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mardi 23 avril 2013

Le vase où meurt cette verveine, Frédérique Martin

Drame de la vieillesse, en France,  vers  2012. 
Joseph a 78 ans et aime sa Zika comme au premier jour.  Elle est cardiaque et doit être hospitalisée à Paris, loin de chez elle. Isabelle, sa fille célibataire, l'accueille  dans son petit appartement mais pas question pour elle de s'occuper en plus  de son père.  Celui-ci ira vivre avec  son fils et sa belle fille . 
Cet éloignement les fait souffrir et ils se disent tout leur chagrin dans des lettres très amoureuses. Ils ne pensent qu'à se retrouver mais rien  ne se déroulera comme prévu et la fin est triste et inattendue. 

J'aurais pu aimer ce livre car ce drame est désormais un fait de société très actuel et le thème me plaît. Malheureusement,  j'ai fini par terminer  en lecture rapide, signe que je suis restée totalement en dehors de cette histoire qui m'a finalement plus agacée qu'émue. Je sais que beaucoup l'ont aimée.  Moi, je n'ai pas réussi!
J'ai commencé par plaindre davantage les enfants que leurs parents, Isabelle surtout, si seule et si avide de l'amour que  sa mère peine à lui accorder pleinement. Quelle vie gâchée! Si joseph  a trouvé grâce à mes yeux, pour sa droiture et  sa loyauté,  je n'ai ressenti aucune sympathie en revanche  pour Zika si égoïste, si plaintive et surtout si durablement critique envers ses enfants  mais il ne faut rien révéler...

Cependant il m'arrive d'aimer un roman tout en n'aimant pas les personnages. Ici, ce qui m'a le plus déçue, c'est le style des lettres, trop léché et suranné! Dès lors, tout me semblait faux et excessif. C'est peut-être cet aspect-là qui m'a le plus gênée. 

Dommage! Le sujet est suffisamment  d'actualité et douloureux  pour provoquer de véritables drames personnels  et familiaux, c'est vrai mais  les problèmes que pose la dépendance des personnes âgées dans une société comme la nôtre, me semblent dépasser de loin ce  simple cadre intimiste. Il explosera forcément  un jour et ce sera  alors un bien grand déballage sur une situation tout- à-fait scandaleuse.  Il y aurait tant à dire! 

Ceci dit, ce roman épistolaire  sur une  longue relation conjugale  restée amoureuse malgré l'âge et la maladie a su plaire à beaucoup d'autres lecteurs et je ne suis que plus désolée de ne pas pouvoir écrire un billet plus positif. 
Ma très chère femme 
Les heures m'accablent si je n'y prends garde, ma bonne amie, alors même, je le mesure, qu'il en reste si peu dans ma besace. (...)C'est un bout de tombeau qui me tient lieu de lit. Si glacé que je ne peux m'y allonger sans précaution. A défaut d'une conduite, je vais m'acheter une bouillotte, même si les deux ne sont plus de saison. Quand tu reviendras, nous la bazarderons. Elle sera inutile, puisque je retrouverai ta chaleur, et avec elle le sommeil bienfaisant d'après notre désir. Réserve-moi toutes tes nuits, ma bien aimée.  
Ton Joseph (p. 65)
Billets de Stéphie qui a été très émue en le lisant, Sharon, c'est le contraire, ainsi que Georges, sans oublier de lire l'échange de commentaires avec l'auteur, très intéressant!

Le vase où meurt cette verveine, Frédérique Martin (Belfond, 2012, 222 p.)

mardi 31 août 2010

L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti,

A trop encenser, on risque de nuire. C’est un peu mon histoire avec ce livre  dont j’ai entendu beaucoup de louanges.
Inutile de maintenir le suspense. C’est une déception ! Je n’ai pas été enthousiasmée comme je m’y attendais en lisant le résumé et en connaissant surtout la passion dévorante de l’héroïne pour les livres. Elle  leur consacre sa vie en ouvrant une librairie idéale comme il serait si bon d’en voir fleurir partout : un petit monde convivial, tranquille et chaleureux où on prend son temps pour choisir et parler du contenu des livres exposés amoureusement. Quand en plus elle l’entoure d’un hôtel et d’un petit coin café  en adéquation avec les livres en promotion, ce n’est plus une librairie mais un petit coin de Paradis!


Seulement voilà, je n’ai pas aimé les personnages, je ne les ai pas sentis réels, je n’ai pas cru à leur histoire d’amour un peu trop à l’eau de rose.  Mais quelle est cette histoire ?

Emma, la cinquantaine, milanaise divorcée avec un adolescent à charge, a abandonné son premier métier de traductrice pour se consacrer à sa librairie spécialisée en  romans d’amour qu’elle gère avec son amie Alice. Un jour, quelqu’un a glissé un prénom et un numéro de T° dans un de ses livres. Elle reconnaît l’écriture de son premier amour de jeunesse : Federico. Elle l’appelle. Architecte, il vit à New York avec femme et enfants mais lui fixe un rendez-vous parisien. A partir de là ils vont s’écrire régulièrement et renouer avec leur histoire d’amour. Elle sera belle !


Dès lors, le lecteur navigue de  Belle-Île en Mer  à  New York, Paris, Milan … de façon toujours très informative  On apprend un tas de détails sur le passé et les activités artistiques et littéraires de ces endroits. On lit des listes de livres, on tombe à chaque page sur de nouveaux noms d’auteurs. On s’enrichit de connaissances inattendues…J’ai aimé certains passages sur mes auteurs préférés actuels, comme Nick Hornby  en particulier, mais c’est très rapide, on saute ensuite à  Tchékov  ou Proust ou…, je ne sais plus, tellement d’autres. Il faudrait tout noter et mon côté noteuse maniacorituelle frémissait d’impatience mais inutile : trop c’est trop ! C'est intéressant en soi mais  l'intrigue elle-même a tendance à se traîner en  cours de route!

Trop d’informations sur mon sujet préféré pourtant : les livres -  mais pas assez d’émotions ! Je n’ai pas vibré à leur histoire , pas un seul moment et ça pour moi, c’est vraiment dommage !
J’aurais dû aimer, j’ai été assommée !

Seules concessions à cette manie de la prise de notes :

Federico : Toi et la Morgan, vous êtes tout mon univers.


« Je ne lui écris jamais les choses qui me préoccupent. Quand on se retrouve, on expédie vite fait le dossier questions douloureuses et on ferme la porte. On préfère être heureux ».


Emma à Alice :
« Dans un roman, tu serais le narrateur en désaccord avec le personnage. L’auteur qui désapprouve en quelque sorte ».


Alice :
- Ne te cache pas derrière les livres, pas avec moi. C’est simplement que je ne comprends pas l’intérêt de ne se voir qu’une fois par an,   de ne jamais se téléphoner…Il y a de la mise en scène là-dedans. Federico et toi vous me faites penser à cette comédie… Comment ça s’appelait ?...
- « Même heure l’année prochaine » de Bernard Slade.  Ton cher Degas aussi se révoltait contre le téléphone. Il trouvait que c’était un instrument vulgaire  qui permettait à n’importe qui de «  le sonner comme un domestique ».A propos des peintres, tu connais un certain Clairin ?
- - Un portraitiste de la fin du XIXe siècle. Elève de Delacroix et adversaire d’Ingres, un peintre figuratif moins vaniteux que Boldini.
- C’est lui qui a fait découvrir Belle-Île à Sarah Bernhardt.


Cette lecture, je l'ai faite en même temps que  George Sand, Cynthia, Enitram,  Loulou,  Aproposdelivres Miss Alfie


Serai-je la seule à avoir été déçue malgré tout ce qui était fait pour me plaire? 
En ont parlé aussi : Brize, Hathaway, Cryssilda, Cuné, Karine :), Doriane, Solenn, Canel, Restling, Aifelle, Lael, Lewerentz, Cynthia et + sans doute...


L’amour est à la lettre A  de Paola Calvetti
(10/18, 2009, 471 p)
Titre original : Noi due come un romanzo,
 Traduit de l’italien par Françoise Brun

mardi 24 août 2010

Une forme de vie d’Amélie Nothomb, Albin Michel

Pas question de manquer le rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb, comme plus tard ceux avec Houellebecq et Beigbeder ! Même pas honte ! Je ne boude plus jamais mes plaisirs si décriés soient-ils ! J’ai connu  de trop près le carcan des lectures contrôlées par les chères religieuses qui, comme d’habitude,  parlaient sans savoir et interdisaient plus vite que leur ombre !
Et Nothomb, cette année, c’est jubilatoire.
Un roman épistolaire.  Décidément ils sont à la mode en ce moment. Je pense bien sûr à « Quand souffle le vent du nord » de Daniel Glattauer dont j’attends la suite avec impatience.
« Ce matin-là, je reçus une lettre d’un genre nouveau.  
Chère Amélie Nothomb,
Je suis soldat de 2e classe dans l’armée américaine, mon nom est Melvin Mapple…Je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre »
Un début qui démarre au quart de tour.
On apprendra ensuite, au fil des lettres,
1 que ce Melvin est obèse comme de plus en plus de soldats américains qui se bourrent de hamburgers alors qu’ils sont  entrés dans l’armée parce qu’ils crevaient de faim,
2 qu’il a lu tous les livres de sa romancière  belge préférée. «Cela me donna l’impression d’être un écrivain universel.»
3 qu’avant ses 30 ans il voulait devenir le nouveau Kerouac «mais j’ai eu beau parcourir les routes sous benzédrine, je n’ai pas écrit une ligne valable.»
4  qu’il s’est rempli d’alcool pour devenir le nouveau Bukowski, « et là, j’ai touché le fond
5  qu’il a tenté la peinture : «catastrophe. Le dripping, ce n’est pas aussi facile qu’on croit
6  qu’il a voulu faire l’acteur,  "ça n’a rien donné non plus."
7 qu’il a vécu dans la rue.
8 et qu’enfin il s’est enrôlé en 1999, croyant ne jamais partir en guerre . «Comme quoi, je n’ai pas de sens politique »
Et le reste va suivre, délirant, amusant, surprenant, avec de belles réflexions sur la guerre, l’art, le corps, la recherche de soi et du sens de la vie, bref les questions existentielles de tout un chacun mais à la façon si fantaisiste de la romancière dont le style et  la personnalité m'enchantent! 
Cette année plus que jamais j'aime son nouveau roman.
Cuné en a parlé aussi, 
Une forme de vie d’Amélie Nothomb, Albin Michel, couverture de Sarah Moon