"Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges."
Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert ?
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
- Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert !
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case
Chérie ? Quelque liqueur d'or qui fait suer.
Je faisais une louche enseigne d'auberge.
- un orage vint chasser le ciel. Au soir
L'eau des bois se perdaient sur les sables vierges,
Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ;
Pleurant, je voyais de l'or - et ne pus boire. -
Arthur Rimbaud (1854, Charleville- 1891, Hôpital de Marseille)
Une saison en enfer, Délires II, Alchimie du verbe, (1873) ( la Pléiade, p.106/107)
Rimbaud et sa voix singulière... Sa vie fascine toujours les adolescents, qui compatissent pour lui d'avoir eu si tôt cet extraordinaire don pour le Verbe pour perdre l'inspiration à l'aube de l'âge adulte.
RépondreSupprimerAu fond peu importe la tête qu'il avait, seuls ses textes comptent ..
RépondreSupprimerArmande, Il est passé comme une comète! Trop vite!
RépondreSupprimerUn poème de circonstance ! j'avoue être moins sensible à Rimbaud, je préfère son grand ami Verlaine !! mais ce n'est qu'un avis subjectif !
RépondreSupprimerAifelle, C'est bien mon avis aussi! :)
RépondreSupprimerGeorge, je les aime tous les deux! Avec Baudelaire, voilà mon trio de tête! Lequel mettre en premier, j'en suis incapable! ça change selon les années! :)
RépondreSupprimerQue dire sinon que j'aime ! Génie du jeune Rimbaud, belle fluidité des mots, des images :)
RépondreSupprimerJ'ai tout lu de Rimbaud... Forcément, il a peu écrit... Evidemmnt, j'aime beaucoup !
RépondreSupprimerPS : j'espère que le film t'a plu : le rythme est très lent (toujours dans ses films, c'est contemplatif ou psychologique) mais les images magnifiques....
RépondreSupprimerBien sûr, Rimbaud s'imposait ces jours-ci! Je l'aime beaucoup aussi mais comme George, j'ai un petit faible pour Verlaine. Ce dernier avec Apollinaire ont chacun une musique qui me touche particulièrement.
RépondreSupprimerMerci pour la découverte.J'avoue : je ne connais que très peu les textes de Rimbaud.
RépondreSupprimercagire, oui, c'est un plaisir de le lire!
RépondreSupprimerMaggie, le film m'a beaucoup plu! Il est très beau ! Je pense en faire une note bientôt! Merci encore!
RépondreSupprimerclaudialucia, J'oubliais Apollinaire! Je les aime tous en fait et j'aime les relire!
RépondreSupprimerbookworm, tu en connais d'autres que je ne connais pas! :)
RépondreSupprimerCe poème figure dans mes préférés d'Arthur Rimbaud, ce poète si particulier, éternellement juvenile et dont l'écriture est si attachant...
RépondreSupprimerMarie, c'est vraiment la marque des poèmes de Rimbaud en effet: leur jeunesse éternelle!
RépondreSupprimerUne photo de Rimbaud adulte a été découverte dans une brocante. Après tant d'années, je trouve ça dingue!
RépondreSupprimerLa plume, oui, dingue et providentiel, bien digne de ce poète, cette découverte!
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