Son héros, mélange de tendresse et d’humour, de pudeur et de vulnérabilité, est particulièrement attachant. (Résumé de l’éditeur) :
J’ajoute que si Holden Caulfield a 17 ans pour l’état-civil, sa mentalité semble celle d’un adolescent bien plus jeune, d'environ 13 ans ! Il est perdu dans la grande ville, dans sa vie, dans ses affections, dans ses désirs. Il se cherche à travers les rencontres, les circonstances, les événements qui lui tombent dessus. Ce n’est pas lui qui dirige sa vie ! C’est sa vie qui le secoue et le ballote de tous les côtés. A quoi se raccrocher ? Qui et que croire ? Qui aimer et admirer ? Qui détester et éviter ? Quelle est la bonne direction à prendre pour être tout simplement heureux ? Il affronte les grandes questions existentielles qui semblent si vite grandiloquentes une fois que l’on se sent un peu adulte !
En réalité j'ai commencé ma relecture en lisant une ligne sur deux, en feuilletant par ci- par-là et je me suis dit que je n'aimerais plus ce style répétitif, familier et peut-être dépassé. J'ai fait la fine bouche, comme blasée déjà!
Et puis j'ai commencé à lire pour de bon. et peu à peu je me suis identifiée à ce pauvre gosse , dans une si mauvaise situation et qui voudrait tellement grandir et s'affirmer mais qui n'y arrive pas! Il est à la fois si courageux, généreux, étourdi et maladroit qu'il m'a fait pitié! J'aurais voulu le protéger, le conseiller, l'avertir des mauvais coups qui l'attendaient, de l'hypocrisie des uns et des coups de bluff des autres mais en même temps, je me souvenais de moi à son âge et dans des circonstances bien souvent similaires ! Ce qu'il raconte est universel! Son histoire est celle de la difficulté à s'affirmer quand on ne possède pas encore tous les moyens et toutes les ficelles pour réussir!
Il est plein de bonne volonté mais il est sans cesse confronté à l'incompréhension des autres, à leur égoïsme, leur vanité, aux préjugés de son milieu. Ses aspirations à se montrer un dur se heurtent sans cesse à ses sentiments d'enfant encore trop tendre! Il vient de grandir de 16 centimètres, il fume trop, il manque de souffle, il doit se soigner. Voilà pour son état physique! Il prend tout à coeur, voit tout, observe tout, interprète tout à outrance et accorde infiniment d'importance aux moindres détails. Il cherche à comprendre toutes les personnes qu'il rencontre. C'est un grand émotif et un très grand lecteur. La seule qualité scolaire que ses camarades lui reconnaissent et exploitent: il écrit très bien et réussit toutes ses rédactions!
Je l'aime beaucoup!
Il est terriblement seul dans cette aventure de grande école buissonnière dans laquelle il s'est lancé!
Je n'en suis qu'au début de son aventure new yorkaise. J'en connais les grandes lignes mais ce qui compte, ce que j'aime, je m'en rends compte maintenant, dans cette relecture, ce sont les détails justement, les réactions si précises et déroutantes mais attendrissantes aussi souvent de ce jeune et fragile Holden, impossible à oublier désormais!
Quant au style si particulier du récit, rien de tel que de lire Salinger lui-même pour l'apprécier (ou pas).
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors sûrement la première chose que vous allez demander c’est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d’enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces considérations à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout. (Première phrase du livre)
Dernier chapitre : il est court, essentiel mais n’explique rien de ce qui s’est passé avant
Je vous en dirai pas plus. Sans doute je pourrai vous raconter ce que j’ai fait une fois rentré à la maison et comment je suis tombé malade et tout, et à quel collège je suis censé aller l’automne prochain, quand je serai sorti d’ici mais j’ai pas envie. Sincèrement. Tout ça m’intéresse pas trop pour l’instant.
Ya un tas de gens, comme ce type, le psychanalyste qu’ils ont ici, ils arrêtent pas de me demander si je vais m’appliquer en classe quand j’y retournerai en septembre. A mon avis c’est une question idiote. Je veux dire, comment peut-on savoir ce qu’on va faire jusqu’à l’instant où on le fait? La réponse est qu’on peut pas. Je vous jure, c’est une question idiote.
D.B. (le grand frère), lui, est moins chiant que les autres mais il me pose aussi des questions. Samedi dernier, il est venu avec une Anglaise qui joue dans le film qu’il est en train d’écrire. Elle était plutôt maniérée mais elle avait une sacrée allure. Bon, à un moment elle est allée aux toilettes ; celle des dames c’est là-bas au diable et D.B. en a profité pour me demander ce que je pensais de tous ces trucs que je viens de vous raconter. Je savais vraiment pas quoi dire. La vérité c’est que je ne sais pas quoi en penser. Je regrette d’en avoir tellement parlé. Les gens dont j’ai parlé, ça fait comme s’ils me manquaient à présent, c’est tout ce que je sais. Même le gars Stradlater par exemple, et Ackley. Et même, je crois bien, ce foutu Maurice. C’est drôle. Faut jamais rien raconter à personne. Si on le fait, tout le monde se met à vous manquer.
Sur le problème si important de la traduction, voici deux billets intéressants.
Le premier est celui de la traductrice Sophie Képès, sur la difficulté de son métier.
Le second que m'a signalé Tania , de Textes & prétextes , un blog récemment découvert que j'apprécie tout particulièrement, un article du blog Impressions et souvenirs littéraires: Pour saluer J.D. Salinger, l'Américain.
L’attrape-cœurs de J.D.Salinger, relecture de circonstance
(Poche, Robert Laffont, 256 pages) Titre original : « The Catcher in the Rye », traduit de l’américain par Annie Saumont)
Dédicace du livre : « A ma mère », 26 chapitres
Il est temps maintenant que je le lise... j'ai aussi le DVD de Beigbeder sur l'auteur à voir.
RépondreSupprimerJe l'ai lu l'année passé. J'avoue que le personnage et sa façon m'ont horripilée mais j'ai beaucoup aimé la description du New-York des années 50.
RépondreSupprimerAujourd'hui, j'ai oublié les défautes et je garde un très bon souvenir du roman.
Je vais le lire dans le cadre du challenge coups de coeur.
RépondreSupprimerNos avis sont diamétralement opposés on dirait.
RépondreSupprimerUn personnage et un style particuliers certes mais auxquels je n'ai pas été sensible :/
Vu tous les avis positifs que j'avais pu lire sur ce roman, je m'en étais fait une haute opinion.
Ca a certainement joué aussi dans ma déception...
La nouvelle de la mort de Salinger m'a aussi abattue, même s'il s'était changé en fantôme littéraire. J'ai relu plusieurs fois "L'attrape-coeurs", que j'aime bien, mais je trouve que la traduction est un peu vieillote, et je pense que c'est ce qui le dessert auprès des lecteurs. Tu en parles très bien, j'aime ton empathie avec le personnage. Mon Salinger préféré est tout de même celui des Nouvelles : "Un jour rêvé pour le poisson-banane" et "En bas sur le canot" sont extraordinaires !
RépondreSupprimerC'est bien ce que je disais en com dans ton billet précédent, il faut vraiment que je lise ce roman ! :-)
RépondreSupprimerEn relisant ces extraits, je n'y retrouve pas mes souvenirs de lecture - et pas moyen de mettre la main sur mon vieux livre de poche pour comparer la traduction ! Parfois, et c'est peut-être le cas ici, une nouvelle traduction se veut plus fidèle et plus actuelle à la fois, ce qui ne donne pas toujours le résultat espéré. Je reste sur ce doute.
RépondreSupprimerUn de mes livres préférés. Une découverte que j'avais énormément apprécié.
RépondreSupprimerYs, Ah oui, le DVD ... je l'ai vu sur un blog hier... il est à New York, avec une chemise rose.
RépondreSupprimerManu, je suis étonnée de réaliser que j'avais oublié bien des aspects du jeune héros pour ne retenir que le style qui m'avait surtout frappée auparavant!
RépondreSupprimerTheoma, c'est en effet une bonne idée!
RépondreSupprimerCynthia, à trop attendre d'un livre, il arrive qu'on soit déçue, ça m'est aussi arrivé bien souvent!
RépondreSupprimerRose, j'ai lu quelque part que la première traduction, celle de Japrisot, était de loin la meilleure! De toute façon, quel que soit le livre, il perd toujours à être traduit, mais encore plus avec ce style si particulier! J'ai bien envie de lire maintenant ses nouvelles!
RépondreSupprimerMarie, oui,il mérite vraiment d'être lu, je trouve!
RépondreSupprimerTania, l'idéal, évidemment, serait de pouvoir le lire en V.O. mais ce doit être difficile avec ce style si familier!
RépondreSupprimerAlex, un de tes livres préférés! Il n'a peut-être pas si vieilli que je le pensais tout d'abord!
RépondreSupprimerMalgré ton avis bien plus enthousiaste que celui de cynthia, je continue de douter qu'il me plaise... ça attendra donc !
RépondreSupprimerchoco, rien ne presse dans ce domaine heureusement
RépondreSupprimerA propos, un autre billet intéressant sur le sujet sur http://lancelot-d-oslo.over-blog.com/article-pour-saluer-j-d-salinger-l-americain-43868619.html
RépondreSupprimerPour info. Bonne soirée.
Tania, merci beaucoup de l'information! C'est très intéressant! Je suis allée lire ce billet et je le mets en lien dans le mien avec un autre également sur cette difficulté de la traduction!
RépondreSupprimerC'est malin, j'ai de plus en plus envie de le relire ! Mais j'ai la traduction d'Annie Saumont... En tous cas j'avais beaucoup aimé lors de ma première lecture (il y a un siècle).
RépondreSupprimerMea, celle de Japrisot n'est pas facile à trouver! Elle esr devenue une rareté!
RépondreSupprimerJamais compris pourquoi ce roman suscitait autant l'enthousiasme !:) je préfère de loin les recueils de nouvelles de Salinger.
RépondreSupprimercathulu, je vais lire ces nouvelles dès que possible mais maintenant j'en suis sûre: j'aime définitivement son roman! :)
RépondreSupprimerça fait un moment que je voulais le lire et comme d'habitude c'est quand les auteurs meurent qu'on les lit enfin!
RépondreSupprimeresmeraldae, c'est souvent ce qui arrive en effet!
RépondreSupprimerOn m'a prévenue aussi sur la qualité de la traduction française... Et j'ai pris note de tes impressions avant d'entamer ma lecture !
RépondreSupprimerNeph, je te souhaite une bonne lecture! J'espère que ce livre te plaira!
RépondreSupprimerUn jour prochain, je le lirai! J'ai failli l'acheter le mois dernier et je me suis ravisée à la vue de ma PAL...
RépondreSupprimerMais c'est un tel monument...
Marie L. tu as raison, après tu risques d'oublier car on en parlera moins! Et puis il est en Poche!
RépondreSupprimerJ'ai le projet aussi de le relire puisque je l'ai lu il y a presque 20 ans. En plus, je l'ai mis dans mon challenge des coups de coeur de la blogo. J'en garde un souvenir très ému. je me souviens m'avoir dit à l'époque : "c'est le genre de livre dont on sort différent". j'espère que je ne serais pas deçue de ma relecture.
RépondreSupprimerGéraldine, j'ai hâte de savoir si tu l'aimeras encore cette fois-ci! C'est la première année que je relis autant de livres déjà bien aimés et je découvre que j'aime ça!
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai complètement raté mon rendez-vous avec ce livre l'année dernière : une grosse déception... ;-)
RépondreSupprimerLounima, c'est dommage, je trouve, mais tu n'es pas la seule! Ce livre divise beaucoup!
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