jeudi 9 septembre 2010

Iolani, ou les maléfices de Tahiti de Wilkie Collins

Iolani est le nom d’un grand-prêtre de Tahiti  tout-puissant  sur cette île  avant l’arrivée des Européens. Il vient d’avoir un enfant de Idia, la jeune femme qui l’aime mais qui s’est enfuie loin de son autorité, refusant ainsi la coutume qui veut que le premier né d’une femme soit offert  en sacrifice aux dieux des ancêtres. Elle est accompagnée de la douce Aimata, une jeune orpheline qu’elle a élevée.. 
Iolani, ainsi offensé,  ivre de vengeance, les poursuit obstinément  durant tout le récit, n’hésitant pas à déclencher une guerre cruelle contre un des  rois de cette île divisée en clans, qui,  tombé amoureux de la jeune Aimata, les  protège  désormais. 
Iolani est cruel et ne craint que l’homme sauvage qui lui apparaît une nuit d’orage,  en plein cœur d’une forêt isolée. Cet homme a sombré dans la démence  après avoir tout perdu, sa femme,  sa richesse et son pouvoir, à cause de la trahison de Iolani, son ancien ami . Il a recueilli le nouveau-né abandonné dans la forêt. 
Après bien des péripéties, cet homme sauvage sera aussi le châtiment  du grand prêtre.

 Dans cette nature  si belle,  le mal  et le bien s'affrontent tout au long du roman. Les victimes en sont les êtres les plus faibles, les femmes et les enfants. L’île est aux mains des guerriers et des prêtres, de la violence et des superstitions, des maléfices de Tahiti,  mais l’amour  l’emporte. Il reste plus fort que tout!  

Selon Ira B. Nadel qui a écrit une postface très intéressante, Collins s’est essentiellement servi  des travaux de  William Ellis (1794-1872), un prêtre missionnaire qui  a vécu six ans dans les îles du Pacifique. Il y a puisé aussi bien l’intrigue que les personnages y ajoutant ensuite  son goût pour le roman gothique et  sa fascination pour l’exotisme. Son but  est de dénoncer les mauvais traitements infligés aux femmes, ce qu’il condamnera toujours par la suite dans ses autres romans. Idia et Aimata, apparaissent comme le contraire de la femme tahitienne traditionnelle, soumise et malléable comme on la présentait alors. Idia surtout est énergique et active, préférant mourir plutôt que de se soumettre, prête à tout pour sauver son enfant !  

La poursuite  et la capture des deux femmes et de l’enfant  par le prêtre démoniaque créent un sentiment d’effroi et de terreur d’autant plus que l’action se déroule dans une nature d’une beauté et d’une puissance quasi surnaturelle  tandis que les poursuivants  ont recours à tous les moyens de la magie et de la sorcellerie pour piéger leurs proies. 

 « Traitant de l’abus de pouvoir, le roman inaugure la critique de l’autorité corrompue et de l’oppression de l’individu, thème que Collins reprendra tout au long de sa vie. Même s’il s’agit d’une œuvre de jeunesse, Iolani contient en germe tous les ingrédients des œuvres postérieures de Collins »

Dire que j’ai aimé ce roman serait exagéré. J’ai été déconcertée par un récit un peu trop lent à mon goût où le narrateur s’interrompt parfois pour revenir en arrière  ou  suivre un autre personnage. Il nous avertit alors  de ses intentions, un peu à la façon d’un conteur populaire. Je ne suis pas non plus une adepte des trop longues et trop nombreuses descriptions, même si les lieux sont paradisiaques, comme ici. Le seul véritable intérêt de la lecture de ce roman aura été pour moi de mieux connaître l’auteur dont je n’ai lu encore qu’un seul livre: "Cache-cache"


Merci à BOB et aux éditions du Masque 

Iolani, ou les maléfices de Tahiti  de Wilkie Collins ; traduit  de l'anglais par Julien Retaillaud. - Paris : Éd. du Masque, 2004. -231 p. ; 22 cm. - (Labyrinthes). Postface de  Ira B. Nadel
Titre original : Tahiti,  as it was. A Romance.  Tahiti telle qu'elle fut


17 commentaires:

  1. J'ai lu des avis mitigés donc je passe...

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  2. Vu ton avis pas très enthousiaste, je passe aussi ..

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  3. clara, l'intrigue est belle mais déroulée trop lentement à mon goût!

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  4. Aifelle, Ses autres romans sont sûrement plus passionnants, vu l'enthousiasme de beaucoup pour cet auteur!

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  5. Ce n'est donc pas avec ce titre que je vais découvrir cet auteur mythique ! Dommage !

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  6. Pickwick, à mon humble avis, ce serait dommage de commencer par celui-là en effet!

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  7. Moi j'aime bien quand tu me racontes une histoire et puis que tu restes réservée, car ma pile des "àlire" menace de s'écrouler...

    Ainsi, j'ai tout le plaisir sans effort ! Ce qui n'a pas de prix lorsqu'on est paresseux.

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  8. Moi j'aime bien quand tu me racontes une histoire et puis que tu restes réservée, car ma pile des "àlire" menace de s'écrouler...

    Ainsi, j'ai tout le plaisir sans effort ! Ce qui n'a pas de prix lorsqu'on est paresseux.

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  9. Ötli, A ton service! Tu m'offres de magnifiques photos et moi des minuscules résumés! :)

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  10. Oui, ce livre n'a pas l'air vraiment réussi! En tous cas, ce n'est pas du Wilkie Collins traditionnel. On est loin de ce qu'il écrit d'habitude!

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  11. Je n'ai lu qu'un livre de cet auteur, La dame en blanc, je l'ai aussi trouvé trop lent et assez daté. Je n'ai pas envie d'en lire un autre pour le moment.

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  12. J'aime bien l'auteur mais celui-ci ne me tente que modérément.

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  13. Peut-être que l'auteur n'était pas dans son élément non plus : le roman ne se déroule pas en Angleterre.
    Alex-Mot-à-Mots

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  14. claudialucia, ce n'est sans doute pas son meilleur livre en effet!

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  15. Emilie, j'ai "La dame en blanc " à lire encore: il va pourtant falloir que je me décide!

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  16. Manu, il est un peu dur à suivre!

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