Ma chi me lo fa fare? Qu’est-ce donc qui me pousse à rédiger un tel pensum? Qu’est-ce que j’y gagne à la fin?
D’habitude je tire généralement du plaisir et de l’intérêt de ma lecture en cours! Cette fois-ci, c’est totalement loupé! Au contraire, j’ai souffert. Bien sûr, je dois rendre compte de ma lecture puisque j’ai accepté le livre de la part de Ulike, que je remercie pour sa patience car cela fait plus de trois mois que j’aurais dû écrire ce billet ! Seulement voilà, ça coince quelque part! Moi qui aime tant Cendrars j’ai eu infiniment de mal à lire cette biographie pourtant bien détaillée et encensée partout, éditeur, bien sûr, ce qui est normal et journalistes, ce qui est désormais assez attendu aussi. J’ai eu beau chercher le compte-rendu d’un autre lecteur blogueur, je n’ai pas encore trouvé. Dommage ! Je me lance donc dans un exercice que je trouve rébarbatif : expliquer pourquoi je n’ai pas pu finir ce livre. Si j’ai tant traîné à le lire, j’ai cependant fait de gros efforts pour essayer d’aller jusqu’au bout mais je dois déclarer forfait. Stop! Page 187, je m’avoue vaincue! La biographie en elle-même se terminant page 210, il ne me reste plus que 23 pages. Le plus dur est fait mais «trêve de zoophilie littéraire» ( dernière phrase lue qui m'a découragée définitivement car ici commence une longue énumération qui m'entraînerait trop loin une fois de plus! p.183), je ne me sens pas le courage d’affronter les trois derniers chapitres : Xénophobie, Yankee, Zone, sachant qu’à la vitesse où je m’avance dans cette histoire qui se veut poétique, j’en aurais encore pour une bonne semaine.
Il y a pourtant eu de bons moments où j'avais l'impression d'en apprendre un peu plus sur le poète et surtout sur les artistes de sa génération mais pourquoi, aimant Cendrars et affectionnant les biographies, pourquoi donc n'ai-je pas été vraiment conquise cette fois-ci? Ce n'est pas une simple biographie, bien classique au service à la fois de l'auteur et de la clarté de lecture mais une étude de poète écrite sur un autre poète. C'est ce qui m'a le plus rebutée: le manque de simplicité du style. Ainsi cette phrase comme il y en a tant:
"Le nez de Cendrars, son blase, son pif, son tarbouif, fut son principal sismographe. Un groin de fantaisie".
ou encore à propos des engagements politiques: "Cendrars s'en moque, il s'en tamponne dans les grandes largeurs, il est déjà dans les nuées. C'est-à-dire nulle part. Il ne s'attarde ni ne pèse, il vole, survole les péripéties de la vie des pouvoirs publics, plus léger que l'hélium dans l'aérostat."
Pour moi, je le sais maintenant, trop d'effets de style dans une biographie, tue le style en l'alourdissant et finit par m'épuiser! On ne va pas assez directement à l'essentiel que sont les informations.
Ne voulant pas être injuste et sachant tout le travail qu'il y a forcément derrière une telle somme de connaissances sur le poète, voici ce qu'on en dit ailleurs."Le nez de Cendrars, son blase, son pif, son tarbouif, fut son principal sismographe. Un groin de fantaisie".
ou encore à propos des engagements politiques: "Cendrars s'en moque, il s'en tamponne dans les grandes largeurs, il est déjà dans les nuées. C'est-à-dire nulle part. Il ne s'attarde ni ne pèse, il vole, survole les péripéties de la vie des pouvoirs publics, plus léger que l'hélium dans l'aérostat."
Pour moi, je le sais maintenant, trop d'effets de style dans une biographie, tue le style en l'alourdissant et finit par m'épuiser! On ne va pas assez directement à l'essentiel que sont les informations.
À l'approche du cinquantenaire de la disparition de Cendrars, Patrice Delbourg rend hommage à cet acrobate de la prose et de la vie. Le reporter, le poète, le romancier (Moravagine, L'Or), le poilu, le « one manchot » (La Main coupée), le cinéaste raté, l'aventurier revivent au gré des chapitres de cetteOdyssée Cendrars, de A comme Alfa Roméo (celle qu'il a achetée à Braque et qu'il pilote d'une main, au Brésil, en 1924), à Z comme Zone, le poème-phare d'Apollinaire, auquelLa Prose du transsibérien (1913) dispute l'invention du vers libre. Sans oublier les autres lettres de l'alphabet : Bourlingue, Fabulateur, Grand reporter, Helvétie, Kodak, Paname, Sauser (son véritable patronyme),Utopie et même Xénophobie, dont les soupçons existent dans son oeuvre… qui figurera par erreur en 1941 dans la « liste Otto » des écrivains juifs à proscrire. (Écriture, site de l'éditeur)
L'odyssée Cendrars de Patrice Delbourg (Écriture, août 2010, 220 p)
Tu n'as pas d'explication finalement... mais ton seul déplaisir en est une, car en effet, une semaine pour lire 23 pages semble symptomatique d'une certain ennui :-)
RépondreSupprimerL'explication c'est le parti-pris du style qui manque pour moi de clarté et de simplicité, ce qui ne fait que ralentir et compliquer la lecture. J'en ai donné quelques exemples mais il y en a à foison de ces phrases que je qualifierais de survitaminées si je ne voulais pas être trop méchante!
RépondreSupprimerj'ai eu l'occasion de lire quelques livres de Delbourg mais j'ai trouvé qu'il effleure bien souvent les choses et certains de ses livres dont l'idée de départ était bonne se terminait finalement en pétard mouillé
RépondreSupprimerCelui là n'a pas l'air meilleur
N'ayant pas une passion particulière pour Cendrars, je me passerai donc allègrement de sa bio...
RépondreSupprimerMoi qui n'aime pas les bios, je passe.
RépondreSupprimerTiens, je ne me suis jamais inscrite sur ulike. Est-ce vraiment intéressant. Ca consiste en quoi réellement ce site ?
J'aime beaucoup les bios mais rien de plus terrible qu'une bio qui part dans tous les sens, ou l'on se perd dans les détails parfois insignifiants. Une bonne bio ce n'est pas si facile à écrire.
RépondreSupprimerDominique, j'avais espéré beaucoup de ce livre sur un auteur finalement assez mal connu. Je ne peux pas dire que je le connais mieux maintenant!
RépondreSupprimerIrrégulière C'est dommage que je ne puisse pas te conseiller ce livre mais Cendrars vaut mieux que l'indifférence presque générale dans laquelle il est tombé!
RépondreSupprimerdimitri, tu as tout à fait raison, une bonne biographie, n'est pas si facile à écrire qu'il le semble! Il y faut beaucoup de recherches et de connaissances mais aussi d'humilité et de clarté dans l'écriture ensuite! Un bon biographe devrait toujours s'effacer devant l'auteur!
RépondreSupprimerManu, Je pense que ce doit être intéressant même si je n'y vais pas souvent n'ayant pas encore réussi à bien comprendre son fonctionnement. Ce doit être sans doute comme Babelio, du moins je le suppose!
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi : un biographe doit savoir faire taire son égo pour servir l'auteur! C'est un art véritable, la biographie.
RépondreSupprimerMerci pour ces infos :-)
RépondreSupprimerJe n'ai rien lu de cet auteur que je connais mal voir pas du tout : je ne choisirais pas ce livre pour en apprendre davantage... en revanche, j'ai un roman de ce poète et il faut que j'en lise au moins un !
RépondreSupprimerPS : certaines lectures, même si elles ne sont pas longues, nous font beaucoup souffrir.
PS 2 : J'en suis à la moitié du réprouvé. J'espère le finir ce w-e !
claudialucia, les bonnes vraies biographies sont célèbres et plutôt rares d'ailleurs!
RépondreSupprimerManu, :)
RépondreSupprimermaggie, j'ai hâte de lire ton billet sur "Le réprouvé"!
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