mardi 30 avril 2013

De là, on voit la mer - Philippe Besson

Quatre mois seulement que ce livre est sorti et déjà j’ai l’impression que tout a  été dit le concernant, le meilleur et le pire -  plus de meilleur que de pire, cependant. Alors mon billet, c’est une goutte d’eau dans la mer - du rien - de l’inutile - du superflu.  Une corvée en somme!
Pas la meilleure façon de commencer!

Ce préalable,  pour m’encourager à ne pas laisser tomber. Je tiens ce blog  pour parler de mes lectures – toutes -  sans exception   mais  sans traumatisme non plus. Liberté et sincérité avant tout.
Dire que je n’ai pas aimé ce livre, c’est vrai mais difficile à admettre et à justifier. 
De Philippe Besson, j’ai lu avec plaisir trois ou quatre livres,  avec une préférence pour Son frère .
Cette fois  pourtant ce dernier livre m’a  lassée. Je l’ai parcouru jusqu’à la fin et heureusement! Gare aux dernières lignes!  Retournement de situation! A  ne  surtout pas rater.
Cependant, sauf au tout début,  de dégustation, de séduction, il n’en a pas été question.

L’histoire est celle d’une séparation pour un nouvel amour, plus jeune de vingt ans .
D’un côté, il y a Louise,  la quarantaine,  parisienne,  mariée et fidèle à François,  sans enfant par choix,  pour vivre au mieux son métier  de romancière à succès, qui s’exile pour écrire,  seule,  en Italie, dans une villa  sur la mer.
De l’autre, il y a Luca,  vingt ans,  officier  de l’Académie navale, le fils de  Graziella, sa gouvernante.
Ils vont s’aimer.
L’accident de François, le mari, va les séparer. C’était un suicide déguisé. Celui-ci a tout deviné. Louise reconnaît l’avoir trompé  et  choisit de le quitter.
Retour en Italie. Solitude.  Luca est parti. Plus de Luca?...

Histoire classique,  belle écriture, de beaux moments. Alors pourquoi mon indifférence?
Louise  aime sa liberté plus que tout et l’assume. C’est elle la forte, la solide. Les hommes qu’elle aime sont à ses pieds. Ils la suivent, s’adoucissent, se soumettent. Effet cougar?  Thème trop à la mode?  La liberté   avant tout et non plus seulement la recherche du bonheur?  Le plaisir avant les sentiments?  Tout  tout de suite. Tant pis pour les autres. A eux de se débrouiller avec leur  vie. Chacun pour soi.

Louise est dure, avec elle-même et avec les autres. Luca   est fougueux, François amoureux. La passion brûle autant que le soleil d'Italie. J'ai pensé à Sagan, à la maison de  Capri, dans le film de Godard: Le Mépris. La dédicace est à Fanny Ardant. La phrase en exergue est celle de Paul Guimard dans Les choses de la vie: "Tout s'est joué en deux secondes,  je voudrais savoir lesquelles." 

Du cinéma, donc!
Et puis un récit avec un tel début, j'aurais dû aimer.  
"Quand l'histoire commence, on est dans la violence de l'été, l'extravagante violence des étés italiens. Le soleil tape si fort qu'il rend insoutenable au regard le blanc des façades alentour. Il fait aussi la pierre brûlante: impossible d'aller pieds nus. La mer au loin est étale, striée de reflets, on dirait des diamants.  Et puis, il y a ce bleu, le bleu du ciel, partout, sans taches, électrique, tellement pur. Et pas un souffle d'air. "
Mais non, cette joie n'a pas eu lieu. L'explication? Peut-être tient-elle dans cette  affirmation de l'héroïne. (p.186)
 Elle dit: "Je n'aime pas qu'on ait besoin de moi. Je ne veux me sentir aucune responsabilité. Vis-à-vis de quiconque."
Je finis par croire qu'une certaine sympathie  envers les personnages m'est nécessaire pour m'intéresser à eux, sauf si l'auteur  creuse suffisamment derrière les apparences et les clichés pour me faire  croire en eux et m'y attacher. Ce n'est pas le cas ici. Je n'aime décidément pas Louise.   

De là,  on voit la mer - Philippe Besson
(Julliard, janvier 2013, 216 pages)

Les avis de Jack,   par exemple, tellement plus enthousiaste.
Challenge s: 

20 commentaires:

  1. J'ai écouté l'auteur parler de son roman sur France Musique, avec l'impression qu'on racontait toute l'histoire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je l'ai vu et entendu quelque part aussi mais je ne sais plus dans quelle émission. Il en parle très bien d'ailleurs de son roman et j'avais très envie de le lire mais j'ai fini par le survoler vers la fin. L'histoire de cette femme ne m'intéressait plus du tout!

      Supprimer
  2. Il est drôlement bien ton billet, tout en nuances et mesure. La blogo a cet avantage de livrer des critiques personnelles, en rien inutiles ou superflues...à mon sens.
    Rien que le titre et la première de couverture m'attirent; et puis la vie d'une romancière m'intéresse forcément. Mais j'ai aussi besoin de m'attacher un minimum aux personnages pour aimer un roman; je vais sûrement attendre qu'il sorte en poche, mais je pense que je le lirai. Pourtant Besson ne fait pas partie de mes auteurs préférés. Belle journée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis contente que tu aies aimé mon billet. C'est plus dur à rédiger quand on n'aime pas un roman, je trouve! D'habitude j'aime cet auteur mais cette Louise ne m'a vraiment pas fait rêver du tout. Elle est forte et ambitieuse, ne craint ni la solitude ni de faire du mal aux autres,ni, ni, ni... sans nuances. Non merci, ce genre de femmes, qui ne pensent qu'à elles, je les fuis!

      Supprimer
  3. j'ai lu un roman de l'auteur qui ne m'a pas plu. Je ne l'ai plus relu depuis.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai aimé les livres que j'ai pu lire de lui jusqu'ici, mais pour celui-ci, non, ça ne s'est pas bien passé.

      Supprimer
  4. J'ai longuement hésité devant ce livre... finalement, je crois que ma main en restant sagement à sa place a bien agi:)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis très minoritaire ceci dit, et la liste des lecteurs satisfaits est de loin la plus longue!

      Supprimer
  5. J'ai beaucoup aimé tes propos pour introduire ton billet, j'aime les gens qui doutent ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je doute souvent et surtout je préfère de loin présenter un livre aimé que l'inverse. Ce doit être comme ça pour tous les blogueurs, j'ai l'impression.

      Supprimer
  6. Réponses
    1. Je ressens ça comme ça: je n'aime pas écrire sur des livres qui m'ont déçue sauf si je les ai vraiment détestés. Ils sont rares cependant, heureusement!

      Supprimer
  7. Il est abonné au thème du suicide, Besson, en ce moment :-( Déjà que je n'ai pas aimé son avant-dernier livre, tu penses bien que je vais me passer de celui-là !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne l'ai pas lu, son livre précédent. Il y parle aussi de suicide?

      Supprimer
  8. Et bien, ton billet me donne envie de le lire !!!! Comme Galéa j'attends qu'il sorte en poche!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sûrement pour bientôt - à la rentrée sans doute mais je ne sais pas en réalité!

      Supprimer
  9. Vous me tentez avec vos coups de coeur!
    Quant à moi, j'ai présenté L'eau et le terre:
    http://vallit.canalblog.com/archives/2013/05/01/27039488.html#comments

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Désolée, Val, mais j'ai lu ton commentaire avec retard. C'est sûrement un com pour la BD du mercredi. Maintenant, c'est fait, j'ai mis ton lien.

      Supprimer
  10. Il y a quelques temps, j'ai lu les choix secret d'hervé bel, et j'avais adoré détesté le personnage principal tant il était fouillé. Mais comme toi,généralement, j'ai besoin d'aimer les personnages pour apprécier un livre.
    ce n'est donc pas avec ce titre que je découvrirai Besson.

    RépondreSupprimer
  11. "De là on voit la mer". Je l'ai lu et j'ai trouvé l' idée du fil conducteur sympa.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.