Elles ont été recueillies et mises en scène par Corbeyran et Rémi Guérin.
Chacune a son propre dessinateur ce qui me permet de me familiariser avec des styles très différents et ainsi d'affiner mes goûts en matière de dessin
Histoire 1 Faux-semblants, dessin de Tarquin.
La puissance de l’imagination en état de stress intense est insoupçonnable. . Qu’arrive-t-il à celui qui se croit faussement enfermé à l’intérieur d’une chambre froide dans un cargo en partance ?
Les dessins sont très vite reconnaissables, avec des couleurs violentes sur fond sombre, souvent noir Parfois un dessin unique s’étale sur toute la page, parfois un gros plan sur une partie d’un visage se surajoute aux autres dessins, Le héros de cette sombre histoire est une véritable caricature : gros ventre, gros nez, yeux globuleux, grandes dents, casquette vissée sur la tête. Il sue, il transpire, il tremble, il passe de la peur à la panique. L’ensemble est très angoissant.
C’est bien fait, c’est fort, c’est très personnel, très artistique mais c’est sans nuance, trop constamment violent pour moi !
Histoire 2 : Concours de circonstances, dessin de Berlion
Un jeune homme meurt d’une balle dans le cœur en se jetant du haut d’un balcon. Il atterrit dans le filet des laveurs de carreaux mais après enquête il est déclaré assassin de lui-même et non suicidé. Comment est-ce possible ?
Une drôle d’histoire !
Les dessins me semblent plus classiques que les précédents. Les visages sont plus réalistes, les couleurs plus douces. J’aime assez car ils ne contrarient pas l’intérêt du récit.
Histoire 3 : Deuxième prix de beauté. Dessin de Bileau
Cette fois, il s’agit d’une histoire d’envie sur fond de gémellité qui se termine tragiquement elle aussi. Une sœur envie sa jumelle. Elle l’empoisonne pour prendre sa place dans un concours de beauté. mais elle n’avait pas prévu l’horrible suite !
J’aime beaucoup les dessins. Difficile d’expliquer pourquoi. Ils me semblent réalistes mais les scènes sont toujours présentées sous des angles inattendus. Une arrivée au cimetière vue de très haut avec le personnage en plan plus rapproché dans un petit cadre grossissant à l’intérieur du grand , par exemple. L’image finale ou ce qui apparaît derrière le rideau est suffisamment horrible pour justifier les gros plans sur les yeux horrifiés des spectateurs. Le bleu gris sombre et froid de certaines pages succède au marron rougeâtre des autres. L’ensemble me plaît.
Histoire 4 : Ennui mortel. Dessin de Garreta
J’aime beaucoup cette dernière histoire. Un romancier très célèbre, grand critique littéraire, s’ennuie en écrivant ses livres . Paresseux, l plagie les admirateurs qui lui envoient leurs manuscrits. et les décourage dans leurs ambitions d’écrivains. Un jour, il lit un manuscrit et s’écroule à la fin. Pourquoi ? Qu’est-ce qui a causé sa mort ?
Les dessins me semblent les plus simples de tous. Les hachures sur le visage du héros m’ont beaucoup gênée. Elles me faisaient trop penser aux vignettes en noir et blanc des très anciens journaux mais au moins ici, les dessins se mettent modestement au service du récit.
Les quatre histoires sont encadrées par les réflexions d’un personnages mystérieux surnommé « La rumeur » qui joue un peu au détective philosophe et qui est dessiné par Fenech
J’ai trouvé l’ensemble plaisant même si je ne suis pas très adepte de cette succession d’histoires différentes tout comme je n’aime pas non plus les séries. Rien ne vaut pour moi une belle et bonne histoire bien développée sur tout un album et qui finit avec lui.
Légendes urbaines, tome 3 par Fenech, Tarquin, Berlion, Bileau, Garreta, (Dargaud, 2009, 68 pages)