dimanche 4 mars 2012

Ballade des pendus de François Villon

Après la lecture de la BD:  Je,  François Villon de Luigi Critone d'après Jean Teulé(ICI),  j'ai senti le besoin de relire un des poèmes les plus forts du poète dont le père a été pendu à sa naissance et peut-être lui-même également.

Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les coeurs contre nous endurciz,
Car, se pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça dévorée et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :

Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!

Transcription en français moderne 
Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six:
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
 Suite de la Ballade  Ici   (Brueghel le Vieux: La pie sur le gibet. (1568), Fresque de l'église Sant'Anastasia à Vérone. ) 

25 commentaires:

  1. Chouette, le poème du dialnche :-)

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    1. du "dimanche" (oula, je n'ai pas mes lunettes !)

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    2. Ne t'inquiète pas! Je suis si mal réveillée que je n'ai même pas vu l'erreur de frappe.

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  2. Et pour le lancement du printemps des poètes demain, tu nous prépares quelque chose ? Cette année j'ai envie de consacrer quelques billets à la poésie pendant la durée de la manifestation (du 5 au 18 mars je crois).

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    1. Pourquoi pas? C'est en effet une bonne idée mais je n'y ai pas encore vraiment réfléchi. Chaque année je suis de près cette manifestation, cette année aussi sûrement. Plus on est nombreux à lire et proposer des poèmes, plus ça m'enchante. Je n'aime pas du tout ceux qui osent parler de la mort de la poésie! Quelle prétention! Les formes évoluent, c'est tout.

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    2. Je ne suis pas un grand spécialiste du genre mais j'aime bien y revenir de temps en temps. Par contre, je constate que je suis en général séduit par des auteurs très contemporains. La versification classique ne m'attire pas du tout, je préfère, de loin les poèmes en prose !

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    3. Tu es rare et précieux alors! J'en connais peu autour de moi parmi les amateurs de poésie qui aient cette préférence mais j'aimerais pouvoir en dire autant seulement, rien à faire, je préfère la rime.

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  3. C'est un poème que j'ai appris - comme beaucoup, je pense - au collège. Il fait partie des rares qui n'ont jamais quitté ma mémoire.

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    1. Il est suffisamment marquant et beau pour qu'on ne l'oublie pas.

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  4. Je l'ai aussi appris au collège et commenté pus tard encore... Les mots de Villon restent gravés à jamais.

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  5. Ce qui est remarquable, c'est que c'est un poème intemporel, qui peut faire penser à nombre de situations actuelles.

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    1. Heureusement la peine de mort a disparu mais à part ça, la mort nous réduit tous au même état!

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  6. Très fort ce poème ! Il me semble que c'est Reggiani qui le reprends en chanson.

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    1. Tiens, tu me l'apprends, je vais aller voir et écouter ce chanteur que j'aime bien.

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  7. Oh il faudrait que je lise ça ! Je me l'étais déjà dit en dévorant le roman de Teulé...

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  8. Voilà un poème que j'aime relire de temps à autre. Je me demande bien ce qui les a menés là, ces pendus : crime, vol, mensonge ?... ou injustice.

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  9. Oh là, là ! ça me rappelle de longues heures lorsque j'étais au collège pour apprendre et surtout mémoriser ce poème !!!!!

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  10. Un de mes poèmes préférés ! Ce que j'appelle "la poésie macabre". Je préfère la "v.o."

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    1. Oh oui, moi aussi et de loin mais c'est toujours comme ça avec les traductions.

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  11. Mais comment faites-vous pour sincèrement aimer Villon ? Vous vous êtes vraiment farcis tout le Testament ?

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    1. J'ai dû l'étudier en vue d'un concours. Certains passages sont devenus des chansons d'ailleurs donc plus connus que d'autres.

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