samedi 10 janvier 2015

Un très beau texte d'Alessandro Baricco. "Novecento: pianiste" mais que c'est difficile de penser encore à autre chose!

  Un nouveau-né, futur musicien de génie, a été abandonné à sa naissance sur le piano d'un paquebot et  n'est par la suite jamais descendu à terre . Il  rencontre un jour sur ce navire un célèbre pianiste de jazz. Se déroule alors un incroyable duel musical.
Voici leur rencontre sur le paquebot, racontée par le jazzman, son ami:
"Et enfin, au piano ... Danny Boodmann T.D.Lemon Novecento.
Le plus grand.
Il l'était vraiment, le plus grand. Nous, on jouait de la musique, lui, c'était autre chose. Lui, il jouait ... quelque chose qui n'existait pas avant que lui ne se mette à le jouer, okay? Quelque chose qui n'existait nulle part. Et quand il quittait son piano, ça n'existait plus ... ça n'était plus là, définitivement ...
 Danny Boodman T.D. Lemon Novecento. 
La dernière fois que je l'ai vu, il était assis sur une bombe. Sans blague. Il était assis sur une charge de dynamite grosse comme ça. Une longue histoire ..."

C'était pendant la guerre et alors que  la liberté se présentait devant lui, alors que le bateau allait être dynamité pour vétusté, il ne put descendre: il avait le mal de terre . Il suffisait de monter sur une passerelle mais la terre lui semblait trop grande... alors ... 
J'ai été infiniment séduite par ce roman  tout simple pourtant mais riche comme une fable. 
L'orphelin, le voyage ininterrompu  sur les mers du monde, d'un point à un autre et aller retour, sans cesse, la mer, la musique, l'amitié et puis la fin, brutale mais choisie.  C'est très bien écrit, en italien sur les pages de gauche et en français sur celles de droite, en correspondance.  C'est superbe.

Je lirai "Soie" maintenant. 

mercredi 7 janvier 2015

A défaut de BD, un jeu littéraire vu ailleurs

Faute de temps et de sérénité pour écrire de vrais billets sur mes lectures du moment, je vais suivre une proposition qui me séduit. Il s'agit d'un défi peu contraignant, juste ce qu'il me faut.
Les règles de ce  jeu littéraire trouvé chez Littér'auteurs et  inspiré par les "Exercices de style " de Raymond Queneau sont ici  mais je ne sais pas exactement qui a lancé ce jeu en premier.  Pour ma part, je le découvre.
Il s'agit d'écrire sur le vif, avec moins de 100 mots,  (soit la taille d'une page d'un petit carnet) sur un thème imposé au jour le jour  Ici  en rapportant des éléments réels de sa journée, sans en inventer ni se référer à un jour antérieur, tout en suivant la thématique de la date correspondante.
Je me lance!

Aujourd'hui, 7 janvier: Surprise.
Milieu de la  nuit: J'ouvre un livre que je dois rendre aujourd'hui même à la bibliothèque. Les premières pages me plaisent beaucoup. Réussirai-je à le finir? (28 mots) 



Début du livre: " Étrange que les bienfaiteurs de l'humanité soient des gens amusants. En Amérique du moins, c'est souvent le cas. Celui qui veut gouverner le pays doit d'abord le divertir. Durant la guerre de Sécession, les gens se plaignaient des histoires drôles de Lincoln. Peut-être sentait-il que le sérieux était bien plus dangereux que n'importe quelle blague. Mais les critiques le disaient puéril et son propre secrétaire à la Guerre le traitait de singe."

Thème de demain 8 janvier: Une question lue quelque part. 

dimanche 4 janvier 2015

Bonne année (Mieux vaut tard que jamais) ou mon acte de contrition


Mes meilleurs vœux à tous!

L'agitation des dernières semaines s'apaisant,  voici venu pour moi le moment de souhaiter une très bonne année à tous les amoureux de la lecture sous quelque forme que ce soit: papier, numérique, audio, BD. 
On n' a que  l'embarras du choix désormais! 
Je commence d'ailleurs la journée en apprenant une bonne surprise, en passant  chez Papillon: la sortie du livre d'Angela Morelli, incontournable et immense star de mes tâtonnants  débuts bloguesques. C'était une pile de bonne humeur assurée! 
Pour ma part, je croule sous le nombre de livres lus ces deniers jours de décembre  sans possibilité d'écrire de billets et je trouve ça rageant  car je n'éprouve aucun plaisir à revenir en arrière : ça fait trop pensum de pensionnat  et 7 ans de pension ne s'oublient jamais facilement!

Mais ce que je ne me pardonne pas, en revanche, c'est de n'avoir pas trouvé suffisamment de temps pour répondre aux commentaires et même aux mails reçus qui pourtant m'ont tous fait tellement plaisir: signe qu'on ne m'oublie pas trop durant mon long silence dû à des surcharges familiales, positives mais exigeantes quant à la gestion des horaires et du temps libre,  ce qui m'empêche toutes flâneries, rêveries, farniente, bref tout ce que j'aime en réalité! 
D'où cet acte de contrition (un vieux mot qui m'est soudain revenu, je ne sais par quelle magie car il y a bien longtemps que je ne l'ai plus utilisé!) J'aurais voulu répondre à tous et passer chez tous les blogs que j'aime  et pas seulement en coup de vent et en silence comme je l'ai fait, sans entendre au loin ou au T°,  ce sacro-saint leit motiv: "Maman, tu viens?"  ou "Mais qu'est-ce que tu fais? ". Et oui on a besoin de moi, je suis indispensable en ce moment encore et ça devrait me flatter mais patience, ça passera!  
Je continue à suivre l'évolution de la blogo suffisamment pour y noter les changements, les départs, les arrivées, les cris d'alarme ou d'enthousiasme, les mises en garde, les prochaines parutions, les coups de cœur.  Mon carnet s'alourdit de livres à lire avec, entre parenthèses, les noms de ceux qui les ont conseillés. Je voudrais pouvoir les citer tous mais bon il me faut rester raisonnable et me contenter de remercier ceux qui me font vibrer avec de nouveaux titres d'autant plus alléchants qu'inabordables pour moi en ce moment.

Juste un espoir à formuler  niveau blog et littérature: Que cette année soit encore  meilleure que la précédente si possible!  2014 restera quand même l'année de notre prix Nobel  et justement, je termine "Des inconnues", trois vies de jeunes filles,  évanescentes bien entendu. C'est nostalgique et plus triste  que d'habitude, je trouve, mais avec  toujours le charme fou de Modiano et je me régale.
Bien avec vous. 

mercredi 3 décembre 2014

Bulles et Nacelles de Renaud Dillies, Ma dernière BD du mercredi

Ce billet sera pour moi le dernier de mes BD du mercredi. 
Je manque de temps et ne peux plus répondre aux commentaires 
comme je le voudrais.
Merci à tous ceux qui sont passés ici depuis cinq ans. 
J'ai beaucoup aimé ces rendez-vous
grâce auxquels j'ai découvert des albums magnifiques,
et d'excellents auteurs  et  artistes.
Si  ces échanges continuaient,  j'en serais très heureuse.
Encore merci à  tous  pour ces bons moments.
Bonne fin d'année 
et joyeuses fêtes!!


Une BD que j'ai beaucoup aimée sur la solitude  de l'artiste, le vertige  de la page blanche,  le manque d'inspiration, les rêveries  au quotidien, la fantaisie,  le tout raconté par  Charlie, la souris, ou "Les vicissitudes du muridé  solitaire"! 
Qui n'a pas aimé? 
Mo  , Moka,  Midola, sont  juste un peu moins charmées que par Abélard! 
Pour ma part, j'ai adoré, comme beaucoup, dont Hélène, très récemment, Antigone,
Noukettepour qui Dillies est un magicien
Sandrine qui en a fait un coup de cœur, 
Yvan, qui trouve le graphisme somptueux,
Yaneck et son interview de l'auteur. 



Sans oublier chez Babelio le 10 décembre l'opération masse critique BD.
Les participants aujourd'hui: 

lundi 1 décembre 2014

Henry James, Les Européens


De cet auteur, j'ai tout d'abord lu et étudié  Ce que savait Maisie et c'est par ce roman que je l'ai découvert puis aimé.  Des deux autres lus par la suite: les Bostoniennes et les Ambassadeurs, j'ai préféré le premier, plus vif et plus facile à suivre; enfin j'ai admiré sa fameuse nouvelle Le Tour d'écrou, à mon grand étonnement, moi qui ai du mal à apprécier ce genre!
J'étais donc sûre de  tomber une fois de plus sous le charme du dernier récit que je viens de terminer, un peu jauni parce que trouvé à la bibliothèque avant que ces vieux livres  de Poche ne disparaissent des rayons au profit des derniers volumes flambant neufs qui ont sûrement plus d'allure dans une salle à peine rénovée mais quel dommage cependant! C'est ainsi que les titres de XIXe siècle disparaissent presque complètement des salles de lecture.

"Les Européens"  donc!  De quoi s'agit-il?  D'un frère et d'une sœur, américains d'origine,  mais ayant vécu en Angleterre, dans la première  moitié du XIXe siècle, vers 1840, qui rendent visite à leurs cousins de Boston. 
Ceux-ci sont riches mais très puritains. Leur vie est morne,  simple et ennuyeuse tandis  que celle de leurs cousins leur semble  étonnante, voire éblouissante pour certains, trop frivole pour d'autres.  Félix , le frère, est un  peintre un peu bohème, léger et  toujours de bonne humeur. Il a suivi sa sœur, Eugénie, une baronne que son mari veut répudier et qui cherche  une personne riche pour le remplacer mais c'est une mondaine et l'austérité de sa famille américaine ne lui convient guère. 
La vie des Américains, sera  bouleversée, quant à elle, par ces nouveaux arrivants et quand la baronne Eugénie repartira pour l'Europe, de nouvelles unions, inattendues pour certaines, se seront formées. Rien ne sera plus pareil.   
C'est une lecture très agréable. J'ai beaucoup aimé le début, avec la connaissance de la famille américaine , le bon Mr. Wentworth et ses filles, Charlotte et Gertrude, si différentes l'une de l'autre  et tous leurs amis. La fin m'a semblé un peu longue dès que j'ai commencé à deviner la suite des événements mais il me semble que  je chipote là!

P.66, l'arrivée des Européens dans la famille américaine
L'arrivée de Félix et de sa sœur était pour eux une satisfaction, mais singulièrement dénuée de joie et de légèreté. C'était une extension de leurs devoirs, de l'exercice de leurs plus authentiques vertus; mais ni Mr Wentworth, ni Charlotte, ni Mr. Brand qui était parmi ces excellentes gens, un grand inspirateur de réflexions morales et de bonnes résolutions ne considérait l'événement comme une extension des agréments de leur existence. Ce point de vue était celui de la seule Gertrude Wentworth, fille assez originale mais dont l'originalité ne s'était pas manifestée dans toute son ampleur avant d'en avoir trouvé l'occasion dans la présence de ces étrangers, peut-être trop charmants. 

Autres avis: Cléanthe, Cécile, 

Les Européens, Henry James, 
Traduit de l'anglais par Denise Van Moppès, 
1878/1955 pour la traduction, 
(Poche: Points, 236 pages)

dimanche 30 novembre 2014

Une journée à l'Abbaye des Vaux-de-Cernay, en vallée de Chevreuse et Ronsard: "Il ne faut espérer être parfait au monde."


Il ne faut espérer être parfait au monde;
Ce n'est que vent, fumée, une onde qui suit l'onde;
Ce qui était hier ne se voit aujourd'hui.
"Heureux, trois fois heureux qui au temps ne s'oblige,
Qui suit son naturel, et qui, sage, corrige, 
Ses fautes en vivant par les fautes d'autrui."

 Ronsard
"Pour la fin d'une comédie"


Découverte, hier, de l' Abbaye des Vaux-de-Cernay,  en Vallée de Chevreuse, au beau milieu de la forêt de Rambouillet. Ce monastère cistercien du XIIe siècle a été détruit à la Révolution pour servir de carrière de pierres. Port Royal des Champs, non loin de là, lui avait été rattaché à sa fondation en 1204. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un  endroit   transformé en hôtels et restaurants, de grande qualité, c'est vrai,  mais qu'on est loin de la spiritualité, des chants et du recueillement qu'on devait y trouver jadis! 
Ceci dit, c'est une adresse à recommander à tous les fins gourmets. 


Une grande photo dans l'entrée rappelait le dernier mariage en date: celui de Macha Meril et de Michel Legrand!
Du monastère au mariage people! Ainsi va le monde.

mercredi 26 novembre 2014

Victor Hugo, Swysen, ma BD du mercredi

Une biographie de Victor Hugo sous forme de BD, quelle entreprise et quel courage pour  résumer une vie  aussi longue, aussi  mouvementée  et aussi bien remplie que celle de cet auteur qui a eu droit à un hommage national monumental à sa mort  et les honneurs du panthéon! Il a fallu deux années  à Bernard Swysen pour réaliser ce  travail ambitieux  très réussi!
 Tout me semble satisfaisant: la lecture en est aisée,  les vignettes savent rester modestes, les citations ne sont pas négligées, les dessins me séduisent grâce à leur réalisme honnête, le tout mettant vraiment en valeur ce qui en fait l’essentiel à mes yeux:  après une  évocation aussi étoffée  de la vie du grand homme,  l'envie de mieux le connaître encore en continuant à découvrir de nouveaux ouvrages et à relire encore et toujours  ses poèmes. Evidemment c'est aussi la limite d'une telle entreprise,  ce petit côté didactique qui transparaît parfois mais c'est aussi sa force et j’aurais aimé  pouvoir m’en servir durant mes études, du moins dans un premier temps.
C'est un excellent travail et un bel hommage à un de nos plus grands auteurs. 
J'admire. 
(Merci surtout à Swysen d'en avoir fait un one shot plutôt que d'avoir cédé à la tentation de scinder en deux cette longue vie foisonnante.) 


Victor Hugo, Bernard Swysen, ma BD du mercredi
(Joker éditions, Belgique, 2014, 98 p.)
Top BD Yaneck:



Participants de ce mercredi :

Un amour de BD:  Les gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi
Un amour de BD 2: Alix Senator (T3) , La conjuration des rapaces, Mangin, Démarez
Marguerite: La collectionneuse, Pascal Girard
Maël La Sardine Journal d'un chat assassin, Véronique Deiss (Anne Fine)
Cuné Ghosted 1, Williamson, Sudzuka, Mrva
Mo: Bulles, Torres
Jérôme Ernest et Rebecca, La boîte à blagues, Bianco, Dalena
Sandrine: Le tirailleur, Macola, Bujak
Yvan Ce n'est pas toi que j'attendais, Fabien Toumé
Faelys Le maître des livres, Umiharu Shinohara
Yaneck: Jan Karski, Rizzo, Bonaccorso
Cristie Victor Hugo aux frontières de l'exil, Paturaud, Gil
Noukette: Merci, Zidrou, Monin
Delphine: Les années douces, Jirô Taniguchi
Marion, Le serpent d'eau, Tony Sandoval
Bouma Le château des étoiles, T1, Alex Alice
Moka: Mots rumeurs, mots cutter, Rubini, Bousquet
Anne, La Guerre des Lulus, 1914, Hautière , Hardoc