vendredi 25 novembre 2011

Un avenir, Véronique Bizot, Prix du style 2011

Le mercredi notre frère m’écrivit qu’il disparaissait pour un temps indéterminé, un bref courrier posté d’une gare que j’ai reçu le jeudi, dont j’ai aussitôt transmis copie aux autres, qu’ils n’aillent pas se lancer dans d’inutiles recherches, et j’ai ensuite parcouru sous la neige, le cerveau embrouillé par un rhume colossal, les trois cents kilomètres qui séparent mon domicile du sien afin de vérifier, comme il me le demandait en post-scriptum, que le robinet d’un lavabo du second étage, à propos duquel il conservait un doute, avait bien été purgé par lui avant son départ.

Première phrase du récit et au final, le prix du style de l’année.

Après avoir reçu cette lettre  de Odd, son frère jumeau  qui vient de partir brusquement sans laisser d’adresse, Paul, le narrateur, passe quelques jours dans la grande maison de son enfance,  en proie à un rhume carabiné. La neige l’empêche de rentrer  chez lui, en ville. Alors,  c’est emmitouflé dans une robe de chambre usée, chaussé des  vieilles pantoufles de son frère  qu’il passe  de longues journées glaciales en ressassant  le passé.  Ses trois sœurs sont parties, deux sont mariées, Adina et Dorthéa  et Margrete, la dernière  est dans un asile psychiatrique. La solitude de cette demeure lui semble d’autant plus terrible que rien ne fonctionne vraiment comme il faudrait. Tout se détériore, les meubles,  la télévision,  les appareils électriques
Ce que j’ai aimé, c’est que dans cette situation bien peu réjouissante, Paul  fasse revivre les souvenirs de sa famille de façon sympathique, son père Harald, si rigide, sa mère gaie et rieuse, si bien que, tout en soupçonnant un geste extrême de la part du frère disparu, on devine que la fin ne sera peut-être pas exactement celle à laquelle on s’attend mais justifiera le titre.
Dommage que cent pages, ce ne soit  jamais assez pour moi, bien que de plus en plus à la mode, ces courts récits ne sont ni tout à fait de vrais romans ni  tout à fait des nouvelles non plus mais, à part cette restriction, j’ai plutôt  apprécié ce livre, de même que Mélopée, Clara, Cathulu, 
Canel, Praline, au contraire ont été déçues. 
Un avenir de Véronique Bizot,  Prix du style 2011, (Actes Sud, août 2011, 104 pages)

27 commentaires:

  1. Je l'ai noté, j'ai l'intention de le lire, j'avais beaucoup aimé "mon couronnement"

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  2. Aifelle, j'espère,à mon tour lire "mon couronnement" maintenant!

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  3. Je suis comme toi, les nouveaux formats courts me laissent souvent sur ma faim...

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  4. Elisabeth, Ils manquent du souffle généreux que j'aime avant tout dans un roman

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  5. Clara, Son style est bien reconnaissable, précis et lyrique à la fois. J'aime aussi.

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  6. Tu as raison, des petits formats de plus en plus en vogue. Cela permet peut-être à l'auteur de parfaire sa plume, et lui éviter de se noyer dans un récit trop long.

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  7. 104 pages? A peine le temps de se caler dans l'histoire. Il est à la bibli, je peux tester quand même.
    Mais où se passe cette histoire? En france?

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  8. Alex Mot-à-Mots, tu as sans doute raison, ils le font peut-être comme à titre d'essai mais ça fait un peu limité quand même. Rien ne vaut de se plonger dans un bon gros roman qui te fasse tout oublier!

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  9. A l'occasion, je testerai. PArfois, un samedi soir entre deux livres plus importants, j'aime bien lire un de ces courts récits. Certes je suis un peu frustrée de la rapidité, mais les émotions sont souvent au rendez-vous. Et c'est bon signe !

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  10. Keisha, Quelque part en France, dans un village de montagne qui se dépeuple. Ce n'est jamais précisé exactement mais les lieux précis et lointains sont ceux des souvenirs. C'est un roman sur la solitude, la vieillesse et la décomposition d'une fratrie.

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  11. Anne, c'est ainsi que je les sens aussi, ces petits livres: une halte entre deux lectures plus importantes.

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  12. Il est dorénavant sur la liste des à lire ;)

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  13. le blÖg d'Ötli Pourquoi pas en effet, ne serait-ce que pour le style.

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  14. Un petit roman court comme on en trouve de plus en plus. Je l'ajoute à ma liste.

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  15. dimitri, un récit fait pour un voyage de deux heures environ. Quelle autre explication à cet engouement pour les petits volumes d'une centaine de pages qui se répandent à toute allure?

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  16. Je ne pense pas que ce soit une lecture pour moi. Mais peut-être à l'occasion, qui sait. Je ne ferme pas la porte.

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  17. Un peu déroutée. Pas complétement sûre de ce que je lisais mais avec l'intuition que quelque chose m'attendait au bout. C'est un livre que j'ai aimé.

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  18. Ah oui, le prix du style ? Encore une donnée pour me convaincre de le lire ! ;)

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  19. J'aime bien un format court de temps en temps... il faudra que je trouve à la bibli ce livre, ou le premier de l'auteur, je suis intriguée;

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  20. Manu, oui, pourquoi pas en effet!

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  21. Un autre endroit... Finalement, c'est aussi ce que j'ai ressenti à la lecture. J'ai aimé la fin puisqu'elle m'a bien surprise mais sage ou mauvaise décision?

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  22. leiloona, je ne suis pas une grande puriste mais un prix du style me semble bien difficile à déterminer. Sur quels critères a-t-on choisi cette fois-ci? Difficile pour moi de juger! Le plus évident; il se lit vite!

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  23. Kathel, Ce format est bien pratique quand on veut terminer rapidement une lecture mais de toute façon, c'est un livre agréable une fois la mise en route commencée.

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  24. Je demandais à cause des prénoms... pas très courus dans la montagne au fin fond de la France, non? (sauf paul)Ou alors pour éviter de d'insérer le roman dans une époque particulière?.

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  25. Keisha, tu as raison pour les prénoms qui sont norvégiens, je pense, puisque leur mère est norvégienne mais ils vivent en France, du côté de la Suisse, j'imagine, car les noms de pays évoqués sont le lac Léman, Evian, Annecy où son frère Albert est dans un établissement spécialisé. Le narrateur, lui, je pense, vit sans doute désormais à Paris. J'ai beau le feuilleter je ne vois rien de précis à ce sujet.

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  26. Moi, j'adore les courts romans, sans doute parce que je lis très lentement et qu'au moins, dans ces livres, les auteurs vont à l'essentiel !
    Je ne connais pas encore cette auteure. je dois y remédier !

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