Ayant beaucoup aimé les romans de Francis Scott Fitzgerald et de Truman Capote, il était normal que je succombe aussi aux charmes des personnages de Katherine Mosby et particulièrement à ceux du couple Lillian Dawes et Spencer Gibbs, ressentis, observés et racontés par Gabriel, le jeune frère de 17 ans à peine renvoyé de son collège new yorkais et recueilli le temps des vacances d’été par son frère Spencer, futur écrivain, juste le temps de tomber à son tour amoureux de Lillian. Celle-ci d’ailleurs séduit tout le monde. Elle est jeune, belle, évanescente, triste et enjouée à la fois, attirante à la manière d'Holly Golightly, l’ inoubliable héroïne de Capote si magnifiquement interprétée par Audrey Hepburn. On ne sait pas au juste qui elle est ni d’où elle vient. Elle sait faire plein de choses : monter à cheval, soigner les blessures, grimper dans les arbres à toute allure, soigner les enfants et les animaux, peindre des aquarelles et rénover des pavements, chanter, danser, mais elle s’avoue très pauvre et ignorante, se bonifiant à l’école de la vie, contrairement aux deux frères qu’elle subjugue et qui , eux, ne sont que les héritiers d’une riche et importante famille new yorkaise! Elle changera leur vie.
L’essentiel du roman tourne autour d’un long week end festif dans la propriété d’un ami où se rassemblent des personnages très différents, qui rient, mangent, boivent fument beaucoup et dansent sur des airs d’Ella Fitzgerald, de Dinah Washington et de Judy Garland. Nous sommes dans les années 50.
J’ai beaucoup aimé le trio que Lillian forme avec Spencer, le frère idéal, très attachant et Gabriel, le jeune tout fou qui fait là son initiation à la vie réelle. J’ai aimé aussi Lavinia, la tante excentrique, plus humaine et plus perspicace qu’il n'y paraît au début ainsi que son chien M. Phipps, son dernier vrai lien avec la vie et bien d’autres encore! Bref, c’était une très belle lecture!
« Lorsque j’avais demandé à Spencer s’il existait un remède à la condition moderne, il avait réfléchi un moment, pris une longue bouffée de la cigarette humide qu’il venait de rallumer et s’était enfoncé dans l’eau, ses genoux pointant au-dessus du bord de la baignoire de porcelaine.
- Oui, avait-il répondu avec un sourire mystérieux, la littérature et l’amour. Tous deux procèdent de la même impulsion – connaître et être connu. »
« Je mangeais la tarte sous ses yeux de spécialiste non seulement du malheur mais de cette sorte de bonheur rare qui est proche de la grâce – ces moments où l’on est si complètement et si absurdement heureux que le monde s’imprègne de sublime, comme si un amour immense et vague saisissait dans son étreinte toute cette satanée planète, avec les verrues et tout le reste. L’aube se levait presque lorsque je dis bonsoir à Lillian sur le palier de l’escalier. »
« C’est comme ta dissertation sur Gatsby, le Magnifique. Tu as réduit Gatsby à un poseur, ce qui est une interprétation magiquement erronée du livre, mais plus important encore, de la nature humaine. »
C’était une lecture commune avec Manu qui a eu la gentillesse de m’offrir ce livre après le swap sur New York organisé cet été avec Amanda. Merci encore!
Sous le charme de Lillian Dawes de Katherine Mosby (Folio, Quao Voltaire, 2002/2009, 347p.)
Titre original : The season of Lillian Dawes. Traduit de l’américain par Cécile Arnaud
Heureuse que ça sorte en poche, j'ai lu le dernier de ses romans que j'ai beaucoup aimé et donc j'ai prévu de lire celui là chic
RépondreSupprimerDéjà noté, je peux donc le surligner.
RépondreSupprimerCommencé cet été puis abandonné... Leur oisiveté devait trop faire écho à la mienne!!!Ce n'était qu'un abandon temporaire!
RépondreSupprimerDominique, c'est un roman que j'ai trouvé plein de cherme!
RépondreSupprimerAifelle, très agréable à lire,un roman à conseiller!
RépondreSupprimerjuliette, des étudiants en été.. à Londres, en famille, dans les années 50, que font-ils? Pas grand chose, finalement mais c'est quand même bien agréable à suivre tel que c'est écrit. Non, franchement, continue-le, je suis sûre qu'au final tu l'aimeras!
RépondreSupprimerQuel beau billet ! Je te sens plus inspirée que moi. J'ai aimé aussi mais sans ressentir de forte émotion. Un peu trop lisse peut-être ? Mais je lirai les autres romans de Katherine Mosby car j'aime sa plume et son univers !
RépondreSupprimerC'est un roman dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à entrer mais qui au final n'est pas désagréable Merci pour le lien ;-)
RépondreSupprimerManu, pas tellement de fortes émotions mais infiniment de charme et de séduction,je trouve! C'est le genre de livre que j'aime toujours et je l'ai trouvé bien écrit, ce qui ne gâte rien!
RépondreSupprimerMidola, oui, j'ai lu ça! tu as été moins conquise que moi!
RépondreSupprimerTu es plus enthousiaste que Manu. Bon, on verra...
RépondreSupprimerKeisha, oui, j'ai beaucoup aimé, c'était une jolie séquence nostalgie et fitzgeraldienne! :)
RépondreSupprimerJe l'ai noté en passant chez Manu, je le surligne maintenant !
RépondreSupprimerJ'ai lu de nombreux billets positifs et les mentions de capote et Fitzgerald m'attirent mais hélas le thème du livre ne m'intrigue pas du tout...
RépondreSupprimerRestling, Je lui ai vraiment trouvé du charme!
RépondreSupprimermaggie, Le thème n'a en soi rien d'original. Il est même bateau mais c'est son traitement qui m'a bien plu et puis c'est joliment écrit me semble-t-il.
RépondreSupprimerJe viens de finir ce livre. Comme je me suis ennuyée !
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