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mardi 1 janvier 2013

Mère et fille, un roman, Eliette Abécassis

Ma première lecture de l'année et déjà un abandon.
De cette romancière, j'ai déjà lu Une affaire conjugale que j'avais déjà dû abandonner mais n'étant pas rancunière et appréciant généralement les histoires maritales et familiales, je n'ai pas hésité à lire ce qui s'affirmait fermement en tant que "roman"  dès le titre, ce qui n'est quand même pas banal. 

Je n'aurais pas dû. C'était un mauvais choix!  Bien que les deux protagonistes ne soient jamais nommées que par le pronom "elle" au singulier ou au pluriel, il ne m'a pas fallu longtemps pour deviner que l'histoire de cette mère,  célèbre couturière rousse, secondée par sa fille qui a repris l'affaire, était celle de Sonia et de Nathalie Rykiel. Je l'ai compris d'autant plus vite que le mois dernier j'ai lu le livre de Judith Perrignon sur la créatrice touchée par la maladie : "N'oubliez pas que je joue" . Je l'avais trouvé intéressant.
Celui-ci n'a de roman que le nom: ce n'est qu'une sorte de compte rendu type journalistique sur les rapports parfaitement prévisibles de deux natures fortes qui s'aiment mais qui veulent aussi asseoir leur autorité sur l'affaire familiale au moment du déclin physique de la mère.  Ça pouvait être passionnant et je l'ai cru en lisant le résumé: 
Une histoire d'amour, de possession, d'admiration et d'émancipation. Où la séduction, le désir sont le fil conducteur de la relation, la féminité un héritage.
J'aurais dû me méfier! Trop beau pour être vrai! 
En réalité je n'y ai trouvé qu'une série de clichés psychanalitico-parisiano-mondains-chics, un rien prétentieux et infiniment ennuyeux. Je n'ai rien appris, rien admiré - le style est plat, les phrases cliniquement neutres. Aucune émotion dans cet alignement de banalités. Les personnages semblent des pantins. Aucune empathie possible. J'ai attendu que le récit commence mais le volume me tombait trop souvent des mains. Et la lecture finit faute de lectrice maintenue en éveil! 

Citation qui résume tout ce que je n'ai pas aimé dans ce livre  avec un si beau minois sur la couverture (Mais quel intérêt?):
Cela prend beaucoup de temps de se séparer de sa mère: cela prend une vie. Toute une vie avec sa mère. Cela prend du temps de se séparer de sa mère, parce qu'en fait, on ne s'en sépare jamais. Même si on croit le faire, en inventant sa voie, en choisissant une vie, un homme, un travail,  en ayant des enfants, en les aimant d'un amour fou, on reste la fille de sa mère, jusqu'au moment où on reprend le flambeau, et dans la joie et la douleur, on trouve sa place. Mais même à ce moment-là, on ne se sépare pas. Dans le grand accouchement qu'est la vie, quelle fille est jamais vraiment sortie du ventre de sa mère? 

Amen! La messe est dite! Reculez, y' a rien à voir!

Éliette Abécassis : Mère et fille, un roman (Albin Michel)

jeudi 13 décembre 2012

Le Bal de Irène Némirovsky ou telle mère, telle fille




Ce sont là quelques  couvertures de ce récit - coup de cœur pour moi - relativement court mais lu en apnée, avec, pour finir, une photo tirée du film en noir et blanc de 1931 qui a fait connaître Danielle Darrieux, dans le rôle de la fille.
M. et Mme Kampf, père et mère d'Antoinette,  leur fille unique de quatorze ans, sont des parvenus très récemment enrichis qui décident de donner un bal où les invités, environ deux cents, appartiendront à la meilleure société de la ville ou en tout cas se présentent comme tels. Ce sera une revanche sur leur passé de pauvres gens et ils se donnent beaucoup de mal pour offrir ce qu'il y a de mieux. La mère surtout qui refuse la présence de sa fille à ce bal.
Celle-ci, sans cesse rabaissée dans la vie courante, ne supporte pas cette ultime humiliation et se venge d'une façon féroce.
Humiliée à son tour, sous les rires et les quolibets des nombreux  valets  et serviteurs venus en extra, la mère se jette,  pour la première fois sans doute,  dans les bras de sa fille, pour y trouver un peu de consolation, sans jamais se douter du rôle joué par Antoinette dans sa honte infinie et son échec social.
 C'était la seconde, l'éclair insaisissable où " sur le chemin de la vie" elles se croisaient, et l'une allait monter, et l'autre s'enfoncer dans l'ombre. Mais elles ne le savaient pas. 
Le récit d'une vengeance des plus cruelles d'une adolescente humiliée par une mère égoïste, bornée, ridicule et sans cœur.
 Un pur bonheur de lecture!
Très nombreux sont les blogs qui en parlent dont celui de
Quoi de 9 Cécile? 
Peu de lecteurs ont été déçus, bien au contraire!
Le Bal de Irène  Némirovsky (Les cahiers rouges, Grasset, 1930, 2005, 120 pages)


 Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903 émigra lors de la révolution russe avec sa famille qui s’installa à Paris. Sa vocation littéraire fut précoce et ininterrompue: Le Bal, David Golder, Les mouches d’automne, furent de grands succès de librairie. Dans les années trente elle connut la célébrité. Elle  est morte à Auschwitz en 1942 ainsi que son mari. Ses deux enfants ont été placés sous tutelle et ont survécu.