Sans ma libraire, je n’aurais pas acheté ce livre. Le titre ne me plaisait pas et surtout, je
venais pour les grands noms de cette rentrée littéraire mais c’était son coup
de cœur et devant un tel enthousiasme,
j’ai été faible, je me suis laissée convaincre.
Je ne l’ai pas ouvert tout de suite. J’ai attendu et ne l’ai
choisi que pour mieux m’en débarrasser et ne plus le voir traîner sur ma table.
Ce n’est donc pas dans les meilleures conditions que j’ai commencé ma lecture
surtout que le sujet lui-même, tout compte fait, ne me plaît pas plus que cela: des femmes de la même
famille, de l’arrière-grand-mère à
l’arrière- petite-fille, se racontent tour à tour quand elles vont chez Alice, l’esthéticienne de l’Eden, le salon
de beauté de l’endroit. Elles lui confient
leurs peines et leurs joies en
même temps que leurs corps. Alice est exceptionnelle comme thérapeute et comme
masseuse. Silencieuse, douce, à
l’écoute, c’est une source de bien être, du corps et de l’âme. Elle apaise.
Depuis vingt ans, Alice masse des femmes et leur prodigue des soins de beauté. Depuis vingt ans, elle a touché des milliers de corps. Autant de confidences, souvent silencieuses, de celles dont la peau dit beaucoup de l’âme.
Je craignais les clichés mais j’ai aimé l’écriture qui
emporte tout le reste.
Chaque cliente se raconte et le style s’adapte à l’âge de
chacune, de Barbara, quatorze ans, rousse qui vire à l’orange l’été, l’ado
révoltée, à Jeanne qui s’éteint
lentement, à quatre-vint quatorze ans dans sa maison de retraite, sans oublier
Lili, la grand-mère indigne, blond
platine, qui «guette encore le regard
des hommes dans la rue», jusqu’à la
petite dernière, Judith, tout juste née.
Je sors la tête la première en un temps record. Au passage, je récupère l’herpès vaginal de maman. Mes parents s’extasient … après on s’étonne que l’on recherche les compliments toute sa vie.
Au centre du récit cependant, il y a Ève, l’absente, la mère
qui n’a plus voulu vivre et dont on cherche la dernière lettre jamais retrouvée.
Toutes ces femmes se situent par rapport à l’événement traumatisant de la
famille: le suicide de la jeune mère de famille, la fille et petite fille, la sœur
très aimée et aimante, celle dont on n’arrive pas à comprendre le geste brutal
et définitif. Ce mystère empoisonne leur vie et toutes les confidences finissent
par y renvoyer.
C’est un joli livre, une belle lecture de cette rentrée. J’ai
beaucoup aimé.
Les hommes meurent, les femmes vieillissent, Isabelle Desesquelles
Roman, Belfond, août 2014, 224 p.
Plutôt intriguant ce titre.... je n'en ai pas du tout entendu parler. Et ce que tu en dis est intéressant!
RépondreSupprimerOn en entend moins parler, c'est vrai. Il n'est d'ailleurs sur aucune des listes de sélection des prix, à moins que je ne me trompe. Il aurait pu cependant, je trouve!
SupprimerPeux-tu m'envoyer Alice ? ;-) Sérieusement, je le note, si jamais il arrive jusqu'à ma bibliothèque.
RépondreSupprimerOù la trouve-t-on Alice? Je voudrais bien le savoir aussi. C'est vraiment un bon livre!
SupprimerCe n'est pas un sujet très gai pour moi en ce moment .
RépondreSupprimerJe passe.
Peut-être dans ce cas!
SupprimerUn titre qui laisse présager de belles choses !
RépondreSupprimerC'est une histoire triste peut-être, mais traitée de façon douce!
SupprimerComme toi, le titre ne m'aurait pas tenté.
RépondreSupprimerHeureusement que le récit est meilleur! :)
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