mardi 24 décembre 2013

Joyeux Noël...


Joyeux Noël à tous! 

Le blog ferme pour quelques jours sans doute jusqu'à l'année prochaine. 

Pas de rendez-vous BD ces deux prochains mercredis par conséquent. 

Bonnes lectures et plein de beaux livres  en attendant.

A bientôt! 


lundi 23 décembre 2013

C'est quoi ce roman? Corinne Devillaire, Premier roman

En effet, c’est quoi ce roman qui tient à la fois du journal intime, du drame familial et du polar dans la dernière partie? C’est très particulier et plutôt réussi, je trouve. Les membres d’une famille se retrouvent un été dans la propriété de la grand-mère, Malou, une très belle femme mariée à Robert, un chirurgien esthétique grâce à qui elle fait vingt ans de moins. Elle a été la mère indigne et mal aimante de son fils unique Frédéric, qui la hait et ne la voit plus depuis des années. Devenu metteur en scène de théâtre et père de trois enfants, il est marié à une amie d’enfance, Katrin, psychanalyste, épouse et mère exemplaire qui, un jour, pour le malheur de toute la famille décide de s’arrêter sur leur route de vacances pour enfin présenter la fratrie à cette Malou indifférente et égocentrique qui ne pense qu’à son apparence. Contre toute attente, celle-ci se passionne pour son petit fils de huit ans, précoce et fantasque,  pour l’amour duquel elle se transforme peu à peu en l’image de la grand-mère traditionnelle telle qu’il la rêve, un peu enveloppée, un peu ridée , un peu classique dans sa façon de s’habiller. La transformation est étonnante et son mari, de son côté,  se laisse séduire par Clothilde, la fille aînée à tendance anorexique et complexée mais brillante.
Tout semble s’arranger dans les rapports familiaux inexistants au départ. On pense alors un moment au meilleur des mondes possibles.
Erreur! Surgissent bientôt les catastrophes, de manière rapide et inattendue, sur fond de secret et de non-dit.
Chacun raconte ensuite à sa façon ce qu’il a vu et entendu, imaginé ou soupçonné. Cela va des déclarations de Clarisse, la fille cadette au journal de Malou, aux mémoires de Clothilde, aux lettres de Pierre à sa grand-mère, ensuite aux séances d’hypnose de Frédéric, le père,  et à la déposition de Katrin, la mère.
Je n’imaginais pas une fin semblable et l’intérêt de ma lecture n’en a été que plus grand. Je me suis surtout attachée au jeune garçon et à son amour pour son chien, très émouvant, et j’aurais aimé savoir ce que devenait Malou, une fois sa transformation finie et les drames surmontés. A part ça, c’est un bon roman!

C'est quoi ce roman? Corinne Devillaire, ( éditions Thierry Marchaisse, Décembre 2013, 220 pages)

Corinne Devillaire est germaniste. Après avoir vécu quelques années en Autriche, elle est aujourd’hui professeur agrégée d’allemand et enseigne à Lyon. C'est son premier roman.
Présentation de l'éditeur: ICI

dimanche 22 décembre 2013

Si on me laissait faire, poème inédit de Guillaume Apollinaire

Ô Temps, Ô seul chemin d’un point à l’autre
Si on me laissait faire j’aurais vite changé
Le cœur des hommes et partout il n’y aurait plus
          Que de belles choses

Au lieu de fronts courbés au lieu de pénitences
Au lieu de désespoir et des prières il y aurait partout
Les reliquaires les ciboires les ostensoirs
Étincelant au fond des rêveries comme ces
Divinités antiques dont le rôle poétique
          Est près d’être terminé.



Si on me laissait faire j’achèterais
Les oiseaux captifs pour leur rendre la liberté
Je les verrai avec une joie sans mélange
Prendre leur vol et n’avoir pas même l’idée
D’une vertu nommée reconnaissance
          A moins que ce ne soit gratitude.

Poèmes inédits, Guillaume Apollinaire
(Sur une feuille de papier de la Villa Molière où Apollinaire fut trépané en 1916 et hospitalisé en janvier-mars 1918.)
Participation aux Dimanches poétiques chez Fattorius

vendredi 20 décembre 2013

Deux défis en un, le peintre et les top 10

Je rassemble ici le défi d'Aifelle sur le peintre à découvrir et le Top 10 de mes lectures.
Le peintre est danois : Peder Severin Kroyer (1851/1909)
Influencé par les impressionnistes, c’était aussi un grand voyageur. Ses œuvres les plus célèbres sont celles évoquant les soirées d’été sur la plage de Skagen, où vivait  le peintre avec son épouse, 1884, 1899.



le Top 10 de mes lectures selon la règle :  Listez 10 livres qui vous ont marqué d'une façon ou d'une autre dans votre statut. Ne prenez pas plus de quelques minutes pour le faire, ne réfléchissez pas trop - ce ne doit pas forcément être des "bons livres" ou des grandes œuvres, juste des livres qui vous ont touché.

1  Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre
2 Il faut beaucoup aimer les hommes, Marie Darrieussecq
3  Les Apparences, Gillian Flynn
4  L’étrange disparition d’Esme  Lennox, Maggie O’Farrell
5  Abbés, Pierre Mignon
6  Nos étoiles contraires, John Green
7  Profanes, Jeanne Benameur
8  Mon petit coin de monastère,  Bei Bei
9  Un refrain sur les murs, Muriel Magellan
10  Best Love Rosie, Nuala O’Faolain

jeudi 19 décembre 2013

Où donc était Apollinaire?

Je l'ai retrouvé ce jeudi!
Il faut dire que c'est un des plus transbahutés d'un coin à l'autre de la maison!  Alors parfois il n'est plus à sa place habituelle et il se cache sous un tas d'autres belles plumes!
Il a suffi que je passe chez Asphodéle et puis chez Natiora pour le faire réapparaître.  en ce jeudi de décembre 2013 (Comme il aimait ce genre de précision datée,  je fais de même par admiration et encore plus par plaisir)

C'est après "Les poèmes à Lou", dans "Le guetteur mélancolique"


L'Amour

L'anneau se met à l'annulaire
Après le baiser des aveux
Ce que nos lèvres murmurèrent
Est dans l'anneau des annulaires
Mets des roses dans tes cheveux. 

S'en est allée l'amante
Au village voisin malgré la pluie
Sans son amant s'en est allée l'amante
Pour danser avec un autre que lui
Les femmes mentent mentent.

Je ne sais plus si je l'aime
Ni si l'hiver sait mon péché
Le ciel est un manteau de laine
Et mes amours s'étant cachés
Périssent d'amour en moi-même.

Apollinaire
Le guetteur mélancolique (Stavelot, 1899)

mercredi 18 décembre 2013

La marche du crabe, Arthur de Pins, T3, ma BD du mercredi

Ainsi donc le troisième tome de la trilogie d’ Arthur de Pins sur La Marche  du Crabe, se termine par une Révolution: celle des fidèles  de l’espèce  du Cancer Simplicimus Vulgaris, qui ne savent et ne veulent marcher que tout droit contre les mutants qui ont découvert la possibilité de tourner et par là même  la liberté de faire ce qui leur plaît. 
Ces derniers m’étaient sympathiques puisqu’ils représentaient l’évolution de leur espèce dans un sens bénéfique mais c’était trop simple. Bien vite, leurs chefs sont tombés dans les travers des gourous, de ceux qui se donnent le beau  rôle de guide  de leur peuple. ils ont vu une lueur  au loin, du fond de la mer et sont partis à sa rencontre avec vingt deux d’entre eux. Il n’en faut pas plus pour que s’installe une nouvelle religion.   Seuls les  «Rigides» résistent au changement imposé par les «Tournants».  Surviennent  alors bien des péripéties où il est question des hommes avec leur marée noire et  leurs ambitions politiques, des tourteaux et des homards  avec leurs pièges redoutables, de la pollution due à  l’excès de consommation, d’une vengeance d’un petit crabe contre des amoureux et d’un diamant tombé au fond de la mer, bref de tous les maux qui pèsent sur nous en ce moment avec en point de mire bien des apocalypses possibles. 
Tout cela, bien entendu dans la légèreté et l’humour,  une forme de  dramaturgie drôlatique, en somme. Un constat pessimiste mais un traitement amusant d’autant plus que les dessins sont  adorablement fantaisistes et inattendus,  joliment colorés et  plus vivement stylisés que réalistes, comme je les aime. 
Cette trilogie aura fait ma joie, ce troisième tome étant pour moi le meilleur.
La marche du crabe, Arthur de Pins, (Trilogie), Troisième tome, La révolution des crabes
(Noctambule, novembre 2012, 110 pages)

topbd_2013, chez Yaneck: 18,25

Logo BD noirLogo BD rouge
Noël et le jour de l'an tombant cette année 
 le mercredi,
 je n'assurerai cette chronique
 ni  le 25/12/13 
ni le premier de l'an 2014. 
Je vous souhaite d'ores et déjà à tous 
de très bonnes fêtes 
et vous donne rendez-vous à nouveau
 le mercredi 8 janvier. 
******

Anne,  AcrO,   Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  


Carolinedécouvrelemonde,


Choco,  Chroniques littéraires, Cléanthe,    

 
Cristie Crokbulle, Cuné,   Delphine,  


Didi,  Elodie,   Estellecalim,  Evalire,  Hilde,   Hélène,  


  Iluze,  L'Irrégulière, 

Hervé,

Jérôme,    Julie, 


 Kikine,  La-ronde-des-post-it,  Laurie,


Lirepourleplaisir, 


Lorouge, Lou, Lounima,   Lystig,  


 Manu,  Margotte,  Marguerite,   Marie, Mariejuliet, 


Marjorie,  Marion,  MarionPluss,   Marilyne,
  

Mathilde, Mélo, Miss Alfie,


Miss Bouquinaix, Moka,  Mo'   Mr Zombi,   Natiora,  Neph


Noukette  OliV',  Pascale, Paulinelit,


  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,


Sophie/Vicim,  Sophie Hérisson,


 Soukee,  Stephie,  Syl,  Theoma

Valérie,  Vero,  

Yaneck,  

 Yoshi73, Yvan,



BD DU 18/12/13

  • Au pays des ombres, Mathis, Thierry Martin, par Sophie/Vicim
  • Cœur de pierre, Gauthier et Almanza
  • L'art du chevalement, Phang et Dupuy, par Mo'
  • L'homme qui n'existait pas, Cyril Bonin, par Noukette
  • La cuisine de Mamette, Job, par Sara
  • La marche du crabe, Arthur de Pins, T3, par Mango
  • La quête de l'Oiseau du temps, T4,Le Tendre, Loisel, Mallié, par Un amour de BD
  • La traversée du Louvre, David Prudhomme, par Hélène
  • Le bois des vierges, T3, Épousailles, Jean Dufaux, Béatrice Tillier, par Yaneck
  • Le silence de Lounès, Baru et Pierre Place, par Jérôme
  • Maus, Art Spiegelman, par Marguerite
  • Mauvais genre, Chloé Cruchaudet, par Maël
  • Mâle occidental contemporain, Bégaudeau, Oubrerie, par Cuné
  • Médée, Pena , Le Callet, T1, L'ombre d'Hécate, par Moka
  • Oh, les filles, Sophie Michel, Emmanuel Lepage, par Élodie
  • Pablo, T3, Matisse, Julie Birmant, Clément Oubrerie, par Natiora
  • Paco, Les mains rouges, Vehlmann, Sagot, par Yvan
  • Poulet prune, Marjane Satrapi, par Cristie
  • Punk Rock Jésus, Sean Murphy, par Un amour de BD

mardi 17 décembre 2013

Préférences, préférences ou les grandes lectures d'une petite fille

J'étais très sûre de moi en présentant mon choix d'albums pour enfant,  choisis avec  grand soin et succès - du moins, je le croyais -   à  la petite de bientôt trois ans qui  me réclame sans cesse  "des histoires... des histoires"  dès que le jour commence à baisser, quand ses jeux commencent à l'ennuyer et que personne n'est encore rentré! C'est un moment béni mais qui me stresse en même temps lorsqu' arrive le moment fatidique de lui présenter de nouveaux titres! Je me trompe si souvent!
C'est ainsi que cette fois, j'avais compté sur de très beaux albums qui me semblaient bien imaginés et de très bonne qualité: humour, fantaisie, simplicité  et subtilité me semblaient au rendez-vous. Peut-être trop d'ailleurs car ils ne lui ont pas plu et ont été très vite impitoyablement écartés, si bien que voilà un mois maintenant que je lis et relis les quatre rescapés suivants qui ne sont pas forcément mes préférés mais qui la passionnent, elle!
Par ordre de préférence croissant.

Pleine lune de Antoine Guillopé, à manipuler avec précaution (Gautier-Languereau)
La nuit les animaux ont peur dans la forêt quand ils entendent le bruit du chasseur qui  approche.
Peu importe l'histoire!  C'est la dentelle des dessins qui la rend silencieuse, deux doigts dans la bouche comme lorsqu'elle est perplexe.  Elle ne dit rien et ne veut rien savoir. Elle observe en silence et je tourne les pages lentement.


Sur ma tête de Émile Jadoul, (Pastel, L'école des Loisirs))
Un petit oiseau est arrivé sur la tête d'un petit garçon un beau jour, sans crier gare et  y  est resté à demeure. Personne ne le voit.  Gaston en a fait un ami et l'appelle Gaspard.
La fin de l'histoire n'existe pas pour la petite: elle ne la comprend pas alors qu'elle me plaît tellement!
Ce n'est pas étonnant pourtant, voici pourquoi mais là je spolie  alors j'écris en jaune pâle!
La maîtresse a dit que j'avais une cervelle de moineau. heureusement qu'elle n'a pas dit  que j'avais une mémoire d'éléphant! 

Le troisième  est plus facile à comprendre: Petit Oubli de Charlotte Légaut (éditions du Rouergue)

Un petit bonhomme tout rond se désole et se met en colère car il a oublié un anniversaire. Il veut envoyer un câlin mais il n' a pas de ficelle pour ça!
On ne voit que son nez rouge et le trait de sa bouche si bien que tout du long, j'entends: "Il est pas content/ là il est content/ il est en colère/ oh, il pleure/il crie/il est content. Oh, il s'en va!"  Ouf, ça se termine bien mais là non plus elle n'a pas dû comprendre la fin qui dit qu'on ne garde pas dix ans un câlin mais ça ne fait rien puisqu'elle a aimé cette histoire et ne cesse d'en regarder les pages! "


Enfin le dernier de la liste qui est aussi le préféré - et de loin- parce qu'elle a connu ça tout récemment,  la découverte de la marée, la mer avec des grosses vagues avec lesquelles on s'amuse, en compagnie des mouettes,  alors qu'elle n'avait encore vu que la Méditerranée  dans sa version tranquille. C'est très beau et sans texte! J'adore cet album moi aussi!  Comme Antigone d'ailleurs.
La vague de Suzy Lee, (Kaléidoscope)




 Ce sera ma première participation au challenge de Hérisson,  qui sera bientôt reconduit pour 2014, j'espère, puisqu'aussi bien après avoir écrit un billet de présentation, je l'avais oublié.  Grr!...

vendredi 13 décembre 2013

Génération A, Douglas Coupland

Encore un romancier canadien que je ne connaissais pas et qui m’enchante depuis que j’ai terminé son nouveau roman récemment traduit en français: Génération A écrit une vingtaine d’années après Génération X, son livre culte sur les jeunes nés entre 1960 et 1980, les enfants des baby-boomers de l'après guerre .

Cette fois il s’agit de cinq  jeunes,   ne se connaissant pas,  vivant dans des pays très différents, éloignés les uns des autres, à qui arrive brusquement la même aventure: se faire piquer par une abeille venue on ne sait d’où, ce qui focalise sur eux l’attention de tous les spécialistes du monde   puisque les abeilles sont censées avoir disparu de la surface de la terre. Aussitôt on les arrache à leur milieu et à leur vie ordinaire pour les isoler sur une île de l'Alaska, coupés de tout et de tout le monde. Là on les examine minutieusement.  Ils vont apprendre à se connaître et passeront leur temps à se raconter des histoires, sur les conseils d'un des  scientifiques qui les a en charge. 

J’ai beaucoup aimé,  surtout la présentation des cinq personnages choisis par les abeilles et enlevés à leur vie ordinaire, soit la première moitié du roman, après quoi, le récit se transforme en nouvelles indépendantes les unes des autres, comme en illustration  des  toutes premières phrases:
«Comment peut-on vivre sans songer à toutes les histoires qui nous servent à arranger cet endroit qu’on appelle le monde ? Sans  histoires, notre univers n’est que cailloux, nuages, lave et obscurité. Un village dévasté par des eaux tièdes qui ne laissent aucune trace de ce qui a existé avant.»
Ici se place  l’allusion au récent tsunami vécu par Harj au Sri Lanka, le premier des cinq, celui qui a vu sa famille entière disparaître sous l'eau. .
«Imaginez … Vous allez à la fenêtre, vous regardez par les persiennes et vous voyez tout le contenu du monde que vous connaissez passer sous vos yeux dans un torrent de boue grise, un torrent silencieux et étonnamment apaisant : des feuilles de palmier, des ânes, la jeep de la société locale d’embouteillages Fanta,  des vélos sans cadenas, des chiens morts, des caises de bières, des barques de pêcheurs, de crevettes… des cadavres..

Imaginez une créature extra-terrestre debout  à côté de vous dans la pièce tandis que vous lisez ces lignes. Qu’est-ce que vous lui dites? Ce qui autrefois était en vie est désormais mort. Les extra-terrestres connaissent-ils seulement  la différence entre la vie et la mort?  Peut-être qu’ils font l’expérience d’autre chose,  quelque chose d’aussi surprenant que la vie?
Maintenant regardez de nouveau par la fenêtre – voyez ce que les dieux ont vomi hors de votre subconscient et dans le monde – la rivière tiède et boueuse qui transporte des chars crevés,  des vieilles femmes drapées de saris humides, un bouc mort, des mouches qui bourdonnent, indemnes, juste au-dessus de la mêlée …
Et maintenant que faites-vous – est-ce que vous priez?
Qu’est-ce que prier sinon vouloir que les moments de cette vie s’assemblent pour composer une histoire – quelque chose capable d’expliquer certains événements qui, vous en êtes sûrs, ont un sens.
Moi, je prie.»
 Le second piqué est Zack, un jeune agriculteur américain de L’Iowa qui rencontre l’abeille au beau milieu d’un champ de maïs alors qu’il est à poil au volant de Maizie, sa moissonneuse-batteuse ultra perfectionnée, la plus démente du monde,  avec poste de pilotage ergonomique entièrement pressurisé et climatisé, visibilité panoramique et isolation phonique garanties, avec quatre écrans plasma allumés, caméra satellite à bord dont il se sert pour tracer «une bite  avec une paire de couilles sur quatre hectares ».  Lui aussi est orphelin, son père s’étant récemment tué dans un délire de drogues. Le tracteur était son héritage!

Samantha, elle, est une néo-zélandaise aux distractions étranges comme celle du «earth sandwich», un truc internet consistant à photographier deux tranches de pain avec une planète entre eux, en se mettant d’accord avec une personne à l’exact opposé mathématique du lieu où vous êtes! Compliqué!  A été piquée au moment où ses parents lui  avouaient gravement leur terrible secret: ils ne croyaient plus en rien, ni en Dieu, ni à une quelconque religion.

Le quatrième est Julien, le français dont l’idée fixe et de muter. Il est très ambitieux et déteste le monde réel.

 La dernière est Diana, canadienne de bonne famille, pieuse, célibataire qui cherche à se marier malgré le  syndrome de la Tourette dont elle souffre 
. «C’est choquant la première fois mais à la cinquième salve de «couillesdanslecul », les gens arrivent à faire la sourde oreille.» 
Un roman donc sur la  génération des quarante ans par un des leurs, le tout plein de profondeur et d'humour, juste comme j'aime. Un bon cru! 
 Génération A, Douglas Coupland
Roman traduit de l'anglais (Canada) par Christophe Grosdidier
(Éditions Au diable vauvert, 2013 pour la traduction, 316 p.)

mercredi 11 décembre 2013

Manhole, Tetsuya Tsutsui, un manga pour ma BD du mercredi


Une belle surprise que ce manga en trois tomes seulement. De l’action, du gore, de l’horreur apocalyptique mais de l’entraide aussi, du dévouement, du sacrifice dans cette histoire d’épidémie meurtrière qui menace Tokyo. Il s’agit d’un virus foudroyant, bien réel: la filariose. 

Tout commence par une scène d’ouverture très forte et inoubliable lorsqu’un homme nu sort d’une bouche d’égout et déambule dans les rues animées en criant maman. Il se cogne dans un étudiant  qui téléphone et vomit sur lui un flot de sang avant de mourir peu après tandis que du jeune homme sort un long vers: c’est le début de l’épidémie et d’une longue enquête menée avec plus ou moins de bonheur un duo de policiers attachants et efficaces mais que tout oppose, Mizoguchi  et Inoué,  sa jeune collègue.


Bientôt surviennent des moustiques tropicaux en très grand nombre qui propage le virus à une allure inquiétante, menaçant toute la population. Il faut faire vite  et  Mizoguchi est  exposé à son tour lorsque l’on découvre derrière cette catastrophe que l’on croit naturelle, qu’il s’agit  au contraire du plan meurtrier d’un homme qui se venge  d’une histoire personnelle bien douloureuse


On n’a pas fini de trembler car ce n’est que le début de ce thriller biologique très efficace.
Plus que le récit lui-même déjà très intéressant, ce que j’ai le plus aim,  c’est le graphisme très réaliste avec de  nombreux gros plans pour les détails les plus surprenants.  Pas moyen de s’arrêter de tourner les pages. C’est ainsi que j’ai lu les trois tomes d’une traite  sans me lasser  et dans un état de grande tension car il s’agit d’un thriller proche de ce qui a déjà pu se passer à Tokyo une certaine année. Une histoire imaginaire mais pas invraisemblable cependant! 

Aimé aussi par yvan

Manhole de Tetsuya Tsutsui, (Bouche d’égout) 3 volumes,

Éditions Ki-One,  208- 206-218 pages, déc. 2006


topbd_2013, chez Yaneck: 17,5


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  • Lectures communes du jour: 
Amorostasia, Cyril Bonin, par Yvan, Moka,  MarionPluss,

Bienvenue à Laurie pour sa première participation


Anne,  AcrO,   Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  


Carolinedécouvrelemonde,


Choco,  Chroniques littéraires, Cléanthe,    

 
Cristie,  Crokbulle,  Cuné,  Delphine,  


Didi,  Elodie,   Estellecalim,  Evalire,  Hilde,   Hélène,  


  Iluze,  L'Irrégulière, 

Hervé,

Jérôme,    Julie, 




Lirepourleplaisir, 


Lorouge, Lou, Lounima,   Lystig,  


 Manu,  Margotte,  Marguerite,   Marie, Mariejuliet, 


Marjorie,  Marion,  MarionPluss,   Marilyne,
  

Mathilde, Mélo, Miss Alfie,


Miss Bouquinaix, Moka,  Mo'   Mr Zombi,   Natiora Neph


Noukette,   OliV',  Pascale, Paulinelit,


  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,


Sophie/Vicim,  Sophie Hérisson,


 Soukee,  Stephie,  Syl Theoma, 


Un amour de BD,  Valérie,  Vero,  

Yaneck,  

 Yoshi73, Yvan,

BD DU MERCREDI 11/12/13

  • Amorostasia, Cyril Bonin, par Marion++
  • Amorostasia, Cyril Bonin, par Moka
  • Amorostasia, Cyril Bonin, par Yvan
  • Blake et Mortimer,T22, L'oncle Septimus, Dufaux, Aubin, Schréder, par Un amour de BD
  • Blaksad, Amarillo, Diaz Canales, par Yaneck
  • Eva, Comès, par Mo'
  • Gauguin, loin de la route, Leroy, gaultier, galopin, par Syl
  • Holmes, 1,L'adieu à Baker Street, Cecil & Brunschwig, par Natiora
  • Hôtel particulier, Guillaume Sorel, par Noukette
  • J'aurais adoré être ethnologue, Margaux Motin, par Laurie
  • L'Accablante Apathie des Dimanches à Rosbif, Sébastien Vassant, Gilles Larher, par Yaneck
  • Le chien qui louche, Etienne Davodeau, par Maël, La-ronde-des-post-it
  • Les gens normaux, paroles lesbiennes, gay, bi, trans, par Jérôme
  • Les larmes de l'assassin, Thierry Murat, par Neph
  • Manhole, Tetsuya Tsutsui, par Mango
  • Muchacho, Lepage, par Cristie
  • Saga, 1, 2, Brian K. Vaughan, Fiona Staples, par Theoma
  • Une nuit à Rome, 1,1, Jim, par Élodie
  • Walking dead, T3, Sain et sauf?, Robert Kirkman, par Marguerite

dimanche 8 décembre 2013

Le destin miraculeux d'Edgar Mint par Brady Udall

Ce livre est formidable. L'ayant pris au hasard faute de temps,  je ne m' attendais pas à un tel plaisir de lecture.  J’ai eu la main heureuse: j’aime les romans d’apprentissage et c’en est un.   Il est très intéressant, ce jeune auteur américain élevé dans une famille nombreuse de Mormons et je compte bien lire "Le polygame solitaire"  maintenant! 

Edgar Mint est un jeune métis - père blanc, mère apache - abandonné par son père, délaissé par sa mère alcoolique, apprenant la vie  de vilaine manière, à l’hôpital tout d’abord car la voiture du facteur lui  a roulé sur la tête, puis dans un pensionnat ghetto où il devient le souffre-douleur de garçons plus âgés, enfin dans une famille  mormone, chaleureuse mais un peu bancale après la mort récente du dernier enfant et le retour des vieux démons de son enfance dont l'inquiétant docteur qui l'a guéri mais  le poursuit désormais sans cesse.  

 Racontée ainsi, l’histoire semble très  triste et en effet, ce n’est pas un destin bien gai que celui d’Edgar Mint et pourtant on s’intéresse vite à cet enfant et à  son évolution et cette sympathie ne cesse de s’accroître au fil des pages. Il est très attachant en effet, ce petit  Oliver Twist moderne, plein de ressources, de charme, d’humour, de  force et de fragilité à la fois. On voudrait le protéger, l’avertir des dangers qui l’entourent.  Le quitter au bout des cinq cents pages  est un  vrai déchirement. Plusieurs lecteurs  l’ont comparé au jeune Garp d’Irving, référence suprême pour moi! .  
C'est un grand roman très riche, poétique, sans temps mort, digne des meilleurs, bref un coup de cœur que mon pauvre résumé, écrit à la va vite, trahit à la façon d’un squelette: toute la chair du récit  en ayant disparu.   

Quelques citations:
Ne pouvant plus se servir de sa main à la suite de son accident, Edgar  passe son temps libre à écrire à la machine:
Pour moi oublier n'existe pas. Rien n'est vague. Rien n'est flou. Je me rappelle tout: chaque nom, chaque regard, chaque mot, chaque fraction de seconde de chaque instant. Ce que je crains le plus, c'est oublier, si bien que je thésaurise, j'emmagasine avec obsession - tout a un sens et je ne jette rien. 
Son premier plaisir en arrivant chez les Mormons:
Comme tout sentait bon! Je venais d'un enfer olfactif - odeur d'ammoniaque de l'urine,  puanteur des chiottes qui, par les chaudes journées d'été, planait comme un nuage empoisonné, odeurs de serviettes sales, de désinfectant, de matelas moisi et d'encaustique, odeur poussiéreuse du passé qui s'échappait par les bouches de chauffage - et je tombais  dans un paradis de fragrances: le linge propre qui apparaissait comme par miracle dans les tiroirs, le pain frais dans la cuisine, la salle de bains aux effluves de lavande, de citron et de parfum, les couettes et les oreillers qui sentaient comme un vif matin d'hiver. 
Nombreux sont les  billets  très positifs,  sur Babelio par exemple   

Le destin miraculeux d'Edgar Mint 
par Brady Udall
Traduit de l'anglais  - États-Unis, par Michel Lederer
(10/18, 2001, 536 pages)