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samedi 8 décembre 2012

Réanimation de Cécile Guilbert


La narratrice et Blaise, mariés, vivent comme des adolescents, des Robinson parisiens, artistes accrochés l’un à l’autre, insouciants. Jusqu’au jour où Blaise est atteint d’une maladie rare, la « cellulite cervicale », forme de nécrose parfois mortelle des tissus du cou. Hospitalisé d’urgence à Lariboisière, Blaise se mue du jour au lendemain en « homme-machine » plongé dans le coma. Alors la peur s’installe. De le perdre. De voir le bonheur disparaître. S’installe aussi la curiosité fascinée de la narratrice pour ce service spécial – la « réa » – tandis que son existence se détraque et se ranime elle aussi…
(Quatrième de couverture)

"Blaise vient de fêter ses cinquante printemps.Son père est mort trois mois plus tôt.Quelque chose en lui refuse-t-il de naître? de céder? de s'ouvrir?" 

 Mon avis: 
Une femme, la narratrice et romancière, raconte les moments difficiles vécus pendant le coma de son mari très aimé, hospitalisé à Lariboisière pour une maladie rare et très dangereuse: la cellulite cervicale qui impose une opération d'urgence suivie de plusieurs semaines en réanimation.
Voilà, c'est tout et c'est beaucoup évidemment quand on vit une telle expérience, c'est bien écrit, sans être larmoyant mais malgré tout, je n'ai pas réussi à apprécier véritablement ce récit de vie. J'ai le tort d'avoir lu et admiré les livres de Joan Didion (L'année de la pensée magique) et celui de Joyce Carol Oates (J'ai réussi à rester en vie) sur le même thème de la maladie de l'être aimé, suivie de la période de deuil,  ce qui n'est pas le cas de Réanimation, à l'issue moins dramatique.
Impossible de ne pas faire le rapprochement. Ceux-là m'ont passionnée, celui-ci m'a juste intéressée, du moins au début mais sans plus. Les derniers chapitres ont fini par m'ennuyer.

Seul passage avec post-it, signe d'intérêt personnel: celui où l'auteur évoque les nombreux médecins qui ont senti le besoin d'écrire.

"Poésie et médecine, c'est pareil", prétendait  William Carlos Williams. Parce que ça délivre? 
Même avis chez ses confrères Maïmonide, Rabelais, Döblin, Boulgakov, Karinthy,Schnitzler, Gomez de la Serra, Benn, Segalen, Tchékhov, Torga, Büchner, Weiss, Céline, Sénanque et Lamarche-Vadel, qui n'avait pas son diplôme mais c'était tout comme: tous médecins, tous écrivains, deux fois artistes commis au chevet de l'humanité, ce grand corps malade fourmillant de symptômes avérés et de mensonges que, tous siècles et mœurs confondus, ils n'ont cessé d'ausculter, palper, disséquer, torturer, sans négliger aucune humeur, aucune vapeur, histoire de faire rendre gorge à la vérité du mal en beauté.
Écrire?
Même science des détails et des effets.
Clinique.
Maniaque.
Comme soigner.


Réanimation de Cécile Guilbert (Grasset,  2012, 270 p.)