le Read-A-Thon organisé par Chrestomanci. Passez sur leurs blogs pour les encourager!

mercredi 10 juin 2009

La meilleure part des hommes de Tristan Garcia Prix de Flore 2008, à l'unanimité!:



Tristan Garcia: La meilleure part des hommes (NRF/Gallimard, 2008, 306 pages!)

Il avait pourtant tout pour me plaire, ce livre quand je l’ai choisi : la belle couverture jaune de la NRF chez Gallimard, le nom de l’auteur, Tristan Garcia, très en vogue à la rentrée 2008, pour ce premier roman, prix de Flore à l’unanimité , jeune prof de philo à l’Université d’Amiens, toulousain de 28 ans, ancien normalien de la rue d’Ulm, le titre enfin : La meilleure part de l’homme, optimiste et ambitieux, mais voilà, très vite j’ai décroché : l’histoire, mal construite , ne m’intéressait plus !

D’ailleurs quelle histoire ? Quelle est vraiment l’intrigue de ce roman ? La narratrice, Elizabeth, journaliste à Libération, est l’amie de Dominique Rossi, ex militant gauchiste, fondateur de Stand up, association d’homosexuels contre le sida. Elle est aussi la maîtresse de Jean Michel Leibowitz, philosophe très médiatisé et très engagé qui finira ministre. Enfin le dernier personnage est William Miller, jeune écrivain un peu perdu qui devient l’amant de Rossi puis son pire ennemi et qui meurt du sida seul, abandonné de tous dans un hôpital de province où sa propre famille le laisse dépérir.

Nous sommes dans les années 70/80, quand le sida fait des ravages parmi les jeunes homosexuels et cette maladie est la toile de fond du récit. C’est aussi un roman à clés les héros seraient Didier Lestrade d’Act Up , Alain Finkelkraut et Guillaume Dustan. On les voit vivre, s’aimer, se heurter, se déchirer, s’éloigner. L’un défend la nécessaire prévention de la maladie tandis que l’autre soutient l’amour libre, sans capote, sans suivi médical, sans frein.

Les derniers chapitres où on assiste à la lente décadence corporelle et mentale de ce dernier jusqu’à son incinération sont les seuls qui m’aient vraiment touchée parce que le style s’est simplifié, parce que l’essentiel était dit sans enrobage intellectuel. Enfin l’émotion apparaissait ! Le reste du livre n’a pas cette force ! Dommage !

Les deux dernières phrases du roman expliqueraient-elles le titre ?

"Les hommes dont la meilleure part n’est pas le cœur, mais tout autour d’eux, leurs actes, leurs paroles, et tout ce qui s’ensuit, leurs parents, et leurs héritiers - ils se survivent, leur disparition n’est finalement qu’une péripétie de leur plus longue durée, à nos yeux.

Quant à la meilleure part des hommes qui la gardent dans leur cœur, faute de mieux, jusqu’à la dernière heure, elle vit mais aussi elle meurt avec eux."

Comprenne qui pourra: je reste perplexe!

De nombreux blogs présentent aussi ce livre , presque tous sont négatifs . Seuls quelques articles l'encensent mais je ne retiens ici que les blogs: Miss Alfie, La bouquineuse, L'empreinte des mots, Franck naturellement, Da pingui blog, Pages à Pages, Insula Dulcamara.


Petite précision: voici la liste des jurés du prix Flore que je connais : Beigbeder, le créateur, Michèle Fitoussi, François Reynaert, Frédéric Taddei, Philippe Vandel, Arnaud Viviant.