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dimanche 9 février 2014

Sa femme, Emmanuèle Bernheim, Prix Médicis 1993

«Sa femme» Le titre en dit plus qu’on ne croit et m’a fait deviner le tournant du roman mais pas la fin cependant! Il est question ici de Claire, un jeune médecin célibataire, bien installée dans une  vie simple et bien organisée,  entre ses clients et son amant du moment. Elle vient justement d’en quitter un pour retrouver un autre, Thomas Kovacs,  surgi  du chantier voisin où il travaille et qui lui ramène ses papiers et ses clés qui viennent  de lui être volés. Comme ce dernier  est marié avec  enfants, ils ne se voient qu’une heure et  quart chaque fois. Claire est très éprise et collectionne les petits objets du quotidien lui rappelant l’homme qu’elle aime. En son absence, elle ne cesse de penser à lui et à sa vie aux côtés de  sa femme. Elle est heureuse mais un jour survient un drôle d’aveu qui lui fait jeter ses  objets-souvenirs, (seulement eux!)  et recommencer une nouvelle collection.
Michel, Thomas, M. Corey, le nouveau client … la liste s’allonge. L’imagination de Claire aussi!

Prix Médicis 1993, ce roman tout mince de 114 pages,  je l'ai lu en moins de deux heures et je l'ai aimé, ce qui  m’étonne un peu tant l’intrigue est mince et puis … à la réflexion … pas tant que cela finalement! Ses qualités tiennent à la personnalité de l’héroïne tout d’abord,  cette Claire si claire en apparence mais en réalité… -  à l’ intrigue amoureuse aussi, tellement simple et  sans fioritures, si  vite  imposée, si rapidement et méthodiquement  vécue  et pourtant… - au style  enfin  et peut-être surtout, concis, précis, méthodique… De la nourriture, sèche en somme, sans gras.  A croquer!

J’ai été surprise puis assez vite conquise et, en fin de compte, je reste un peu sur ma faim en indécrottable  inconditionnelle des romans à rallonge que je suis. Les fins aussi brutalement ouvertes  et inattendues  comme ici,  me laissent toujours  en manque, inapaisée, anxieuse : mais pourquoi ? mais comment ? Mais qu’arrive-t-il ensuite ? Est-ce un bien est-ce un mal ? Bref, je  referme le volume en soupirant, un peu déçue car j'avais imaginé autre chose mais n’empêche: j’ai passé un bon moment avec ce récit qui aura même réussi à me faire oublier le mal de tête que j’avais en le commençant (mais est-ce un bon critère?)

L'avis de Quoi de 9 Cécile? 

Sa femme, Emmanuèle Berheim, (Roman, Gallimard, juillet 1993, 114 pages) 

( Potin d'actualité: E. Bernheim a été  nommée en janvier 2014 dans le jury de la Villa Médicis de Rome et non Julie Gayet comme prévu.)

mercredi 4 décembre 2013

Simon Hureau et Rabaté, Crève Saucisse, ma BD du mercredi

J'ai aimé cette histoire de boucher cocu qui mijote durant un an sa vengeance contre l’amant de sa femme -  qui est aussi  son meilleur ami.  Rien de très original et pourtant, j’ai été conquise.  
Cette vengeance  aura lieu pendant les vacances à Noirmoutier  et  sera inspirée d’une  Bd de  Gil Jourdan que je ne connaissais pas  si bien qu’alors que je croyais deviner  ce qui allait se passer en voyant  le désespoir de Didier, le pauvre mari , s’acharner sur ses carcasses de viande en hurlant le titre de l’album, j’ai été parfaitement surprise et conquise  en même temps par la fin inattendue, ainsi que par les dessins, simples également mais  très en accord avec l’histoire,  ce qui rend la lecture facile et agréable,  sans aucun temps mort.  
Les auteurs ont réussi à rendre le  couple sympathique. Ici, le méchant , c’est clairement l’amant, car c’est Didier que l’on suit et  avec lequel on sympathise bien que la morale exigerait le contraire …  bref, c’était bien, sans crier au chef d’œuvre non plus mais voilà un album plus qu’honnête que je relirais volontiers.

Autres billets du mercredi sur cet album - dont l'accueil est plutôt favorable:
Miss Alfie ,  Choco,   Mo'   Jérôme  Yvan , Yaneck  (J'espère n'avoir oublié personne.)

Crève Saucisse, Simon Hureau & Pascal Rabaté (Futuropolis, 2013, 80 pages)
topbd_2013


 chez Yaneck: 16


Logo BD rouge

Bienvenue cette semaine à  Khadie  dont c'est ici la première intervention pour  le mercredi BD


A voir , avec le Top BD de Yaneck, celui de Jacques de 
Un amour de BD

Anne,  AcrO,   Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  


Carolinedécouvrelemonde,


Choco,  Chroniques littéraires, Cléanthe,    

 
Cristie,  Crokbulle,  Cuné,  Delphine,  


Didi,  Elodie,   Estellecalim,  Evalire,  Hilde,   Hélène,  


  Iluze,  L'Irrégulière, 

Hervé,

Jérôme,    Julie, 






Lorouge,  Lou,  Lounima,   Lystig,  


 Manu,  Margotte,  Marguerite,   Marie, Mariejuliet, 


Marjorie,  Marion,  MarionPluss,   Marilyne,
  

Mathilde, Mélo, Miss Alfie,


Miss Bouquinaix,  Moka Mo'   Mr Zombi, 


  Natiora  Neph,


Noukette,   OliV',  Pascale, Paulinelit,


  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,


Sophie/Vicim,    Sophie Hérisson,


 Soukee,  Stéphie Syl,  Theoma, 


Un amour de BD,  Valérie,  Vero,  

Yaneck  Yoshi73, Yvan,


BD DU MERCREDI 04/12/13

  • Broderies, Marjane Satrapi, par Neph
  • Burquette, François Desharnais, par Marguerite
  • Crève Saucisse, Hureau , Rabaté, par Mango
  • Gauguin loin de la route, Maximilien Leruy, Christophe Gaultier, par Jérôme
  • L'Origine, Marc-Antoine Mathieu, par Maël, La'Ronde-des-post-it
  • La page blanche, Boulet, Bagieu, par Khadie
  • La vieille dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien, Zidrou, par Hélène
  • Le beau voyage, Zidrou, Zinger, par Stéphie
  • Le chat du rabbin: La Bar-Mitsva, Joann Sfar, par Élodie
  • Le chat qui courait sur les toits, Hausman, Rodrigue, par Noukette
  • Le chien qui louche, Etienne Davodeau, par Natiora
  • Le loup des mers, Riff Reb's, par Yaneck
  • Les forêts d'Opale, T1, Arleston, Pellet, Goussale, par Hilde
  • Magasin général, Les femmes, T8, Loisel et Tripp, par Syl
  • Matteo, 3, Jean Pierre Gibrat, par Un amour de BD
  • Palmer en Bretagne, Pétillon, par Anne
  • Panda aime, Keison, par Lire pour le plaisir
  • Rouge Tagada, Bousquet, Rubini,par Sophie/Vicim
  • Sexe et sentiments, Amandine et Eddy Simon, par Soukee
  • Tsunami, Piatzszek; Pendanx, par Mo
  • Une histoire d'hommes, Zep, par Yvan
  • Zombillénium, T3, Control Freaks, Arthur de Pins, par Iluze

samedi 28 septembre 2013

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi

«C'est étrange comme il suffit d'un rien pour qu'une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur.»

Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 60 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n'est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d'enfance dont il n'a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ? 
Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l'auteur de Bord de mer, Le Premier amour et Cet été-là, décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste. (Éditeur)
                                   ***
J’aurais aimé pouvoir dire que j’étais heureuse d’avoir lu ce livre. Mais ce serait faux. Même si je l’ai terminé sans déplaisir,  je n’ai pas éprouvé de véritable émotion en suivant l’aventure de cet adultère, ce  à quoi se résume au final ce roman. J’ai eu du mal à éprouver quelque peu de sympathie pour Serge,  ce sexagénaire  qui a tout pour être heureux mais qui  en réalité n’est pas fait pour le bonheur comme le suggère le titre
« Nous étions faits pour être libresNous étions faits pour être heureux. »
Serge n’est ni libre en raison de son passé  ni heureux malgré les apparences.
Sans doute  semble-t-il avoir réussi sa vie: une famille modèle, deux beaux enfants et une jeune femme de trente ans sa cadette, belle et amoureuse, un bon métier d’agent immobilier et une belle maison avec jardin à Montmartre. Tout lui sourit et pourtant il n’est pas heureux. Un secret d’enfance l’en empêche.  
Il le raconte à Suzanne, l’accordeur de piano,  une femme quelconque, vieillissante comme lui, mais qui sait écouter et pour laquelle il quitte son foyer.
Il lui dit tout ce qu’il a toujours  tenu secret, tout du petit  "Sergio" et de sa mère, pianiste renommée, morte trop tôt, après quoi il n’a plus connu que la pension et la solitude. Il  lui révèle tout de son père distant et inflexible. 
C’est triste. Infiniment et j’ai aimé cette partie-là ainsi que la révélation finale  mais le reste ne m’a pas convaincue: j’aurais aimé en savoir plus sur Suzanne, la maîtresse qui, elle, a tout quitté pour lui sans retour en arrière possible . C’est le seul personnage auquel je me sois attachée. Les autres, la femme et les enfants, manquent de consistance. Quant au héros, son égoïsme et son ego surdimensionné m’ont empêché de l’aimer vraiment.
  
Reste la composition du roman, cette seule journée du 18 octobre 2012 encadrant les autres, ce que j’ai trouvé très habile. Reste aussi  la brièveté des chapitres qui donne du rythme au récit, ce qui fait que bon gré mal gré, je ne me suis jamais ennuyée à la lecture. Le style, que je connaissais pour avoir déjà lu cette romancière, est précis, rapide et agréable. Il me manquait juste de croire aux personnages pour m’attacher à eux et apprécier ce roman. 
 Mais les enfants savent qu’après la chanson le manège s’arrête, alors leurs parents descendront, et ils leur feront ce petit signe qui ne trompe pas Hou hou ! Viens donc par là ! Et alors, même si les parents ont oublié ce qu’ils s’étaient promis de faire pour ces petits, et comment ils les avaient nommés, ce ne sera pas grave. Pour être à égalité, les enfants oublieront à leur tour, les listes de vœux, et tout ce qu’ils attendaient de leurs parents et qu’ils ont esquivé, raté, bousillé, massacré. Ils oublieront et ils leur prendront la main. On peut penser qu’alors, simplement, ils les conduiront chez eux, quelque part entre l’amnésie et le pardon.

En ont parlé: Val, (qui n'a pas aimé du tout), George, Céleste (mitigées),  Cajou et Stephie , Leiloona, Anne,  (qui l'ont aimé)

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi
(Albin Michel, 2012, 230 pages)

mardi 30 avril 2013

De là, on voit la mer - Philippe Besson

Quatre mois seulement que ce livre est sorti et déjà j’ai l’impression que tout a  été dit le concernant, le meilleur et le pire -  plus de meilleur que de pire, cependant. Alors mon billet, c’est une goutte d’eau dans la mer - du rien - de l’inutile - du superflu.  Une corvée en somme!
Pas la meilleure façon de commencer!

Ce préalable,  pour m’encourager à ne pas laisser tomber. Je tiens ce blog  pour parler de mes lectures – toutes -  sans exception   mais  sans traumatisme non plus. Liberté et sincérité avant tout.
Dire que je n’ai pas aimé ce livre, c’est vrai mais difficile à admettre et à justifier. 
De Philippe Besson, j’ai lu avec plaisir trois ou quatre livres,  avec une préférence pour Son frère .
Cette fois  pourtant ce dernier livre m’a  lassée. Je l’ai parcouru jusqu’à la fin et heureusement! Gare aux dernières lignes!  Retournement de situation! A  ne  surtout pas rater.
Cependant, sauf au tout début,  de dégustation, de séduction, il n’en a pas été question.

L’histoire est celle d’une séparation pour un nouvel amour, plus jeune de vingt ans .
D’un côté, il y a Louise,  la quarantaine,  parisienne,  mariée et fidèle à François,  sans enfant par choix,  pour vivre au mieux son métier  de romancière à succès, qui s’exile pour écrire,  seule,  en Italie, dans une villa  sur la mer.
De l’autre, il y a Luca,  vingt ans,  officier  de l’Académie navale, le fils de  Graziella, sa gouvernante.
Ils vont s’aimer.
L’accident de François, le mari, va les séparer. C’était un suicide déguisé. Celui-ci a tout deviné. Louise reconnaît l’avoir trompé  et  choisit de le quitter.
Retour en Italie. Solitude.  Luca est parti. Plus de Luca?...

Histoire classique,  belle écriture, de beaux moments. Alors pourquoi mon indifférence?
Louise  aime sa liberté plus que tout et l’assume. C’est elle la forte, la solide. Les hommes qu’elle aime sont à ses pieds. Ils la suivent, s’adoucissent, se soumettent. Effet cougar?  Thème trop à la mode?  La liberté   avant tout et non plus seulement la recherche du bonheur?  Le plaisir avant les sentiments?  Tout  tout de suite. Tant pis pour les autres. A eux de se débrouiller avec leur  vie. Chacun pour soi.

Louise est dure, avec elle-même et avec les autres. Luca   est fougueux, François amoureux. La passion brûle autant que le soleil d'Italie. J'ai pensé à Sagan, à la maison de  Capri, dans le film de Godard: Le Mépris. La dédicace est à Fanny Ardant. La phrase en exergue est celle de Paul Guimard dans Les choses de la vie: "Tout s'est joué en deux secondes,  je voudrais savoir lesquelles." 

Du cinéma, donc!
Et puis un récit avec un tel début, j'aurais dû aimer.  
"Quand l'histoire commence, on est dans la violence de l'été, l'extravagante violence des étés italiens. Le soleil tape si fort qu'il rend insoutenable au regard le blanc des façades alentour. Il fait aussi la pierre brûlante: impossible d'aller pieds nus. La mer au loin est étale, striée de reflets, on dirait des diamants.  Et puis, il y a ce bleu, le bleu du ciel, partout, sans taches, électrique, tellement pur. Et pas un souffle d'air. "
Mais non, cette joie n'a pas eu lieu. L'explication? Peut-être tient-elle dans cette  affirmation de l'héroïne. (p.186)
 Elle dit: "Je n'aime pas qu'on ait besoin de moi. Je ne veux me sentir aucune responsabilité. Vis-à-vis de quiconque."
Je finis par croire qu'une certaine sympathie  envers les personnages m'est nécessaire pour m'intéresser à eux, sauf si l'auteur  creuse suffisamment derrière les apparences et les clichés pour me faire  croire en eux et m'y attacher. Ce n'est pas le cas ici. Je n'aime décidément pas Louise.   

De là,  on voit la mer - Philippe Besson
(Julliard, janvier 2013, 216 pages)

Les avis de Jack,   par exemple, tellement plus enthousiaste.
Challenge s: 

jeudi 13 mai 2010

Moderato cantabile de Marguerite Duras

Un petit livre de 155 pages, tout simple, tout blanc, que j'ai choisi de  relire pour la ...énième fois: Moderato cantabile!  Modéré et chantant!  On dirait un drame intime mais théâtralisé en huit parties! De la leçon de piano interrompue par le cri d'un crime jusqu'à ce lendemain de fête aux baisers froids comme la mort! 

Attention!  Résumé complet réservé à ceux qui ont déjà lu le livre!  

Dans une ville en bord de mer, la jeune épouse d'un grand patron, Anne Desbaresdes, fait scandale. Elle traverse toute la ville chaque semaine pour faire prendre à son enfant sa leçon de piano. Il est doué mais entêté. Un jour une femme est tué par son amant dans le café du coin.  Désormais, la mère et l'enfant viendront tous les soirs dans cet endroit. Elle y rencontrera Chauvin, un jeune ouvrier licencié par son mari pour ne parler que de ce couple de l'assassin amoureux et de sa  victime consentante qu'ils viennent de voir baignant dans le sang, en ce même lieu. Elle cherche à comprendre pourquoi le cri était surtout celui du plaisir.
  Ils boivent beaucoup ensemble sous les yeux  désapprobateurs de la patronne et des autres clients. L'enfant, lui, attend et joue dehors.  Elle, elle s'enivre souvent désormais. Lui,  il est amoureux d'elle et rôde sans cesse, le soir et la nuit,  devant sa grande maison du Boulevard de la Mer, parmi le parfum entêtant des magnolias!
 Un soir de grande fête chez elle, tous l'attendent avant de commencer le repas. Elle arrive très en retard, ébouriffée et déjà ivre. Elle ne parle pas et mange peu mais continue à boire avant d'aller s'étendre sur le plancher au pied du lit de son fils endormi. 
Quelques jours plus tard, elle retrouve Chauvin au café où ils s'embrassent  pour la première fois mais le baiser est froid,  elle a peur!
Les hommes évitèrent encore de porter leurs yeux sur cette femme adultère. Elle fut levée. -Je voudrais que vous soyez morte, dit Chauvin.  -C'est fait, dit Anne Desbaresdes.
Que faut-il comprendre? Qu'a-t-elle décidé? Reviendra-t-elle encore dans ce café rencontrer cet homme? Je ne sais pas! Ce n'est pas cette histoire en elle-même que j'aime mais uniquement la voix, le ton, le style de Marguerite Duras qui n'explique rien, ne décrit rien, ne juge pas mais se contente d'évoquer des faits, des conversations, des silences, des odeurs, des gestes, même les plus insignifiants en apparence mais qui constituent une atmosphère étrange, toujours un peu lointaine! 
En somme c'est sa petite musique qui me plaît,  moderato cantabile!

Le tout début:
- Veux-tu lire ce qu'il y a d'écrit au-dessus de ta partition? demanda la dame -Moderato cantabile, dit l'enfant. La dame ponctua cette réponse d'un coup de crayon sur le clavier. L'enfant resta immobile, la tête tournée vers sa partition. -Et qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile? -Je ne sais pas. Une femme, assise à trois mètres de là, soupira. Tu es sûr de ne pas savoir ce que ça veut dire, moderato cantabile? reprit la dame. L'enfant ne répondit pas. La dame poussa un cri d'impuissance étouffé, tout en frappant de nouveau le clavier de son crayon. Pas un cil de l'enfant ne bougea. La dame se retourna. -Madame Desbaresdes, quelle tête vous avez là, dit-elle. Anne Desbaresdes soupira une nouvelle fois. -A qui le dites-vous, dit-elle. L'enfant, immobile, les yeux baissés, fut seul à se souvenir que le soir venait d'éclater. Il en frémit. -Je te l'ai dit la dernière fois, je te l'ai dit l'avant-dernière fois, je te l'ai dit cent fois, tu es sûr de ne pas le savoir? 
Au café
-Parfois encore, c'est l'été et il y a quelques promeneurs sur le boulevard. Le samedi soir surtout, parce que sans doute les gens ne savent que faire d'eux-mêmes dans cette ville. 
 -Sans doute, dit Chauvin. Surtout des hommes. De ce couloir, ou de votre jardin, ou de votre chambre, vous les regardez souvent. Anne Desbaresdes se pencha et lui dit enfin. -Je crois, en effet, que je les ai souvent regardés, soit du couloir, soit de ma chambre, lorsque certains soirs je ne sais quoi faire de moi. Chauvin proféra un mot à voix basse. Le regard d'Anne Desbaresdes s'évanouit lentement sous l'insulte,...
Antigone et Passion des livres en parlent. Un film de Peter Brooke avec Jeanne Moreau et Belmondo est maintenant en DVD 
Moderato cantabile de Marguerite Duras. (Les Editions de Minuit, 1958, 155p)