Affichage des articles dont le libellé est Afrique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Afrique. Afficher tous les articles

mardi 1 mars 2011

Allah n'est pas obligé de Ahmadou Kourouma

Le narrateur est Birahima, un jeune garçon  ivoirien, 10 ans environ,  qui raconte ses déambulations à travers des pays africains en guerre, dans l’espoir de  retrouver sa tante au Libéria. Sa mère vient de mourir. Elle était sa seule famille et il se retrouve orphelin,  totalement abandonné à lui-même. Bientôt il rencontre Yacouba , un soi-disant féticheur, qui l’accompagne dans son parcours. La guerre civile fait rage et pour sauver leur vie, ils doivent s’engager auprès du colonel Papa le Bon dans son Front National Patriotique du Libéria. Yacouba devient ainsi un enfant-soldat qui ne quitte jamais son arme. Sa vie devient un enfer!


Livre coup de poing à coup sûr, celui que je viens à peine de terminer pour le Blogoclub. Mon analyse se fait donc  à chaud , sans véritable recul et je ne serai peut-être pas très objective.
Je ne sais même pas encore si je l’ai aimé ou pas. En tout cas, il ne m’a pas laissée indifférente. Je suis encore un peu soufflée par la difficulté  mais aussi  la force  de l’écriture, ainsi que  par la distanciation prise  avec les faits horribles racontés : l’humour reste présent dans l’horreur.
 Malgré tout c’est une forme de malaise qui domine en moi en fermant ce livre : admiration et lassitude se sont succédé. J’ai beaucoup aimé les premiers chapitres mais mon intérêt s’est perdu à la fin, noyé dans les violences à répétition des guerres tribales. J’avais envie que ça finisse. J’avais du mal à suivre les événements politiques. Il me manque trop de connaissances sur ce qui s’est réellement passé pour suivre facilement le déroulement des actions évoquées ici. 
Ce qui est sûr c’est que je ne suis pas près d’oublier Birahima, cet enfant-soldat  qui a commis tant d’horreur,  kalachnikov en main,  mais qui a subi tant de malheurs lui-même dès sa naissance auprès de sa mère handicapée qu’il a reniée en la dénonçant comme sorcière -  ce dont il s’est toujours accusé par la suite.
J’ai redouté  cet emploi systématique de quatre dictionnaires pour expliquer les mots et simplifier la lecture.
J’ai été étonnée par cette langue incantatoire, cette phrase sans cesse répétée qui sert aussi de titre,  comme s’il s’agissait d’ une prière ou  d’une formule magique: "Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ces choses ici-bas."
Tout ici frôle l’irrationnel, l’excès, l’enfer. Lourd, lourd,  lourd !  Je suis plombée par cette lecture . 
Ce qui me restera c’est cette impression d’avoir lu le récit d'un voyage au bout de  l’horreur en Afrique. 


Allah n'est pas obligé de  Ahmadou Kourouma, Côte d'Ivoire, Éditions du Seuil, août 2000, 233 p. Prix Renaudot 2000, Prix Goncourt des lycéens 2000, Prix Amerigo-Vespucci au Festival international de géographie. Je participe à la lecture du Blogoclub de Sylire ICI et de Lisa

mardi 16 février 2010

Recette de solo ou morue salée du livre de Léonora Miano, Soulfood équatoriale,


Recette  de solo = morue salée 
du  livre de Léonora Miano : « Soulfood équatoriale » (Nil éditions « Exquis d’écrivains »,  2009 , 101 pages)
« Au départ, ça n’a l’air de rien. Juste de la morue salée… Elle fut adoptée par les populations du littoral camerounais. »
Sa préparation semble simple : il n’y a qu’à dessaler la morue en la faisant bouillir puis à la faire revenir dans de l’huile avant d’y ajouter de la tomate. Concentrée en grande partie.
« La jeune fille avait des papilles entraînées. Elle reconnut chaque élément ayant contribué à la composition de la sauce. Oignon, ail, soupçon de gingembre parfaitement écrasé dont on ne sentait pas les fibres, piment trempé entier peu avant la fin de la cuisson pour qu'il n'éclate pas et ne laisse que son parfum... Puis, la clé du mystère : pas plus d'une demi-aubergine. Le supplément de tomate fraîche avait pour but d'en atténuer l'amertume. »
Voici donc ma recette qui  est encore en train de mijoter dans la cuisine et dont le fumet ravit déjà mes papilles (à condition naturellement de ne pas redouter l’odeur du poisson !)
Ingrédients pour deux personnes :
200 g de morue séchée, mise à dessaler  dans une grande bassine, toute la soirée d’hier,   en renouvelant l’eau souvent.1/2 aubergine., 2 oignons, .2 piments, 1 gousse d'ail, 2 cuill. à soupe d’huile, Sel, poivre..
Préparation !
Je lave l' aubergine et la coupe en morceaux..
Je pèle et émince les oignons.
Je lave et fends en deux les piments, j’en retire graines et pédoncules et je les coupe en petits morceaux.
J’égoutte et fais revenir dans l’huile les oignons, l'ail et l' aubergine, 5 min en remuant.
Je sale et poivre et ajoute piments et poisson et sauce tomate fraîche préparée à l'italienne
Je fais cuire 35 min environ sur feu doux, à couvert,  en remuant de temps en temps .
Je servirai dans un plat creux, avec un peu de riz blanc (hérésie , je sais, mais je n'ai pas de manioc etc.)
On dégustera bientôt!
Recette publiée dans le cadre du challenge de Chiffonnette: "A lire et à manger". ( 2ème contribution).
1 ère = Recette du beurre blanc à l'ancienne
Appréciations concernant cette recette:
C'était bon mais la prochaine fois je ne mettrai qu'un seul piment et surtout je prendrai une aubergine entière que je couperai en lamelles de 1 cm d'épaisseur et que je ferai dorer dans un peu d'huile à part  pour l'ajouter ensuite sur le plat terminé. (si elles ne sont pas cuites de cette façon, je n'aime pas les aubergines!)

Soulfood équatoriale, Léonora Miano

Voici un livre apparemment sur la cuisine africaine, plutôt du Cameroun, pays d’origine de l'auteur.
 Le titre déjà ! La soul food est un endroit plus ou moins bancal, où tout le monde peut venir manger un plat unique, vite fait et pas cher
 Celui des treize chapitres ensuite évoquant  des recettes aux noms étranges : solo, jazz, saxophone,
 Le vocabulaire  enfin qui intrigue et saute aux yeux rien qu’en feuilletant ce petit ouvrage : kingang, nginge, jambalaya, calalu,  misole, Ndole, mukandjo 
Mais ce texte est plus qu’un simple livre de recettes, c’est avant tout un retour aux sources, sur la terre natale, un voyage vers les saveurs de l’enfance, de la famille, du territoire !
  Il s’agit ici d’identité !
A travers la nourriture, la voyageuse, de retour au pays,  remonte  à la source de ses souvenirs et plus loin encore à la source de l’histoire de ses ancêtres  du temps de l’esclavage !
Le tout emballé dans une écriture rapide, enlevée, prompte à un peu
 d’humour quand il le faut!
L’ensemble est séduisant et donne envie d’aller goûter sur place cette nourriture singulière, encore peu connue!
Présenté aussi par Leiloona, Cathulu, Chiffonnette, Schlabaya,  et probablement d'autres blogs encore que je n'ai pas su trouver!
Soulfood équatoriale par Léonora Miano
(Collection « Exquis d’écrivains », NIL éditions, 2009, 101 pages)