vendredi 30 mars 2012

La fille du Chasseur de Sophie Caratini dimanche 16H en direct sur France Inter.

Un de mes  coups de cœur littéraire de ces deniers mois a été "La fille du chasseur",  (éditions Thierry Marchaisse),  livre écrit par Sophie Caratini sur la vie très particulière de 
Mariem Compoint. (Mon billet Ici)
J'apprends avec plaisir que l'auteur et son héroïne seront en direct sur France Inter, dimanche 1er avril,  à 16h,  dans l'émission: 
Les femmes: toute une histoire.
J'ai été tout de suite très intéressée par la vie étonnante de cette femme qui se libère peu à peu de tous les carcans de  son éducation par la révolte, l'amour mais aussi l'évolution historique et politique de son pays: 
 la Mauritanie coloniale puis indépendante  des années cinquante à nos jours.
Cet entretien devrait être aussi intéressant que le livre  lui-même. 

Sexy de Joyce Carol Oates


Darren, 16 ans, est un garçon poli,  bien élevé, un peu gauche sans doute, d’une bonne famille d’un milieu moyen, choyé et soutenu par les siens. Il travaille plutôt bien mais pourrait mieux faire, lui dit-on toujours. Il brille surtout en sport, d’ailleurs il est un des meilleurs éléments de  l’équipe de natation de son lycée  de North Falls où il est en première. Plongeur prometteur, c’est  selon son coach,  un type qui monte et qui retient de plus en plus l’attention.
Ses copains sont les mêmes, depuis toujours et il a Molly comme amie, une fille de sa classe  avec laquelle il s’entend bien. 
Une vie sans histoire par conséquent. Darren est né sous une bonne étoile. Seulement voilà, il a seize ans et il est beau, ce dont il ne se rend pas très bien compte encore.  Les filles, elles, le trouvent très sexy et certains professeurs le taquinent en lui trouvant un petit air de Brad Pitt. Alors lui qui est très timide et veut passer inaperçu, fait tout son possible pour se rendre laid. Rien à faire: il attire les filles comme la lumière les papillons de nuit et même certains hommes  fixent des yeux affamés sur lui si bien qu' il apprend à ne jamais avoir de contact visuel.
Mais c’est alors que les choses prennent une drôle de tournure.
D’abord il commence à réaliser que ses professeurs le notent mieux qu’il ne mérite, qu’ils ne cessent de l’encourager et de lui en demander plus sous prétexte qu’il est un brave garçon, sympathique et un bon athlète. Il prend peur  surtout quand M. Tracy, son prof d’anglais qui assiste à tous ses entraînements, le raccompagne en voiture  un soir d’orage et lui demande de l’appeler par son prénom. Il se crispe, très mal à l’aise.
«C’était en novembre, un mardi après l’entraînement. La chose avec Mr Tracy. La chose, c’est en ces termes que Darren y penserait par la suite.  La chose, un mot vague, indéfini. La chose qui n’était pas arrivé de toute façon.» 
Seulement ensuite, ayant dû punir  un des  copains de l’équipe de natation, M. Tracy  se voit accusé de pédophilie par la petite bande d’amis qui  se venge de cette façon. Le piège se referme sur le professeur qui ne peut se disculper contre la rumeur qui va s’amplifiant.
La suite est au cœur  même du récit.
Darren est pris dans l’engrenage.  Il est très malheureux, se montre tour à tour lâche et généreux.. Les faits le dépassent largement. Il se fâche avec tout le monde jusqu’à ce que la colère en lui éclate enfin, le libérant de ses doutes, de ses hésitations, de ses peurs et le propulsant en athlète plus affirmé, plus sûr de lui.  Le voilà prêt pour sa nouvelle vie de jeune étudiant qui s’annonce sous des aspects plutôt plaisants puisque les filles l'adorent. Il est sexy et il assume.
J’ai aimé  ce parti pris optimiste de l’auteur à la fin quand je m’attendais au pire. .Les dénonciations anonymes et l'inconscience de jeunes adolescents sont ici amplifiées par la rumeur homophobe toujours prête à se déclencher au plus petit indice et les conséquences peuvent être désastreuses mais pour Darren cet épisode de sa vie lui aura permis de s'affirmer, voilà tout.  
Décidément, cette romancière ne me déçoit pas!  Il n'y a que le titre que je trouve mal choisi, racoleur et ne correspondant pas exactement au sujet.   D'elle,  j'ai adoré Les Chutes  et juste un peu moins Hudson River. Je lis son Journal en ce moment  mais de façon trop intermittente à mon goût.
Sexy de Joyce Carol Oates (Folio,  Gallimard, 2006, 242 p.) Traduit de l’américain par Diane Ménard

jeudi 29 mars 2012

Le Japon et le peintre calligraphe Georges Mathieu.

 
"J’arrivai à Tokyo au début septembre 1957 pour y faire en trois jours vingt et une toiles (dont quelques-unes de grandes dimensions) qui devaient être exposées aussitôt.
Mais ce fut dans la plus grande humilité, à la pensée que j’allais confronter (après ce qu’avait dit de moi Malraux) ma calligraphie intuitive avec  un art millénaire.
Deux heures après mon arrivée, j’étais reçu chez le plus grand antiquaire de la ville, qui devait me montrer les objets de l’époque Kamakura, qui correspond à notre Haut Moyen Âge, et qui, comme lui,  représente pour le Japon l’apogée de sa civilisation.  C’est à cette époque et aussi à celle de Muromachi, qui la suit immédiatement, que le bouddhisme zen fut porté à son maximum de raffinement. Ce fut durant cette visite que je compris, en quelques secondes,  toute la distance qui nous sépare de ce peuple. Il me fit donné de regarder, de contempler une statuette, de la saisir  dans mes mains et de la reposer sur son petit tapis de soie verte. Mais il me fut donné surtout de voir comment, après moi,  un historien d’art allait appréhender la même statuette.
Après avoir fait cinq toiles le premier jour, quinze le second: une Bataille d’Hakata de huit mètres sur deux le troisième, j’acceptai, une heure avant le vernissage , de réaliser devant le peuple  de la rue une fresque de quinze mètres de long.

Trois jours après mon arrivée, j’avais atteint la plus grande popularité. Je ne pouvais plus entrer dans le moindre bar ou le moindre magasin de cette ville de neuf millions d’habitants, sans qu’on me présentât un petit carton blanc, carré, bordé d’or, sur lequel j’étais invité à peindre, c’est-à-dire à écrire, à écrire, c’est-à-dire à peindre."
L’abstraction lyrique. Diffusion et contagion mondiales : 1956-1962, de Georges Mathieu, 1962

Les 230 BD du mercredi, premier trimestre 2012



Voici la liste des 230 BD présentées sur ce blog  les mercredis de ces trois premiers mois  2012, ce qui fait environ 20 à 25  albums par semaine. Actuellement, 50 blogueurs/euses   sont  inscrits pour participer à ce rendez-vous hebdomadaire. Certains blogs ont été fermés (Hathaway, bonjour si tu passes par ici comme tu l'avais dit), d'autres sont en pause (Hello, Mathilde), 45 demeurent actifs et passent selon leur rythme dont une bonne vingtaine, les plus mordus, les spécialistes, les fidèles  qui sont là chaque semaine. Merci à vous tous.
BD DU MERCREDI 4 JANVIER 2012
Azur, T1, Providence de Philippe Ogaki par Lire pour le plaisir
Dans la peau d'un jeune homme de Hugues Barthe par La-ronde-des-post-it
L'art de voler, Altarriba et Kim,par Oliv'
La balade de Yaya, T1,La fugue de Omont et Golo Zhao par Noukette
La grande guerre de Charlie de Pat Mills et Joe Colquhom par Yvan
La nef des fous, 1, Eaux folles de Turf par Manu
Le chien dans la vallée de Chambara de Hugues Micol par Mango
Le grand Mort, 1,2,3,, Loisel, Maillié, par wens
Le Petit Prince de Joann Sfar, d'après Saint-Exupéry par Irrégulière
Les quatre de Baker Street, T2,Le dossier Raboukine de Djian et Legrand par Yaneck
Texas Exil de Daeninckx et Mako par Jérôme
Tib et Tatoum, T1, Bannister/Grimaldi par Choco
Ursula vers l'amour et au-delà de Bernard par Mo'

BD DU MERCREDI 11 JANVIER 2012
Bridi Stories, 2 de Kaoru Mori par Emmyne
Chats chats chats de Lapuss', Larbier,Kabarot par Manu
Cité 14, Saison 1,T1,Tour Bambell, Gabus et Reutimann par Yaneck
Habibi de Graig Thompson par Mo'
Je suis pas petite!!!, T1 de Bruno Duhamel par Lire pour le plaisir
Jeanine de Matthias Picard par Oliv'
La bête du lac,Le gardien, Lapierre, Boutin-Graqué par Arsenul
La mort dans l'âme de Ricard et Wens par Choco
Le miracle de la vie de Clarke par la-ronde-des-post-it
Opération Mort de Shigeru Mizuki
Paul à la campagne de Michel Rabagliati par Hélène
Pin up, T10, Le dossier Alfred H, Yann et Berthet par Jérôme
Rashômon de M.K. Deville par Wens
Voyage aux îles de la désolation, Emmanuel Lepage par Noukette
Walking Dead, Lirkman, Moore, Adlard, par Mango
Zombillénium, T2, Arthur de Pins par Sara

BD DU MERCREDI 18 JANVIER 2012
L'enfant cachée de Lizano, Dauvillier, par Yvan
Alice au pays des Merveilles de Chauvelle et Colette par Soukee
Aâma, T1 de Frederik Peeters par Choco
Cruelle Joëlle, T1, Davide Cali et Ninie par Lire pour le plaisir
Elle ne pleure pas, elle chante de Corbeyran et Murat par Sara
Fables nautiques de Marine Blandin par Oliv'
FabriceM; de Stalner, Le cavalier noir par Margotte
Happy Sex de Zep par Hélène
Il était une fois en France T5 de Nury et Vallée par Mango
L'enfant cachée de Lizano, Dauvillier, Salsedo par Jérôme
Le Cadavre et le Sofa de Tony Sandoval par Yaneck
Le chier bleu de André Juillard par La -ronde-des- post-it
Le marchand d'éponges de Vargas et Baudoin par Mo'
Le montreur d'histoires de Beuchot et Zidrou par Noukette
Siegfried Le crépuscule des dieux, Alex Alice par Arsenul
Terre-neuvas de Chabouté par Wens
Zombillénium, T1, Gretchen, Arthur de Pins par Alex

BD DU MERCREDI 25/1/12
David, les femmes et la mort de Judith Vanistendael par Yvan
Habibi de Craig Thompson par arsenul
Hokusai de Shôtarô Ishino Mori par Hélène
Tony Chu Détective Cannibale Tome 1, de Layman et Guillory, par Yaneck
Kiki de Montparnasse de Bocquet et Catel par Mo'
L'ordre impair 1,2,3,4, de Teng, Miel, Cuadra par Lystig.
L'élève Ducobu, 8, de Godi et Zidrou par la-ronde-des-post-it
L'île aux 30 cercueils de Marc Lizano par Noukette
La créature des ténèbres de Tranchand et Corteggiani par Manu
Le bel âge, 1/3, Désordre de Merwan par Oliv'
Le cabaret des Muses T1 de Gradimir Smudja par soukee
Les nombrils T5 de Dubuc et Delaf par Kikine
Magasin général,T7, Charleston de Loisel et Tripp par Mango
Okko, Hub par wens
Péchés mignons de Arthur de Pins
Rahan de Lécureux et Cléret par Didi
Tib et Tatoum de Grimaldi et Bannister par Emmyne
Tony Chu Détective Cannibale, T, de Layman et Guillory par Yaneck
Une métamorphose iranienne de Neyestani par Jérôme
Virginia Woolf de Gazier et Ciccolini par Lou

BD DU MERCREDI 1 FÉVRIER
Bride stories de Kaoru Mori par Natiora
Captive Hearts de Matsuri Hino par Kikine
Chambre obscure de Cyril Bonin par Noukette
Krull de Sergio Toppi par Emmyne
La lionne de Mattiussi et Hess par Jérôme
La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu par l'Irrégulière
La page blanche de Boulet et Pénélope Bagieu par Val
La Ribambelle T7 de Zyron et Krings par Lire pour le plaisir
La vie est belle malgré tout de Seth par Yvan
Le bleu est une couleur chaude de JulieMaroh par Alex
Le Photographe de Lefèvre et Guibert par Miss Alfie
Les lumières de la France 1,de Joann Sfar pat Mango
Les voisins du 109 "Vendredi' de Coyotte et Nini Bombardier par Soukee
Là où vont nos pères de Shaun Tan par Sara
Manabé Shima de Florent Chavouet par Yaneck
Mémoire morte de Marc-Antoine Mathieu par wens
Polina de Bastien Vivès par Margotte
Seuls, 3, Le clan du requin de Gazzotti, Vehlmann par La-ronde-des-post-it
Shallow Me Whole , 1, 2, de Nate Powell par OliV'
Terres lointaines , 1,2,3,de Leo, Icar par Lystig

BD DU MERCREDI 8 FÉVRIER2012
"Je, François Villon", de Luigi Critone, par Natiora
A boire et à manger, de Guillaume Long, par Miss Alfie
Chroniques de Jérusaleme de Guy Delisle par arsenul
David, la femme et la mort de Judith Vanistendael par Valérie
De profundis de Jonathan Melville et Chanouga par Noukette
Elmer de Gerry Alanguilan, par Hélène
Habibi de Craig Thompson par Theoma
Ici-même, de Forest-Tardi, par Wens
L'assassin qu'elle mérite , 1,Art nouveau de Lupano et Cortoz, par Yaneck
L'histoire de France pour les Nuls en BD, 1,de juland, Parma, Queyssi, par Lystig
La page blanche de Bagieu et Boulet, par Moka
Le scaphandre fêlé, Le Cil vert, par Jérôme
Les autres gens, 04 de Thomas Cadène par Mango
Les faux visages de David B et Hervé Tanquerelle, par Yvan
Luchadoras, de Peggy Adam, par Mo'
Motel art improvement service de Jason Little, par Delphine
Quartier Lointain de Jiro Taniguchi, par Kikine
Shelley, T1, de Casanave et Vandermeulen , par Choco
Vers la sortie de Joyce Farmer par La -ronde-des-post-it
Zombillénium 2, de Arthur de Pins

BD DU MERCREDI 15 FÉVRIER 2012
Berlin, 1&2, Lutes, Par Mo'
Berlin, 2, Lutes par Lystig
L'eau et la terre de Séra, par Emmyne
L'Histoire de France pour les nuls, par Lire pour le plaisir
Le Grand Mort , 3 - Blanche , de Loisel et Mallié, par Mango
Le pantin sans visage,de Aalehx, par Natiora
Le Roi Oscar et autres racontars , de Riel, Bonneval et Tanquerelle, par Yaneck
Le tombeau d'Alexandre , Isabelle Dethan et Julien Maffre, par Miss Alfie
Lydie, de Lefebre et Zidrou , par Marion
Lénore , 1, Noogies Roman Dirge, par Sara
Magasin général, Charleston, 7, de Loisel et Tripp, par Kikine
Memories of Sand, de Frezzato, par Jérôme
Polina, de Bastien Vivès, par Delphine
Seuls, 1, La disparition de Vehlmann & Gazzotti, par Moka
Seuls, 4,Les cairns rouges, de Gazzotti et Vehlmann, par La-ronde-des-post-it
Tintin au Condo, Hergé, par wens
Une métamorphose iranienne, de Nana Neyestani, par Yvan
Zaya, T1, de Huang-Jia Wei & Jean-david Morvan, par OliV'
Ça ne coûte rien de Saulne par Noukette

BD DU MERCREDI 22 FÉVRIER 2012
Aller-Retour de Bezian, par Oliv'
Ariol 77: maître chien, de Guibert et Boutavant, par Lire pour le plaisir
Azyiadé, de Franck Bourgeron, Pierre Loti, par Hélène
Aâma, 1 Frederik Peeters , par Mango
Bonne nuit Punpun d'Inio Asano
Cadavres exquis , de Pénélope Bagieu, par Kikine
Deogratias, Les enfants, de Stassen, par Yvan
Grumf. Enfin libre, de Renaut et Baron, par Mo'
Guerre urbaine, 1, de Nu-Men, par jérôme
Jésus et les copains, Dimitri Planchon, par Delphine
L'art de voler, Altibarra-Kim, par Wens
La bande-desinée de Christophe Quillien, par Theoma
Le cadeau de César, Goscinny et Uderzo, par Margotte
Les nombrils, T2, Delaf et Dubuc, par Val (Pitchounette)
Les petits ruisseaux de Rabaté, par Miss Alfie et son mec
Lulu femme nue, de Davodeau, par Mélo
Lydie, Jordi Lefebre, Zidrou, par La-ronde-des-post-it
Légendes de la garde , David Petersen, par Arsenul
Monsieur Blaireau et Madame Renarde, Luciani et Tharlet, par Noukette
Orbital, T4, Ravages, de Pellé, Runberd, par Yaneck
Sharaz-De, Toppi, par Emmyne
Tramp de Jussaume et Kraehn, par Lystig
Walking dead, 15, Deuil et Désespoir, de Kirkman et Adlard, par Hérisson

BD DU MERCREDI 29 FÉVRIER 2012
Aahra's paradise, de Amir et Khalil, par Delphine
Aquablue de Cailleteau et Vatine, par Lystig
Beauté, 1, Désirs exaucés de Kerascoet et Hubert, par Sara
Chaque chose de Julien Neel, par Noukette
Cinq mille journées de prières , de Loo Hui Phang et Mickaël Stercheman, par Jérôme
Far away, de Maryse et J.F. Charles et Gabriele Gamberini, par Natiora
Hraa de Benoît Solal, par Didi
Je, François Villon, 1, de Luigi Critone , par Mango
La page blanche de Boulet et Penelope Bagieu, par Miss Alfie
La voyageuse de la petite ceinture de Christin et Goetzinger, par wens
Le pavillon des hommes 1, de Fumi Yoshinaga, par Estellecalim
Les derniers jours de Stefan Zweig, de Guillaume Sorel d'après Laurent Seksik, par Jacques Viel
Les petits Mythos, , Foudre à gratter de Cazenove et Larbier, par Lire pour le plaisir
Local de Wood et Kelly, par Mo'
Miss Annie de Franck le Gall et Flora Balthazar
Portugal de Pedrosa, par Yaneck
Toutes les filles ne sont pas des cordons bleus , T, de Mady, par Kikine
Une vie dans les nuages de Yoshihiro Tatsumi, par Yvan
Zoé de Chabouté, par Mélo

BD DU MERCREDI 7 MARS 2012
100 Bullets de Azzarello et Nisso, par Mr Zombi
3" de Marc-Antoine Mathieu, par Marie
3", de Marc-Antoine Mathieu, par Hélène
Bride Stories, 1, 2 de Kaoru Mori, par Kikine
Britten et associés de Hannah Berry, par Soukee
Diegfried T1, de Alex Alice, par Yaneck
Etat de veille de Reviati, par Mo'
Frances, épisode 2 , de Joanna Hellgren, par Yvan
Histoire couleur terre 1,2,3, de Kim Dong Hwa, par Delphine
Le goût du chlore, Bastien Vivès, par Mango
Le temps des marguerites de Vincent Cuvellier, par La-ronde-des-post-it
Les brigades du temps, T1 de Duhamel et Kris, par Jacques Viel
Les cerfs-volants de Kaboul d'après Khaled Hosseini, avec Celoni et Andolfo, par wens
Les fables de la poubelle de Krassinsky et Schwendimann, par Natiora
Léa ne se souvient pas comment fonctionne l'aspirateur de Gwangjo/Corbeyran, par Noukette
Missi Dominici de Gloris et Dellac, par Miss Alfie
Murena, 1,2, de Dufaux, Delaby, par Syl
Octobre noir de Daeninck et Mako, par Jérôme
Pourquoi j'ai tué Pierre de Alfred et Olivier Ka, par Marion
Tokyo Home de Cyrielle et Gloris, par Emmyne
Une semaine sur deux de Pacco, par l'Irrégulière

BD DU MERCREDI 14 MARS 2012
American Vampire, T1, Sang Neuf, Scott Snyder, Stephen King, Rafael Albuquerque par Soukee
Amère patrie de Christian Lax et Frédéric Blier par Miss Alfie
Asgard T1, Pied de fer par Jacques Viel
Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle par Theoma
Cinema Panopticum de Ott par Mo'
Face cachée de la BD, les articles des revues
Ghost world de Daniel Clowes par Hélène
Kililana song T1 de Benjalin Flao par Jérôme
L'enfant penchée de Peeters et Schuiten par wens
La marche du crabe de Arthur de Pins T1, par Natiora
Le silence de nos amis, de Long, Demonakos, Powell par Yvan
Le viandier de Polette, L'ail des ours de Michaud et Neel par Kikine
Les larmes de l'assassin de Thierry Murat par Marion
Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté par Noukette
Murena, III et IV, Jean Dufaux et Philippe Delaby par Syl
Paola Crusoé, T1! Naufrage, de Mathilde Domecq par Lire pour le plaisir
Paul à Québec de Michel Rabagliati par La-ronde-des-post-it
Petit Pierrot de Alberto Varanda par Marie
Polina de Bastien Vivès par Mango
Polina de Bastien Vivès par Sophie
Thorgal: Louve de Surzhenko et Yann par arsenul
Walking dead, T1, Passé décomposé de Kirkman, Moore, Adlard par Sara
Zombillénium T2 de Arthur de Pins par Yaneck

BD DU MERCREDI 21 MARS 2012
Blacksad,1, de J.D.Canales et J. Guarnido par Syl
Burqa! Jamira Mujahed par Delphine
Clair-obscur dans la vallée de la lune de Alcante, Montgermont par Miss Alfie
Dans la nuit la liberté nous écoute de Maximilien Le Roy par Natiora
Furari de Jirô Taniguchi par Hélène
L'homme qui n'existait pas de Cyril Bonin par Jacques Viel
La mort de Staline de Nury et Robin par Emmyne
Le bleu est une couleur chaude de Julie March par Kikine
Le Pavillon des hommes de Fumi Yoshinaga par Mango
Les monstres de Nayuko de Marie Caillou par Choco
Les petits ruisseaux de Rabaté par La-ronde-des-post-it
Les princesses aussi vont au petit coin de Chabouté par Noukette
Lou, T4, Idylles de Julien Neel par Yaneck
Murena , 2, de Defaux et Delaby par Sophie
New York Trilogie de Will Eisner par wens
Polina de Bastien Vivès par Marion
Sasmira, la fausse note de Laurent Vicomte et Claude Pelet par Yvan
Thermae Romae, 1, 2 de Mari Yamazaki par Jérôme
Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi par Oliv'

BD DU MERCREDI 28 MARS 2012
3 fois rien de Féjard et Jurdic par Miss Alfie
Blacksad, 2, Artic Nation de Canales et Guarnido par Syl
Bonne nuit Punpun, 1 et 2,de Inio Asano par Choco
Elinor et jack, T1, Une porte super mystérieuse, de rnaiz et Villar par Lire pour le plaisir
Je ne mourrai pas gibier de Alfred par Marion
Je ne suis pas un homme, T1, Usamaru Furuya par Yaneck
Kililana song, Première partie de Flao, par Mo'
L'impertinence d'un été de Lapiere e Pellejero par Lystig
Le cahier bleu, André Juillard par Sophie/Vicim
Le Japon vu par 17 auteurs par Hélène
Le retour à la terre, 1, La vraie vie de Larcenet par soukee
Le rêve mexicain de Ramon de Espana et Segui par Natiora
Les amis de Pa&éncho Villa de Chemineau et JC Blake par Jérôme
Les chasseurs d'écume, 1901, Premières sardines, Debois, Fino, par La-ronde-des-post-it
Les familius de Nicolas Doucet par Alex
Les noceurs de Brecht Evens par Sara
Magasin sexuel de Turf T1 par Val
Portugal de Pedrosa par Mango
Quelques jours d'été de Chabouté par Kikine
Reportages de Joe Sacco par OliV'
Sous-sols de Tirabosco et Wazem par Noukette
Unwritten de Mike Carey et Peter Gross par Yvan

mercredi 28 mars 2012

Portugal de Pedrosa, ma BD du mercredi

Le récit commence par un voyage en voiture, un été caniculaire. Le père conduit, Simon, l’enfant, s’ennuie seul derrière. Il ne se sent pas très bien. Il joue avec Goldorak, entend la pub pour Fruité avec Platini. Maxime le Forestier passe à la radio. Là-bas, au Portugal, il retrouve sa grand-mère paternelle et une cousine. Des mésententes entre les grandes personnes se devinent…

On retrouve brusquement Simon et sa femme chez leur banquier pour un projet d’achat de maison mais le prêt est difficile à obtenir. Simon est un dessinateur sans illusions sur son dernier livre, d’ailleurs il s’occupe aussi d’enfants pour leur apprendre à dessiner mais il vivote et ne se plaît que dans son monde: «Avec le dessin, tout peut exister», même les maisons éléphants. C’est à ce moment de sa vie que la famille portugaise de son père se rappelle à lui avec l’invitation au mariage de sa cousine.

Ce n’est que le tout début, ensuite et par de longs détours, Simon renoue peu à peu avec le pays de ses ancêtres paternels, Il y retrouve des sensations anciennes, se rapproche de ceux qui sont restés là-bas, retrouve une vie simple et avec elle de nouvelles sources d’inspiration. Il se sent surtout plus heureux en ayant reconstitué en grande partie l’histoire de son grand-père, immigré en France de la première heure, qui n’a plus jamais voulu retourner au Portugal.


C’est une belle histoire et surtout un album magnifique. J’aime beaucoup la variété des planches, si différentes parfois les unes des autres selon leur propos. Les traits fins des personnages, les lignes virevoltantes et les crayonnés qui les entourent me plaisent infiniment. A ces dessins pleins de légèreté et de mouvement s’opposent des cases plus sombres, plus strictes, plus lourdement colorées. Certaines pages au contraire, comme celles de la dernière partie «Selon Abel », le grand-père, surprennent par leurs éclaboussures de couleurs, lumineuses de gaieté.

Finalement c’est apaisé grâce à une meilleure connaissance de l’histoire de sa famille, la famille Mucha, que Simon retrouve sa joie de vivre et de créer.
Un bel album, vraiment!


Portugal de Pedrosa, Aire libre, 2011, 264 pages


Les participants:


Je participe aussi au Top BD de Yaneck (19/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'

mardi 27 mars 2012

Japon des avant gardes, 1910-1970, Yorosu Tetsugoro

En cherchant ce que je pourrais bien présenter d’autre qu’un récit de  Yôko  Ogawa dans le cadre du challenge de ChocoLes 10 jours japonais,  j’ai retrouvé le catalogue d’une exposition  vue en 1986 au Centre Pompidou et qui est une mine d’informations sur l’art  des avant-gardes au Japon,  de 1910 à 1970.  Cet album  n’a qu’un seul défaut, c’est d’être si lourd et si volumineux qu’il est  difficilement déplaçable mais il est foisonnant d’idées et de belles rencontres et je n’ai pas fini de le consulter ces prochains jours. 
Parmi les très nombreux artistes présentés,   j’ai choisi de  me documenter  sur le peintre (萬 鉄五郎 Yorosu Tetsugorō dont l’autoportrait aux yeux rouges, datant de 1912,  m’a particulièrement impressionnée.  Il fut l'un des précurseurs de la peinture d'avant garde au Japon. 

Il est né en 1885 à Tchuchizawa, Iware, Japon, fréquente  le collège et l’ Académie Waseda de  Tokyo dès 1903,  séjourne aux Etats-Unis en 1906, prépare les  Beaux-arts de Tokyo en 1907-1912 et  en  1914 il  s'installe à Tsucizawa puis  à Chigazaki, Kanagawa, en 1919. C’est là qu’ il meurt de tuberculose,  en 1927,  à 42 ans. 


On note dans ses peintures l’influence successive de Van Gogh, des cubistes,  de Picasso, de Matisse, du fauvisme  pour se tourner ensuite vers des scènes de village et des autoportraits plus personnels, comme cet étonnant autoportrait au nuage.


L'essor de l'art japonais moderne s'accompagne d'un renouveau radical dans le domaine de la pensée théorique et critique. 
                                                                    Beauté nue (1912)
Durant près d'un millénaire, la théorie de l'art  ne fut jamais indépendante de sa pratique, et il n'existait nulle esthétique conçue comme un système global et abstrait. La peinture et la poésie japonaises comptent parmi celles  qui, dans l'histoire de l'art universel, sont soumises aux codes les plus stricts.


L'une des innovations les plus frappantes de l'époque moderne avec Yokosu Tetsugoro se révèle dans l'activité critique de l'artiste qui s'écarte de la norme acceptée par tous et cherche à définir la place qui lui revient  dans la création de l'art nouveau. Le peintre, peu à peu s'interroge sur lui-même et ses œuvres deviennent plus intimistes. Ici, l'une des dernières toiles du dernier lieu où il vécut, à Chigasaki.  

"Cependant il échoua dans sa tentative d'introduire au Japon  les méthodes de la peinture occidentale, de même que Taro Okamoto, Shiryu Morita,Togo, Tai Kanbara, Murayama, Saburo Hasegawa, Suematsu qui n'avaient fait qu'interpéter le fauvisme, le cubisme, le futurisme, le surréalisme, le constructivisme sans jamais pouvoir intégrer les leçons de Picasso, de Braque ou de Léger à leur peinture traditionnelle." Georges Mathieu, 1962 (L'Abstraction lyrique)
Ce billet s'inscrit également dans le cadre du dragon 2012 chez Catherine: Ici

lundi 26 mars 2012

Les Écriveurs de Frédéric Mars, T1, La cité lumineuse

Coucou, c’est moi,  Lara Scott, l’héroïne de cette série annoncée en trois volumes, octobre 2012 pour le second et l’année 2013 pour le troisième.

 Ça, c’est l’auteur qui l’a annoncé. Moi, je ne suis que la narratrice sortie tout droit de son imagination, dans une drôle d’histoire,  avec un drôle de titre : Les Écriveurs, non,  pas Les Écrivains, attention! «C'est une métaphore assez claire et évidente du travail d'écrivain».
L’Écrivain est unique ici. C’est Frédéric Mars, l’auteur de «Non Stop», le super thriller parmi la soixantaine d'ouvrages qu’il a écrits dans des registres très différents  et sous diverses identités.
  Avertissement aux lecteurs sensibles (c’est-à-dire… à tous)  Au seuil de cette histoire, je me dois de vous prévenir: vous ne ressortirez pas tout à fait indemnes de sa lecture. …  Ce qui vous ébranlera plus que le plus horrifique des contes, ce sont vos propres certitudes.  … Rien  de ce que vous faites, de ce que vous voyez ou de ce que vous entendez n’est réellement comme vous le croyez. 
Ainsi commence ce récit «young adult». Voilà pour le style! 

 On est prévenu directement par l’héroïne. Elle, Lara Scott, 15 ans, est en train de mourir  étranglée par sa demi sœur, Bethsie, dans le lagon gris de Hometone, son île très spéciale où vivent les habitants à l’écart du reste du monde,  protégés des satellites par le climat polaire et  la cendre grise du volcan central. Orpheline de mère, elle vit avec un père distant, étrange, voire dangereux, une marâtre et ses deux demi sœurs qui la haïssent. Elle est nulle et solitaire  à l’école  car dysgraphique et maladroite.  Pauvre petite Cendrillon!  Voilà pour le conte!

Soudain, nous voici dans le mythe: la méchante sœur se transforme en Cerbère mais Lara est sauvée par des puissances supérieures  dont un nain, très haut placé dans la hiérarchie des sortes de demi-dieux qui, comme les  Parques autrefois,  ont en main le destin des hommes. Voilà pour la mythologie!

L’ un d’entre eux, Will, un bel homme séduisant, s’avère être son Écriveur, celui qui écrit sa vie. Elle-même a ce don: elle apprend qu’elle est responsable du destin de mille personnes mais à condition qu’elle ne tombe jamais amoureuse. Le destin de chacun est aux mains des puissances supérieures, écriveurs anges ou démons, chargés (par qui ?) d’intervenir dans la vie des êtres inférieurs que sont les pauvres  humains qui se croient libres. Voilà pour le fantastique métaphisico temporel!

Ce qui intéresse Lara, dans un premier temps, c’est de découvrir le responsable de la mort de sa mère. De là bien des aventures et de terribles surprises…  Voilà pour le thriller!

Tout ce mélange d’ingrédients techniques  dans l’air romancier du temps, cette héroïne somme toute des plus banales, son don mis à part, j’aurais dû ne pas apprécier! 
Erreur: j’ai aimé! 
Frédéric Mars ?…Un diable d’écrivain qui possède l'art et la manière de me mener où il veut jusqu’ici, pour mon plus grand plaisir!  

Les Écriveurs de Frédéric Mars T1, La cité lumineuse.
(Baam ! Éditions J’ai lu,  janvier 2012, 352 pages)
Challenge Thriller de Cynthia et dans quel challenge pourrait encore entrer ce roman? Je ne vois pas.

dimanche 25 mars 2012

Post-scriptum de Valéry Larbaud, Dimanche poétique

Post-scriptum.

O mon Dieu, ne sera-t-il jamais possible
Que je connaisse cette douce femme, là-bas, 
en Petite-Russie,
Et ces deux amies de Rotterdam,
Et la jeune mendiante d'Andalousie
Et que je me lie avec elles
D'une indissoluble amitié?
(Hélas, elles ne liront pas ces poèmes,
Elles ne sauront ni mon nom, ni la tendresse de mon cœur;
Et pourtant elles existent, elles vivent maintenant.)
Ne sera-t-il jamais possible que 
cette grande joie me soit donnée,
De les connaître?
Car je ne sais pourquoi, mon Dieu, il me semble qu'avec elles quatre,
Je pourrais conquérir un monde!

Valery Larbaud  (Extrait de Poésies de A.O Barnabooth,  Images, Poésie/Gallimard)
Tableau de Paul Delvaux: "Trains du soir".

samedi 24 mars 2012

Esprit Jardin contre Bibliothèque à Versailles

C'est une première.
Impossible d'entrer à la bibliothèque de Versailles, ce matin, par manque de place de parking.
Même au plus fort de la saison touristique, ça ne m'était jamais arrivé
Des touristes, il n'y en avait pas plus que d'habitude. De toute façon on les voit peu car ils s'engouffrent très vite dans les Grands ou les Petits Appartements.
Pourtant aujourd'hui,  il y avait un monde fou autour du château et du Parc. C'était un ensemble  de familles,  de sportifs portant brassards et de fleuristes partout dans les rues et sur les places autour du Potager du Roi.
La bibliothèque étant tout près, pas moyen de me garer. Tant pis pour mes livres. J'ai pris un grand plaisir à flâner parmi les badauds. Voici quelques photos prises sur le site de la manifestation qui dure jusqu'à demain soir.

 Le Potager du Roi et le Quartier Saint-Louis. Site de l'esprit Jardin Ici

vendredi 23 mars 2012

Festival du livre de la mer et de l'aventure en Bretagne actuellement

Vu chez Eirann: ICI, et parce que c'est chez moi, bien que je n'y vive plus, je souhaite le plus grand succès possible à ce nouveau festival du livre de la mer et de l'aventure, ICI , preuve supplémentaire de l'attachement des  Bretons  à la culture littéraire et à leur Histoire.
Cette année, l'invitée d'honneur est Claudie Gallay 
Billet de Sylire: ICI

Les abeilles de Yôko Ogawa

Les abeilles ou la disparition…
Les abeilles font un bruit inquiétant par moments dans la tête de la jeune narratrice au nom inconnu.
Elle vit seule à Tokyo, après avoir vécu, six ans auparavant, dans une résidence universitaire très fréquentée car bon marché et bien tenue par un directeur handicapé  auquel il manque les deux bras et une jambe.
Elle accueille un cousin lointain qu’elle n’a pas revu depuis quinze ans. Il veut  à son tour une chambre dans cette cité universitaire dont on lui a dit du bien. Elle l’aide à acheter les affaires dont il aura besoin et le présente au directeur à qui elle a téléphoné pour obtenir une place.
Elle trouve un grand changement car la cité est désormais déserte et le directeur qui y réside toujours seul, comme autrefois,  semble bien mal en point.
Elle revient régulièrement voir son cousin bien qu’il soit absent à chacune de ses visites. Elle devient alors une sorte de garde-malade pour le vieux propriétaire de la résidence  qui finit par rester alité.
Il lui apprend que, selon une rumeur,  le dernier des étudiants logés chez lui aurait mystérieusement disparu comme semblerait s’être évaporé le cousin  de la jeune femme.
«La résidence est en train de subir une déstructuration particulière.»
C’est là qu’interviennent les abeilles  mais c’est aussi là que je dois m’arrêter si je ne veux pas spoiler.

J’ai retrouvé dans ce récit le même inquiétant et mystérieux enchaînement  de petits faits, apparemment anodins, de la vie quotidienne, la même solitude des protagonistes et le même désarroi devant l’explication finale, inattendue et dérangeante une fois de plus. Alors je relis le commencement de l’histoire qui m’avait semblé obscur mais si tout s’éclaire sur le plan rationnel ce n’est que pour mieux s’obscurcir quant aux véritables causes.
Mystères du corps et de l’esprit humain. 
Mystère des vies plus solitaires que celles de naufragés sur leurs îles.  
Il n'y a pas si longtemps que je me suis aperçue de l'existence de ce bruit... Je n'en connais pas la cause, mais je le sens là, immobile sur la bande de perception du son qui  me relie directement au passé. ...C'est là que se trouve la vieille résidence universitaire. ...Je peux véritablement saisir qu'un souffle humain est contenu dans ce béton à moitié délabré. Son rythme et sa chaleur  pénètrent tranquillement au travers de ma peau. (début du texte) Et le miel continuait de couler inlassablement, au-delà de mes doigts. (dernière phrase) 
Qu'est-il arrivé entre temps?  Je reste perplexe. 
Les abeilles de Yoko Ogawa, 1991, traduction du japonais par Rose-Marie Makino
(Thesaurus, Actes Sud, T1, p.161 à 196)
Seconde participation aux 10 jours japonais de choco

Juan Gris et son doodle

Juan Gris, né le 24 mars 1887 à Madrid, est fêté  ce matin pour ce qui aurait pu être son 125ème anniversaire mais iles  est mort à 40 ans, à Boulogne-Billancourt le 11 mai 1927.
A Paris de 1906, il est l’ami de Matisse, Braque, Fernand Léger, Modigliani, Picasso.
Il commença par des illustrations humoristiques dans L’assiette au beurre avant de commencer à peindre dans son style cubiste  si particulier.  
Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai. Picasso était constamment tourmenté par le désir de comprendre la manière de Gris dont les tableaux étaient techniquement toujours aboutis, d'une homogénéité parfaite, alors qu'il ne parvenait jamais à remplir ses surfaces de façon satisfaisante, couvrant avec difficulté la toile d'une matière aigre. Il interrogeait sans cesse: - Qu'est-ce que tu mets là ?  - De la térébenthine. 
Il essayait le mélange, échouait, abandonnait aussitôt, passant à autre chose.
(Salvador Dali)
(Source :Wikipedia)

jeudi 22 mars 2012

Mufle, Éric Neuhoff

Petit récit sur l’infidélité  raconté par l’amant trompé.  Classique, banal mais pourquoi pas si c’est très personnel et percutant et si les premières  phrases  semblent prometteuses?
«Ce sont les dernières secondes de ma vie. Mon esprit vient d’être expédié en unités de soins intensifs. Plus rien n’existe. Je suis là, dans la salle de bains, après le dîner, son portable à la main.»
Pas si mal pour un début: on entre vite  au cœur du sujet et  tout paraît possible, le meilleur comme le pire.

Seulement voilà, la suite  m’a semblé du réchauffé! Elle, la belle Charlotte,  plus toute jeune avec de grands enfants mais encore belle à faire tourner  les têtes et une vie amoureuse bien remplie, Charlotte  a laissé  traîner sur son portable des preuves de ses nombreuses infidélités lors de ses voyages de fins de semaines. Il souffre mais fait celui qui ne sait rien. Il la surveille, continue à l’aimer, à se torturer puis se résigne, s’éloigne, ne la voit plus, se rapproche d’un ami célibataire, reprend du poids  et un beau jour, il  rencontre quelqu’un d’autre: elle s’appelle aussi  Charlotte.
«Je jure que je ne l’ai pas fait exprès.» 
Léger quand même et surtout l'impression d'avoir déjà lu, entendu, vécu ça  peut-être, bref une déception cette lecture!
Clara m' avait pourtant bien avertie Ici par un "Mouais..."  de perplexité déçue que ce livre ne lui laisserait pas un souvenir impérissable: "Tout ça pour ça!"  -  et c'est par un double "Mouais, je passe!" que   j'avais renchéri dans les commentaires. 
Il faut croire que j'avais oublié ma promesse puisque je viens de lire ce très petit livre qui ne  m'a demandé que deux post-it, en tout et pour tout, moi qui suis l'as du collage  pour marquer le moindre passage intéressant mais ici, rien...  ou si peu!
"Chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, il était obligé de sous-titrer ses phrases et cela disait exactement le contraire de ce qu'elle était en train de prononcer." 
"Elle était entrée dans ma vie comme un cyclone. Elle en sortirait avec l'air d'un chien qui a volé un gigot, comme une tache qu'on nettoie d'un coup de serpillière."
On m'a longtemps parlé du style incisif de Neuhoff: c'est bien le moins pour relever une histoire aussi indigente où il ne se passe que du très attendu. Dommage! 
Ce roman a cependant séduit Noann Ici . Il pense juste le contraire de ce que je viens d'écrire!
Éric Neuhoff: Mufle (Albin Michel, 2012), 114 pages. (Chef du service littéraire de Madame Figaro et écrivain, °1956)