L’auteur enseigne le Français, à Venise et semble se spécialiser dans les biographies. Il a déjà publié Ovide ou l'Amour puni (2001), Tibulle à Corfou (2003), Le faussaire et son double (Thomas Chatterton, le poète anglais) (2009) toujours aux Belles lettres.
Cette fois, c’est à trois auteurs anglais qu’il s’intéresse, tous trois qualifiés d’excentriques, formant une sorte de triptyque biographique, conçu à la manière d’un retable.
Chacun de ces portraits illustre un aspect esthétique et moral de l’Angleterre, avant, pendant, après la période victorienne, soit trois formes de déviance qui révèlent en négatif la société de leur époque.
Thomas Lovell Beddoes, gothique par excellence (1803-1849), le poète le plus macabre du romantisme anglais qui tente de ressusciter le théâtre élisabéthain dans son chef d’œuvre posthume: Death's Jest-Book et pousse la logique du nonsense à son paroxysme en faisant de la mort sa raison de vivre.
"Amoureux de la mort, disciple macabre de Shelley et du romantisme allemand, il annonce les "Décadents". Des poèmes paraîtront en 1850-1851, après son suicide au curare.
John Gray (1866-1934), ou le Dorian Gray de Wilde. Ami de Ernest Dowson, Aubrey Beardsley et Oscar Wilde, il fut un traducteur de talent des symbolistes français, des poètes Verlaine, Mallarmé, Laforgue, Rimbaud. Dandy décadent, il se convertit au catholicisme lors d'une crise mystique et se fit prêtre. Ses œuvres sont des poèmes: Silverpoints , Le Long Road et Park, une histoire fantastique.
Aleister Crowley (1875-1947), érotomane, enclin à toutes sortes d’expériences extrêmes, fondateur d’une secte: Thelema qui se proposait d’aider ses membres à trouver leur véritable volonté en recourant à la magie sexuelle. A eu une grande influence sur la contre-culture britannique. J'avoue ne pas avoir très envie d'en savoir beaucoup plus sur la vie et les livres de cet auteur, trop sulfureux à mon goût.
J'ai cependant apprécié de découvrir un peu mieux ces trois personnages que je connaissais très mal jusqu'ici mais je n'ai aucune envie de les lire cependant. Ma curiosité s'arrêtera là.
Trois excentriques anglais de Lucien d'Azay (Les belles Lettres, 333 pages)