J’ai profité des vacances pour aller voir L’Odyssée de Pi, de Ang Lee.
J'en ai entendu dire tant de bien!
Sorti le 19 décembre dernier, je l’ai vu le 24
et je n’en suis pas encore remise
cinq jours après, à tel point que, contrairement à mon habitude, je n’ai
pas pu écrire immédiatement un billet à son sujet. Il a fallu comme un moment
de digestion pour que je puisse mettre au clair mes impressions. Je l’ai vu un après-midi dans une ambiance essentiellement
jeune et familiale et sans la 3D.
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, n’étant plus une
grande habituée des salles de cinéma. J’ai suivi avec entrain et aveuglement les
jeunes de la famille et j’ai peut-être eu tort car j’ai reçu comme autant de
gifles et de coups de poing en plein visage les images du naufrage et de la vie
du héros en proie aux assauts des animaux
sauvages dans l’embarcation de
sauvetage.
Voici comment le récit du film est fait officiellement: après une enfance passée à Pondichéry, en Inde, dans le parc zoologique appartenant à son père, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale, est aussi du voyage de même qu’une hyène, un zèbre et un orang-Outan, au début, du moins car ces derniers seront vite éliminés. L’instinct de survie des deux naufragés survivants, l’homme et le tigre, leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable: 270 jours sur un radeau avec un tigre. Porté par un espoir indéfectible, l’aventure de Pi l’emmènera bien plus loin encore.
Il s'agit donc d'un récit initiatique, d'une odyssée comme l'indique le titre, avec plusieurs lectures possibles, toutes plus profondes les unes que les autres, voire mystiques pour certains. Effectivement... mais cette dimension de l'œuvre ne s'est imposée à moi qu'une fois sortie de la salle de cinéma. En réalité, et pour être honnête, sur le moment je n'ai vu ce film qu'au tout premier degré tant les images - magnifiques et hyper réalistes - m'ont ôté le souffle. Je les ai trouvées d'une violence extrême. J'ai eu si peur à partir du naufrage et surtout ensuite, avec le surgissement de l'horrible hyène et les attaques du tigre, que j'ai dû fermer les yeux durant un bon moment! Comment peut-on envisager de faire voir un tel film à un jeune enfant comme c'était le cas ce jour-là?
Les images, de synthèse ou pas, sont superbes, c'est indéniable et j'ai bien aimé le début, à Pondichéry, l'amitié entre Pi devenu canadien et père de famille et le romancier en mal d'inspiration auquel il raconte son histoire mais je ne suis pas bon public pour ce genre de films à grand spectacle. Nul doute! Le succès du film est assuré, vu les commentaires des spectateurs à la sortie de la salle. Les acteurs sont excellents. Le jeune Pi en naufragé est inoubliable. Depardieu, lui, n'y fait qu'une très mince apparition en méchant cuisinier de marine, une véritable hyène!
A défaut d'être touchée, j'ai au moins été bluffée! Du grand spectacle!
Plus impressionnée qu'émue en fin de compte!
L'Odyssée de Pi, Ang Lee, (Tigre
et Dragon, Ice Storm, Le secret de Brokeback Mountain), adaptation du roman de Yann Martel
Yann Martel: °1963, écrivain canadien québécois surtout connu pour son roman Histoire de Pi, dont la version originale anglaise a remporté le Man Booker Prize for Fiction (prix Booker) en 2002.
Ang Lee: ° 1954, Taïwanais diplômé de l'université de New York. Raison et sentiments en 1995 d'après Jane Austen, Tigre et dragon, 4 Oscars en 2001, Le Secret de Brokeback Mountain, Lion d'or de la Mostra de Venise en 2005 et l'Oscar du meilleur réalisateur en 2006.
Depuis trois ans maintenant il a travaillé sur cette adaptation de l'Histoire de Pi.