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vendredi 17 juin 2011

Nord Michigan, Jim Harrison

Au début du roman, Joseph, le héros de  43 ans,  est enseignant dans un collège et vit en célibataire dans la ferme de ses parents  au nord de son Michigan natal.  Ses préoccupations essentielles sont la pêche et la chasse mais, les années passant, il s’aperçoit qu’il s’intéresse de moins en moins au poisson et au gibier, ce qui lui semble désormais trop facile. Il préfère  observer  les animaux. Sa vie est paisible avec Rosalee, son amie d’enfance, veuve de son meilleur ami, sa maîtresse depuis longtemps et son éternelle fiancée. 

Les ennuis viennent avant même que n’ait commencé son histoire avec Catherine,  une de ses  élèves de 17 ans, sans gêne et sans état d’âme,  qui va vite bousculer sa vie. Elle s'est mise en tête de se faire épouser par son professeur envers et contre tout. Il ne l'aime pas mais a du mal à résister malgré son amour pour Rosalee , sa compagne de toujours.
«Le peu de courage qui lui restait pour enseigner s’était envolé avant la fin du mois de septembre. Il se levait chaque matin avec une sorte de crainte confuse, mêlée de lassitude. Il passait beaucoup moins de temps à la taverne, à jouer aux cartes, et beaucoup plus de temps à lire des ouvrages sur des pays lointains. Toutes les contraintes, les habitudes, les règles de son travail comme de ses loisirs semblaient avoir cédé, même les plus ancrées.»  
Rosalee sent très vite qu’il est en train de lui échapper après si longtemps et elle fait tout pour le séduire à nouveau mais elle comprend aussi que son désir de changer de vie est sérieux. Non seulement il veut quitter l’enseignement mais surtout "passer quelques années à voyager autour de l’océan, juste à lire, à boire et à pêcher. "

Naturellement, très vite tous les habitants du coin et les élèves sont au courant de cette liaison scandaleuse et chacun conseille à Joseph d’être raisonnable. Lui-même se rend compte qu’il court à sa perte. Il revit sans cesse son passé : sa mère vient de mourir et ses sœurs reviennent pour l’héritage. Tout cela se mêle en lui et pour oublier, il s’offre quelques bonnes beuveries.
Que décidera-t-il en fin de compte ? La fin surgit, très rapide. 

Que retiendrai-je en définitive de ce très beau roman? Le portrait de Joseph, cet homme si indécis, si fort de ses souvenirs et de ses rêves mais si fragilisé par ses envies de vivre tous ses désirs, lorsqu’il se retrouve seul, à la mort de sa mère et qu’il trouve sa vie trop sage. 
La nature aussi, ce Nord Michigan, dur et implacable, à la présence envahissante qui offre aussi à tous, sans distinctions, des plaisirs et des moments riches de mille beautés. 











Nord Michigan, Jim Harrison, (10/18), 1976, 1991, 223 p. Traduit de l’anglais par Sara Oudin, Titre anglais : Farmer. Écrivain américain, né en 1937 dans le Michigan aux États-Unis.
Autre livre lu de Jim Harrison: Une odyssée américaine. Son site
Ce livre participe au Challenge Nature Writing de Folfaerie

jeudi 30 décembre 2010

Longue sécheresse, Cynan Jones

Il ne se passe pas  grand  chose dans ce récit d’une journée à la ferme, juste un fermier qui se souvient de tout et de rien tout en accomplissant ses tâches ordinaires.
 Une vache se sauve et il la cherche longtemps, un veau meurt à sa naissance, la journée s’avère caniculaire, sa femme ne cesse d’avoir des migraines,  elle se remet en question, elle change et ne s’aime plus
 Son vieux chien trop malade doit être euthanasié mais ailleurs d’autres animaux naissent et la vie grouille partout, à tous les niveaux, larves, bestioles, animaux domestiques et les plantes aussi vivent leur vie et lui, le fermier en colère est attentif au moindre changement.
 Il lit aussi les souvenirs laissés par son père. Il repense à des choses tristes de son passé et pendant tout  ce temps  «il fait une chaleur dingue. Tout semble étouffé».
Impossible de résumer ce livre où  finalement, il se passe tellement plus de choses qu'on ne croit mais infimes, infinies ou intérieures. La nature y est prioritaire, presque un personnage à part entière ! C’est bien écrit/traduit, c’est sensible mais l’ai-je vraiment aimé? 
C’est une calamité mais je dois à la vérité de reconnaître que je me suis parfois ennuyée! 
Longue sécheresse, Cynan Jones, traduit de l'anglais (pays de Galles) par Mona de Pracontal, Joëlle Losfeld 2010, 131 pages
Merci à Keisha et à  Antigone qui ont aimé  plus que moi ce livre de même que Clara, Hélène;, Aifelle  Cathulu,, Choco,  
Pour moi, je classerais volontiers ce livre dans le genre "Nature Writing" du challenge de Folfaerie
si c'est vraiment un livre que l'on peut classer dans ce nouveau genre et si j'en crois la définition de Wikipedia
Nature Writing est un genre littéraire baptisé tel aux États-Unis, mêlant observation de la nature et considérations autobiographiques, dans une certaine tradition politico-philosophique qu‘on fait remonter à Henry David Thoreau"