mercredi 29 février 2012

Je, François Villon, 1, de Luigi Critone d'après Jean Teulé, ma BD du mercredi

Voici en images l’histoire d’un mauvais garçon du Moyen Âge, un bad boy, un voyou, un desperado, un hors la loi, un bandit, voleur, violeur, casseur, cogneur, tueur, bref un gibier de potence comme son père,  pendu au gibet de Montfaucon,  et comme sa mère, six ans plus tard, enterrée vive  et livrée aux chiens  mais sa mort à lui, c’est pour plus tard,  pas pour ce premier tome qui n’évoque que les vingt premières années de sa courte vie: né à Paris en 1431 et disparu en 1463, mort vers trente ans, on ne sait ni où ni comment. 
Seulement voilà c’est notre premier vrai poète maudit et la liste est belle après lui qui va de Villon à Verlaine, en passant surtout par Rimbaud. 
Impossible d’éviter cette BD avec un thème pareil!
Les réactions sont bonnes. Je les connais déjà, avant même d’avoir ouvert l’album: ça change forcément mon approche. Je suis sous influence
Ils l’ont tous  deux beaucoup aimé,  ce premier tome : Jérôme, Natiora, 

Moi, j’ai confiance  en leurs jugements mais je garde une certaine méfiance pour les raisons suivantes:
-  Peu  attirée par la couverture (je ne vois pas  du tout Villon comme ça.)
- Peu favorable aux BD biographiques, trop souvent didactiques et scolaires, avec manque de fulgurance, trop souvent -  des BD comme des pensums.
-  Peu aimé le livre de Teulé, trop éloigné de ma propre vision du  poète, un de ceux que j’ai pris plaisir à découvrir sous divers angles «au temps de ma jeunesse folle » (mais studieuse) tout en apprenant par cœur plusieurs de ses vers et me les réciter encore aujourd’hui sans trop de difficulté.
-  Peu apprécié, en feuilletant l’album, le dessin trop lisse et trop léché ainsi que les couleurs, vives et glacées à la fois, le tout très régulièrement  classé dans des cases rectangulaires  des plus classiques avec de grosses bulles rondes, bien blanches rythmant les pages. 

Et pourtant, une fois plongée dans l’histoire, j’ai apprécié. J’ai aimé ce travail et ce récit divisé en chapitres,  rythmé par des vers du poète, ainsi du premier :
«Je suis François, dont il me poise 
Né de Paris emprès Pontoise. 
Et de la corde d’une toise 
Saura mon col que mon cul poise.»
 Le côté clair, simple, dépouillé du graphisme, apporte une  part de modernité qui me convient parce qu’elle apporte un peu de fraîcheur dans cette vie pleine de malchance, de violence et d’horreur.
Les sentiments s’enchaînent et s’entrechoquent rapidement. On passe vite de l’attendrissement et de la pitié du début pour l’enfant orphelin et recueilli par Guillaume Villon, le bon chanoine,  à l’horreur et au dégoût des tortures infligées pour trois fois rien. C'est une époque de grande  cruauté.


La danse macabre est bien là que dansent tous ces personnages si vivants, si excessifs et si  fragiles. La mort les guette à tous les coins de rue, à tout moment et sous toutes ses formes, alors ils s’agitent comme des marionnettes. Ils crient, rient, pleurent, s’empiffrent, s’enivrent, se débauchent et s’étourdissent avant de disparaître sous les coups de la Grande Faucheuse ricanante qui les attend à la dernière page, au dos de la couverture.
Reste l’église, Dieu, la grande menace,  le grand pouvoir, les grands châtiments,  la grande crainte,  tous ces prélats avec  leurs lois, ces chanoines, ces préfets, ces évêques qui ont la mainmise sur toutes les vies.
Entre le bien et le mal, l’ange ou le diable, François Villon a choisi.

Pour l’instant, on le quitte, en pleine fuite à nouveau mais sauvé in extremis par une jeune fille de bonne famille, la belle Isabelle de Bruyère  qui le cache et lui donne rendez-vous: «Demain, entre deux heures et quatre heures, à l’hôtel-Dieu, sous la Pierre-à –Eau.
 Attendons !


Je, François Villon, 1, Mais où sont les neiges d'antan, 
Luigi Critone d'après Jean Teulé, Delcourt, 2011, 74 pages  


 Les participants: 

Bienvenue à Jacques Viel qui nous rejoint cette semaine. Son blog : "Un amour de BD" est à voir et à suivre,  par tous, bien sûr, mais certainement plus encore par les non spécialistes comme moi qui ont encore plein de choses à apprendre concernant le 9ème art. 
J'en profite, en ce jour particulier d'une année bisextile,  pour  vous remercier tous , vous tous, mes chers amis fidèles du mercredi,  pour cette confiance que vous voulez bien m'accorder, au fil des semaines,  en partageant ainsi,  avec enthousiasme,  vos précieux billets sur vos BD du jour.   


Je participe aussi au Top BD de Yaneck (17,5/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'

mardi 28 février 2012

Une montre exceptionnelle adjugée 110 000 euros à Morlaix.


Un objet remarquable par son ancienneté, sa rareté et sa force décorative....
Hier, lundi 27 février, une superbe montre trilobée aux émaux de Blois, datant de 1665 environ et  signée Mathieu Gosselin à Rennes, a été adjugée à 110.000 €, à la salle des ventes de Morlaix, Un collectionneur suisse en a fait l'acquisition à distance. Elle avait été estimée entre 50.000 € et 60.000 €. 
Elle aurait vraiment eu sa place au Louvre.  

Liste de mes Challenges 2012, suite et fin.

Suite des 9 premiers challenges publiés (ICI)
10)  Défi du Premier roman chez Anne, en bonne voie, 2 livres lus.
11)  Challenge Voisins voisines chez Anne, idem, 4 livres lus.
12)  Challenge des notes et des mots chez Anne, consacré à la musique dans les livres. jusqu'à la fête de la musique en 2013. Il est temps que je le commence . Engagée comme "musicien amateur", je me suis engagée à présenter au moins un livre et un film  consacré à la musique
13) Challenge Read me I'm fashion de  l'Irrégulière , sur la mode, (illimité), J'en ai lu 3.
14)  Challenge Rentrée littéraire 2011 de Hérisson. J'en ai lu 12 (1% atteint)
15)  Challenge Alexandre Dumas chez Ankya. A ne pas oublier.
16)  Challenge 50 états...50 billets chez Sofynet. sur les États-Unis, 5 livres.
17)  Challenge Nick Hornby de Sofynet. Un livre pris en compte
18)  The Pride and Prejudice Challenge chez Alice, se termine le 28 janvier 2013,
19) Le dernier de la liste mais pas le moindre: Le 12 d'Ys: un livre le 12 de chaque mois (ou le 21), sur un thème déjà  précisé par Ys.

Il me semble que c'est tout. Je dois avoir fait le tour des challenges auxquels je me suis inscrite et qui sont encore en cours. Si j'en ai oublié quelques-uns, j'en suis désolée et je serais heureuse qu'on vienne  me rafraîchir la mémoire.

lundi 27 février 2012

Reliques d’écrivains à Paris

Comme les  personnes pieuses  vénèrent les reliques des saints, les  amoureux des Belles  Lettres conservent avec soin les restes des grands auteurs.  Voici, pioché dans Les secrets de Paris de Clémentine Portier-Kaltenbach, "un rapide inventaire des plus illustres «rogatons » conservés dans la capitale." 
Le cœur de Voltaire : Bibliothèque nationale, 58, rue Richelieu. Il se trouve dans l’original en plâtre du Voltaire assis sculpté par Houdon.

C’est le marquis de la Villette, hôte et ami de Voltaire qui le conserva dans un reliquaire de vermeil sur lequel il fit inscrire:  «Son cœur est ici, mais son esprit est partout.»
Il le transporta à Ferney, la propriété de Voltaire qu’il racheta. Ce n’est qu’en décembre 1864 que le cœur scellé dans le marbre entra à la BN, (alors bibliothèque impériale). (Pour en savoir plus: Ici)
                                                   Le salon d'honneur Richelieu de la BnF
Le  cerveau de Voltaire,  lui, en revanche, se trouve à la Comédie-Française, salle Richelieu, en compagnie d’un fragment de mâchoire de Molière.
                                                      (Salle Richelieu, Comédie française)
Quant à la Fontaine, c’est une de ses vertèbres que conserve  le musée Carnavalet, musée  qui  expose également  une bague  dont le chaton est constitué d’une dent de Mme de Sévigné.
Richelieu, le père de l’Académie, quant à lui, a sa tête momifiée et un auriculaire dans la chapelle de la Sorbonne. Cette tête, longtemps conservée  au collège de Saint-Brieuc,  était présentée chaque année aux élèves à l’occasion de la remise des prix.
«Ses heureux détenteurs, la famille Armez vivant dans les Côtes du Nord (devenues d’Armor), finiront par restituer cet auguste chef à la République en 1866.»
                (Collège Anatole le Braz de Saint-Brieuc)                                              (Chapelle de la Sorbonne)
Les crânes des grands hommes étant particulièrement vénérés, ceux de Descartes et de Boileau se trouvent désormais au musée de l’Homme, place du Trocadéro.
Y resteront-ils? François Fillon aimerait que le crâne de Descartes soit transféré au Prytanée de la Flèche (un lycée militaire) dans la Sarthe, son fief électoral. L'auteur du «Discours de la méthode» y a séjourné  de 1607 à 1615 .
Plus étrange: le cas de Sainte-Beuve dont trois calculs se trouvent à la bibliothèque de la Faculté de médecine, rue Bonaparte. L'écrivain, grand rival de Victor Hugo, souffrait de la maladie de la pierre, comme Montaigne"Trois calculs furent extraits de sa vessie, après son autopsie, dont l'un, gros comme un œuf, donne une petite idée du martyr que dut endurer l'écrivain, ce que confirme Georges Sand dans une lettre du 13 octobre 1869: "Le pauvre Sainte-Beuve est mort aujourd'hui dans des souffrances affreuses? C'est un grand esprit de moins."
Billet inspiré par la  lecture du livre: Les secrets de Paris de Clémentine Portier-Kaltenbach (La librairie Vuibert, janvier 2012, 288 p.)

dimanche 26 février 2012

Les secrets de Paris de Clémentine Portier-Kaltenbach

J’aime ce genre de livre sur les secrets d’une ville, à la croisée du plan des rues, des livres d’histoires  ou des archives. Rien de tel pour préparer une journée de découvertes dans un des coins de  Paris que de lire ces pages  et de partir d’un bon pied, tôt le matin, livre à la main et nez au vent. 
C’est le moyen  idéal pour flâner en remontant les siècles. L’auteur est une journaliste qui  a su doser curiosité et anecdotes, sans abus d’éruditions, sans lourdeurs mais comme une bonne camarade qui prendrait plaisir à nous faire découvrir sa ville bien aimée, en partageant ses connaissances. Une conteuse et un guide personnel à la fois. On cible un quartier et c’est parti! 
Grâce à elle, Paris prend une autre dimension! Derrière la ville actuelle se dessinent des tas d’autres Paris. 
«C’est comme ça! A Paris, même s’il n’y a plus rien à voir, il y a encore tout à imaginer! Il n’est pas un pas de porte où il ne se soit passé quelque chose.»
Ainsi en est-il du Quartier latin qui commence avec  la difficile construction du pont Neuf, commencé en 1578, sous Henri III, qui posa la première pierre sous une pluie battante mais par la suite, des difficultés techniques, les guerres de religion et l’assassinat du roi interrompirent les travaux pendant onze ans. Montaigne se  désolait de la situation et ce fut Henri IV qui prenant la décision de ne pas couvrir le pont de maisons  et de créer une taxe prélevée sur le vin entrant dans Paris, puisera dans sa cassette personnelle pour terminer l’ouvrage. Il aménagea aussi la place Dauphine et perça la rue du même nom en 1607, signant ainsi le premier projet d’urbanisme dans la capitale. 


On érigea alors une première statue d’Henri IV à cheval qui fut détruite  le 12 août 1792 par des sans-culottes. 
«La sculpture actuelle fut posée par Louis XVIII, à la Restauration. Son socle est une véritable caverne d’Ali Baba monarchique; on y trouve en vrac: La Henriade de Voltaire, la charte de 1814, une vie d’Henry IV, divers traités de paix… »
 En 2004, cependant, lors de la restauration de la statue,  on eut la surprise de découvrir  ce qu’un ouvrier fondeur bonapartiste avait glissé  à l’intérieur pour se venger de l’utilisation faite du bronze de la statue de Napoléon qui surplombait la colonne Vendôme. Il glissa dans la panse du cheval des libelles antiroyalistes et une statuette de l’empereur la transformant en «une vraie poupée russe, tabernacle oublié des luttes politiques d’un autre temps.» 
Je prends beaucoup de plaisir à lire ce livre, lentement et à plusieurs reprises, pour mieux le savourer. Surtout ne pas le lire  trop vite,  ce qui rendrait indigeste une lecture légère et bienveillante qui comble ma curiosité.    
Les secrets de Paris de Clémentine Portier-Kaltenbach (La librairie Vuibert, janvier 2012, 288 p.) (Photos de Zoran Stajic et tableau de Renoir) Merci à Aurélie et Flora pour cet envoi. 

Nulle paix je ne trouve et je n'ai pas de guerre à faire, Pétrarque, dimanche poétique

Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire:
Je crains et j'espère; je brûle et je suis de glace.
Et je vole au plus haut des cieux, et je gis à terre;
Et je n'étreins nulle chose, et j'embrasse le monde entier.

Qui me garde en prison la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
Ni ne me tient pour sien, ni ne défait les liens;
Amour ne me tue pas et ne m'ôte pas mes fers,
Ne me veut pas vivant, et ne vient pas à mon secours.

Je vois et n'ai point d'yeux, et sans langue je crie;
Et je désire périr, et demande de l'aide;
Et pour moi je n'ai que haine et pour autrui qu'amour

Je me repais de ma douleur, et en pleurant je ris;
Également m'insupportent vie et mort:
En cet état je suis, Madame, pour vous.

Pétrarque,  (Francesco Petrarca)  (Arezzo, 1304 - Arquà, près de Padoue, 1374), est un érudit, un poète et un humaniste italien. Avec Dante Alighieri et Boccaccio, il compte parmi les premiers grands auteurs de la littérature italienne. D'origine toscane, il vécut alternativement en Italie et dans la région d'Avignon où il rencontra Laure de Noves. Le Canzoniere est un recueil de poèmes qui lui sont dédiés. Ce poète fut publié dans toute l'Europe au XVIe siècle. (traduction Jean-Claude Monneret). 


De sa rencontre avec Laure, il écrivit aussi:
Béni soit le jour et le mois et l’année,
La saison et le temps, l’heure et l’instant
Et le beau pays, le lieu où fut atteins
Par deux beaux yeux qui m’ont tout enchaîné.


CANZONIERE CXXXIV

Pace non trovo e non ho da far guerra
e temo, e spero; e ardo e sono un ghiaccio;
e volo sopra 'l cielo, e giaccio in terra;
e nulla stringo, e tutto il mondo abbraccio.
Tal m'ha in pregion, che non m'apre nè sera,
nè per suo mi riten nè scioglie il laccio;
e non m'ancide Amore, e non mi sferra,
nè mi vuol vivo, nè mi trae d'impaccio.
Veggio senz'occhi, e non ho lingua, e grido;
e bramo di perire, e chieggio aita;
e ho in odio me stesso, e amo altrui.
Pascomi di dolor, piangendo rido;
egualmente mi spiace morte e vita:
in questo stato son, donna, per voi.

samedi 25 février 2012

Le Tribunal des âmes de Donato CARRISI, Thriller .

Les crimes commencent par des aveux. 
« Il n’existe pas de témoins aussi terribles ou accusateurs, aussi implacables que la conscience qui habite l’âme de chacun.» Polybe  
7 h 37  - Le cadavre ouvrit les yeux.A ce moment-là, la peur arriva. La question lui fit mal. Mais le pire était de ne pas connaître la réponse. Qui suis-je?
Il ne le saura, et nous avec lui, qu’au bout de ces  460 pages d’enquêtes  étonnantes avec la ville de Rome en toile de fond,  le Vatican et ses églises, ses musées, ses tableaux de maîtres et son  lourd passé si glorieux et si secret. Le mystère l’emporte ici et de loin. Les hommes se cachent et taisent jalousement  leur identité car des crimes atroces sont commis  dont le ou les  meurtriers demeurent insaisissables, ce qui est le b.a. ba de tout thriller. .
Cependant j’ai compris pourquoi cet auteur avait eu autant de succès pour son premier roman: «Le chuchoteur»  lorsque les deux personnages principaux qui ne se connaissaient pas au départ, ont démontré leurs dons d’enquêteurs extraordinaires. Marcus, l’amnésique, découvre le mal partout où il se cache rien qu’en  analysant les scènes de crime, sur des photos ou en se rendant sur les lieux.  Sandra, elle, est une enquêtrice photo pour la police scientifique qui recherche aussi les indices dans les endroits où la mort a saisi les victimes. Son mari  est tombé récemment d’un immeuble romain. Elle seule est persuadée que c’est d’un meurtre qu’il s’agit. Elle  n’est pas au bout de ses peines et de ses surprises.

La fin surprend suffisamment pour être une vraie réussite. Le seul bémol pour moi est comme souvent le sentiment que l’intrigue traîne un peu au milieu du livre mais l’intérêt est vite relancé. 
Une grande partie de l’attrait de ce thriller  est venu de la découverte des pénitenciers et de la Pénitencerie apostolique de la curie romaine, toujours d’actualité, le Tribunal des âmes.
La confession est un sacrement bien connu des catholiques qui le pratique régulièrement mais «parfois le péché est si grave qu’un simple prêtre ne peut accorder l’absolution. C’est le cas des péchés mortels, c’est-à-dire graves et accomplis en toute connaissance de cause. …comme l’homicide par exemple.  Dans ces cas-là, le prêtre consigne la confession  et le transmet à une autorité supérieure : un collège de hauts prélats  qui est appelé à Rome pour juger. ..Au début, une fois que le Tribunal des âmes avait émis son avis, les textes des confessions étaient brûlés, mais au bout de quelques années,  les pénitenciers décidèrent de créer des archives secrètes. … Et leur œuvre  se poursuit de nos jours.
Les pénitenciers ont une approche scientifique: ce sont de véritables profilers. Leur expérience a mûri avec les années et grâce aux archives  du Vatican qui sont les archives criminelles les plus grandes du monde.» 
 C’était une lecture palpitante et  intéressante: un bon thriller.  L'Irrégulière le conseille également
Le Tribunal des âmes de Donato CARRISI, Thriller.
Sous-titre : Les crimes commencent par des aveux.  460 pages, 2012
 Calmann-Lévy(sortie le 1er mars)
Titre original : Tribunale delle Anime.  Traduit de l’italien par Anaïs Bokobza
Donato Carrisi: Né en 1973, Donato Carrisi est l’auteur d’une thèse sur le «monstre de Foligno», un tueur en série italien. Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement, il délaisse la pratique du droit en 1999 pour se tourner vers l’écriture de scénarios. "Le Chuchoteur", son premier roman, vendu à plus de 200 000 exemplaires en Italie, paru en France, est en cours de traduction dans douze pays et a déjà remporté quatre prix littéraire
Nouvelle participation au challenge d'Anne pour l'Italie et au challenge Thriller de Cynthia

vendredi 24 février 2012

La jarretière de Dorothy Parker


Les 16 nouvelles de ce recueil se révèlent toutes  mordantes, piquantes, acides, bref méchantes en définitive mais d’une féroce lucidité sur la vie en société. 
Chacune d'elles est une petite merveille, une caricature finement ciselée, sèche et claquante à souhait. Elles décrivent les ridicules de certains couples dans leur vie  mondaine  ou restituent leurs pensées sombres et secrètes derrière les apparences policées et souriantes. 
Je suis charmée, subjuguée, amusée aussi par tant de talent!


La jarretière est une de celles que je préfère. Une jeune femme qui espérait bien s’amuser à une soirée de bal, se retrouve clouée sur sa chaise car une de ses jarretières trop relâchée laisse tomber son bas. Elle doit donc refuser toute invitation à danser et passe la soirée à faire tapisserie et à se désespérer dans son coin.
«Cet homme, cet homme qui me regardait!  Il s’approche! Oh! Et maintenant? Je ne peux pas lui dire: «Monsieur, je crains devoir émettre des doutes  quant au plaisir de faire votre connaissance.» Je serais nulle pour ces trucs-là. Et puis je n’arriverais jamais à faire semblant d’être française. Si encore je pouvais me lever et m’éloigner d’un air hautain.  Je me demande comment il le prendrait si je lui disais tout. Il a un peu trop l’allure Brooks Brothers pour être vraiment compréhensif.  Plus ils ont fière allure, plus ils sont persuadés que vous cherchez à faire votre intéressante si vous parlez de Choses Sérieuses, Choses Qui Ne Plaisantent Pas. Peut-être qu’il penserait que je suis juste une excentrique; Peut-être qu’il a une once d’humanité quelque part en dessous. Peut-être qu’il a une sœur ou une mère ou quelque chose.  Peut-être qu’il se révèlera une grande âme de la Nature.»  The New Yorker,  1928
J'aime les histoires  courtes de Dorothy Parker  à l'égal de  celles de Raymond Carver , ce qui n'est pas peu dire! (Débutants ICI)

Dorothy Parker est née dans le New Jersey en 1893. Proche de Scott Fitzgerald, elle est connue pour son humour corrosif et ses bons mots. Auteur de poèmes, de recueils de nouvelles, de pièces de théâtre, elle collabore à Vogue, Vanity Fair, au New Yorker, à Esquire, et écrit des scénarios pour Hollywood, dont Une étoile est née (Oscar du meilleur scénario). Dans les années cinquante, elle est un temps inquiétée en raison de ses sympathies communistes avant d’être jugée inoffensive. Elle reprend alors sa chronique satirique au New Yorker et publie des reportages sur la guerre d’Espagne. Elle meurt d’une crise cardiaque à New York en 1967, léguant tous ses biens au mouvement du pasteur Martin Luther King.

jeudi 23 février 2012

Après Harry Potter, J.K.Rowling sortirait bientôt un roman pour adulte

Par MyBoox   et Laetitia que je remercie, j'apprends  cette dernière minute littéraire et éditoriale. Il est sans doute trop tôt encore pour connaître le thème et le titre du livre ainsi que sa date de sortie. On sait seulement qu'elle change d'éditeur. De Bloosmbury elle passe au  catalogue de Little, Brown Book Group.
Voici ce qu'elle a déclaré:
 Bien que j’aie pris autant de plaisir à l’écrire, mon prochain livre sera très différent de la série des Harry Potter, qui a été publiée avec le brio que l’on sait par Bloosmbury en Angleterre et par mes autres éditeurs partout dans le monde. La liberté d’explorer de nouveaux territoires est un cadeau que je dois au succès de Harry Potter, et pour ce nouveau territoire, il m’a paru logique d’avoir un nouvel éditeur.
(Photo Gala) 
Bonne nouvelle donc! A suivre.

Citation de Camille de Toledo - Nous ne sommes pas préparés au tremblement des choses

C'était il y a longtemps. Souvenez-vous.

Avant, c'est vrai, il y avait un mot: mesure.

L'Univers à la mesure de l'homme.
Je me souviens, moi,  je n'étais pas né. 
C'était il y a longtemps.

Mais déjà, quelqu'un  dont je ne cesse 
de réciter la phrase écrivait:
Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie.
Premier acte de notre inquiétude.

Aujourd’hui,
Nous avons quitté le temps des certitudes.
L'impermanence, le mouvement désormais en tout.

C’est l’histoire de notre inquiétude.
L’histoire des enfants turbulents de la Grande Guerre.

Je ne dis pas les enfants de la honte,
Mais de la dé-mesure.

C’était nos arrière-grands-parents.
Noirs. Maures. Arabes. Juifs d’Allemagne et de France,
Métèques et Limousins, mobilisés pour quoi?
Pour l’esprit, qu’ils disaient!
Pour les lumières,
Mon cul!

Ce fut le vingtième siècle!
La flèche inversée de la science,
De la technique, devenues l’une et l’autre
Complices de la destruction.

Et ce qu’il reste après:
...
Stèles de mémoire dressées aux quatre coins
De ce vieux continent.

Mais nous avons quitté le temps des certitudes.
Et nous voilà, à l’orée du vingt-et-unième siècle,
Condamnés à mendier le sens.
Nous tendons la main aux passants.
Ils passent. Indifférents.
Il y a parmi eux des charlatans, parmi eux des sages.
Parmi eux des tribuns,
Et surtout, des promettants.
Voyez ! Ils jettent des mots-creux: nation,
Identité, culture et civilisation.
Quelque chose, pensent-ils,  pour nous consoler.  

Mais ce temps-là est passé.

Il n’y a d’Universel que la colère.
Accepter de mourir pour ne pas quitter
La peau de l’homme.

Nous nous reconnaissons désormais
Espèce parmi les espèces et nous peinons
A tirer les conséquences de notre décentrement.
...
Camille de Toledo: L'inquiétude d'être au monde (Verdier chaoïd)
Merci encore à Olivia Michel grâce à qui j'ai pu connaître un texte si juste . 

mercredi 22 février 2012

Aâma, 1, L'odeur de la poussière chaude de Frederik Peeters, ma BD du mercredi

Pour l’instant, avec le début de la nouvelle série  SF de Frederik Peeters, je n’ai lu que des louanges.
 (Mo', Yvan, Jérôme, Oliv', Choco,)
Tous les lecteurs dont je fais partie s’accordent à trouver très réussi  ce démarrage. Vivement la suite donc!
Je viens de lire le blog (ICI) que l'auteur consacre à sa nouvelle entreprise à laquelle il se dit heureux de pouvoir consacrer la plus  grande partie de son temps et voici ce qu’il écrivait hier concernant ses projets.
 Le tome 2 devrait sortir aux alentours de septembre 2012. J'espère ainsi conserver une trace mémorielle des chemins que j'emprunte lors de l'élaboration d'une histoire, et dont j'oublie vite l'existence, même pour des histoires courtes. Et celle-là risque d'être longue, très longue. Voici donc une sorte de mémoire ouverte. Pour moi. Et pour les gens que ça intéresse.
Sur la couverture de ce tome 1,  en partance  pour leur mission vers  une planète inconnue, on voit les trois principaux personnages, très différents les uns des autres:

 A gauche, Churchill, cigare en bouche comme il se doit,  vu son nom, le singe robot ninja protecteur, si sympathique et si curieusement humain.

Au centre, Verloc Nim, le héros loser qui, s’étant réveillé amnésique, au sommet d’un volcan d’Ona(ji), la nouvelle planète, retrouve ses souvenirs en lisant son propre carnet journal: il se découvre minable, dépouillé de la librairie léguée par son père, séparé de sa femme et de sa petite fille muette qu’il adore et qu’il croit voir partout, drogué et refusant toute prothèse technologique en vogue, embarqué dans l’aventure par son frère  plus jeune qui le prend en pitié.

A droite enfin, Conrad, le frère.  (Hommage à Joseph Conrad, selon Peeters, ainsi que Verloc, j’apprécie!) C’est un ingénieur qui a du pouvoir et qui doit aller sur Ona(ji) récupérer aâma, une substance inconnue et étrange. Huit terriens y ont été envoyés des  années auparavant mais, en raison de la grande crise survenue sur la terre, plus personne ne s’est préoccupé d’eux comme il était convenu. Ils forment désormais une micro société méfiante et hostile.
La planche de droite ci-dessus ,(pp.40 & 41) qui montre l'arrivée cocasse et hilare du héros sur la nouvelle planète, est décrite par l'auteur  comme  inspirée par l'arrivée de Tintin sur la lune.  Il déclare  aussi avoir été influencé ailleurs  par certains dessins de Moebius.
Voici également ce qu'il écrit sur son travail: Verloc et Churchill se trouvent sur Ona(ji), une planète sœur de la Terre à un stade de développement primaire, dont le ciel jaune orangé contribue à créer un sentiment d'inconfort familier. Pour Aâma, j'ai travaillé sur du papier grand format, à l'encre de Chine et au pinceau. Avec un trait plus fouillé, plus construit que d'habitude – beaucoup plus long à réaliser, mais qui apporte une plus grande onctuosité graphique. J'ai ensuite posé les couleurs par aplats, sur ordinateur.
 J'avoue ne pas trop apprécier les dessins que je trouve très efficaces mais pas spécialement beaux.  Même quand on nous avertit que la planète est superbe, je n'ai pas eu cette impression mais  bon, étant donné mon intérêt pour l'histoire et les personnages, j'ai aimé ce premier album et continuerai sans nul doute à lire la suite.
Mais je termine en revenant une fois encore au blog de Frederik Peeters que je trouve passionnant pour montrer deux des quatre couvertures du prochain tome qu'il propose. Je les trouve belles, plus que celle du tome 1. C'est de bon augure!
Aâma, 1, L'odeur de la poussière chaude de Frederik Peeters 
(Gallimard, octobre 2011, 86 p)

         


Bienvenue à Mélo (Les Mots de mélo) pour sa première participation à nos mercredis. 

Les participants: 

Je participe aussi au Top BD de Yaneck (18,5/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'. 

mardi 21 février 2012

Le point sur mes challenges 2012

La première partie de ce récapitulatif de mes challenges 2012 se trouve  ICI

Challenge Nature Writing de Folfaerie (Terminé) J'en ai lu 5
Challenge John Irving de Valérie, illimité, Lectures avant blog , 2 billets
Le Roaarrr challenge  de Mo': les prix BD. jusqu'au 21 janvier 2013
Challenge Rire et humour d'Hélène qui s'arrête ce moi-ci: 1 livre lu.
Challenge de Catherine: Dragon de papier: 1 livre et un divers

Challenge Oscar Wilde de Lou (illimité) A commencer
Challenge Thriller de Cynthia,jusqu'au 15 juin 2012.  Inscrite comme touriste planquée avec 3 livres lus, j'en suis à 7 donc il me suffit d'en lire encore un pour atteindre le niveau "Même pas peur", avec 8 livres ou plus.
Challenge (Re)lisons Romain Gary de Delphine . Sans limite. 0/2 A commencer!
Challenge Colette de Margotte, jusqu'au 23 septembre 2012 Niveau Bel Gazou: 1/3
 
A suivre!