dimanche 24 juillet 2011

El Desdichado de Gérard de Nerval. Dimanche poétique

Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron ;
Modulant tout à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Gérard de Nerval, (1808/1855), Les Chimères (1854)
Autoportrait de Lucian Freud (1822/20 juillet 2011)

10 commentaires:

  1. Nerval fait parti de mes poètes préférés. Le portait de Lucien Freud lui donne une autre coloration.

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  2. sans doute un de mes poèmes préférés ne serait-ce que popur ce vers fabuleux : "ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie", un vers que j'ai fait mien !

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  3. Un très joli poème.
    J'aime beaucoup aussi cet autoportrait. Tout est très harmonieux.

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  4. Un poème magnifique dont on ne se lasse pas !

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  5. Sublime! Merci de partager ce beau poème...

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  6. dimitri,J'ai trouvé qu'il convenait bien.

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  7. Irrégulière, Il est parmi mes préférés.

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  8. beau contraste entre un sommet du romantisme et l'autoportrait du peintre qui en était le plus éloigné. et étonnamment ça résonne. peut-être parce que maintenant il nous manque.

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