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mercredi 26 novembre 2014

Victor Hugo, Swysen, ma BD du mercredi

Une biographie de Victor Hugo sous forme de BD, quelle entreprise et quel courage pour  résumer une vie  aussi longue, aussi  mouvementée  et aussi bien remplie que celle de cet auteur qui a eu droit à un hommage national monumental à sa mort  et les honneurs du panthéon! Il a fallu deux années  à Bernard Swysen pour réaliser ce  travail ambitieux  très réussi!
 Tout me semble satisfaisant: la lecture en est aisée,  les vignettes savent rester modestes, les citations ne sont pas négligées, les dessins me séduisent grâce à leur réalisme honnête, le tout mettant vraiment en valeur ce qui en fait l’essentiel à mes yeux:  après une  évocation aussi étoffée  de la vie du grand homme,  l'envie de mieux le connaître encore en continuant à découvrir de nouveaux ouvrages et à relire encore et toujours  ses poèmes. Evidemment c'est aussi la limite d'une telle entreprise,  ce petit côté didactique qui transparaît parfois mais c'est aussi sa force et j’aurais aimé  pouvoir m’en servir durant mes études, du moins dans un premier temps.
C'est un excellent travail et un bel hommage à un de nos plus grands auteurs. 
J'admire. 
(Merci surtout à Swysen d'en avoir fait un one shot plutôt que d'avoir cédé à la tentation de scinder en deux cette longue vie foisonnante.) 


Victor Hugo, Bernard Swysen, ma BD du mercredi
(Joker éditions, Belgique, 2014, 98 p.)
Top BD Yaneck:



Participants de ce mercredi :

Un amour de BD:  Les gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi
Un amour de BD 2: Alix Senator (T3) , La conjuration des rapaces, Mangin, Démarez
Marguerite: La collectionneuse, Pascal Girard
Maël La Sardine Journal d'un chat assassin, Véronique Deiss (Anne Fine)
Cuné Ghosted 1, Williamson, Sudzuka, Mrva
Mo: Bulles, Torres
Jérôme Ernest et Rebecca, La boîte à blagues, Bianco, Dalena
Sandrine: Le tirailleur, Macola, Bujak
Yvan Ce n'est pas toi que j'attendais, Fabien Toumé
Faelys Le maître des livres, Umiharu Shinohara
Yaneck: Jan Karski, Rizzo, Bonaccorso
Cristie Victor Hugo aux frontières de l'exil, Paturaud, Gil
Noukette: Merci, Zidrou, Monin
Delphine: Les années douces, Jirô Taniguchi
Marion, Le serpent d'eau, Tony Sandoval
Bouma Le château des étoiles, T1, Alex Alice
Moka: Mots rumeurs, mots cutter, Rubini, Bousquet
Anne, La Guerre des Lulus, 1914, Hautière , Hardoc

dimanche 29 juin 2014

Dimanche en plongée coup de cœur, toutes affaires cessantes... avec Le parfum de ces livres que nous avons aimés

J'ignorais que j'allais avoir envie de tout arrêter pour finir ce livre et ne plus faire que ça! 
Commencé il y a quelques heures et déjà je ne veux plus le quitter. 
Il y a peu encore je ne connaissais ni le nom de l'auteur, ni le titre de ce bouquin!

C'est grâce à la sélection du Prix Elle  que j'en ai eu connaissance et que je l'ai fait commander par ma "gentille" bibliothécaire qui a râlé parce que " Faut pas abuser non plus, ce genre de livre -Document- Témoignage n'est presque jamais demandé par la suite - Mais il est au Prix Elle quand même! " J'aurais parlé zoulou, ç'aurait été pareil! Prix Elle ? ...  connaissent pas ou s'en moquent mais le livre est au rendez-vous, d'où ma reconnaissance! 

Moi, c'est un thème qui m'intéresse énormément depuis que .... forcément un beau jour,  ça finit par arriver, la mort de sa mère! J'y pensais déjà assez souvent avant, vu son âge, mais sans y croire vraiment, (une forme de pensée magique, comme  celle de Joan Didion peut-être)  Après, on n'est plus pareil.  Je ne suis plus celle d'avant! Alors je lis tous les livres que je peux sur le sujet, en espérant avoir moins mal. Une sorte de baume d'un instant! C'est toujours ça. 

Il se trouve qu'il  en sort de plus en plus et que j'en ai déjà lu pas mal, des très beaux et d'autres  trop intimistes  pour moi mais celui-ci parle aussi de littérature et  d'auteurs que j'aime tout particulièrement comme Irving, Mann, Némirovsky, Hosseini. Cependant,  je n'en suis qu'au début. J'entame seulement le troisième chapitre mais pour l'instant, je prévois le coup de cœur.

Je fais un break pour commencer ce billet et m'informer un peu à son sujet.

Je n'aurais pas dû! Trop d'avis différents -   de l'admiration à la déception. Le pire c'est que certaines blogueuses, parmi celles que j'aime, sont très mitigées , lui reprochant la trop grande perfection des rapports mère/fils, une  famillesi exemplaire qu'elle en devient agaçante, en somme, Alors stop! Je ne vais plus lire d'autres billets pour le moment. Je veux rester le plus libre et le plus  neutre possible pour continuer ma lecture. 

Je m'aperçois brusquement que je ne connais pas encore les résultats: a-t-il eu le prix du Document?
Non!  C'est Emmanuelle Bernheim qui l'a obtenu pour  "Tout s'est bien passé" - Tiens! Sur la mort du père cette fois! Décidément ce thème est à la mode! 

Bon! Assez! J'arrête l'ordinateur et je retourne au livre. Voilà longtemps que je n'avais plus disposé d'une journée aussi tranquille que celle qui commence. Je m'enferme dans ma bulle. Seule avec le livre.  Loin de tout et de tout le monde. En apnée! L'idéal! 

Alors coup de cœur ou pas? A ce soir! 

Will Schwalbe: Le parfum de ces livres que nous avons aimés, (Belfond, 2013, 13 p.)
Traduit de l'américain par Lyne Strouc

samedi 21 septembre 2013

Comment voulez-vous que j'oublie ... Annie Butor - Madeleine et Léo Ferré, 1950-1973

J'aime beaucoup Léo Ferré. Je crois bien connaître bon nombre de ses chansons. L'étrangère reste peut-être ma préférée - mais non - c'est seulement celle qui me vient en premier. Impossible de choisir: je les aime toutes - ou presque. 
J'aime aussi beaucoup les biographies et celle-ci était sur la liste des lectures conseillées par l'Académie Goncourt pour l'été 2013. 
Voilà donc deux bonnes raisons de le choisir.
Sa lecture en a été facile. 
L'auteur est la fille de Madeleine Ferré , la seconde femme du chanteur qui a voulu restituer la réalité, la sienne tout au moins,  celle concernant cette longue partie de la vie de son beau père (23 ans) alors qu'à la suite de son divorce, cette relation a été mise à mal par Ferré lui-même et ce qu'elle appelle "La succession". Ferré a terminé  sa vie à Sienne, en Italie, avec sa troisième femme et ses  trois enfants (il n'en est rien dit dans le livre)
J'ai appris un tas de choses sur Ferré pendant cette période. En suis-je plus satisfaite pour autant? J'éprouve un étrange sentiment de malaise en le terminant. Je comprends très bien la souffrance d'Annie Butor quand elle a vu sombrer le mariage des deux êtres avec lesquels elle avait été si heureuse et elle a toutes les raisons pour en vouloir à Ferré et à sa lâcheté  de ce gâchis total. Elle rend sa mère en partie responsable aussi dès le moment où elle a voulu à tout prix vivre avec Pépée, leur singe adoré, considéré comme une sœur pour leur fille, ce que celle-ci n'a jamais pu accepter.
Avais-je vraiment  besoin de savoir tout ça sur la vie intime de ce couple?  Un artiste et son œuvre, on le sait, rien de moins simple! Juger l'homme  à travers son art ou le contraire? Les différencier,  toujours? Le cas de Céline et de bien d'autres... Bref!
Je reste très partagée. et pas vraiment satisfaite de ma lecture. J'en sors en ayant l'impression que l'homme ferré n'était pas totalement à la hauteur de son art et ça,  je n'aime pas! 
Il pouvait être fastueux ou sordide, sa bonté était intermittente, son cœur sélectif, sa mauvaise foi colossale. Il a voulu mettre à la poubelle son passé. Il a soigné sa légende de poète maudit, crié d'autant plus fort qu'il a cherché à cacher la vérité. Il a fait de sa haine son fonds de commerce.J'ai vécu dans une démesure affective qui a failli me détruire. Maintenant me poursuit une immense nostalgie. "Rompre avec les choses réelles, ce n'est pas rien; mais avec les souvenirs!"  écrivit Chateaubriand. Je m'y refuse, j'en ai de trop beaux. Avec le temps j'aime encore Léo malgré tout, sentiment paradoxal fait de tendresse et de rancune ... Alors ce temps  remettra tout  en place, c'est mon espérance.. Il me fallait la distance nécessaire pour écrire ces confidences.J'essaie de m'arranger avec mes fantômes, et enfin de laisser un peu passer mon passé. 
Comment voulez-vous que j'oublie ...  Annie Butor
Madeleine et Léo Ferré 1950-1973
Préface de Benoîte Groult
(Phébus, 2013, 204 p.)

mercredi 28 août 2013

La Casati, La Muse égoïste, Vanna Vinci, ma BD du mercredi



La Casati, (1881-1957), marquise romaine, muse et mécène,  dont voici la biographie en BD, est une personnalité du début du XXe siècle dont on dit qu’elle aurait été la femme la plus souvent représentée dans l’art, après Cléopâtre et la Vierge Marie! Rien de moins! 
Pourtant qui la connaît encore désormais, à part quelques créateurs de mode comme Galliano et Lagerfeld qui s’en sont inspirés? Très influente, elle voulait faire de sa vie une œuvre d’art et 123 peintres ont fait son portrait dont Giovanni Boldini et  van Dongen. Elle a connu bien des artistes et fréquenté tout le gratin de l’époque. La liste  en est longue: Léon Bakst, Man Ray, Marinetti, Cecil Beaton, Dali, entre autres. 
Pour moi, elle reste surtout  la grande amie et l’inspiratrice de d’Annunzio, l’auteur italien qui fit beaucoup parler de lui pour son engagement politique lors des deux Grandes Guerres et surtout pour ses romans dont "L'enfant de volupté".

Le récit s'ouvre sur l'évocation de la fin de sa vie, lorsque passant dans les rues  de Londres, dans les années 50, elle semblait un fantôme avec ses fourrures en léopard, son chapeau à voilette et  ses tonnes de khôl autour des yeux, au milieu des filles à la Audrey Hepburn, puis très vite on en vient à sa naissance et à son mariage avec un marquis auquel elle apporte la grande richesse  de sa famille et qui lui fait une fille qu'elle confie à des nourrices car l'instinct maternel n'est pas son fort. 
Elle préfère s'intéresser aux sciences occultes et rencontre d'Annunzio, qui lui inspire son nouveau moi. Elle choisit alors la plus belle résidence romaine et devient célèbre pour ses décorations d'intérieur très en avance sur son époque et ses réceptions.   Chacune de ses apparitions publiques fait scandale. Elle s'entoure de serpents et d'animaux exotiques, gazelles, lévriers, paons, guépards. 
Devenue la marraine du Futurisme, elle était admirée et jalousée. Rome, Venise Paris, Londres, elle s'installait partout, se sentant libre bien que profondément timide et réservée  en réalité, elle se dépassait dès qu'elle devait paraître en société. Elle avait un corps sublime et une élégance toute naturelle mais c'était une exhibitionniste qui avait besoin d'un public et, pour le garder, aucune extravagance ne lui faisait peur.  


Cette BD me l’a fait connaître car j'ignorais tout de cette femme excentrique et naturellement cet aspect compte beaucoup dans mon appréciation. Les dessins sont dès lors secondaires, ce qui fausse un peu  sinon mon jugement du moins l’intérêt que j’ai pu lui porter, contrairement aux autres BD lues récemment dont je connaissais déjà l'artiste en question:  Chagall,  Picasso, Apollinaire,  Zweig.
Ici, l’histoire l’emporte largement sur le graphisme. Je peux simplement dire que les dessins ne m’ont pas gênée mais que les couleurs m’ont semblé bien pâlottes et comme passées.
Cette lecture cependant  était une vraie curiosité qui naturellement  m'a poussée à me documenter davantage sur cette personnalité qui me demeure malgré tout très étrangère mais qui, aujourd'hui où le paraître l'emporte, se sentirait sûrement comme un poisson dans l'eau. 

La Casati, La Muse égoïste, Vanna Vinci, ma BD du mercredi
(Dargaud, 2013,  88 pages)




La Casati par Boldini, van Dongen, Man Ray, Vanna Vinci,


Logo BD noir
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Bonne fin de vacances aux chanceux qui en profitent encore! 

Bon retour à ceux qui se préparent pour la rentrée, 

- littéraire ou autre - 

Dès à présent, je pense  élargir mes lectures  en matière de BD

et choisir des thèmes et des genres que j'ai eu tendance à ignorer jusqu'ici,

 persuadée qu'ils ne me plairaient pas mais comment savoir si je n'essaie pas?

Je pense en particulier au challenge Halloween  de Lou et de Hilde  

qui aura lieu  en octobre,  pour l'édition 2013,
avec un rendez-vous  possible autour des BD
(genre Fantastique/horreur)
Il est déjà annoncé 
et se met doucement en place.
Succès assuré, 
comme chaque année!  
Ce serait bien si on était plusieurs à le faire! 

Anne,  Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,

  Choco,  Cristie,  Crokbulle   Cuné Delphine,  Didi,  Élodie, Estellecalim,  Hilde, Hélène,  Sophie,  

Hérisson, Iluze,  Irrégulière,  

Itzamna, Jérôme,  Jérôme 2,   Kikine,   La-ronde-des-post-it,

Lirepourleplaisir, Lou, Lounima,   Lystig,  Mango, Manu,  Margotte,  Marguerite, Marie, 

 Marion,  Marion Pluss,  Marilyne,
  
Mathilde, Mélo, Miss Alfie,

Miss Bouquinaix, Moka,  Mo',    Natiora,  Noukette,   OliV,    Pascale, Paulinelit,

  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,  Sophie,   Soukee,  Stephie,  Syl, Theoma, 

Un amour de BD Valérie,  Vero,  Yaneck,    Yoshi73,  Yvan

mardi 19 février 2013

Pablo, 2, Apollinaire, Quand Picasso avait vingt ans, Julie Birmant & Clément Oubrerie, ma BD du mercredi


La saga Picasso continue, toujours plus forte, encore meilleure . Ce tome 2 où Picasso rencontre Apollinaire  est une petite merveille! Un vrai bijou. On a beau connaître la vie de l'artiste en long et en large, peu importe, c'est nouveau, piquant, vivant, à la une,  comme si tous ces Montmartrois d'adoption vivaient encore. On s'y croit à suivre la belle Fernande, superbe, fière, ombrageuse,  intéressée, pas amoureuse pour un sou, dépensière, insouciante. Picasso, jaloux d'elle comme c'est pas possible, la dispute même aux peintres auxquels elle sert de modèle. On retrouve Max Jacob, plus cartomancien que poète,  Gertrude Stein et son époux, les généreux acheteurs, la bénédiction de tous ces bohèmes, Matisse, Henri-Pierre Roché, l'auteur de Jules et Jim, et plein d'autres. On respire l'atmosphère du bateau-Lavoir, nu de meubles, au parquet de planches brutes pour unique lit, les nuits d'opium et de beuverie, la faim, la dèche, les rêves, l'espoir, l'amour, l'amitié. Ils sont jeunes et toute leur œuvre reste à venir.

Les dessins sont de toute beauté, surtout les pages à image unique. Les couleurs me plaisent infiniment: claires et poétiques. J'ai énormément aimé cet album.

Mais en vérité je l'attends

 Avec mon cœur avec mon âme

Et sur le pont des Reviens-t'en

Si jamais revient cette femme

Je lui dirai Je suis content.

 Apollinaire, Alcools, La chanson du Mal-aimé







  Top BD de Yaneck: 19,5


Autres billets: Natiora, 
Images: Ici,

Pablo, 2, Apollinaire, Quand Picasso avait vingt ans, Julie Birmant & Clément Oubrerie, couleur: Sandra Desmazières, (Dargaud, 2012, 84 p.)





Logo BD noirLogo BD vert
Logo BD rouge

Les participants aux mercredis BD:

Anne,  Blogaelle, Choco, Chrys, Cristie, Delphine, Didi, Dolly,

Estellecalim, Hilde, Hélène, Hérisson08, Iluze,  Irrégulière,


Lou, Lounima,  Lystig,  Mango Manu,  Margotte,  Marguerite, 

Marie, Marion, Maryline,  Mathilde, Mélo, MissAlfie, Miss Bouquinaix, 


Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet, Soukee, Syl,

Theoma, Un amour de bd,  Valérie, Sophie/Vicim,  Syl, Vero,

Wens,  Yaneck,  Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

samedi 26 janvier 2013

Garde tes larmes pour plus tard, Portrait de Françoise Giroud par Alix de Saint-André

"La petite dame qui m’accueillit, toute courbée, éteinte, marchait à tous petits pas de toute jeune vieille. Avant de commencer, elle me proposa un thé qu’elle s’en fut chercher à la cuisine et rapporta sur un plateau dans un inquiétant tremblement de tasses. De petites traces blanches marquaient le coin de ses lèvres, comme j’en avais déjà vu chez d’autres, et qui me mirent la puce à l’oreille : elle était en pleine dépression, sous médicaments… Je remballai mon artillerie pour faire le service. « On ne tire pas sur l’ambulance », comme elle l’avait écrit très justement. Au contraire, j’essayai de l’amuser un peu pour détendre l’atmosphère; elle me faisait de la peine. D’autant qu’elle répondait  à mes questions avec application, lenteur et une profonde gentillesse que je ne lui aurais jamais soupçonnées… Surtout après ce que je venais d’entendre.
J’avais vu son âme désarmée, ce bon fond qu’elle cachait si soigneusement dans la jungle parisienne, son côté  bonne camarade de boulot, brave type et elle m’avait bouleversée."

Françoise Giroud en 1998. On en parle beaucoup en ce moment. Trois livres d'elle et sur elle viennent de sortir chez son éditeur.  Je termine celui d'Alix de Saint-André  dont les cinq premiers chapitres m'ont passionnée mais l'enquête,  dans laquelle je suis actuellement  embourbée depuis  que "Sherlock et Watson" se sont mis en marche au chapitre six,   ralentit ma lecture . Me voici cependant au huitième " Où Malraux résout l'énigme" alors je garde espoir!

Deux émissions de L'attrape-livres, lui seront consacrées,  avec Colombe Schneck, sur France Inter lundi et mardi prochain (28 et  29/01/13)
Anne Sinclair, Bernard Pivot et tous les grands journaux et magazines ont publié un article sur cette nouvelle biographie. 
Françoise Giroud en 1998 (wikipedia)

vendredi 4 janvier 2013

Sagan et fils de Denis Westhoff

Il était difficile ces dernières années de trouver des livres neufs de Françoise Sagan. Ils avaient comme disparu des librairies et même parfois des rayons des bibliothèques où seuls demeuraient  quelques-uns de ses  trente romans et de sa dizaine de pièces de théâtre, des volumes déjà quelque peu jaunis. C’est que les éditeurs les négligeaient jusqu'à  ce que son fils, Denis Westhoff, accepte sa succession,  en 2006,  deux ans après le décès  de sa mère qui lui laissait une dette de plus d'un million d'euros. 
J'ai beaucoup lu Sagan et aimé plusieurs de ses livres. J'ai suivi sa vie d'un peu loin, comme beaucoup,  souvent plus à travers les potins des médias qu'en découvrant ses derniers livres d'où mon intérêt pour cette biographie filiale avec laquelle je viens de passer un moment très  agréable. 
Raconter la vie de sa mère ou plutôt sa vie avec sa mère,  ou encore ce que l'on croit savoir  de la vie de sa mère?   Pas si simple! Je me mets un instant à sa place et je reconnais mon impuissance et surtout mon manque d'envie. Retourner si loin en arrière,  jusqu'à la petite enfance de sa mère, replonger dans son passé d'aussi près, écarter l'infinie nostalgie qui s'insinue déjà rien qu'en feuilletant les albums de photos...non,  décidément,  j'en suis bien incapable. Denis Westhoff  a réussi ce double tour de force de rester fidèle à ses souvenirs avec Françoise Quoirez, le vrai nom de Sagan, sans froideur ni excès d'émotion.  
La couverture est bien choisie qui montre la mère et le fils, si  jeunes tous deux, jetant le même regard sur ce qui semble un album de BD: tendresse et  complicité! 
Cependant,  aucun sujet ne semble évité ensuite.  Tout ce qu'on a pu entendre ici et là sur Sagan est évoqué, par souci d'authenticité  et parfois aussi  pour rétablir la vérité, celle d'un fils qui  était là lui aussi dans les moments forts de la vie d'une mère un peu particulière  et qui  trace des portraits très précis des principaux acteurs de sa vie sans jamais se montrer lourd, vindicatif ou ennuyeux. 
Ce livre, je l'ai lu comme un roman, avec le même plaisir et les mêmes émotions, doublées de l'impression de revivre aussi des épisodes de ma propre vie puisqu'après tout Françoise Sagan fait partie des célébrités qui m'ont intéressée. Ce qui lui arrivait, en bien ou en mal ne me laissait pas indifférente. J'ai appris bien des détails  et des réalités essentielles de sa vie qui m'étaient totalement inconnues jusqu'ici, sur l'origine de son addiction à la morphine par exemple, sur ses liens avec le père de son fils et surtout sur sa dernière compagne.  J'ai d'ailleurs bien envie de relire au moins Bonjour tristesse maintenant. Ce sera la deuxième fois, à des années de distance: une expérience à tenter mais je n'ai plus mon livre, disparu mystérieusement comme bien d'autres dans les  méandres de mes déménagements.  Il doit être en Poche maintenant. 
Une belle lecture. 
Ma mère et moi avons partagé trente vraies années de gaîté, d'inattendu, d'intelligence, d'humour, d'esprit, d'idées. C'est notre entente (...) qui nous faisait nous rejoindre sur autant de sujets, partageant un même enthousiasme ou une même indignation. C'est au nom de cette complicité et de cette entente si pétillante, si vivante, que je me devais de corriger ces mythes , de redresser certains de ces miroirs déformants qui reflétaient une vérité qui n'était pas la sienne,ignorant son entrain, son imagination, son audace, sa liberté. Je veux bien les mythes, je veux bien la légende, encore faudrait-il qu'ils fussent vraisemblables et conformes  à ce que fut ma mère. 
 Sagan et fils de Denis Westhoff (Stock, octobre 2012, 253 pages)
Je regrettais que ce livre soit sans images mais vient justement de paraître son  complément: un recueil de photos. Ma mère. 
Denis Westhoff

jeudi 9 juin 2011

Prix Goncourt de la biographie 2011 à Maurizio Serra pour son Malaparte, vies et légendes

Le prix Goncourt de la Biographie 2011 a été attribué à Maurizio Serra, diplomate et écrivain italien, actuellement ambassadeur d'Italie à l'UNESCO pour sa biographie Malaparte, vies et légendes (Grasset).(Source: Académie Goncourt)
En France, on connaît peu, et mal, l’extravagant Malaparte qui fut un immense écrivain:  (Kaputt, La peau ).
Il existait déjà des biographies de cet auteur en français, la dernière fut publiée voici une vingtaine d’années, mais aucune n’avait entrepris le méticuleux travail d’enquête dont s’est acquitté Maurizio Serra. Germaniste, il est allé interroger les archives allemandes et a eu accès aux archives russes,  sans parler des malapartiens survivants qu’il fréquente depuis longtemps.
Ont déjà reçu ce Prix de la Biographie 
2010   Michel Winock   Madame de Staël (Fayard)
2009   Viviane Forrester   Virginia Woolf (Albin Michel)
2008   Jennifer Lesieur   Jack London (Tallandier)
2007   Patrice Locmant   J.-K. Huysmans, le forçat de la vie (Bartillat)
2006   Angie David   Dominique Aury (Léo Scheer)
2005   Thibaut d'Anthonay   Jean Lorrain : Miroir de la Belle Epoque (Fayard)
2004   Claude Dufresne   Appelez-moi George Sand (Michel Lafon)
2003   Pierre Billard   Louis Malle : Le rebelle solitaire (Plon)

La villa Malaparte à Capri, construite en 1937 pour l'écrivain, restaurée en 1990. Elle domine le golfe de Salerne. Deux films y ont été tournés: en 1963, le Mépris de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli et en 1981, la Peau de Liliana Cavani avec Marcello Mastroianni, Burt Lancaster et Claudia Cardinale.

mardi 7 juin 2011

La véritable Gala Dalí, Bertrand Meyer-Stabley



Ces jours-ci  j'ai eu surtout envie de lire des biographies et la première a été celle de 
Gala Dalí ou Elena Dimitrievna Diakonova, née à Moscou en 1895, dans une famille bourgeoise et intellectuelle, connue pour avoir été la muse de trois des plus grands artistes du XXème siècle. Épouse de Paul Eluard et de Salvador Dalí, elle fut aussi la maîtresse de Marx Ernst qui la peignit dans ce tableau.


De gauche à droite, assis René Crevel, Max Ernst, Dostoievsky, Théodore Fraenkel, Jean Paulhan, Benjamin Péret, Johannes Baargeld, Robert Desnos. Standing: Philippe Soupault, Jean Arp, Max Morise, Raphaël, Paul Éluard, Louis Aragon, André Breton, Giorgio de Chirico, Gala Éluard


Après une enfance heureuse en Russie ; elle est une adolescente rebelle et se révèle agressive, instable et colérique. Elle se dit elle-même hystérique et trop nerveuse. En réalité sa santé est fragile  et nécessite de nombreux séjours dans des sanatoriums. 


C’est dans celui de Davos, en Suisse, en 1913, qu’elle rencontre Paul Grindel, le futur poète Eluard dont elle aura une fille, Cécile. Des recueils entiers de poèmes lui sont dédiés.


Ils appartiennent alors à l’avant-garde parisienne des dadaïstes et des surréalistes et fréquentent Tzara, Picabia, Marcel Duchamp, Breton, Aragon, Desnos,  Soupault, Picasso, Yves Tanguy, De Chirico. Cependant, Eluard est infidèle et l’éloigne de lui en la sacralisant

(Ernst,Gala, Eluard)

Commence alors un ménage à trois quand Gala s’éprend à son tour de Max Ernst, l’ami d’Eluard. Des tableaux du peintre magnifient cette relation dont ce portrait:


Cependant en août 1929, à Cadaquès, en Catalogne, a lieu la rencontre décisive entre Dalí et Gala, en présence de Magritte et de Bunuel. 

(Dali, Gala, Eluard,Nush)

 De dix ans son aînée, Gala est vue par Dalí comme son idéal féminin. L’amour entre eux sera incandescent et durable.

«Sans Gala, je ne serais rien, elle est mon oxygène» disait Dalí. «C’est elle qui découvre et m’apporte toutes les essences que je transforme en miel dans la ruche de mon esprit. Sans Gala, le monde n’aurait pas de génie en ce moment : Dalí n’existerait pas» 

Ils forment un couple passionné mais les amis de Dalí n’apprécient pas cette femme dont l’ambition va devenir la richesse. C’est elle qui gère tout et dirige la carrière mondaine et financière de son compagnon. On la juge dure et sans cœur. Elle est ambitieuse, cupide, cynique et isole Dalí de  ses amis tout en le libérant de sa timidité et de ses peurs. 


Longtemps ils vivront très riches dans l’exil doré de leur demeure espagnole de Port Lligat. 


Grâce à la télévision et aux excentricités très étudiées de Dalí, le couple devient superstar sans inspirer de sympathie, cependant.

Gala meurt à Cadaquès le 10 juin 1982 et Dalí le 23 janvier 1989 d’une défaillance cardiaque.

L’auteur, Bertrand Meyer-Stabley, a passé la plus grande partie de son enfance en Catalogne et a publié de nombreuses biographies  chez le même éditeur.
 La véritable Gala DalíBertrand Meyer-Stabley, (Pygmalion, Flammarion, 2006, 212 pages)  
Dernière minute: Présentée jeudi 6 avril 2011 à Barcelone, son autobiographie, selon l'AFP, raconte des souvenirs d'enfance ainsi que des  épisodes de la vie amoureuse du couple, des voyages en Italie et aux États-Unis. Découvert en 2005 dans un château, le manuscrit compte 106 pages dont 104 écrites en français.(ICI)