samedi 4 septembre 2010

Pirandello, biographie de l’enfant échangé par Andrea Camilleri

Je devais participer au blogoclub du 1er septembre sur le thème du Prix Nobel. J’avais choisi de lire Beloved de Toni Morrison, prix Nobel 1993  mais c’est un roman très prenant et m’apercevant que je ne  finirais pas ma lecture à temps, j’ai opté pour la pièce de théâtre de Pirandello : Ce soir, on improvise. C’est alors que j’ai trouvé cette biographie de  l’auteur dans laquelle  je me suis très vite plongée  oubliant mon objectif et le Blogoclub  en même temps! 
Je connaissais bien un peu la vie passionnée et passionnante mais très tourmentée du dramaturge italien Luigi Pirandello  (1867-1936), mais pas dans les détails  et  les informations de première main comme ici puisque Andrea Camilleri, le père de  Montalbano, le  célèbre commissaire de Vigàta,  est lui-même natif de Porto Empedocle, près d’Agrigente,  en Sicile.
La meilleure biographie de Pirandello, Camilleri le reconnaît et dit s’en être servi, est celle de Gaspare Giudice, malheureusement non traduite en français.

Cependant le mérite de  Camilleri  est de rendre vivant tout ce qui a trait à la vie en Sicile du jeune Pirandello, avant qu’il ne s’en échappe pour Rome. Il a vécu sous les mêmes lois tacites, les mêmes codes familiaux,  les mêmes contraintes de ce milieu bourgeois très catholique et  très superstitieux à la fois  d’une petite ville insulaire très fermée ! 


Dans un savoureux rappel du dialecte  d’Agrigente, des gestes immémoriaux  du double langage tacite, des fables et des proverbes qui façonnent les esprits, il s’emploie à expliquer les tourments qui ont emprisonné l’écrivain toute sa vie et influencé son théâtre novateur! Le renoncement à ses premières fiançailles, son mariage  torturé  par la jalousie paranoïaque de sa femme  qu’il faudra finir par interner, son amour  tourmenté pour ses trois enfants,  une grande partie de sa vie s’expliquerait par la fable originelle, celle de l’enfant échangé à laquelle il croit fermement et qui explique  ses relations douloureuses avec un  père qu’il rejette de toutes ses forces sauf à la fin de sa vie quand il sera devenu dépendant. 
Né prématuré avec un père constamment absent et autoritaire il veut se croire né ailleurs, dans une autre famille qui l’aurait échangé à sa naissance. Toute sa conduite découlera de cette impression. 

J’ai appris  bien des choses intéressantes sur l’histoire, les croyances et les mœurs de la  Sicile depuis le débarquement de Garibaldi  avec ses mille volontaires  pour la réunification du royaume d’Italie jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Quand Pirandello sera devenu mondialement célèbre avec son théâtre novateur mais  controversé.


J’ai voulu retenir un des aspects de l’âme sicilienne concernant l’amitié :
« Une des constantes de l’amitié sicilienne est le devoir de deviner comment l’ami se comportera dans une circonstance donnée sans qu’il soit besoin d’accord préalable. 
De surcroît, le don de soi réciproque ne tolère ni réserves, ni zones d’ombre, ni tiroirs secrets. S’il existe, ils limitent la portée du don, la force du dévouement et révèlent que le rapport improprement appelé « amitié » est en réalité fondé sur une équivoque.
Il s’ensuit que l’amitié sicilienne est un art des plus subtils  et des plus exigeants et peut-être conviendrait-il  de le désigner par un autre nom : fraternité d’âmes, consanguinité élective… Autour de deux amis siciliens se crée une sorte de cercle magique qui exclut les autres et ne laisse pénétrer ni les affaires du monde, ni même les grands événements de l’Histoire ».

Connaissant  un peu mieux  maintenant Pirandello, trouverai-je plus facile d’écrire un billet sur une de ses pièces ?  Pas sûr ! 


Pirandello, biographie de l’enfant échangé par Andrea Camilleri
(Flammarion, 2002, 319 p) Traduit de l’italien par François Rosso
Titre original : Biografia del figlio cambiato

9 commentaires:

  1. je note, car j'adore lire en italien - et andrea camilleri est un auteur qui me plaît

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  2. Un mauvais souvenir avec cet .. donc je passe !

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  3. Pour une fois chez toi, je passe.

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  4. niki, De Pirandello, j'aimais bien son théâtre, plus jeune mais voilà un moment que je ne l'ai pas relu! Quant à Camilleri,je l'ai aimé au début,moins maintenant!

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  5. clara, avec Camilleri? Moi aussi, je l'aime moins désormais .

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  6. Theoma, Assez normal! Il faut vouloir lire les œuvres de Pirandello pour avoir envie de lire sa biographie qui se lit agréablement d'ailleurs!

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  7. Voilà qui donne envie de lire Pirandello et cette biographie!

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  8. J'ai découvert cet auteur il y a peu de temps et je compte bien poursuivre ma découverte... mais pas avec ce livre. ;-)

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