Quatre mois seulement que ce livre est sorti et déjà j’ai l’impression que tout a été dit le concernant, le meilleur et le pire - plus de meilleur que de pire, cependant. Alors mon billet, c’est une goutte d’eau dans la mer - du rien - de l’inutile - du superflu. Une corvée en somme!
Pas la meilleure façon de commencer!

Ce préalable, pour m’encourager à ne pas laisser tomber. Je tiens ce blog pour parler de mes lectures – toutes - sans exception mais sans traumatisme non plus. Liberté et sincérité avant tout.
Dire que je n’ai pas aimé ce livre, c’est vrai mais difficile à admettre et à justifier.
De Philippe Besson, j’ai lu avec plaisir trois ou quatre livres, avec une préférence pour Son frère .
Cette fois pourtant ce dernier livre m’a lassée. Je l’ai parcouru jusqu’à la fin et heureusement! Gare aux dernières lignes! Retournement de situation! A ne surtout pas rater.
Cependant, sauf au tout début, de dégustation, de séduction, il n’en a pas été question.
L’histoire est celle d’une séparation pour un nouvel amour, plus jeune de vingt ans .
D’un côté, il y a Louise, la quarantaine, parisienne, mariée et fidèle à François, sans enfant par choix, pour vivre au mieux son métier de romancière à succès, qui s’exile pour écrire, seule, en Italie, dans une villa sur la mer.
De l’autre, il y a Luca, vingt ans, officier de l’Académie navale, le fils de Graziella, sa gouvernante.
Ils vont s’aimer.
L’accident de François, le mari, va les séparer. C’était un suicide déguisé. Celui-ci a tout deviné. Louise reconnaît l’avoir trompé et choisit de le quitter.
Retour en Italie. Solitude. Luca est parti. Plus de Luca?...
Histoire classique, belle écriture, de beaux moments. Alors pourquoi mon indifférence?
Louise aime sa liberté plus que tout et l’assume. C’est elle la forte, la solide. Les hommes qu’elle aime sont à ses pieds. Ils la suivent, s’adoucissent, se soumettent. Effet cougar? Thème trop à la mode? La liberté avant tout et non plus seulement la recherche du bonheur? Le plaisir avant les sentiments? Tout tout de suite. Tant pis pour les autres. A eux de se débrouiller avec leur vie. Chacun pour soi.
Louise est dure, avec elle-même et avec les autres. Luca est fougueux, François amoureux. La passion brûle autant que le soleil d'Italie. J'ai pensé à Sagan, à la maison de Capri, dans le film de Godard: Le Mépris. La dédicace est à Fanny Ardant. La phrase en exergue est celle de Paul Guimard dans Les choses de la vie: "Tout s'est joué en deux secondes, je voudrais savoir lesquelles."
Du cinéma, donc!
Et puis un récit avec un tel début, j'aurais dû aimer.
"Quand l'histoire commence, on est dans la violence de l'été, l'extravagante violence des étés italiens. Le soleil tape si fort qu'il rend insoutenable au regard le blanc des façades alentour. Il fait aussi la pierre brûlante: impossible d'aller pieds nus. La mer au loin est étale, striée de reflets, on dirait des diamants. Et puis, il y a ce bleu, le bleu du ciel, partout, sans taches, électrique, tellement pur. Et pas un souffle d'air. "
Mais non, cette joie n'a pas eu lieu. L'explication? Peut-être tient-elle dans cette affirmation de l'héroïne. (p.186)
Elle dit: "Je n'aime pas qu'on ait besoin de moi. Je ne veux me sentir aucune responsabilité. Vis-à-vis de quiconque."
Je finis par croire qu'une certaine sympathie envers les personnages m'est nécessaire pour m'intéresser à eux, sauf si l'auteur creuse suffisamment derrière les apparences et les clichés pour me faire croire en eux et m'y attacher. Ce n'est pas le cas ici. Je n'aime décidément pas Louise.
De là, on voit la mer - Philippe Besson
(Julliard, janvier 2013, 216 pages)
Les avis de Jack, par exemple, tellement plus enthousiaste.
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