mardi 23 octobre 2012

Barbe bleue d'Amélie Nothomb,


J’annonce d’emblée la couleur: j’aime Amélie Nothomb. 

Pas tous ses livres, pas tous les ans, pas systématiquement mais elle m’intéresse et m’intrigue suffisamment pour que je guette sa production à chaque rentrée d’automne comme une bonne ménagère espère l’arrivée précoce des premiers primeurs printaniers.

Je ne lui fais  qu'un seul reproche: ses  romans se lisent trop vite!  Ce dernier plus que les autres! Charles Perrault revisité. Barbe bleue modernisé. Un huis-clos parisien dans un hôtel de maître du VIIe arrondissement. Un face à face dînatoire quotidien entre un Grand d'Espagne, don Elemirio qui ne sort jamais de chez lui depuis plus de vingt ans et Saturnine, jeune étudiante belge de l'école du Louvre, sa colocataire.  Comme dans le conte, il a tué les précédentes qui avaient toutes enfreint l'interdiction de la pièce condamnée. Qu'en sera-t-il cette fois-ci? 

Ce roman, c’est un dessert mais qui  se dévore plus qu'il ne se déguste! Lu en moins de deux heures, d’une traite, et sourire aux lèvres.
Ensuite? Une brusque envie de champagne mais des meilleurs, servi dans une flûte en cristal de Tolède! Olé! Du Laurent-Perrier du premier repas, accompagnant un Saint Honoré fait maison par le maître des lieux,  (le fameux Barbe bleue !) à la sublime bouteille de Krug-Clos  du Mesnil 1843, le champagne le plus cher du monde, c’est toute une symphonie de cette boisson qui nous est donnée ici! 

A livre bref, critique rapide! Je retiens trois couleurs:

Le bleu, bien sûr:  le mystère, le calme, l'énigme de l'homme, de ce duo improbable, de la tragédie qui se joue.

Le rouge, à l'opposé:  le sang, les meurtres, les crimes, l'horreur, la folie...  

L'Or enfin: l'instant suprême quand il brille,  le summum, l'apothéose, la métamorphose, l'alchimie.
L'Or... " C'est vous, ma bien-aimée".  "A l'instant précis ... Saturnine se changea en or"
Tels sont les derniers mots (mais je ne crois pas spoiler en écrivant cela! Ne surtout pas lire entièrement la dernière phrase! ) 

C'est brillant. La fin me plaît. Merci Amélie. Encore! Encore! A l'année prochaine! Et peut-être pour bientôt la pièce de théâtre tirée de ce récit à base de dialogues  qui s'y prêtent si bien! 

Barbe bleue, Amélie Nothomb,  (Albin Michel, août 2012, 170 
pages) 

21 commentaires:

  1. Tu devrais arrêter de la lire, elle te donne des goûts de luxe ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah! ne te trompe pas: Je les avais et j'en redemande! Surtout ces temps-ci! Phénomène connu! :)

      Supprimer
  2. Quel feu d'artifice ! Wouah ! C'est un bien beau billet que tu nous as encore troussé là ! Merci Mango ; ça me met l'eau à la bouche, tout ça ...
    J'ai bien envie de déguster ce "champagne", moi aussi ( sourire)
    Y.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tant mieux si tu apprécies! Nothomb et moi c'est une grande fidélité avec des hauts et des bas: celui-ci est savoureux!

      Supprimer
  3. Un beau billet comme le souligne Y. Moi aussi j’aime Amélie Nothomb. Je vais donc dévorer ce roman.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis persuadée que tu ne feras pas la fine bouche et que tu vas l'aimer

      Supprimer
  4. Une autre fan d'Amélie! (avec géraldine)Pour ma part je ne la lis plus trop, mais elle ne m'a jamais ennuyée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nothomb n'a pas la cote dans la blogo littéraire. Je le sais mais pourquoi bouderai-je mon plaisir? J'ai lu ce roman-ci avec bien plus de joie que bien d'autres pourtant plus estimés.

      Supprimer
  5. Tu es plus enthousiasme que moi ! j'ai bien aimé et après 2 ou 3 ans de déception, j'ai été moins critique car les dialogues sont savoureux. Elle est douée, c'est sûr... mais ça ne vaut pas les écrits de ses débuts.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peut-être... sans doute: "Hygiène de l'assassin", "Stupeur et tremblements" étaient excellents mais celui-ci m'a plu tout autant!

      Supprimer
  6. Bof et re-bof, tu as sans doute lu mon billet à propos de ce livre... Je suis nettement moins enthousiaste que toi ! Elle s'est pas trop foulée pour cette rentrée notre Amélie (que je suis pourtant depuis longtemps). C'est un peu la rançon du succès trop facile, on s'y noie et on noie le lecteur avec :-( L'an prochain, à la rentrée, je change de crèmerie !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je viens de lire ton billet-télégramme qui m'avait échappé. Il m'a fait sourire tout en te trouvant bien injuste cependant,mais c'est ainsi, le style Nothomb, sec, brillant, efficace, on aime ou on n'aime pas, sans demi mesure!

      Supprimer
  7. Tu vas peut-être me donner envie de relire Amélie!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Celui-ci vaut la peine d'être lu sans parti pris. J'ai aimé les dialogues, ce qui n'est généralement pas mon habitude quand je lis un roman. Je l'ai trouvé réussi.

      Supprimer
  8. Bon, moi plus j'en lis, moins j'aime. Faudrait que j'arrête, mdr !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bah! Tu y reviendras l'année prochaine! J'en fais le pari! En espérant le miracle! :))

      Supprimer
  9. Et ça fait 20 ans que ça dure.... Saluons la performance.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Saluons!... d'autant plus qu'elle semble plutôt bien s'amuser au fond!

      Supprimer
  10. Je viens de terminer "Tuer le père". Après avoir lu ton dernier billet , il me semble que ce sont 2 livres dans la même lignée ?

    Oui 2 h pour le lire, moi aussi, c´est bien de temps en temps seulement.

    RépondreSupprimer
  11. Ah, j'aime lire un tel billet sur mon auteure favorite !
    Par contre, je suis triste aujourd'hui. Il y avait une rencontre à Ouest France avec Amélie Nothomb. Seuls 3 lecteurs ont étés sélectionnés pour la rencontrer. Et ma lettre de motivation n'a pas été choisie... Snifffff

    RépondreSupprimer
  12. J'aime Nothomb aussi et j'ai trouvé celui-ci excellent :).

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.