mercredi 30 juin 2010

Légendes urbaines, tome 3, par Fenech, Tarquin, Berlion, Bileau et Garreta

Cet album est un assemblage de quatre histoires sans lien entre elles si ce n’est que ce sont toutes des histoires vraies,  toutes plus invraisemblables les unes que les autres.
Elles ont   été recueillies et mises en scène par Corbeyran et Rémi Guérin.
Chacune a son propre dessinateur ce qui me permet de me familiariser avec des styles très différents et ainsi d'affiner mes goûts en matière de dessin
Histoire 1 Faux-semblants, dessin de Tarquin.
La puissance de l’imagination en état de stress intense est insoupçonnable. . Qu’arrive-t-il à celui qui se croit faussement enfermé à l’intérieur d’une chambre froide dans un cargo en partance ?
Les dessins sont très vite reconnaissables, avec des couleurs  violentes sur fond sombre, souvent noir Parfois un dessin unique s’étale sur toute la page, parfois un gros plan sur une partie d’un visage se surajoute aux autres dessins,  Le héros de cette sombre histoire est une véritable caricature : gros ventre, gros nez, yeux globuleux, grandes dents, casquette vissée sur la tête.  Il sue, il transpire, il tremble, il passe de la peur à la panique. L’ensemble est très angoissant.
C’est bien fait, c’est fort, c’est très personnel,  très artistique mais  c’est sans nuance, trop constamment violent pour moi !
Histoire 2 : Concours de circonstances, dessin de Berlion
Un jeune homme meurt d’une balle dans le cœur en se jetant du haut d’un balcon. Il atterrit dans le filet des laveurs de carreaux mais après enquête il est déclaré  assassin de lui-même et non suicidé. Comment est-ce possible ?
Une drôle d’histoire !
Les dessins me semblent plus classiques que les précédents. Les visages sont plus réalistes, les couleurs plus douces. J’aime assez car ils  ne contrarient pas l’intérêt du récit.
Histoire 3 :  Deuxième prix de beauté. Dessin de Bileau
Cette fois, il s’agit d’une histoire d’envie sur fond de gémellité qui se termine tragiquement elle aussi. Une sœur envie  sa jumelle. Elle  l’empoisonne pour prendre sa place dans un concours de beauté.  mais elle n’avait pas prévu l’horrible suite !
 J’aime beaucoup les dessins. Difficile d’expliquer pourquoi. Ils me semblent réalistes mais les scènes  sont  toujours présentées sous des angles inattendus. Une arrivée au cimetière vue de très haut avec le personnage  en plan plus rapproché dans un petit cadre grossissant à l’intérieur du grand , par exemple.  L’image finale  ou ce qui apparaît derrière le rideau  est suffisamment horrible pour justifier les gros plans sur les yeux horrifiés des spectateurs. Le bleu gris sombre et froid de certaines  pages   succède au marron rougeâtre des  autres. L’ensemble me plaît.
Histoire 4 : Ennui mortel. Dessin de Garreta
J’aime beaucoup cette dernière histoire. Un romancier très célèbre, grand critique littéraire, s’ennuie en écrivant ses livres . Paresseux, l plagie  les admirateurs qui lui envoient leurs manuscrits. et les  décourage dans leurs ambitions d’écrivains. Un jour, il lit un manuscrit et s’écroule à la fin. Pourquoi ? Qu’est-ce qui a causé sa mort ?
Les dessins me semblent les plus simples de tous. Les hachures sur le visage du héros m’ont beaucoup gênée. Elles me faisaient trop penser aux vignettes en noir et blanc des très anciens journaux mais au moins ici, les dessins se mettent modestement au service du récit.
Les quatre histoires sont encadrées par les réflexions d’un personnages mystérieux surnommé  « La rumeur »  qui joue un peu  au détective philosophe et qui est dessiné par Fenech
J’ai trouvé l’ensemble plaisant même si je ne suis pas très adepte de cette succession d’histoires différentes tout comme je n’aime pas non plus les séries. Rien ne vaut pour moi une belle et bonne histoire bien développée sur tout un album et qui finit avec lui. 
Légendes urbaines, tome 3 par Fenech, Tarquin, Berlion, Bileau, Garreta, (Dargaud, 2009, 68 pages)
:Les autres blogs participant à ces BD du mercredi : Manu, ValérieLounimaMathilde
  KikineDolly EmmyneMo' la fée

mardi 29 juin 2010

Il manque toujours un bureau quelque part

Voici une solution surprenante pour qui désirerait un bureau d'appoint
Le designer Tim Vinke a imaginé ce bureau design  nommé "Kruikantoor"
Il s'agit d'un seul bloc transportable comprenant
un bureau, deux chaises,  une lampe,  des rangements, des prises électriques. Vu ICI


Petit jeu d'été ,



  

Le cadavre exquis du "Mardi, c'est permis", chez Pödane  
sur le thème des vacances . 
Chacun fait une phrase de 10 mots,  y joint une illustration,  tout ça sur son propre blog avec un lien vers celui de Pödane  et elle  recopie les phrases de chacun  pour écrire une histoire en commun.
Première phrase choisie par Pödane
Ses sandales , son ombrelle, son maillot, Madeleine était enfin en vacance. 
Ma contribution: 
Dans la longue allée, elle l'embrasserait, une nuit bleutée: Edvard Munch: (Nuit d'été à Studenterbunden, 1899)



lundi 28 juin 2010

Guerre et Paix de Léon Tolstoï, lecture commune


Après un tour général sur la toile pour y lire les nombreux articles sur cet immense roman, je me sens découragée, totalement écrasée par ce chef d'oeuvre absolu dans lequel je me suis immergée. 
La tentation est grande de recopier l'un des résumés qui soit à la fois le plus complet et le plus concis que j'aie pu trouver mais finalement j'ai choisi de renoncer au billet exemplaire pour ne faire part ici que de mon état d'esprit du moment, celui d'une lectrice qui a rejoint une lecture commune avec Keisha , Zarline, et d'autres blogueuses  (les noms suivront) et qui n'en est encore qu'au premier volume: celui des fêtes et des bals, des grandes réceptions et de la comédie des apparences mondaines, de la menace de la guerre prochaine contre les troupes napoléoniennes aussi qui viennent de fouler le sol de la Sainte Russie. 
Je ne lis pas, je déguste. 
Ma lecture n'avance que très doucement car je retourne souvent sur les passages à peine lus, non pour mieux les comprendre puisque tout est simple et lumineux dans ce récit mais en raison de leur beauté! 
En plein milieu du roman, me voici amoureuse du bel André, prince Bolkonsky, officier intelligent mais désabusé, antipathique au début dans ses rapports avec Lise, sa jeune et jolie jeune femme, enceinte de leur futur fils Nicolas et qui bientôt deviendra amoureux fou de Natacha, l'impertinente et vive adolescente de treize  ans au début du récit, celle qui fait tant sourire les convives des premières soirées. 
Mais je m'égare. Le roman vaut mille fois mieux que les nombreuses histoires d'amour et d'infidélité, d'amour et de mort qui y sont évoquées. 
C'est une des plus belles fresques historiques que j'aie pu lire, un roman philosophique aussi avec les deux amis, Pierre Bezoukhov, proche de l'auteur et André, les deux amis qui aiment plus que tout échanger leurs idées sur la politique, la guerre, la société.
Je réécrirai un autre billet quand j'aurai terminé le roman.
Pour l'instant, j'ai surtout vu le côté Paix du récit, la jeunesse des personnages principaux,  les bals, les amusements divers, les rires, les mondanités, la frivolité, les cercles familiaux, les liens sociaux et amicaux. A une prochaine lecture l'aspect sombre de la Guerre!
Quelques phrases qui m'ont plu:   Anna Mikhaïlovna la serrait déjà dans ses liens et pleurait. La comtesse pleurait aussi. Elles pleuraient parce qu’elles étaient amies; parce qu’elles étaient bonnes ; et parce que, amies d’enfance, elles avaient à s’occuper d’une chose si vile: l’argent; et parce que leur jeunesse s’était enfuie… Mais leurs larmes à toutes deux étaient douces. /  
Le salon d’Anna Pavlovna s’était peu à peu rempli.Toute la haute société de Pétersbourg était là, des gens les plus divers par l’âge et le caractère mais tous pareils quant au monde auquel ils appartenaient. / 
Chacun des invités accomplissait le rite de saluer cette tante que personne ne connaissait, qui n’intéressait personne et dont personne n’avait besoin. Anna Palovna assistait aux salutations avec une attention triste et solennelle en approuvant en silence. Ma tante parlait à tous en termes identiques de leur santé, de la sienne propre et de celle de Sa Majesté l’impératrice qui, grâce à Dieu, était aujourd’hui meilleure. Tous ceux qui s’approchaient sans manifester de hâte par politesse, quittaient la vieille dame avec le sentiment de soulagement qu’on éprouve après avoir rempli un devoir pénible, pour ne plus s’occuper d’elle de toute la soirée  /J'envisage maintenant de regarder les deux versions filmées inspirées de ce récit.  Celle de King Vidor, de 1956, avec Audrey Hepburn, Henry Fonda et Mel Ferrer.
Musique de Nino Rota  
Celle de Robert Dornhelm avec Alessio Boni, Clémence Poésy, Alexander Beyer.
Guerre et paix de Léon Tolstoï (1828 - 1910)
Parution: 1865-1869 , 1572 pages
(Le cercle du Bibliophile,Tome premier, trois parties, 381 pages)
Traduction par Elisabeth Guertik

dimanche 27 juin 2010

Swap in' follies

C'est avec un grand plaisir que j'ai reçu le colis de ma swappeuse pour le Swap in 's Follies d'Amanda et de Manu,les parfaites organisatrices de ce Swap new yorkais de folie!
 Merci à toutes les deux!
Voici les photos qui parlent d'élles-mêmes



Voici, en détail, ce que j'ai découvert:

Elle et lui, un film de Leo McCarey avec Gary Grant et Deborah Kerr, 9 fois nommé aux Oscars: Je ne l'ai pas vu encore, je suis sûre qu'il va me plaire.

De Jonathan Dafran Foer: Extrêmement fort et incroyablement près ou NY après le 11 septembre!

Un paquet contenant le nécessaire pour fabriquer en famille des brownies
Des cookies "spécialité de la maison", délicieux!
Des cartes postales de New York
Je remercie Claire, ma swappée, (aproposdelivres) pour tout le mal qu'elle s'est donnée pour me surprendre et me faire plaisir. 
Je n'ai plus qu'une envie maintenant,  après avoir dévoré cookies et brownies,  c'est de me jeter sur  le film et le roman! 
Quant à ma swappée à laquelle j'ai déjà envoyé mon colis, il s'agit de Manu, une des deux  GO, les Gentilles Organisatrices. 

samedi 26 juin 2010

Le journal intime de Benjamin Lorca par Arnaud Cathrine

Le journal intime de Benjamin Lorca est vraiment au centre de cette histoire d'un jeune écrivain qui passe son temps à se fuir et à fuir tout et tout le monde. Ses proches connaissent l'existence de ses écrits intimes  et se demandent s'il faut les publier maintenant que leur auteur s'est donné la mort ou, au contraire,  respecter sa dernière volonté et tout détruire. Le lecteur, lui,  n'en connaît que des bribes.
La particularité de ce récit qui m'a beaucoup intéressée vient de ce que la vie de Benjamin est entraperçue à travers quatre regards différents.
Tour à tour son jeune frère,  deux anciens amis et Ninon,  son ex grand amour devenue sa meilleure et sa seule amie racontent ce qu'ils ont vécu de plus fort avec lui, leurs meilleurs moments.
Aucun ne l'a cependant vraiment connu car lui-même se perdait aussi parfois, dans l'anonymat, l'alcool, le jeu, la dérive permanente. C'était un solitaire que terrifiait la solitude.
J'ai surtout beaucoup aimé l'écriture de ce roman.

Quelques portraits de Benjamin, l'énigmatique.
 "Solitaire, méfiant sitôt que le début d'un groupe pointait son nombre suspect, mais féru de tandem, déjà, recevant chaque mercredi après-midi un ou une camarade, jamais plus, volontiers autoritaire, vampirisant."


Comme un certain nombre de maladies mortelles qui ne manifestent leurs symptômes que lorsqu'il est trop tard, Benjamin connaissait sans doute l'évidence et pas si rare difficulté à vivre qui forge les êtres les plus résistants et coriaces, de ceux qui bataillent comme personne, font le plus proprement illusion et qu'on décrète par suite invincibles. A tort, bien sûr."

Antoine (Art Souilleurs) l'a beaucoup aimé aussi.ainsi que Mathilde

Le journal intime de Benjamin Lorca par Arnaud Cathrine
(éditions verticales,janvier 2010, 197 p)