Joyeux dimanche pascal!
Simples ou colorés, les œufs sont déjà bien cachés et n'attendent plus que d'être recherchés et mangés.
La mort de son père, le juge Boulouque, en 1990, alors qu’elle n’avait que treize ans, elle l’a racontée, en 2003, dans son livre: Mort d’un silence, devenu en 2005, le film: La Fille du juge.Je ne sais plus si Eternal Flame des Bangles était la chanson de mon premier slow ou du sien, avec Nicolas, je ne sais plus, parfois, laquelle de nous deux est présente dans les souvenirs, dans cette vie.
Le ciel s’est cassé ce jour-là. (…) J’ai sombré. L’amitié qui se fend. J’ai dérivé, sans bruit, loin d’elle.Je lui en ai voulu. Avec mutisme, sans l’affronter. Par esquive.- Tu viens ? Je vais m’acheter des chaussures.- Non, je suis occupée.- A quoi ?- A être occupée.- J’ai raccroché, elle trouverait quelqu’un d’autre pour l’accompagner.- J’ai lu Le ravissement de Lol V. Stein. Pour être avec elle, sans le lui dire.- Je ne sais plus ce que j’ai pensé.
Ne me reste que cette acrimonie envers Duras, cette obstination à la tenir responsable de l’incandescence de Julie, des mots plantés dans son abdomen, avec son écriture griffue. Coupable d’avoir, à l’esprit de mon amie, pianoté son désespoir, cet inassouvissement des vies, des possessions, des mots. Elle l’a façonnée et Julie était cette inassouvie, peut-être consciente de ne jamais pouvoir devenir autre qu’un désir d’exister au superlatif, se cherchant des attaches, des envies. (…) Julie est partie avec ses trop-pleins.
Nous sommes ceux qui restent, ceux qui demeurent - des demeurés. Les yeux des endeuillés ont l'opacité du regard qui est aussi celle des aveugles, cette fixité rivée à ce que l'on ne voit plus, au noir. Nous sommes les proies de fixations,celles qui diraient pourquoi? Faibles d'esprit, faibles. Marguerite Duras était responsable, voilà ma fixation de demeurée.

La bibliothèque de Concarneau (29) a été le théâtre d'une scène d'une grande violence, lundi après-midi. Deux jeunes adolescentes encagoulées sont venues agresser une troisième jeune fille. Après l'avoir frappée à plusieurs reprises, elles lui ont arraché les cheveux et l'ont aspergée de gaz lacrymogène, cassant au passage un ordinateur. Les deux adolescentes ont ensuite rapidement quitté la bibliothèque, sous le regard stupéfait des quelques personnes présentes. La directrice a immédiatement appelé la police, la jeune victime étant prise en charge.
Une semaine sur deux, Maé, une petite fille très
délurée de six ans dont les parents viennent de divorcer, est prise en charge
par son père, un quadragénaire installé dans le sud-ouest, un dessinateur en
mal d’inspiration qui la laisse faire un peu tout ce qu’elle veut, trop souvent
dépassé par le dynamisme et les emballements de sa fille.





L’album sur La mort de Staline restitue ce que les auteurs
supposent avoir pu être l’atmosphère qui régnait autour du dictateur communiste
durant les heures entourant sa mort. Si
les longues files de Russes en attente
devant la dépouille exposée pendant des
années dans le mausolée de la Place Rouge sont restées célèbres, les circonstances de la mort elle-même le sont beaucoup moins. Or c’est de ces
heures et de ces jours menaçants et mystérieux
qu’il s’agit ici où il n’est jamais question du peuple russe mais seulement des
couloirs effrayants du pouvoir.Le camarade Staline a mis toute sa vie avec abnégation au service de la grande cause du communisme. Sa mort est une perte pour le Parti, pour le peuple soviétique, pour les travailleurs du monde entier…





Dans mes premiers récits d'étudiant, j'avais réussi à emprunter à Salinger sa tonalité nauséeuse et au jeune Capote son arachnéenne vulnérabilité, et à imiter audacieusement mon titan, Thomas Wolfe, aux extrêmes de la suffisance et de l'auto-apitoiement.Sur Portnoy et son complexe:
C'était un livre dont le propos n'était pas tant de me "libérer" de ma judéité ou de ma famille (ce que beaucoup de lecteurs croyaient, convaincus par le déballage de Portnoy's Complaint, que l'auteur devait être en mauvais termes avec l'une ou l'autre) que de me libérer de modèles littéraires d'apprenti, particulièrement de la redoutable autorité universitaire de Henry James, dont le Portrait of a Lady avait été virtuellement un guide au moment des premiers jets de Letting Go, te de l'exemple de Flaubert, dont la distante ironie à l'endroit des désillusions, désastreuses d'une provinciale m'avait conduit à feuilleter obsessionnellement les pages de Madame Bovary pendant les années où je cherchais le perchoir d'où observer les gens dans When She was good.Philip Roth, Les Faits, Autobiographie d'un romancier , Traduction de l'Anglais par Michel Waldberg (Gallimard, 1988/90, 223 p.)
Qui est donc Louise de Marillac? C'est une proche de Vincent de Paul avec lequel elle a fondé en 1633 la Compagnie des Filles de la Charité. En Bretagne, existaient surtout, du moins dans mon souvenir: Les petites sœurs des pauvres qu'on aimait beaucoup car toutes dédiées aux plus pauvres et aux plus démunis. Elles étaient exemplaires. Personne, aucune association, aucune assistance sociale n'a pu vraiment les remplacer depuis. Elles étaient toujours disponibles, dévouées, humbles, efficaces, débordées et bourrues parfois, mais toujours en premières lignes, là où on avait le plus besoin d'elles. Elles sont restées anonymes et les valeurs qu'elles défendaient ne sont plus à la mode, loin de là. C'est juste le contraire désormais où rien ne compte plus que sa propre apparence. Où est le progrès auquel j'ai si longtemps cru?
Après avoir évoqué son amitié avec Alan Cope et les souvenirs de celui-ci comme soldat américain de la seconde guerre mondiale, Emmanuel Guibert continue avec le même personnage mais enfant, cette fois, dans la Californie des années trente qui n'avait rien à voir avec celle d'aujourd'hui.


